Argentine : une enquête révèle la dangerosité des produits de Monsanto sur la population (Associated press)

Voici une traduction/synthèse de l’enquête de Associated Press sur Combat Monsanto :

“L’agriculteur Fabian Tomasi n’a jamais été formé pour utiliser des protections lorsqu’il maniait des pesticides. Aujourd’hui, à l’âge de 47 ans, c’est un squelette vivant.” C’est ainsi que débute l’enquête de l’agence américaine Associated Press (en anglais ici) sur l’utilisation intensive de produits agrochimiques en Argentine. Diffusé le 20 octobre, le reportage pointe le manque de régulation dans l’usage des pesticides associés au OGM, en particulier le Roundup de Monsanto, et ses potentielles conséquences sanitaires sur les habitants des campagnes argentines, régulièrement « douchés » par ces pesticides sur leur lieu d’habitation, à l’école et au travail, les agriculteurs et leur famille étant également les premières victimes…

“L’Argentine est aujourd’hui le troisième producteur mondial de soja. Une situation rendue possible par les graines transgéniques fournies depuis 1996 par le géant américain de l’agrochimie Monsanto” rapporte le Nouvel Obs. Mais l’usage de ces produits chimiques sort parfois du “cadre légal”, affirme Associated Press et une explosion de l’usage des pesticides depuis l’arrivée des OGM.

Selon Ap « progressivement, les mauvaises herbes et les insectes ravageurs sont devenus résistants, alors les agriculteurs ont augmenté les doses, multipliant par neuf la quantité de pesticides répandue dans les champs argentins, passant de 34 millions de litres en 1990 à plus de 312 millions de litres aujourd’hui. Dans l’ensemble, les agriculteurs argentins appliquent environ 4,3 kilos de concentré agrochimique par acre, soit plus de deux fois ce que les agriculteurs américains utilisent, selon une analyse des données gouvernementales et industrielles sur les pesticides. » Par ailleurs, « le glyphosate, élément-clé de l’herbicide Roundup de Monsanto, est utilisé à surface équivalente jusqu’à dix fois plus en Argentine que sur le sol américain » ajoute les enquêteurs.

Une situation qui s’accompagne de nombreux excès dans l’usage et l’application des herbicides comme le Roundup, parfois à l’encontre même des règlements nationaux comme l’a documenté l’AP dans son reportage. Il apparaît que dans bien des endroits, les règlementations sont ignorées par les agriculteurs et que des pesticides soient régulièrement utilisés à 30m de zones d’habitation ou d’écoles, alors que la distance minimum de sécurité prévue par la loi est de 500m. Un périmètre de sécurité arraché les habitants après plusieurs années de lutte contre les autorités.

Malformations chez l’enfant, cancer chez l’adulte

Le reportage photo qui accompagne l’enquête révèle les cas troublants d’enfants malformés, comme la petite Camila Veron, deux ans, née handicapée à Avia Terai. “Les médecins m’ont dit que l’eau a pu provoquer cette situation, à cause des poisons qu’elle véhicule”, relate sa mère. Dans la province de Chaco, l’agriculture industrielle a explosé dans la décennie qui a suivi l’arrivée des procédés biotechnologiques. Parallèlement, le risque de naître avec des malformations a quadruplé, selon l’agence de presse américaine

Encore à Avia Terai, commune agricole où 31% des habitants ont un membre de leur famille souffrant du cancer. En comparaison, à Charaidai, un village d’éleveurs de la même région, ce chiffre se limite à 3%. “Il peut s’avérer impossible de prouver qu’un produit spécifique a provoqué une affection “, note Associated Press, notamment du fait des effets cocktails d’accumulation de plusieurs molécules dans le corps.

