Coût du nucléaire, prix de l’électricité, dette publique

François Vallet – 5 novembre 2024
Dans son projet de budget pour 2025 le gouvernement prévoit d’augmenter les taxes sur l’électricité, pour réduire le déficit public, mais aussi la mise en place d’un mécanisme qui permettrait de partager « les revenus du nucléaire historique avec les consommateurs ». Alors que l’Assemblée Nationale en débat et qu’il y a un « grand flou » sur les
coûts du nucléaire1, il est indispensable de s’interroger sur les impensés nucléaristes sous-jacents.

Bref rappel historique sur la « ligne Maginot » atomique qui ne nous a protégés de rien

Il y a 50 ans, en 1974 après le premier « choc-pétrolier », le premier ministre Pierre Messmer confirmait le lancement du programme de construction de 200 réacteurs nucléaires à horizon 20002. Ils devaient assurer l’indépendance énergétique de la France en l’affranchissant de sa dépendance au pétrole. EDF était alors en situation de quasi-
monopole pour la production, le transport, la distribution et la commercialisation d’électricité en France. Tout, ou presque, était dans les mains de l’Etat et de « l’électricien national » pour nucléariser la France en moins de 25 ans à l’aide de technologies états-uniennes (le choix avait été fait de construire les réacteurs sous licences Westinghouse et
General Electric). Pendant cette période, la France est devenue le pays d’Europe le plus « thermo-sensible » à cause du développement massif du chauffage électrique, promu par EDF pour financer son programme nucléaire. Lors des périodes froides et de forte consommation, du fait du chauffage électrique, la sécurité d’approvisionnement et
l’équilibre du réseau électrique français dépendent de la disponibilité des moyens de production de nos voisins européens. Le choix politique du nucléaire a conduit à ce type de dépendance et à une réalité beaucoup moins médiatisée que le prix de l’électricité : le taux d’indépendance énergétique de la France a été divisé par 1,7 entre 1974
et 20213. La France est parmi les cancres de l’Europe pour la part de sa production par les énergies renouvelables 4.

Le président Macron ne pouvait pas ignorer ces faits. Pourtant le 8 décembre 2020, lors de son discours au Creusot5, il énonçait le cadre général de l’enfermement dans un modèle dangereux (extraits): « Sans nucléaire civil, pas de nucléaire militaire, sans nucléaire militaire pas de nucléaire civil … Le nucléaire restera la pierre angulaire de notre
autonomie stratégique. C’est bien sûr la dissuasion dans toutes ses composantes, c’est la propulsion de nos sous-marins nucléaires lanceurs d’engins comme d’attaque. C’est aussi la propulsion nucléaire de nos porte-avions.».
Le 10 février 2022, lors de son discours à Belfort6, l’Encore Président de la République annonçait les décisions destinées à la perpétuation de ce modèle dépassé (extraits) : « Sur la base des travaux de RTE et de l’Agence internationale de l’énergie, j’ai pris deux décisions fortes.
La première est de prolonger tous les réacteurs nucléaires qui peuvent l’être sans rien céder sur la sûreté. Ce sont des choix éclairés par l’expertise et par la science….
La seconde décision qui s’inscrit dans le prolongement de l’engagement solennel que j’ai pris devant les Français le 9 novembre dernier : compte tenu des besoins en électricité, de la nécessité d’anticiper aussi, la transition, la fin du parc existant qui ne pourra être prolongé indéfiniment, nous allons lancer dès aujourd’hui un programme de nouveaux
réacteurs nucléaires. »

Enfermé dans un mode de raisonnement du siècle dernier il ne pouvait évidemment pas anticiper (gouverner c’est pourtant prévoir) que l’ampleur des défaillances de réacteurs nucléaires provoquerait une tout aussi ample réduction de la production d’électricité en France, entre fin 2021 et début 2023. Ni qu’une guerre déclenchée par la Russie en
Ukraine, puis le sabotage des gazoducs Nordstream 1 et 2 (probablement piloté par les Etats-Unis), priveraient la plupart des pays européens d’une partie importante de leur approvisionnement en gaz.

