Le livre du collectif “Un jour, un chasseur”

chasser tue aussi des humains

Quatre amies de Morgan Keane, le jeune Anglais tué par un chasseur en décembre 2020, ont créé un collectif nommé “Un jour, un chasseur” qui relaie sur les réseaux sociaux les témoignages de violences et de comportements abusifs des chasseurs. Des témoignages de victimes qui ont afflué de toute la France :
« Un jour, on est allés se promener la boule au ventre. »
« Un jour, une balle a traversé notre maison. »
« Un jour, mon oncle a tué mon petit frère. »
et de ces cris que les autorités refusent d’entendre, les quatre filles ont fait un livre brûlot, paru cette semaine :Chasser tue [aussi] des humains, édité par Leduc et préfacé par Pierre RIGAUX

https://www.editionsleduc.com/produit/2993/9791028526528/chasser-tue-aussi-des-humains

Dans ce manifeste, le collectif dresse le tableau édifiant des violences physiques et psychologiques engendrées par ce loisir meurtrier, démonte les arguments pro-chasse et l’inaction de l’État, et propose cinq réformes urgentes, en faisant entendre la voix des habitants des campagnes. Il délivre aussi une précieuse boîte à outils pour interdire la chasse sur votre terrain, porter plainte ou savoir comment vous engager pour faire bouger les lignes.

En extrait voici la conclusion des amies de Morgan, un appel écrit avec des mots simples et vrais qui toucheront au coeur nombre d’entre nous :

«  On dit que “rien n’est plus puissant qu’une idée dont le temps est venu” .

Alors, on sait que c’est pas facile tous les jours, que, parfois, on a envie de rester toute la journée à pleurer dans notre lit et que, d’autres fois, quand on se lève avec l’envie démesurée de faire quelque chose, on ne sait pas toujours quoi, ni comment ni pourquoi. […]

Ne laissez personne vous prendre vos convictions, détruire vos illusions. Engagez-vous avec nous, avec d’autres, engagez-vous contre l’individualisme, les lobbys, leurs traditions nauséabondes, pour le climat, pour la justice sociale, pour l’écologie, pour une société qui respecte tous les êtres qui la peuplent, engagez-vous pour ce qui vous tient à cœur, arrêtez d’hésiter, de réfléchir, agissez.

Malgré votre lassitude (légitime), malgré ce sentiment d’impuissance, malgré leur mépris pour nos voix et nos idées, on a besoin de vous.

On a besoin de vous, aujourd’hui, demain et dans les semaines, les mois et les années à venir, pour changer le monde.

Pour ça, on va utiliser tous les moyens qui sont à notre disposition, et en inventer de nouveaux s’ils ne suffisent pas. Et on va y arriver, ensemble. »

Le gouvernement s’obstine à vouloir rétablir le piégeage traditionnel des oiseaux

Six projets d’arrêtés ministériels regroupés par deux (un arrêté cadre et d’un arrêté fixant les quotas), prévoient d’autoriser la capture létale de 107730 oiseaux sauvages, déjà jugée illégale à plusieurs reprises par le Conseil d’Etat et la Commission Européenne. La LPO invite ses sympathisants à s’y opposer fermement lors des consultations publiques en cours et envisage des recours juridiques afin de faire suspendre puis annuler ces arrêtés s’ils venaient à être publiés.

Jusqu’au 10 août, le ministère de la Transition écologique soumet à la consultation du public 2 duos de projets d’arrêtés autorisant la chasse aux pantes (filets horizontaux) et aux matoles (cages tombantes) de 106500 alouettes des champs dans 4 départements (Landes, Gironde, Lot-et-Garonne, Pyrénées-Atlantiques) pour la saison 2022/2023. Un troisième duo de projets d’arrêtés, également en consultation, autorise la tenderie (chasse à l’aide de filets) de 1 200 vanneaux huppés et de 30 pluviers dorés dans le département des Ardennes.

Participez à la consultation publique sur la chasse aux pantes des alouettes

Participez à la consultation publique sur la chasse aux matoles des alouettes

Participez à la consultation publique sur la tenderie des vanneaux et des pluviers

Ces arrêtés visent une nouvelle fois des espèces dont les statuts de conservation sont défavorables aux niveaux européen et français : l’Alouette des champs est en fort déclin et a perdu plus de la moitié de ses effectifs européens depuis 1980 et près du quart de sa population française au cours des 20 dernières années, tandis que le Vanneau huppé est menacé de disparition en Europe d’après l’Union internationale de conservation de la nature (UICN).

Saisi par la LPO et One Voice, le Conseil d’Etat avait pourtant annulé le 6 août 2021 les arrêtés ministériels ayant autorisé les mêmes pratiques pour les saisons 2018/2019, 2019/2020 et 2020/2021, car elles contrevenaient à la Directive Oiseaux de l’Union Européenne. Le 15 octobre 2021, plusieurs arrêtés ministériels les autorisant à nouveau pour 2021/2022 avaient malgré tout été publiés au Journal Officiel sur ordre d’Emmanuel Macron, soucieux de ménager les fédérations de chasseurs à l’approche des élections. La LPO et One Voice avaient immédiatement déposé des recours en référé auprès du Conseil d’État pour demander leur suspension en urgence, obtenue le 25 octobre 2021.