La population est la première à s’être alarmée de la situation, suivant l’exemple de Sofia Gatica, ayant perdu son bébé suite à une malformation rénale, elle s’est battu pour réunir des données médicales. Rencontrée par les journalistes de l’Associated Press, cette femme a finalement obtenu des études de toxicologie sur les enfants de sa province : 80% d’entre eux avaient dans la corps des résidus de pesticides confirme l’Agence de presse.

Déni d’Etat et pression industrielle

Le professeur d’université Damian Verzenassi a mené une étude sur 65.000 personnes démontrant que le taux de cancers à Santa Fe est deux fois plus élevé que la moyenne nationale. “Ce peut être dû aux produits biochimiques”, affirme-t-il, dénonçant l’absence d’études approfondies sur la question. Dès 2009, suite à d’autres études alarmantes, la présidente Cristina Kirchner avait mis en place une commission nationale sur la question, mais ces membres ne se sont jamais réunis depuis 2010. Le lobby des « soyeros », le grand producteur de soja argentin, étant très puissant dans le pays, où 10% de la manne financière de l’Etat provient des exportations de soja transgénique.

Suite à la publication du reportage international de l’AP, Monsanto a réagit en indiquant : « Si les pesticides sont mal utilisés en Argentine, alors c’est dans l’intérêt de tout le monde, le public, le gouvernement, les fermiers, l’industrie et Monsanto, que le mauvais emploi de ces agents chimiques soit arrêté ». Reste que pendant ces années où l’usage de pesticide a exploseé en Argentine, la firme de St Louis s’est abstenue d’appeler à la modération, préférant compter ses bénéfices. Sans surprise, le porte-parole de l’entreprise a réfuté la corrélation entre l’utilisation de pesticides et l’augmentation des maladies.

Par ailleurs, Monsanto continue d’affirmer que le glyphosate est sur, oubliant de rappeler que la formule du Roundup ne se limite pas uniquement à son principe actif. L’herbicide Roundup en formule complète n’a jamais été testé par les autorités en dehors des données fournies par Monsanto sur son produit. Il existe cependant des études indépendantes menées par le Pr Carasco en Argentine, ou les Pr Séralini et Bellé en France, indiquant toutes une causalité directe entre l’herbicide et le développement de cancers.

D’après une enquête de By MICHAEL WARREN and NATACHA PISARENK pour Associated Press, Argentines link health problems to Monsanto agrochemicals, publiée le 20 octobre 2013. (source originale en anglais)

Retrouvez également le reportage photo sur le Nouvel Obs publié le 24 octobre.

Journal des Bonnes Nouvelles du 06 juin 2013

Ces bonnes nouvelles plutôt que des victoires à proprement parler sont des raisons trouves dans l’atualité de continuer à être vigilants et à mobiliser nos souris sur les dossiers que nous portons. Exemple le fait de retrouver des pesticides dans nos assiettes n’est pas une bonne nouvelle mais cela justifie que nous continuions à nous battre sur ce dossier.

PESTICIDES
Des résidus d’insecticides néonicotinoides dans nos assiettes !

cyberaction N° 549 : Pour une interdiction réelle de tous les pesticides néonicotinoïdes tueurs d’abeilles

OGM
Blé OGM : un agriculteur porte plainte

UE – Le faux retrait de Monsanto du marché européen des OGM

NUCLEAIRE

Avertissement pour Cattenom et Fessenheim
En matière de radioprotection des travailleurs de l’atome, Cattenom et Fessenheim sont les mauvais élèves du parc nucléaire français. Une inspection renforcée y est programmée les 4 et 6 juin prochains par l’Autorité de Sûreté Nucléaire.

Le Premier ministre inscrit la fermeture de Fessenheim dans le projet de loi de “transition énergétique”

cyberaction N° 407 : Pour la fermeture de Fessenheim

SCIERIE DU MORVAN
Le projet du luxembourgeois Wood & Energy est suspendu par le tribunal administratif de Dijon.