La conséquence de ces deux événements a été une très forte hausse des prix de l’électricité et des factures pour les consommateurs. Nous n’avons cependant pas manqué d’électricité car, heureusement, il existe des interconnexions
de puissances suffisantes, un marché de l’électricité organisé avec les principaux pays riverains et des moyens de production non nucléaire en état de fonctionnement dans ces pays (principalement l’Allemagne et l’Espagne). Les fournisseurs français, en particulier EDF, ont alors importé ce qui était nécessaire à notre approvisionnement.
Les défaillances de la production nucléaire, sa très forte sensibilité aux crises, sanitaires et géopolitiques7, son inadaptation aux canicules8, sont structurelles et en grande partie prévisibles. Elles constituent pourtant un « impensé nucléariste » des décideurs politiques français qui ont tout misé sur l’énergie nucléaire, option coûteuse, fragile et
dangereuse. Ces décideurs ont préparé la crise en favorisant, pendant des décennies, une politique de mésusage de l’électricité (en particulier le chauffage électrique) et en ralentissant tout développement conséquent des énergies renouvelables. De leur côté, les décideurs politiques européens n’ont pas su dissuader l’autre Etat nucléariste du
continent, la Russie, dans son escalade guerrière contre l’Ukraine (les armes atomiques et les centrales nucléaires sont un enjeu essentiel du conflit). Ils ont aussi laissé faire les saboteurs de gazoducs.

Les coûts de production du nucléaire sont incalculables
C’est un autre « impensé nucléariste ». Dans un rapport de 20219 et dans sa « Conclusion intermédiaire » (page 43) la Cour des Comptes indique que les coûts de production du nucléaire et de l’hydraulique sont beaucoup bien moins documentés que ceux des filières en développement (éolien terrestre et photovoltaïque).
Cette remarque est assez surprenante pour deux filières aux mains d’EDF depuis des décennies. Elle n’a cependant pas empêché la Cour des Comptes, en utilisant sa propre méthode de calcul (« Cour 2012-2014 »), d’aboutir à un coût de production par le nucléaire, pour l’année 2019, de 64,8 €/MWh et même de 68,4 €/MWh en prenant en compte les coûts de « post-exploitation » (tableau 1 en page 23 du rapport).
D’autres estimations des coûts de production du nucléaire en France sont indiquées dans le rapport pour les années comprises entre 2011 et 2020 (graphique N°3 en page 25). Pour cette dernière année, les valeurs indiquées sont comprises entre un peu plus de 50 €/MWh et un peu moins de 75 €/MWh.
Aucune de ces estimations ne comporte un calcul d’incertitude sur les provisions nécessaires pour prendre en charge différents aléas qui se sont déjà produits ou qui ont une probabilité non négligeable de se produire au cours de la durée d’exploitation des installations nucléaires. Les coûts pris en compte, pour la gestion à long terme des déchets radioactifs, pour le démantèlement des installations définitivement arrêtées et pour celles actuellement en service, sont en outre notoirement sous-estimés10.
Le rapport de la Cour des Comptes présente par ailleurs un « Extrait des données de coûts de production d’électricité de l’Agence Internationale de l’Energie (AIE), selon les différentes technologies et régions du monde ». Le coût moyen actualisé de la production nucléaire, en 2020 en Europe, y est estimé à 150 $/MWh (soit environ 135 €/MWh) pour
un facteur de charge moyen des réacteurs nucléaires de 75%.
Les coûts moyens de production de l’électricité nucléaire seraient donc compris, pour l’année 2020, entre 50 et 135 €/MWh, selon les sources, les méthodes de calcul et les objectifs poursuivis. Mais comme l’indique la Cour (Graphique N°10 page 16 du rapport), ces coûts dépendent très fortement du « facteur de charge » annuel11.
Une variation de celui-ci, par rapport à la valeur utilisée pour le calcul du coût moyen, aura donc un effet sur le coût de production d’une année donnée.
En utilisant les données de la Cour des Comptes, issues de sa propre méthode de calcul, ainsi que le facteur de charge moyen de 52 % constaté en France en 2022, le coût de production de l’électricité nucléaire a atteint 84 €/MWh cette année-là, c’est-à-dire 42 €/MWh de plus que le tarif Arenh12.

L’impensé nucléariste explose les prix, les factures d’électricité et la dette publique