Bien que le Conseil d’Etat ne se soit pas encore prononcé sur une éventuelle annulation définitive ; bien que la France fasse l’objet d’une procédure d’infraction de la part de la Commission Européenne et s’expose ainsi à des sanctions financières ; bien que le précédent gouvernement ait mis fin à la chasse à la glu en août 2020 dans des conditions semblables, le Ministère fait le choix de la récidive en reprenant des arrêtés qu’il sait illégaux. Pour se justifier, il affirme que les projets d’arrêtés cadre sur les chasses traditionnelles, également soumis à la consultation publique et qui visent à abroger ceux du 17 août 1989, ont fait l’objet d’une refonte intégrale afin de respecter cette fois les exigences de la Directive Oiseaux. En décembre 2021, la LPO a attaqué ces arrêtés cadres devant le Conseil d’État auquel le Ministère refuse de répondre depuis plus de 7 mois en travaillant plutôt à leur réécriture en compagnie des lobbies cynégétiques. Pourquoi respecter la loi quand il suffit de la modifier ?

 La refonte est mensongère 

Selon le Ministère : « cette refonte se caractérise par la démonstration de l’absence d’autre solution satisfaisante, par le renforcement de l’encadrement de la chasse, par la création ou le renforcement de mesures de contrôle et de surveillance permettant d’assurer la sélectivité et la prise de faibles quantités, ainsi que l’exploitation judicieuse de cette chasse traditionnelle. »

La motivation sur l’absence de solution alternative a ainsi été vaguement développée et un contrôle en théorie plus strict devrait être mis en place, sans toutefois garantir les moyens de le faire respecter car l’Office français de la biodiversité (OFB) ne dispose pas d’agents en nombre suffisant pour surveiller tous les sites. Et les pièges utilisés ne sont pas plus sélectifs qu’auparavant : la LPO a démontré par le passé que certains passereaux protégés comme des pinsons des arbres, des chardonnerets ou des bruants ortolan étaient mutilés voire tués.

Le second quinquennat écologique promis par Emmanuel Macron n’aura pas duré longtemps. Toutes les études démontrent que les populations d’oiseaux s’effondrent en milieu agricole, principalement en raison de la dégradation continue de leur habitat et l’usage de pesticides. Les épisodes caniculaires et les incendies ont récemment fait d’énormes dégâts chez la faune sauvage, en particulier dans le Sud-Ouest de la France. Autoriser la destruction de plus de 100000 oiseaux supplémentaires dans ce contexte est une aberration. Si les arrêtés sont signés, la LPO les attaquera immédiatement devant le Conseil d’Etat.

Allain Bougrain Dubourg

Président de la LPO

Jusqu’au 10 août 2022 : Consultations publiques sur la suspension de la chasse au grand tétras pour 5 ans

Le ministère de la transition écologique met à la consultation du public un projet d’arrêté visant à suspendre la chasse du grand tétras pendant cinq ans. AVES France vous invite à donner un avis favorable à ce projet d’arrêté jusqu’au 10 août 2022.

En vous inspirant des deux propositions ci-dessous, envoyez votre commentaire via le formulaire de la page ci-dessous en cliquant sur le bouton “déposez votre commentaire”

http://www.consultations-publiques.developpement-durable.gouv.fr/projet-d-arrete-suspendant-la-chasse-du-grand-a2672.html

Proposition rédigée par AVES France 

Je tiens à déposer un avis FAVORABLE pour le projet d’arrêté visant à suspendre la chasse du grand tétras en France métropolitaine pour une durée de cinq ans.

En effet, les populations de Grand Tétras se sont effondrées (-80% de ses effectifs dans les Pyrénées depuis 1960). La directive 2009/147/CE concernant la conservation des oiseaux sauvages nous impose ce moratoire pour que la France respecte ses obligations.

Si la disparition de l’habitat est en partie responsable de ce déclin, la pression insoutenable de la chasse a fait chuter drastiquement les effectifs de cette espèce. Il convient donc de la protéger.

Par une décision du 1er juin 2022, le Conseil d’Etat a enjoint le ministre chargé de la chasse de prendre avant le 15 juillet 2022 un arrêté suspendant la chasse du grand tétras sur l’ensemble du territoire métropolitain de la France pour une durée de cinq ans. Cette décision a été prise eu égard à la gravité de la situation de cette espèce, en mauvais état de conservation, afin de respecter les obligations qui découlent des objectifs de la directive 2009/147/CE concernant la conservation des oiseaux sauvages. Il serait donc insensé de ne pas suivre cette décision de bon sens, eu égard à l’urgence de protéger cette espèce.