Le projet de la scierie Erscia crée la polémique dans la Nièvre

Pétition : Non! à l’incinérateur-scierie de Sardy

ABATTAGE A VIF
Bonjour,
Nous avons pris la Mairie de Guéret d’assaut, ce lundi. Victoire pour le NARG, nous avons été reçu par le Député Maire et avons obtenu des réponses.
Compte-rendu:
Dossier de presse:

Nous surveillons avec attention toutes les délibérations de la région, du département, de la mairie et de la communauté d’agglo car les porteurs du projet d’abattoir vont tenter d’obtenir de nouveaux fonds publics. Apparemment, dans le cas contraire ils abandonneront.
Nous demandons un rendez-vous avec les présidents de région et du département.

Le dossier du projet doit être présenté en juin ou septembre à la préfecture et une enquête publique sera ouverte. Nous préparons ce moment avec soin car ce sera peut être notre dernière action avant la victoire.
A très bientôt
Amicalement,

Aurore LENOIR
Coordinatrice du Collectif N.A.R.G.
Contre l’abattage à vif et pour l’abandon du premier projet européen d’abattoir exclusivement rituel.
07 88 35 06 10

cyberaction N° 532 : contre l’abattage à vif

UE – Le faux retrait de Monsanto du marché européen des OGM

par Eric Meunier, Inf’OGM

Dans une interview accordée au journal Investigative Reporting Denmark, Brandon Mitchener, responsable de Monsanto pour les relations publiques en Europe et au Moyen-Orient, annonce que dans l’Union européenne, Monsanto va « se concentrer entièrement sur les cultures hybrides, conventionnelles, normales. Et c’est tout ce que nous vendrons, sauf en Espagne et au Portugal où les cultures GM sont acceptées ». Comme nous allons le voir, cette annonce ne doit pas être lue comme un retrait de l’entreprise du marché des OGM en Europe. Après la mobilisation mondiale du 25 mai contre Monsanto qui a rassemblé plus de deux millions de personnes), l’entreprise joue en effet la carte de la communication qui, en étant mal comprise, pourrait laisser croire à son retrait effectif du marché. Or, cette annonce n’aura concrètement aucune conséquence pratique quant aux demandes d’autorisation ou en disponibilité de semences GM en Europe. Cela ne change donc rien à la présence de Monsanto sur ce marché.

B. Mitchener précise que l’entreprise a des « essais en champs académiques qui sont en cours […] nous n’avons pas voulu laisser tomber les scientifiques en arrêtant les financements de ces recherches en cours. Pour des raisons scientifiques, nous continuons de les soutenir ». Et de conclure que si « tout se fera maintenant aux États-Unis et dans d’autres pays », l’entreprise Monsanto sera heureuse « de revenir en Europe quand le public européen le voudra ». Il a d’ailleurs précisé à Inf’OGM que, concernant les cultures commerciales, « il est possible que nous continuions à vendre de petites quantités de semences GM dans des pays où des agriculteurs nous les demandent, comme en Roumanie » !
Ces précisions limitent de fait la portée de l’annonce… Concrètement, si Monsanto souhaite pouvoir commercialiser, pour la culture, des produits en Espagne et au Portugal, elle devra continuer à obtenir de Bruxelles des autorisations de culture. Or, ces autorisations seront valables sur l’ensemble du territoire européen. Par ailleurs, les autorisations concernant l’importation sont obligatoires pour que les exportations vers l’Europe des PGM produites aux États-Unis aient lieu. On imagine dès lors mal Monsanto renoncer à la possibilité d’exporter les cultures GM des États-Unis et autres pays vers le continent européen… Brandon Mitchener le confirme d’ailleurs à Inf’OGM en précisant : « nous n’avons pris aucune décision visant à arrêter de soumettre des demandes d’autorisation » !
Seul impact potentiel de la décision de l’entreprise étasunienne : qu’elle ne distribue plus de semences GM dans les 25 autres pays de l’Union européenne. Mais le marché interne étant ouvert, les semences en vente en Espagne et au Portugal seront de fait disponibles pour les agriculteurs des autres pays souhaitant s’en procurer. On se souvient par exemple que la Pologne avait interdit la vente de semences de maïs MON810, et que, malgré cela, 3000 hectares avaient été cultivés avec des semences achetées en Slovaquie, République tchèque ou Allemagne.