EDF, en vendant au tarif Arenh toute l’électricité nucléaire produite en 2022 (279 TWh), aurait donc perdu 11,7 Md€.
C’est un élément majeur de sa « perte historique » de 17,9 Md€ qui a fait grimper son endettement au niveau record de 64,5 Md€ fin 202213.
L’Etat a dû intervenir une nouvelle fois, après la faillite d’Areva, pour sauver de la faillite EDF, autre « fleuron » du nucléaire français. Il a dû intervenir aussi pour protéger les consommateurs d’électricité d’une hausse trop insupportable du prix de l’électricité et pour éviter de trop nombreuses défaillances d’entreprises.
Car lors de cette période de réalisation des « impensés nucléaristes », le déficit de production nucléaire en France a obligé l’ensemble des fournisseurs d’électricité, y compris EDF, à acheter de l’électricité au prix fort sur le marché européen, lui aussi en tension du fait de la guerre menée par la Russie (autre pays nucléariste) en Ukraine.
La hausse des coûts de l’énergie (en particulier du gaz), sur les marchés mondiaux, et du prix de l’électricité, sur le marché européen de l’électricité, ont provoqué une hausse importante des prix et des factures d’électricité pour les consommateurs ayant souscrit à une offre indexée sur les prix du marché. Elles ont aussi conduit à une concentration
de ce marché14, à la disparition de 4 fournisseurs d’électricité et à la sortie volontaire de 5 autres fournisseurs.

Pour les consommateurs bénéficiant du tarif réglementé de vente (TRV), ou d’un tarif indexé sur celui-ci ou encore d’un tarif à prix fixe sur 1 ou 2 ans, concernant au total plus de 94% des consommations des sites résidentiels (selon un rapport de 2024 de la Cour des Comptes), le choc avait été moindre dans un premier temps. Mais du fait du mode
de calcul du TRV il a été en partie répercuté en différé. Le TRV, pour les clients résidentiels (tarif bleu), est passé de 171,5 €/MWh hors TVA au deuxième semestre 2021 à 226 €/MWh au deuxième semestre 2023, soit une hausse de 32% en deux ans (c’est approximativement le pourcentage de hausse entre 2013 et 2021 du TRV bleu résidentiel).
Pendant cette période l’Etat est intervenu directement sur le « système de fixation des prix » : réduction du taux de la fraction électricité de l’accise (taxe) sur l’énergie (de 32,1 €/MWh avant la crise à 1 €/MWh pour les ménages et 0,5 €/MWh pour les entreprises), « bouclier tarifaire », aides directes aux consommateurs, compensations auprès des
fournisseurs, etc.

Selon la Cour des comptes (Annexe 4, page 141 de son rapport de 202415), l’ensemble des mesures relatives à l’électricité a représenté un coût pour l’Etat de plus de 44 milliards d’euros entre 2022 et 2024.
Enfin, en rachetant les titres de capital détenus par des tiers l’Etat est devenu en 2023 l’unique actionnaire d’EDF.
Cette opération de sauvetage du soldat EDF a coûté près de 10 Md€ aux finances publiques16.

Au total l’impensé nucléariste (pour ne pas dire le fiasco) a coûté près de 72 milliards d’euros à l’Etat français (44 Md€ de mesures diverses de « protection des consommateurs et des fournisseurs », 18 Md€ de déficit d’EDF c’est dire de l’Etat actionnaire unique et 10 Md€ de rachat de titres d’EDF pour éviter sa faillite). Ce n’est probablement qu’un avant-
goût de la « valse des milliards », pour financer le « nouveau nucléaire », annoncée le 21 juillet 2022 par les ministres concernés à l’occasion d’une question d’un sénateur au gouvernement17.

Le président de la République et le gouvernement se trompent d’époque, de modèle et de projet politique

Le président de la République et le gouvernement défendent un modèle qui a conduit l’Etat français, en dehors de tout débat et contrôle démocratique sérieux, à s’équiper d’armes atomiques, de sous-marins et de porte-avions à propulsion nucléaire, de réacteurs nucléaires et de tout ce qui permet le fonctionnement de ces armes de destructions massives (pourtant interdites par un traité international18) et de ces instruments de domination géopolitique.

C’est dans le cadre de ce modèle que l’Etat colonialiste français a réalisé des centaines d’essais nucléaires en Algérie puis en Polynésie, contaminant ainsi durablement les territoires concernés et les habitants.