D’autre part, je note l’opposition de la CNCFS à ce projet d’arrêté. Cette commission nationale, comme les CDCFS dans les territoires, est composée en majorité de chasseurs, qui n’ont aucun sens de l’intérêt général. Il est urgent de rétablir un équilibre dans ces commissions afin que les associations qui y siègent puissent peser de leur poids et enfin s’opposer à la chasse lorsqu’elle apparait totalement injustifiée, comme c’est le cas ici. Alors que les chasseurs sont en partie responsables de la mauvaise gestion de cette espèce, ils s’opposent à ce moratoire, privilégiant leurs intérêts particuliers à l’intérêt général, alors que moins de 2000 Coqs survivent en 2022 dans les Pyrénées Françaises.

Autre proposition de réponse rédigée par Thierry de Noblens, administrateur de FNE Midi-Pyrénées et du Comité Ecologique Ariégeois

Je suis tout à fait favorable à ce moratoire suspendant la chasse au Grand Tétras pendant cinq ans, eu égard à la gravité de la situation de cette espèce qui a perdu 80 % de ses effectifs dans les Pyrénées depuis 1960, qui est en mauvais état de conservation, et afin de respecter les obligations qui découlent des objectifs de la directive 2009/147/CE concernant la conservation des oiseaux sauvages. Dans ces conditions et compte tenu du comportement irresponsable des chasseurs pyrénéens envers cette espèce depuis des décennies, il ne saurait être question d’abroger avant son terme une telle mesure indispensable à l’espèce.

Pendant que les milieux à tétras subissaient un bouleversement radical ces soixante dernières années (créations puis extensions de stations de ski, créations de routes forestières (des milliers de km), de routes “pastorales”, qui ont détruit physiquement des centaines de places de chant (sans doute proche du millier), de zones de nourrissage ou d’hivernage pour le Tétras, les chasseurs tuaient dans la deuxième moitié du XXème siècle des centaines de tétras chaque année ( largement plus de 500 par an dans les années 1970, des centaines encore dans les années 1980 ( exemple 265 en 1989), et encore plus de 100 par an dans les années 1990 (exemple 120 en 1994 et encore 100 en 1999.) Entre les destructions de milieu de grande ampleur, la sur chasse et le braconnage « traditionnel » et récurrent, il y a eu un effet ciseau dramatique, il était donc parfaitement logique que les populations de Tétras s’effondrent (moins de 2000 Coqs survivent en 2022 dans les Pyrénées Françaises). Si les prélèvements ont fortement diminués depuis cette époque de massacre insensé, c’est non pas par esprit de responsabilité des chasseurs, mais en raison de la chute dramatique des effectifs de l’espèce, et aussi des 54 actions juridiques gagnées par les associations de protection de la nature pyrénéennes contre des arrêtés d’autorisation de prélèvements, qui ont contraint les préfets concernés à restreindre peu à peu les quotas chassables.

Bien entendu, depuis 1960, aucune action contre les destructions de milieux à Tétras n’a été menée par les Fédérations de chasse des Pyrénées (FDC) contrairement aux jeunes associations de protection de la nature pyrénéennes (APNE) qui dès 1985 ont initié de nombreux combats juridiques, souvent avec succès contre des créations ou extensions de stations de ski, et des luttes citoyennes contre des créations de routes forestières ou « pastorales » très préjudiciables au milieux à Tétras. Non seulement les Fédérations de chasse n’ont pas soutenu ces actions de préservation des milieux mais elles ont même souvent reproché violemment aux APNE leurs procédures.

Les quelques actions d’ «amélioration» du milieu resté intact entreprises par les chasseurs, parfois à grand renfort de subventions, notamment par les programmes européens Gallipyr et Habios, sont en réalité très marginales et ponctuelles et n’ont eu aucun effet sur le rétablissement de la population de Tétras.

Les dommages directs et indirects causés par la chasse au Tétras.
Il parait utile de préciser certaines choses :

Dommages directs
I) Les prélèvements effectifs déclarés.
II) Les oiseaux blessés (qui vont mourir de manière certaine). (30% en plus)
III) Les poules tuées par « erreur » (30% en plus) Note: Il est strictement interdit de tuer les poules de Tétras.
IV) Le braconnage directement associé à la chasse, essentiellement en Ariège et Hautes-Pyrénées puisque des centaines de dispositifs de marquage sont distribués chaque année dans ces deux départements pour un prélèvement légal d’une dizaine de Tétras ou moins dernièrement. C’est vraiment un parfait encouragement au délit de braconnage.

Dommages indirects
Sans doute les plus considérables et de très loin, à savoir le maintien ou l’augmentation d’une distance de fuite importante pour cet oiseau.  Or, en hiver, le Tétras devrait être parfaitement tranquille dans un pin à crochets par exemple en mangeant des aiguilles de ce conifère qu’il digère très lentement. Il ne devrait pas être dérangé, mais les activités hivernales, (raquettes, ski hors piste, ski de randonnée etc…) sont très nombreuses et font s’envoler fréquemment les Grands Tétras, qui à force s’épuisent et finissent par mourir. Si le Grand Tétras avait moins peur des coups de fusil, il ne s’envolerait pas, car en réalité, perché en haut de son arbre, il ne craint rien du touriste ou même d’un chien.