Cette annonce n’est pas sans rappeler celle de BASF indiquant en 2012 retirer ses demandes d’autorisation pour des pommes de terre transgéniques, ce qu’elle fit effectivement début 2013. L’entreprise avait, à l’instar de Monsanto aujourd’hui, évoqué un cadre législatif et politique européen incertain. Mais la décision de BASF trouvait plus probablement son origine dans les premiers retours négatifs d’experts, notamment français, sur une possible autorisation commerciale des dîtes pommes de terre. Pour Monsanto, la très faible part des cultures de maïs MON810 en Europe, quinze ans après que l’autorisation ait été donnée, est un échec commercial cinglant.

Enfin, comme l’a confirmé Brandon Mitchener à Inf’OGM, cette annonce « ne concerne que les seules plantes transgéniques ». Or, d’autres techniques de biotechnologie permettent de modifier le génome des plantes. Certaines de ces techniques pourraient être considérées par le législateur européen comme ne donnant pas des OGM ou donnant des OGM mais non soumis à la législation. De telles plantes génétiquement modifiées biologiquement, mais non considérées comme telles légalement, sont le futur des biotechnologies, la transgenèse étant d’ores et déjà une technique obsolète, comme Inf’OGM l’explique depuis plusieurs années.

L’annonce de Monsanto semble donc bien être dans cette ligne d’un changement de visage des biotechnologies : si les plantes transgéniques s’arrêtent, d’autres plantes génétiquement modifiées et brevetées seront à leur tour poussées par les entreprises. Le débat sur les OGM n’est pas fini…

Pesticides – victoire : les décisions d’autorisation de mise sur le marché enfin en ligne !

Grâce à l’action de Générations Futures, l’ANSES publie enfin les décisions d’Autorisations de Mise sur le Marché des pesticides (AMM) sur son site!
Générations Futures salue la réactivité de l’ANSES sur ce dossier et se réjouit de cette mise en ligne qui constitue une victoire importante pour la transparence de l’homologation des pesticides.

Rappel des faits. Le 31 janvier dernier Générations Futures avait sollicité de l’ANSES, par l’intermédiaire de son avocat, François Lafforgue, la publication des décisions relatives à la mise sur le marché des produits dits ‘phytopharmaceutiques’, autrement dit les ‘pesticides’. Voir sur notre site internet .

En effet, L’article D 253-17 du Code rural et de la pêche maritime créé par le Décret n°2012-755 du 9 mai 2012 relatif à la mise en conformité des dispositions nationales avec le droit de l’Union Européenne en ce qui concerne la mise sur le marché et l’utilisation des produits phytopharmaceutiques dispose que : « Les décisions relatives à la mise sur le marché des produits visés à l’article L. 253-1 sont rendues publiques par voie électronique par l’Agence, dans les conditions prévues à l’article 57 du règlement (CE) n° 1107/2009. »

Or, ces décisions n’étaient pas mises en ligne sur le site internet de l’ANSES ou sur un autre support équivalent. Nous avions donc demandé à l’ANSES de se mettre en conformité avec ces dispositions et également de nous communiquer toutes les décisions d’autorisations de mise sur le marché prises depuis le 1er juillet 2012, date d’entrée en vigueur du décret du 9 mai 2012.

Fin février, l’ANSES reconnaissait par courrier le bien fondé de notre demande et s’engageait à publier les décisions sous un mois. Générations Futures saluait par voie de communiqué cette décision rapide qui s’imposait. C’est donc chose faite aujourd’hui – voir ici .