C’est ce modèle dont le coût du volet militaire, pour les finances publiques, est estimé par ICAN France à 6,35 milliards d’euros en 2024 et à près de 7 milliards d’euros en 2025, pour la « modernisation et le renouvellement des systèmes d’armes nucléaires »19. C’est aussi dans le cadre de ce modèle que l’Etat français minimise systématiquement la prise
en charge des préjudices causés aux populations concernées par ses essais nucléaires.
Ce modèle repose sur un « opérateur public » EDF, détenu à 100 % par l’Etat français, qui détient la totalité des centrales nucléaires et les grands barrages hydroélectriques. C’est aussi un « système public » qui contrôle les prix de l’électricité par le mécanisme du tarif réglementé de vente de l’électricité. Or ces prix sont très loin de permettre de
recouvrir les coûts de production du nucléaire. D’une part ceux-ci sont mal pris en compte par les méthodes de calcul de coût. D’autre part ils sont en partie pris en charge par les impôts actuels ou par l’augmentation de la dette publique (impôts futurs) au lieu d’être imputés aux consommateurs. Une autre partie, inconnue à ce jour, sera forcément
imputée aux générations à venir, aux victimes de catastrophes nucléaires toujours possibles et aux victimes des rejets chroniques et accidentels de radioactivité dans l’environnement (notamment les travailleurs du nucléaire et plus particulièrement les salariés des entreprises sous-traitantes).

Enfin, ce modèle est fondé sur la fuite en avant décidée au plus haut niveau de l’Etat (construction de nouveaux réacteurs nucléaires hors de prix) sans que soient terminés les débats publics obligatoires les concernant et alors que les discussions parlementaires sur la Programmation Pluriannuelle de l’Energie (PPE) ne sont toujours pas engagées.
Ce modèle a rendu les consommateurs d’électricité dépendants d’un mode de production dangereux et coûteux, a enfermé de nombreux territoires français dans la dépendance à l’industrie nucléaire, a maintenu un système néo- colonial pour l’approvisionnement en uranium de cette industrie. Ce modèle nous prive de notre souveraineté citoyenne, les choix techniques et énergétiques étant très majoritairement imposés par une technocratie d’Etat.

Il est temps de rompre radicalement avec ce modèle anti-démocratique, dangereux, coûteux et dépassé
Les discussions relatives aux taxes sur l’électricité et à la réforme du système de fixation des prix ne peuvent être que des discussions entre apprentis sorciers si elles négligent les raisons qui ont conduit au fiasco budgétaire actuel.
En France, depuis plus de 50 ans, les décisions sur le prix de l’électricité et la dette publique (nos impôts d’aujourd’hui et de demain) sont au service de l’industrie nucléaire civile et militaire. L’arme atomique en est le produit de base et l’argument ultime de politiciens en mal de puissance.

Ni le « coût de production », impossible à déterminer dans un système électrique basé sur l’énergie nucléaire (on ne sait ni où ni quand commencent et finissent ses productions et ses destructions), ni le prix de l’électricité ne devraient dépendre du « feu nucléaire » aux mains de potentiels criminels de guerre.

Toute réforme du mode de fixation des prix en France et du marché européen de l’électricité, dont il dépend en partie, ne peut être acceptable que si elle vise la décroissance radioactive, c’est-à-dire l’arrêt de la production d’électricité nucléaire et d’armes atomiques.

Avec les projets du gouvernement actuel nous n’en prenons pas le chemin. Les « revenus du nucléaire historique », que le gouvernement prévoit de « partager avec les consommateurs », sont en réalité des dettes publiques et des détriments qui seront transmis à de nombreuses générations si nous n’y mettons pas un coup d’arrêt.