La Taxidermie
C’est souvent le moteur pour la chasse au tétras (ou le braconnage très rémunérateur), car c’est le gibier le plus cher de France (6000 euros) selon le barème 2012 de l’ONCFS. Or il est permis de naturaliser la sous espèce pyrénéenne (Aquitanicus) car elle est chassable mais il est interdit de naturaliser la sous espèce des Vosges ou du Jura ( Crassirostris). Comme on ne peut les différencier qu’après analyse génétique, que l’on peut légalement naturaliser la sous espèce pyrénéenne dans toute la France ! et que l’on peut aussi naturaliser légalement en France les Tétras tués en Scandinavie (sous-espèce Urogallus) !, tous les coups tordus sont en fait permis car il est rarissime que l’on contrôle génétiquement les Grand Tétras naturalisés illégalement (ou légalement).

POUR DES COSMÉTIQUES SANS CRUAUTÉ — S’ENGAGER EN FAVEUR D’UNE EUROPE SANS EXPÉRIMENTATION ANIMALE

POUR DES COSMÉTIQUES SANS CRUAUTÉ — S’ENGAGER EN FAVEUR D’UNE EUROPE SANS EXPÉRIMENTATION ANIMALE :

Objectifs

Avec l’interdiction, par l’UE, d’expérimenter les produits cosmétiques sur les animaux, c’était la promesse d’une Europe dans laquelle les animaux ne souffrent plus, ni ne meurent, pour des cosmétiques. Cette promesse n’a pas été tenue.

Les autorités exigent toujours des expérimentations animales pour des ingrédients utilisés dans les cosmétiques, ce qui va à l’encontre des attentes et des souhaits du public et de l’intention des législateurs.

Or, nous n’avons jamais disposé d’outils aussi puissants pour garantir la sécurité des produits cosmétiques sans expérimentation sur les animaux, ni d’occasion plus belle de révolutionner la protection humaine et environnementale. La Commission européenne doit maintenir et renforcer l’interdiction de l’expérimentation sur les animaux et favoriser la transition vers une évaluation de la sécurité des produits sans expérimentation animale.

Nous invitons la Commission européenne à prendre les mesures suivantes:

1. Garantir et renforcer l’interdiction de l’expérimentation animale pour les cosmétiques.
Engager une modification législative pour assurer la protection des consommateurs, des travailleurs et de l’environnement envers tous les ingrédients cosmétiques sans que ces derniers soient testés sur des animaux quel que soit l’objectif ou le moment.

2. Réformer la réglementation de l’UE relative aux produits chimiques.
Garantir la protection de la santé humaine et de l’environnement en gérant les produits chimiques sans ajouter de nouvelles exigences en matière d’expérimentation animale.

3. Moderniser la science dans l’UE.
S’engager en faveur d’une proposition législative établissant une feuille de route pour l’élimination progressive de toutes les expérimentations animales dans l’UE avant la fin de la législature actuelle.

Consultations publiques sur la suspension de la chasse de la tourterelle des bois, de la barge à queue noire et du courlis cendré

Le ministère de la transition écologique met à la consultation du public trois projets d’arrêtés visant à suspendre la chasse de trois espèces en déclin : la tourterelle des bois, la barge à queue noire et le courlis cendré.

Une fois n’est pas coutume avec AVES France nous vous invitons à donner un avis favorable à ces trois projets d’arrêtés jusqu’au 22 juillet 2022 car, évidemment, les chasseurs se mobilisent fortement contre ces projets de suspension.

Si vous souhaitez rentrer dans les détails, voir la proposition d’AVES

Sinon copiez ce texte 

Je tiens à déposer un avis FAVORABLE pour le projet d’arrêté visant à suspendre cette chasse pour la saison 2022/2023 et de prononcer un moratoire sur la chasse de cette espèce jusqu’en 2025

et collez le sur chacune des 3 propositions différentes : le lien du site du Ministère est sous cliquez ici ci-dessous

Projet d’arrêté suspendant la chasse de la tourterelle des bois en France métropolitaine pour la saison 2022-2023

1ere consultation : pour y accéder, cliquez ici →

Projet d’arrêté suspendant la chasse de la barge à queue noire en France métropolitaine pour la saison 2022-2023

2ème consultation : pour y accéder, cliquez ici →

Projet d’arrêté suspendant la chasse du courlis cendré en France métropolitaine pour la saison 2022-2023

3ème consultation : pour y accéder, cliquez ici →

Consultation publique sur les prélèvements de Galliformes de Montagne dans les Hautes-Alpes saison 2022/2023

tétra Lyre

La préfecture de les Hautes-Alpes met à la consultation publique son projet d’arrêté préfectoral relançant la chasse des galliformes de montagne pour la campagne de chasse 2022/2023.

AVES France vous invite à vous opposer à ce projet d’arrêté jusqu’au 24 mars 2022 inclus.

Nos arguments à reprendre et personnaliser pour la rédaction de votre commentaire

Publication réalisée avec l’aide du Collectif Animalier du 06.

Dès le début de votre observation, nous vous conseillons de faire part de votre AVIS DEFAVORABLE pour l’arrêté préfectoral concernant le Plan de Gestion Cynégétique Galliformes de montagne 􏰁saison 2022-2023.