« Générations Futures se félicite de la réactivité de l’ANSES sur ce dossier. Il s’agit là d’une victoire importante pour la transparence en matière d’homologation des pesticides dans ce pays. La société civile a maintenant avoir accès en temps réel aux décisions d’homologations de pesticides prises par le Ministre de l’Agriculture, ce qui pourra lui permettre d’exercer le cas échéant son droit de recours dans de bonnes conditions. » Déclare François Veillerette, Porte-parole de Générations Futures. « Il reste cependant encore des progrès à faire en matière de transparence sur la composition réelle des produits et les résultats des tests de toxicités, qui ne devraient pas être tenus secrets ! » ajoute t’il !

> Contact presse : François Veillerette : 06 81 64 65 58 ou 01 45 79 07 59 email : mdrgf@wanadoo.fr et Nadine Lauverjat : 06 87 56 27 54 / nadine@generations-future.fr

« Lost in confusion » : L’avis de l’EFSA sur la perturbation endocrinienne contribuera-t-il à protéger la population et la faune sauvage ?

Paris/Bruxelles, le 21 mars 2013 – L’Autorité européenne de sécurité des aliments, l’EFSA, a publié hier un avis scientifique sur les critères scientifiques à retenir pour la définition réglementaire des perturbateurs endocriniens [1].

Contexte – Les directives « pesticides » et « biocides » prévoient de ne plus octroyer d’autorisations aux substances présentant un caractère de perturbateurs endocriniens (PE) dès le 14 décembre 2013 tandis que le règlement Reach, la directive Cosmétiques, la Directive cadre sur l’eau et d’autres textes de loi devraient inclure ou renforcer des dispositifs de contrôle des PE. Reste à définir d’ici décembre ce qu’est réglementairement un perturbateur endocrinien. C’est pour servir cet objectif qu’à la surprise générale la DG SANCO de la Commission européenne avait confié en octobre dernier un mandat à l’EFSA, semblant vouloir court-circuiter un processus multipartite en cours coordonné par la DG Environnement [2].

Un document qui apporte plus de questions que de réponses – L’avis de l’EFSA laisse une impression étrange. Il insiste de manière générale sur toutes les lacunes auxquelles sont confrontés les scientifiques pour définir ce qu’est un « perturbateur endocrinien » mais « au lieu, de proposer des options pratiques pour y parvenir d’ici décembre, l’EFSA choisit un chemin qui nous conduit à la paralysie éternelle » critique Yannick Vicaire, chargé de mission au Réseau Environnement Santé. Dans son opinion, l’EFSA souhaite qu’un PE soit défini sur la base de preuves d’« effets nocifs », d’une part, de preuves de « mode d’action endocrinien », d’autre part, et de preuves de liens de causalité entre les deux … tout en soulignant que le terme d’« effets nocifs » (adverse effects en anglais) ne dispose pas non plus d’une définition – « c’est le Père Ubu au secours de l’immobilisme ! » commente Yannick Vicaire « et malheureusement, l’immobilisme profite aux intérêts industriels à court terme mais certainement pas à résoudre la situation sanitaire et environnementale urgente que nous décrit le rapport récent de l’OMS et du PNUE [3] ».