1  https://reporterre.net/Budget-2025-le-grand-flou-sur-le-cout-du-nucleaire
2 En réalité, 58 réacteurs nucléaires à eau pressurisée, sous licence Westinghouse ou de conception dérivée de celle-ci pour les derniers, ont été construits et raccordés au réseau entre 1977 et 1999. La construction du premier réacteur de la série (Fessenheim) avait débuté en 1971, un peu avant le lancement officiel du « plan Messmer ». Un réacteur à « neutrons rapides », conçu par le Commissariat à l’énergie atomique (CEA), a aussi été construit à partir de 1977 par un consortium européen (la société NERSA dans laquelle EDF était partie prenante). En 1997 Il a était définitivement arrêté après une dizaine d’années de fonctionnement émaillées de nombreux incidents.
3 Il est passé de 23,9% en 1973 à 13,5% en 2021. Lire à ce sujet mon article de blog de décembre 2022 sur Mediapart :
https://blogs.mediapart.fr/francois-vallet/blog/081222/points-de-vue-independance-energetique-et-politique-electronucleaire-de-la-france
4 En 2023, solaire et éolien ont assuré 27 % de la production électrique de l’UE27 (15% en France) et l’ensemble des énergies renouvelables, hydraulique et biomasse comprises, 44 % du total de l’UE27 (29 % en France).
5 Discours prononcé par Emmanuel Macron à l’occasion de sa visite de l’entreprise Framatome, filiale d’EDF, désignée pour construire les cuves des réacteurs du futur porte-avions à propulsion nucléaire français :
https://www.elysee.fr/emmanuel-macron/2020/12/08/deplacement-du-president-emmanuel-macron-sur-le-site-industriel-de-framatome
6 Déclaration de M. Emmanuel Macron, président de la République, sur la politique de l’énergie, à Belfort le 10 février 2022 :
https://www.vie-publique.fr/discours/283773-emmanuel-macron-10022022-politique-de-lenergie
7 La suspension par Orano, de la production d’uranium au Niger à partir du 31 octobre 2024, en est une illustration supplémentaire :
https://www.mediapart.fr/journal/fil-dactualites/231024/uranium-la-filiale-d-orano-au-niger-va-suspendre-sa-production-le-31-octobre
8 Samedi 23 juillet 2022, sur les 56 réacteurs nucléaires en service en France, 30 étaient à l’arrêt et 5 à puissance réduite. La puissance disponible, de ceux encore en état de marche, était alors de 25 762 MW. Près de 60% de la puissance électro-nucléaire
installée (61 370 MW) étaient indisponibles pour cause de fissures sur des tuyauteries, de température d’eau de refroidissement trop élevée, de maintenance retardée pour cause de Covid et plus longue que prévue, « d’optimisation du combustible », etc.
Toute la semaine du 18 au 24 juillet 2022 la France était en déficit de production par rapport à la consommation. Des importations conséquentes étaient (entre 1 523 MW au minimum et 11 434 MW au maximum) étaient alors nécessaires pour assurer l’équilibre
du réseau. On assistait alors à des records de prix sur le marché spot français (l’électricité produite et consommée le jour J, payable au comptant à J+1) : 820 €/MWh au plus haut le 20 juillet à 9h et 225 €/MWh au plus bas le 24 juillet à 8h. Soit entre 5 et 20 fois le tarif d’accès régulé à l’électricité nucléaire historique (Arenh) fixé par les pouvoirs publics pour les ventes d’EDF aux autres fournisseurs d’électricité opérant sur la marché français.
Pendant plusieurs semaines de cette période caniculaire la puissance maximale importée dépassa largement celle exportée.
9 L’ANALYSE DES COUTS DU SYSTEME DE PRODUCTION ELECTRIQUE EN FRANCE – Document de la Cour des Comptes S2021-2052, délibéré le 15 septembre 2021 : https://www.ccomptes.fr/fr/documents/58078
10 Voir à ce propos le tableau 3 en page 9 du document « Les coûts du nucléaire » préparé par Bernard Laponche en 2015, tableau issu d’un rapport de 2012 de la Cour des Comptes sur les coûts de la filière électronucléaire
https://gazettenucleaire.org/2015/278BLBresilCoutfinal.pdf
https://www.ccomptes.fr/fr/publications/les-couts-de-la-filiere-electro-nucleaire
11 Citation du rapport : « Sur la base des paramètres utilisés, le photovoltaïque et l’éolien terrestre sont potentiellement plus compétitifs que les centrales à gaz à cycle combiné (CCGT) ou le parc nucléaire, quelle que soit la durée de fonctionnement considérée, mais leur facteur de charge est de fait limité et, sans adjonction de stockage, ils ne produisent pas nécessairement lors des périodes les plus tendues en terme d’équilibre offre-demande ».
12 Arenh : accès régulé à l’électricité nucléaire historique. Ce tarif a été créé par l’Etat français, officiellement pour permettre à tous les fournisseurs d’électricité concurrents d’EDF d’avoir accès à la « rente » du nucléaire historique financé par tous les contribuables et consommateurs français. En réalité c’est une manière de tromper les citoyens-consommateurs-contribuables sur la réalité des coûts du nucléaire. Ainsi, sur les 50 valeurs de coût (5 pour chaque année entre 2011 et 2020) indiquées dans le graphique N°3 page 25 du rapport de la Cour des Comptes de 2021, 38 sont au-dessus du tarif Arenh.
13 https://www.francetvinfo.fr/economie/energie/edf-a-enregistre-une-perte-historique-en-2022-malgre-un-boom-des-clients_5664110.html
14 https://www.cre.fr/fileadmin/Documents/Rapports_et_etudes/import/Rapport_marche_de_detail_novembre_2023.pdf
15 Les mesures exceptionnelles de lutte contre la hausse des prix de l’énergie – Rapport public thématique – Mars 2024 :
https://www.ccomptes.fr/fr/publications/les-mesures-exceptionnelles-de-lutte-contre-la-hausse-des-prix-de-lenergie
16 Elle s’ajoute à la recapitalisation d’EDF en 2017, à hauteur de 3 milliards d’euros pour l’Etat, suivie d’une autre en 2022 à hauteur de 2,1 milliards.
17 https://www.senat.fr/questions/base/2022/qSEQ22070030G.html
18 Le TIAN, traité international d’interdiction des armes nucléaires, malheureusement ignoré par les dirigeants des pays détenteurs de ces armes de destructions massives.
19 https://reporterre.net/La-France-consacre-de-plus-en-plus-d-argent-a-ses-armes-nucleaires

Si ce n’est déjà fait Pourquoi faut-il quitter EDF?