Le Tétras lyre et le Lagopède alpin sont deux espèces patrimoniales des Alpes et sont classées respectivement ‘’vulnérable ‘’ et ‘’en danger’’ sur la liste rouge de l’Union internationale de conservation de la nature (UICN) des oiseaux menacés en 2020 en Provence Alpes Côte d’Azur. Pourtant, ce projet d’arrêté ouvre la possibilité d’autoriser à nouveau la chasse de ces deux espèces en septembre 2022.

Le plan de gestion cynégétique Galliformes de montagne qui est proposé entérine le désencadrement des prélèvements maximum autorisés par la chasse et confie à l’Observatoire des Galliformes, organisme sous le contrôle des Fédérations départementales des chasseurs, le soin de fixer les quotas de chasse, ce qui est intolérable.

Le Lagopède alpin est une espèce qui voit son aire de distribution menacée par le réchauffement climatique en France et cette aire se rétrécira inéluctablement dans les années à venir, ce qui a déjà commencé sur certains massifs. Dans ces conditions, il est impensable d’envisager de le chasser.

Comment l’Etat peut-il envisager d’autoriser la chasse de deux espèces en déclin dans les départements alpins où il subsiste des tétras et des lagopèdes, comme si les chasseurs devaient pouvoir les abattre jusqu’au dernier.

Les chasseurs, qui se qualifient à l’envi de gestionnaires, devraient refuser cette chasse. Pourtant, nombreux sont ceux qui attendent chaque année ce cadeau des services de l’Etat, renouvelé en dépit des précédentes décisions de justice et alors même que les Préfets peuvent interdire localement la chasse de ces espèces afin de favoriser leur protection et la reconstitution des populations (article R424-1 du code de l’environnement). Cela garantit aux chasseurs de pouvoir tuer quelques oiseaux avant une éventuelle suspension et d’en faire des trophées.

consultation

Megève : la fédération des chasseurs chargée de recenser et protéger le tétras-lyre

Tétras-Lyres et lagopèdes dans les Alpes du Nord : ils ne seront pas chassés, cette année

En cause, le manque de poussins, qui n’ont pas survécu aux intempéries cet été.

Consultation publique prolongeant la durée de validité de l’arrêté permettant la destruction d’espèces susceptibles d’occasionner des dégâts (ex nuisibles).

Le Projet d’arrêté

Le ministère de la Transition écologique soumet à la consultation du public, jusqu’au 12 novembre prochain, un projet de décret qui prolonge d’un an la validité de l’arrêté du 3 juillet 2019. Cet arrêté fixe la liste des espèces susceptibles d’occasionner des dégâts (ESOD = ex nuisibles, dont le renard).

Le gouvernement manque de données relatives aux déclarations de dégâts. Il veut donc se donner une année supplémentaire pour collecter davantage de données afin de reconduire le plus d’espèces possibles dans le classement ESOD. (10 espèces sont actuellement inscrites).

AVES France appelle chacun(e) à donner un avis de désapprobation, et donc à s’opposer à ce décret.

Consultation publique prolongeant la durée de validité de l’arrêté permettant la destruction d’espèces susceptibles d’occasionner des dégâts (ex nuisibles).

Contexte :

Selon le Code de l’environnement, la liste des ESOD est valable trois ans et aurait donc dû être actualisée pour le 1er juillet 2022. Le ministère justifie le report par la crise sanitaire qui a empêché les fédérations de chasseurs de mener à bien leurs missions de collecte de données sur les dégâts occasionnés par ces espèces.

« Dans certains départements, le piégeage était interdit, il n’y avait que la régulation à tir qui était autorisée. Les rassemblements de chasseurs étaient fortement déconseillés, voire interdits, ce qui a eu pour conséquence un arrêt de la gestion des territoires » explique le ministère.

Selon le gouvernement, l’insuffisance de données pourrait conduire à classer moins d’espèces dans cette liste et porter atteinte aux intérêts protégés par cette réglementation : santé et sécurité publique ; protection de la faune et de la flore ; prévention des dommages aux activités agricoles, forestières et aquacoles, ou à d’autres formes de propriété.

Il met aussi en avant le risque d’engager la responsabilité de l’État, ce qui est selon nous un faux-prétexte.

Notre point de vue est le suivant : sans évaluation de dégâts, pas de classement, et donc possibilité de sortie de la liste pour plusieurs espèces.

Quelques arguments :

AVIS DÉFAVORABLE AU PROJET D’ARRÊTÉ CAR :

  • Il semble peu probable que la crise sanitaire ait empêché les gens de déclarer d’éventuels dégâts.

  • Les chasseurs ont bénéficié de beaucoup de dérogations et il n’y a eu qu’un seul confinement vraiment strict.

  • Sur les 3 campagnes concernées par l’arrêté du 3 juillet 2019, le bilan de la crise sanitaire est le suivant : pour 2019/2020, le confinement est intervenu après la campagne de chasse ; pour 2020/2021, le second confinement est survenu sur un mois et demi de la période de chasse (30 octobre / 15 décembre), avec dérogations pour les chasseurs dans de nombreux départements et le troisième confinement est intervenu après la période de chasse (avril-mai) ; pour 2021/2022 : aucun impact de la crise sanitaire.