A l’inverse, les associations présentes ont trouvé le document de l’EFSA trop optimiste sur la qualité des tests et essais établis par la réglementation existante (normes OCDE) pour permettre de juger les substances chimiques à l’aune des effets multiples de la perturbation endocrinienne. Enfin, de manière étrange, le document affirme que les perturbateurs endocriniens peuvent (doivent ?) faire l’objet d’une évaluation des risques (au cas par cas) et qu’une évaluation sur les seuls dangers n’est pas suffisante. Cette affirmation, en contradiction complète avec l’accent mis sur les lacunes scientifiques ou l’absence (assumée) de considération de l’effet cocktail dans l’avis de l’EFSA, semble répondre aux récentes décisions françaises d’interdire le bisphénol A sur la base du rapport de dangerosité rédigé par l’ANSES. Elle constitue surtout un excès de zèle par rapport au mandat de l’EFSA et une attaque sous-entendue des législations adoptées qui reconnaissent le caractère incontrôlable des PE et favorise l’approche moderne de substitution du danger (les substances dangereuses sont indésirables) contre l’approche ancienne de maîtrise des risques (les substances dangereuses sont gérées par des mesures de protection). « Les législateurs ont choisi l’élimination des pesticides et biocides PE et le parlement européen vient de préconiser la même démarche pour Reach mais en poussant à introduire une charge de la preuve insurmontable dès la définition des PE, l’EFSA pourrait bien réduire ce volontarisme à néant » avertit Yannick Vicaire.

Un point préoccupant de l’avis de l’EFSA réside aussi dans la distinction qu’il tente d’imposer entre « substances présentant une activité endocrinienne » (EAS) et « perturbateurs endocriniens » : une tentative de dilution sémantique qui ajoute à la confusion et qui ouvre également la porte à une définition très limitée des PE.

Enfin, l’avis de l’EFSA part du constat qu’il n’existe pas de consensus scientifique sur l’existence ou la pertinence des faibles doses et des courbes doses-réponses non monotones. Mais de qui attend-on un tel consensus ? Des chercheurs en pointe sur la perturbation endocrinienne (et dans ce cas, consensus il y a) ? De l’ensemble de la communauté scientifique (et c’est alors en bonne voie) ? Ou encore du cercle des experts publics et industriels dont les schémas de pensée et/ou les intérêts sont remis en cause (et là, c’est évidemment le milieu le plus résistant au changement de paradigme) ? En quoi ce document aidera-t-il à servir, d’ici la fin de l’année, les objectifs de la législation, la protection de la santé et de l’environnement ? C’est la question que posent le Réseau Environnement Santé et Générations Futures.

À noter que la publication de l’avis EFSA coïncide avec la parution du premier volet de l’enquête EXPPERT – EXposition aux Pesticides PERTurbateurs Endocriniens réalisé par Générations Futures [4]. « Ce premier rapport permet de prendre clairement conscience de l’exposition ubiquitaire à des insecticides suspectés d’être PE. Son but ultime est de faire prendre conscience à nos responsables politiques de l’urgence d’une action préventive dans ce domaine. Nous remettrons officiellement ce rapport, et les suivants, au comité qui travaille sur la mise en place de la future Stratégie Nationale sur les PE lors de la réunion du 22 mars [5] ainsi qu’aux différents ministères concernés pour que demain aucun organisme ne contienne de perturbateurs endocriniens afin de protéger la santé des enfants à naître, c’est là tout l’enjeu de la question des PE » déclare François Veillerette, porte-parole de Générations Futures.

[1]. http://www.efsa.europa.eu/fr/press/news/130320.htm?utm_medium=infocus&utm_source=homepage&utm_campaign=easopinion
[2]. Voir http://reseau-environnement-sante.fr/2012/10/03/ressources/lettre-ouverte-des-ong-a-la-commission-europeenne-sur-le-mandat-attribue-a-lefsa-pour-definir-les-pe/ et http://reseau-environnement-sante.fr/2012/10/01/dossiers-par-themes/communique-de-presse-1er-octobre-2012-pe-manoeuvre-politique-pour-tuer-le-debat/ – Lire aussi à ce sujet http://www.stephanehorel.fr/efsa/
[3]. http://www.who.int/iris/bitstream/10665/78101/1/9789241505031_eng.pdf
[4]. http://www.generations-futures.fr/pesticides/etude-exppert-1-exposition-aux-pesticides-perturbateurs-endocriniens/
[5]. Le groupe de travail, chargé d’élaborer une stratégie nationale sur les perturbateurs endocriniens, se réunira le 22 mars de 14h à 18h.