Si ce n’est déjà fait Pourquoi faut-il quitter EDF?
Annie et Pierre Péguin, octobre 2024.

Il faut Quitter EDF pour protester contre la relance du nucléaire.

Est-il possible de s’opposer au nucléaire, d’appeler même à son arrêt, et « en même temps » de le financer en restant client d’EDF? En effet régler une facture d’EDF revient à financer volontairement le nucléaire, puisque entre 65 et 70 % d’électricité fournie est d’origine atomique.

N’est-il pas temps de quitter EDF, si ce n’est déjà fait, pour ne plus contribuer au financement de la relance du nucléaire, ses dégâts sur la santé, la production de déchets radioactifs éternels, pour limiter le risque de catastrophe atomique, mais aussi pour s’opposer à l’armement atomique qui se nourrit de l’electronucléaire.

Il s’agit donc d’un boycott, de la même façon qu’en privilégiant une alimentation biologique, nous boycottons l’agriculture intensive, industrielle, chimique. Il y a d’ailleurs un étonnant parallèle entre la chimie dans notre assiettel et le nucléaire à notre compteur.

Quitter EDF, changer de fournisseur, c’est très simple : Un courrier adressé au nouveau fournisseur choisi accompagné d’une copie de la dernière facture d’EDF.

Rien ne change pour le consommateur, ni l’installation électrique, ni le compteur d’électricité qui ne nécessite pas d’être un linky, ni l’alimentation électrique, ni le service de dépannage.
Aucune démarche n’est à faire auprès d’EDF, le nouveau fournisseur s’en
occupe,
et c’est lui qui facturera à l’avenir la consommation d’électricité.

Certes les KWH que nous consommons sont toujours distribués par Enedis qui reste un service public, mais nos paiements n’iront plus au nucléaire, ils soutiendront les producteurs qui fournissent au réseau la quantité d’électricité renouvelable que nous consommons.

Mais la question frequemment posée est : Sommes-nous sûrs que l’électricité fournie est bien d’origine renouvelable ?

En fait les Kwh consommés « n’ont pas d’odeur » comme les sous ou les euros, ils sont les mêmes quelle que soit leur source. En plus il ne faut pas croire qu’ils se déversent dans notre circuit comme de l’eau dont on ouvrirait un robinet.

Nous utilisons du courant alternatif 50 hertz, cad que 50 fois par secondes les électrons oscillent dans les conducteurs dans un sens et dans l’autre sous l’effet de la puissance fournie par tous les producteurs quels qu’ils soient. Et quand nous branchons une lampe ou un appareil, les électrons de notre installation oscillent et consomment de cette puissance qui nous est comptabilisée en quantités de Kwh.

Les fournisseurs crédibles d’électricité renouvelable n’achètent que la puissance fournie par des centrales photovoltaïques, éoliennes, hydrauliques, Ils nous facturent notre consommation. Quand je règle la facture je ne paie donc que de l’électricité renouvelable et coût de la distribution par Enedis.

Reste à choisir le nouveau fournisseur. D’après une étude de Greenpeace (1), les deux plus sûrs fournisseurs sont Enercoop et Planet-Oui , viennent ensuite Urban-Solar, Ilek et Plüm Energy. On peut ne pas intéresser à tous les autres…

Parmi les deux ex-equos de ce palmarès, Enercoop (2) présente l’atout de relever de l’économie sociale et solidaire, (SCiC) i C’est le fournisseur qu’Annie et moi avons choisi et soutenons.

Étonnant parallèle entre l’agriculture chimique et le nucléaire

Depuis les années 70 on constate une véritable épidémie de cancers et de maladies lourdes qui paraît même s’aggraver pour tous les âges de la vie. C’est depuis cette période que notre environnement a été envahi essentiellement par deux contaminations – La contamination chimique concernant notre alimentation, les pollutions variées air, eau, objets, produits divers.
– Et la contamination radioactive due non seulement à la production d’électricité, mais surtout à la fabrication et aux essais de bombes atomiques. Et dans les 2 cas s’y ajoutent les accidents d’industries chimiques, et les catastrophes atomiques.