  • Les chasseurs n’hésitent pas à invoquer la crise sanitaire à tout va pour justifier leurs actions, cet argument n’est pas recevable.

  • Les déclarations de dégâts sont des déclarations sur l’honneur. Elles ne font pas l’objet de vérifications sur le terrain. La crise n’a donc pas pu avoir d’impact sur les déclarations. De plus, il n’est pas normal de fonder la destruction d’animaux sauvages sur de simples déclarations et non sur des études scientifiques des espèces concernées.

  • Il ne semble pas y avoir d’antécédent sur l’engagement de la responsabilité de l’Etat pour un non classement qui serait basé sur des données scientifiques. En revanche, le fait de maintenir sur la liste pendant un an supplémentaire une espèce qui sera finalement sortie de cette liste est totalement injustifiée et pourrait engager la responsabilité de l’Etat.

  • Les chasseurs ont obtenu des dérogations pour leurs « missions d’intérêt général », ils doivent maintenant l’assumer et admettre qu’ils ont été mis en mesure de se prononcer sur le classement ESOD.

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Consultation du public sur le Plan national d’actions en faveur du Lynx boréal (2022-2026)

lynx

photo : pixabay

Dans le cadre de la stratégie nationale pour la biodiversité, la France consacre un effort particulier à la préservation des espèces les plus menacées présentes sur son territoire.

Pour ces espèces, le ministère de la transition écologique met en place des plans d’actions, qui sont complémentaires au dispositif législatif et réglementaire les protégeant. Ces plans visent à coordonner les actions de sauvegarde des espèces végétales et animales les plus vulnérables pour lesquelles la France a une responsabilité patrimoniale.

C’est le cas du Lynx boréal (Lynx lynx)dont l’aire de présence en France présente des situations contrastées suivant les massifs: la population du massif des Vosges a décliné de façon dramatique, celle du Jura est stable et celle des Alpes peine à progresser.

Les argumentaires ci-dessous émanent du centre ATHENAS, qui sont spécialisés dans le sauvetage des lynx. A ces remarques, l’équipe d’Aves France souligne aussi le montant ridiculement bas des financements dédié aux actions de terrain, comparativement aux sommes allouées à l’acceptation sociale du prédateur (de la communication donc…) et la trop grande présence des chasseurs dans ce plan qui font figure de collaborateurs principaux, au détriment des naturalistes.

Consultation pour le PNA lynx, l’avis du Centre Athénas
https://www.athenas.fr/consultation-pour-le-pna-lynx-lavis-du-centre-athenas/

Présentation de l’espèce, enjeux, menaces:

Aucune mention faite du phénomène des jeunes lynx orphelins, qui concerne plus de 78 jeunes de 1989 à 2021, et qui est révélateur de surmortalité d’adultes (destruction illégale de femelles).

Sous-estimation de l’impact des collisions routières et des tirs non létaux dans les modifications de comportements de certains lynx (report de prédation sur animaux domestiques en raison de handicaps)

La responsabilité de l’agrainage de sangliers (multiplication de la population) n’est pas évoquée dans les causes de sur-prédation ponctuelle (lynx contraint d’abandonner une proie pour la laisser aux sangliers).

Acceptation de l’espèce: la population favorable aux grands prédateurs et particulièrement au lynx, est présentée comme majoritairement urbaine et «bobo». C’est en contradiction avec les résultats de plusieurs consultations portant sur des relâchers de lynxpar nous, et où 87% des personnes s’exprimant étaient des locaux très majoritairement favorables au lynx (90%).

Actions prévues:

Pas de remplacement envisagé des lynx braconnés

Pas d’étude réelle et actualisée prévue sur le dérangement de l’espèce: chasse (9 mois par an) et autres activités de plein air, impact du développement de l’activité de photo nature, des manipulations de proies, et des dérangements sur zones refuge.

Suivi de l’espèce inadapté: le suivi exclusivement par l’aire de présence donne une image incomplète et biaisée du statut de conservation de l’espèce (exemple; disparition dans les Vosges non décelée en 2010), il faut dénombrer les individus.

Majorité des moyens mis sur le financement d’une étude sociologique menée par la Fédération des Chasseurs et sur le financement d’un établissement public (CEREMA) pour des études non prioritaires (modélisation pour des aménagements sur grandes infrastructures).

Pas de financement explicitement dédié à la prise en charge (capture soins, relâcher) d’individus blessés. En revanche financements prévus pour des réunions visant à faire intervenir dans le processus de décision des personnes ou organismes non qualifiés.

Attitude non équitable de l’Etat:

Mise à l’écart du Centre Athénas du pilotage de l’action«prise en charge de lynx en difficulté». Remise en cause de son expertise (volonté de redéfinir les critères de prise en charge). Mise à l’écart des opérations de suivi de l’espèce (alors que nous sommes les seuls à pratiquer le suivi GPS de l’espèce en France depuis de nombreuses années). Mise à l’écart du suivi génétique alors que nous y travaillons depuis 2016.