Contacts presse
– Yannick Vicaire, chargé de mission, Réseau Environnement Santé, 06 08 75 50 15
– François Veillerette, porte-parole, Générations Futures, 06 81 64 65 58

Journal des bonnes nouvelles du 31 janvier

Notre Dame des Ondes

Selon le journal l’alsace, l’Assemblée nationale n’examinera pas en séance ce jeudi une proposition de loi écologiste sur les ondes électromagnétiques.
Le texte est de nouveau renvoyé en commission.

Donc la cyber @ction qui a d’ores et déjà permis cette demie-victoire reste d’actualité.

Notre Dame des Landes

Le 29 janvier 2013, la Cour de cassation a rendu 05 arrêts qui rejettent la demande de la société AGO et prononcent la radiation de l’affaire dans l’attente d’une décision définitive de la Juridiction Administrative concernant l’arrêté de cessibilité.

Concrètement, jusqu’à expiration de l’ensemble des recours devant les juridictions administratives à l’encontre de l’arrêté de cessibilité (Cour administrative d’appel de NANTES et ultérieurement Conseil d’Etat), la Cour de cassation met le dossier en attente en ne prononçant aucune décision.

Cette décision est donc favorable aux intérêts des expropriés puisqu’elle sanctionne la volonté de la société AGO de « passer en force » sans laisser le temps aux juridictions saisies de statuer.

Enfin, il sera relevé que l’accord politique signé par l’équipe du candidat François HOLLANDE en 2012, stipule qu’aucune expulsion des propriétaires et exploitants n’interviendra avant que la Cour de Cassation se soit prononcée sur l’Ordonnance d’expropriation du 18 Janvier 2012.

lire le communiqué entier dans les commentaires de la cyber manifestation

Pommes de terre OGM

Pommes de terre OGM : BASF retire ses demandes d’autorisation dans l’UE

Les OGM cultivés disparaissent progressivement d’Europe… sauf en
Espagne et au Portugal
OGM. La confusion règne en Europe
http://www.cyberacteurs.org/quotidien/equotidien.php?id=745

Il est donc pertinent de maintenir la pression en participant à la cyber @ction N° 515: Evaluation des OGM

Gaz de schiste : la commission prend note

compte tenu du nombre de messages similaires reçus, nous ne pourrons y répondre individuellement…/…La Commission prend note des préoccupations soulevées en ce qui concerne les risques potentiels pour la santé humaine, le climat et l’environnement liés à des projets de gaz de schiste et les pratiques de fracturation hydraulique.

Pour enfoncer le clou, nous proposons à ceux qui ne l’ont pas encore fait de participer à la cyber @ction qui nous a valu cette première remarque.

LA MALÉDICTION DU GAZ DE SCHISTE

le DEBAT

visibles jusqu’à lundi sur ARTE TV

Date(s) de rediffusion :
Samedi, 2 février 2013, 10h25
Mercredi, 13 février 2013, 09h55

WATER MAKES MONEY & VEOLIA

L’an dernier nous avions réalisé une cyber @ction de soutien au film pour obtenir son passage sur ARTE : voir le bilan
Affiche du film "Water Makes Money"

Le 14 février 2013 à 13h30 au Palais de Justice de Paris s’ouvrira le procès en diffamation intenté par le groupe Veolia contre le film Water Makes Money . Toutefois, seuls l’association La Mare aux canards, distributeur français du film, et Jean-Luc Touly, cadre de Veolia et protagoniste central du film, sont poursuivis. La procédure judiciaire du groupe contre les auteurs du film Water Makes Money – les réalisateurs Leslie Franke et Herdolor Lorenz – s’est en effet brisée contre le fait que la filiale allemande de Veolia a renoncé à déposer une plainte en Allemagne.