L’État et l’Europe poursuivent leur soutien financier à l’agriculture et aux élevages intensifs agro-industriels. Dans le même temps les paysans sont menacés alors que dans leurs petites fermes (3), ils sont le plus à même de produire une alimentation de qualité, respectueuse des animaux et de l’environnement, propres au maintien de la biodiversité.

Face aux orientations qui nous sont imposées, on peut choisir de consommer autant que possible des productions biologiques (4)

C’est une forme de boycott de l’agriculture intensive que nous sommes de plus en plus nombreux à pratiquer, et bien boycottons aussi EDF et l’électricité nucléaire.

En effet l’État dégage les milliards nécessaires à sauver de la faillite EDF et Areva/Orano, à financer la relance du nucléaire et à rénover la force de frappe, plutôt que de promouvoir la sobriété énergétique !(5)

(1) https://www.greenpeace.fr/espace-presse/electricite-verte-greenpeace-france-devoile-un-nouveau-classement-des-fournisseurs/

(2) Enercoop est un fournisseur français de statut SCIC (cad société coopérative d’intérêt collectif).https://www.enercoop.fr/

(3) la Confédération Paysanne en particulier défend les petites fermes face à la FNSEAhttp://confederationpaysanne.fr/,

(4).Nature et Progrès, pionnier en la matière, a remarquablement œuvré à la prise de conscience des dégâts dus à l’utilisation des pesticides de synthèse, et à la promotion d’un modèle de production agricole biologique cohérent avec un modèle sociétal adapté à la transition écologique à mettre en œuvre face au dérèglement climatique. https://natureetprogres.org/,

(5) On trouvera de nombreuses informations sur le site d’Arrêt du Nucléaire Arrêt du Nucléairehttp://collectif-adn.fr/

Consultation ASN rejets Brennilis jusqu’au 15 avril

Sur la forme

Brennilis : Démantèlement tellement dément le retour

2832 personnes avaient participé à la cyberaction envoyant un message à l’adresse prévue par l’enquête et ont été de fait comptabilisées pour une seule expression, les  205 avis favorables étant considérés comme majoritaires. voir les échanges sur ce sujet dans les commentaires.

Chacune et chacun sait que l’Etat utilise le rapport de la commission d’enquête quand il lui est favorable et passe outre quand il ne l’est pas.

Mais cela ne doit pas nous empêcher de protester sur le fait de faire passer une action mobilisant des milliers de signatures pour une seule. L’ASN ne peut pas obliger tous les citoyens à ouvrir un compte sur son site pour bénéficier du droit de s’exprimer alors que la cyberaction est la forme moderne du principe du droit de pétition conquis lors de la révolution de 1789 sur le pouvoir discrétionnaire royal.

Je suis d’avis d’inviter le maximum de personnes à protester et à utiliser cette consultation pour ne pas laisser les seuls pro-nucléaires s’exprimer. Et pour cela je suis preneur de vos commentaires pour chacune et chacun puisse s’en inspirer.

Alain

Sur le fond : merci à Chantal pour sa présentation.

On me signale la parution de cette consultation pour l’autorisation des rejets radioactifs de  la centrale nucléaire de Brennilis ou site des Monts d’Arrée. J’ai jeté un coup d’oeil rapidement mais certains auront peut-être d’autres remarques à faire, parmi ceux qui représentent les associations à la CLI.

Limites et modalités de de rejets dans l’environnement

https://www.asn.fr/l-asn-reglemente/consultations-du-public/limites-et-modalites-de-de-rejets-dans-l-environnement

Eh! oui 40 ans après son arrêt en 1985, la centrale de Brennilis va continuer à polluer .

Dans les documents mis en consultation, qui ne sont pas clairs au premier abord, la limite d’activité annuelle rejetée pour le tritium, fixée à 0,70 TBq, n’est pas modifiée par rapport à 2011. Mais il me semble comprendre sous toute réserve que  les limites de débits d’activité moyenne hebdomadaire ont été augmentés d’un facteur  10 pour le tritium et 100 pour les  autres produits de fission .

Le seuil de décision  pour le tritium est à 10 Bq/l alors qu’il pourrait être à 1 Bq/l si l’on veut vraiment contrôler précisément ce qui est rejeté.