Place surdimensionnée donnée aux chasseurs (financements, pilotage d’actions), et aucune suite donnée aux demandes associatives (SFEPM notamment) de participer au pilotage d’actions (excepté pour la communication).

Fautes de gouvernance, avec décisions prises hors Comité de pilotage

Vous pouvez également vous approprier certaines remarques du Conseil National de Protection de la Nature :

Dépot des commentaires

Cohabiter en harmonie avec les espèces sauvages

Je fais un don et 1% for the Planet double ma mise pour AVES France - AVES France

Mission de l’association AVES France

AVES France (Agir pour le Vivant et les Espèces sauvages) est une association de protection de la nature et de la faune sauvage, libre ou captive, créée en 2005. Une de nos missions est d’améliorer la cohabitation entre les activités humaines et la nature, notamment en accompagnant les éleveurs touchés par les prédations d’ours ou de loups.

Nous travaillons depuis longtemps sur le dossier de l’ours dans les Pyrénées, en prônant le dialogue et la recherche de solutions durables pour une cohabitation apaisée. En Ariège, lorsqu’une estive subit des attaques, nous invitons les bergers et les éleveurs à contacter notre équipe locale qui vient à leur rencontre pour écouter leurs besoins et les aider à trouver des solutions adaptées et les mettre en place, pour optimiser la protection des troupeaux et éviter les attaques. Nous avons, par exemple, participé à l’achat d’enclos électrifiés.

Le loup, quant à lui, est désormais présent en plaine. Si la problématique est la même, les solutions apportées doivent être adaptées. En effet, l’élevage en plaine est très différent de l’élevage de montagne. Il nous revient, avec les professionnels, de trouver des solutions dans le but d’améliorer la cohabitation entre le loup et les activités humaines. Il faut trouver avec eux des solutions innovantes, reproductibles, soutenables financièrement, et surtout faire évoluer la législation pour qu’elle s’adapte aux problématiques nouvelles liées à la présence du loup en plaine.

NON À LA DESTRUCTION, OUI À LA COHABITATION

Contrairement à l’ours qui a nécessité plusieurs renforcements de populations au cours des dernières décennies et qui reste localisé sur la chaîne pyrénéenne, le loup revient naturellement en France depuis 1992 et a une dynamique de population beaucoup plus importante. Il colonise régulièrement de nouveaux départements.

Les plans loups successifs n’ont pas, à notre avis, l’effet escompté. Les tirs de loups sont régulièrement dénoncés par les associations naturalistes, dont AVES France, puisque le loup est toujours une espèce menacée et que ces tirs ne règlent pas les problèmes de cohabitation. Pire, on pense que les tirs désorganisent les meutes et participent à la dissémination de l’espèce sur un territoire de plus en plus vaste, puisque des loups erratiques sont régulièrement repérés.

C’est ainsi que depuis la fin de l’année 2019, un loup est arrivé en Seine-Maritime, où se trouve le siège de notre association. Le 26 novembre 2019, cinq ovins sont morts et l’attaque a été attribuée au loup. Plusieurs attaques ont suivi, mais également des observations visuelles puis finalement un premier cliché de l’animal, en avril 2020, qui a permis d’attester la présence d’au moins un loup dans le département.

Comme dans les autres départements concernés, nous n’étions pas prêts et les propriétaires des troupeaux peuvent rapidement se sentir abandonnés et ne voir d’autre solution que de protéger leur cheptel par la destruction d’une espèce protégée. Il est essentiel de rencontrer les éleveurs et de leur proposer des solutions pour qu’ils ne cèdent pas à l’exaspération.

Il y a cependant un problème puisque jusqu’à maintenant, les aides de l’Etat ont été pensées pour la protection des troupeaux en montagne, les estives étant les principaux lieux de prédation des troupeaux. Mais l’arrivée des loups dans des zones de plaine change totalement la donne.

Modalité d’attribution de l’aide de l’Etat : 

Pour prendre en compte la diversité des systèmes d’élevage touchés par la prédation, le dispositif se décline en fonction du mode de conduite prépondérant du troupeau, de sa taille et de la durée de parcage en zone de prédation. La superficie des surfaces exploitées par les troupeaux n’intervient pas dans le calcul de l’aide.

Les dépenses éligibles dans le cadre de ce dispositif qui constituent les différentes “options” de la mesure de protection des troupeaux, sont les suivantes :

  1. gardiennage renforcé/surveillance renforcée ;
  2. chiens de protection ;
  3. investissements matériels (rappel actions : parcs de pâturage électrifiés fixes ou/et mobiles, électrification de parcs fixes existants, regroupement nocturne en bergerie ou en parcs de nuit) ;
  4. analyse de vulnérabilité ;
  5. accompagnement technique.

Si on peut comprendre qu’un troupeau en estive doit-être protégé par au minimum deux options parmi les options 1 à 3, cela s’avère difficile en plaine, compte-tenu du modèle économique.