Le procès débutera par la projection du film. Veolia se dit diffamé par le film et a déposé plainte le 28 septembre 2010. Déjà, avant la première de Water Makes Money, un risque d’interdiction de la sortie du film via l’obtention d’une ordonnance provisoire existait. L’équipe du film a pallié ce danger en organisant une première simultanée dans 150 villes européennes. Le film a pu atteindre un large public et a été projeté publiquement près de 1000 fois. ARTE l’a programmé plusieurs fois et une nouvelle diffusion est prévue pour le 12 février prochain à 22H.

Veolia n’a pas pu empêcher le film et ce sont aujourd’hui La Mare aux canards, petite association qui n’est pas responsable du contenu du film mais uniquement de sa diffusion en France, et évidemment Jean-Luc Touly – qui s’est déjà battu dans beaucoup de procès avec son employeur et les a tous gagnés – qui sont envoyés devant le Tribunal correctionnel.

Lors de l’audience du 14 février 2013, Veolia contestera très probablement l’affirmation de Jean-Luc Touly selon laquelle le groupe lui aurait proposé un million d’euros pour qu’il renonce à publier son livre « L’eau des multinationales : Les vérités inavouables». Les autres passages poursuivis concernent l’utilisation du terme « corruption » et nullement les faits apparaissant dans le film.

La loi allemande empêche d’attaquer les protagonistes et le distributeur du film, seuls les réalisateurs pouvant être poursuivis. Or le groupe ne l’ose pas. Jean-Luc Touly et La Mare aux canards sont menacés de fortes demandes de dommages et intérêts. Et même s’ils sont relaxés en première instance, un groupe comme Veolia pourrait sans problème expédier la procédure à travers toutes les instances possibles…

Pour éviter cela, nous avons besoin entre autres d’un public aussi grand que possible !

– Toute information diffusée dans n’importe quel média, avant ou après le procès, pourra nous aider.
– Suivez l’exemple d’ARTE en organisant de nouvelles projections du film à l’occasion du procès.

Contribuez à ce que le procès du film, Water Makes Money, le 14 février, se déroule sous la surveillance d’un public le plus important possible.

L’équipe de Water Makes Money vous remercie

Générations Futures se félicite de l’intention de S Le Foll d’interdire le Cruiser sur colza

Dans le cadre de la réévaluation de l’autorisation de mise sur le marché du Cruiser OSR et suite à la publication dans la revue « Science » d’une étude concernant les effets sur le comportement des abeilles butineuses d’une administration de thiamétoxam à faible dose, l’Anses a remis un avis sur cette molécule au nouveau Ministre de l’Agriculture, Stéphane Le Foll ce 1° juin.

Le Ministre a ensuite fait connaître sa position ce 1° juin matin et s’est prononcé vendredi pour l’interdiction du pesticide Cruiser de Syngenta utilisé pour le colza et suspecté d’accroître la mortalité des abeilles, ce qui pourrait déboucher sur une interdiction effective d’ici quelques semaines après une procédure contradictoire de 15 jours. Générations Futures se félicite de cette intention du Ministre de l’Agriculture, qui privilégie la protection de ces pollinisateurs indispensables à des intérêts privés.

« Cette première décision du nouveau Ministre de l’Agriculture est positive et hautement symbolique, puisqu’elle marque une rupture avec celles de son prédécesseur, qui avait tout fait pour tolérer ce pesticide dangereux sur le marché » déclare François Veillerette, porte parole de Générations Futures. « Nous serons cependant très vigilants durant les prochains jours à ce que le Ministre ne change pas cette intention initiale face aux pressions que la firme Syngenta ne manquera pas d’exercer. » ajoute t’il.

Contact, François Veillerette, Porte Parole de Générations Futures 06 81 64 65 58 ou 01 45 79 07 59

mail : mdrgf@wanadoo.fr

plus d’infos sur http://www.franceinfo.fr/environnement/le-ministere-de-l-agriculture-pour-l-interdiction-du-cruiser-633369-2012-06-01