En estives, les éleveurs s’organisent en groupements. Les troupeaux sont regroupés sous la surveillance de bergers, souvent secondés par des chiens de protection. L’installation de clôtures électrifiées est plus difficile, à cause du relief, de la nature des sols, des contraintes techniques (pas d’électricité)…

En plaine, l’électrification des parcelles est a priori plus facile. Par contre, il semble impossible d’y effectuer une surveillance permanente ou d’y intégrer des chiens de protection, le modèle économique étant différent de l’élevage de montagne.

Il convient donc d’apporter une réponse adaptée aux petits exploitants de nos départements, de les accompagner pour déterminer la meilleure méthode de protection en limitant ses coûts de mise en place, mais aussi de réaliser une étude pour informer le législateur sur les différences fondamentales entre l’élevage de plaine et l’élevage de haute-montagne.

Nous proposons donc, si ce projet était financé : 

  • d’accompagner les éleveurs qui le souhaitent pour faire un audit des vulnérabilités de leur exploitation
  • de les aider à monter des dossiers de subvention et/ou leur mettre à disposition le matériel nécessaire pour renforcer leurs clôtures
  • d’installer des moyens de surveillance innovants (plusieurs systèmes différents seraient testés afin d’évaluer leurs performances)
  • d’installer des caméras autour des clôtures pour surveiller le comportement des animaux sauvages (et notamment du loup) devant cet obstacle, mais aussi pour comprendre tout franchissement éventuel
  • de réaliser un rapport, en lien avec les autorités locales, sur les différentes méthodes de protection et de surveillance mises en place
Bien sûr, un tel projet demande des moyens humains et financiers importants, dépassant les 5000 € sollicités dans cette campagne de financement participatif. C’est la raison pour laquelle nous présenterons ce projet lors des rencontres associations philanthropes de 1% pour la planète en octobre 2021 et sommes à la recherche de nouveaux partenaires.

Projet d’arrêté relatif à la tenderie (lacs) aux grives et aux merles noirs dans le département des Ardennes pour la campagne 2021-2022

grive4ème consultation : pour y accéder, cliquez ici ->
http://www.consultations-publiques.developpement-durable.gouv.fr/projet-d-arrete-relatif-a-la-tenderie-lacs-aux-a2498.html?id_rubrique=2

Je tiens à m’opposer au projet d’arrêté définissant les quotas de prélèvement autorisés de grives et de merles noirs pour la saison 2021-2022 au moyen de tenderies aux filets, moyens de chasse traditionnelle, dans le département des Ardennes.

Je suis particulièrement scandalisé par le fait que le ministère dont le rôle est de protéger la biodiversité puisse proposer un nouvel arrêté prévoyant la destruction d’espèces en déclin, alors qu’une précédente consultation a eu lieu en juin 2021 et que le Conseil d’Etat et la Cour de Justice Européenne ont récemment déclaré cette pratique illégale.

Le 6 août dernier, suite à des recours de la LPO, le Conseil d’Etat avait pourtant confirmé l’illégalité de ces pratiques dites « traditionnelles » de piégeage d’oiseaux sauvages autorisées par différents gouvernements français successifs par dérogation à la Directive Oiseaux  de l’Union Européenne. Cette décision découlait logiquement d’un premier arrêt historique du Conseil d’Etat qui avait confirmé le 28 juin 2021, après consultation de la Cour de Justice de l’Union Européenne, l’illégalité de la chasse à la glu dans 5 départements de la région PACA. Les mêmes causes produisant les mêmes effets : les arrêtés ayant autorisé le piégeage des alouettes dans le Sud-Ouest, et celui des vanneaux huppés, pluviers dorés, grives et merles dans les Ardennes étaient donc à leur tour annulés.

L’article L. 424-4 du code de l’environnement, reprenant les dispositions de l’article 9 de la directive “oiseaux”, prévoit que, pour permettre, dans des conditions strictement contrôlées et de manière sélective, la chasse de certains oiseaux de passage en petites quantités, le ministre de la transition écologique et solidaire autorise dans des conditions qu’il détermine l’utilisation des modes et moyens de chasse consacrés par les usages traditionnels, dérogatoires aux moyens généralement autorisés.

Or, nous savons que ces modes de chasse ne sont pas sélectifs et que de nombreux oiseaux dont la chasse n’est pas autorisée seront les victimes collatérales de ces traditions arriérées.

A l’heure où la biodiversité s’effondre dans nos campagnes, il est incompréhensible qu’on autorise ces modes de chasse arriérés alors que la majorité des Français y sont opposés. Même l’appel de 62 parlementaires contre ces pratiques d’un autre temps est resté sans effet. A croire que le ministère chargé de protéger la biodiversité est soumis à une poignée de chasseurs.

Reconduire ainsi cet arrêté constitue une provocation envers la justice européenne qui fait encourir de lourdes sanctions financières à la France, pour le bénéfice de quelques uns. A quelques mois des élections Présidentielles, le Président Macron montre à quel point il méprise les défenseurs du vivant au profit des chasseurs, qui rappelons-le, ne représentent pas la ruralité.