L’effet du tritium (hydrogène radioactif) sur les organismes a toujours été sous-estimé par l’industrie nucléaire. Pourtant Michel Marzin ancien technicien de la centrale de Brennilis avait noté que la moitié des techniciens ayant travaillé sur les circuits tritiés étaient décédés avant l’âge de la retraite.  Les rejets du temps de son fonctionnement  avaient été énormes et connus très tardivement sous l’action des associations épaulées par le laboratoire de la CRIIRAD. Les études avaient montré que les poissons de l’Ellez étaient fortement marqués en tritium sans que la population locale en ait été avertie.

Voir le communiqué des associations en 2011 sur l’autorisation des rejets : Brennilis : 44 ans d’illégalité en toute impunité

http://www.sortirdunucleairecornouaille.org/spip.php?article174

Pour la suppression du rabattement de la nappe, j’ignore si c’est judicieux sachant que les sous-sols ont été imprégnés de tritium et que nous nous sommes toujours demandés si ce rabattement ne servait pas à “un effet chasse d’eau” et à diluer le tritium (hydrogène radioactif) d’abord dans l’Ellez puis dans le lac St Michel ? Officiellement le rabattement était pour abaisser le niveau de la nappe et l’empêcher de lécher les sols pollués du réacteur et de l’ancienne colonne à distiller le tritium. Maintenant c’est à la centrale de Civaux qu’EDF va modifier les réacteurs pour produire du tritium à usage militaire * (voir aussi communiqué des armées du 18 mars 2024  en pièce jointe)

https://www.connaissancedesenergies.org/afp/dissuasion-nucleaire-larmee-fait-appel-edf-pour-la-production-de-tritium-240318

Mais la grosse difficulté du chantier est la découpe de la cuve avec le risque d’exposition à la radioactivité  élevée de la cuve pour les travailleurs malgré l’emploi de robots et le risque d’incendie élevé avec l’oxyde de zirconium pyrophore.

Chantal

consultation ASN du 27 mars au 17 avril pour décision de mise en service de l’EPR de Flamanville

Bonjour,

Cela n’a pas traîné, l’ASN vient de sortir son Projet de décision autorisant la mise en service de l’installation nucléaire de base 167 (réacteur EPR dénommé “Flamanville 3”) et fixant à Électricité de France (EDF) des prescriptions relatives aux essais du réacteur et à son exploitation

https://www.asn.fr/l-asn-reglemente/consultations-du-public/projet-d-autorisation-de-mise-en-service-de-l-epr-de-flamanville-et-de-prescriptions-techniques

la consultation par internet va du 27/03/2024 au 17/04/2024. Il y a déjà plus de 50 commentaires

Donc la date du 10 avril sera bien dépassée pour le délai de validité. Le gouvernement devra prolonger  le décret de création une troisième fois. L’espoir réside dans les recours et le réferé pour empêcher le chargement du combustible si une faille juridique est trouvée (changement du couvercle et exposition des travailleurs non justifiée ?). Mais c’est mince, très mince.

Chantal

 

Pour votre argumentaire vous pouvez vous inspirer de

Pétition : Stop Golfech

CONTRIBUTIONS À LA CONSULTATION RELATIVE À LA MISE EN SERVICE DU RÉACTEUR EPR DE FLAMANVILLE

Pour contribuer cliquez sur consultation 

consultation ASN

ENQUÊTE PUBLIQUE RELATIVE À L’IMPLANTATION DE DEUX EPR2 SUR LE SITE DE PENLY

Je venais attirer votre attention sur la fin prochaine le 6 mars à 17 h 30 de cette enquête publique qui a pu passer inaperçue.
Sur le registre numérique, il y a beaucoup de “pour”, le plus souvent peu argumentés. N’hésitez pas, si vous en avez le temps, de mettre votre grain de sable dans la machine infernale, ce que je vais faire avant le gong.
Pour mémoire:
L’enquête en cours est prescrite par le Préfet de Seine-Maritime et concerne, pour EDF, des travaux préparatoires très importants: terrassements (déroctage de la falaise de 110 m de haut avec remblais sur l’océan), aménagement du site d’implantation, réalisation des ouvrages en mer…
L’avis de l’autorité environnementale (joint au dossier) pose notamment la question de l’avenir du site après réalisation des travaux préparatoires, si les EPR2 n’étaient pas construits.
Cette enquête n’apparaît pas sur le site de l’Autorité de Sureté Nucléaire qui n’est pas concernée par cette étape.
En effet, la loi d’accélération du nucléaire permet de réaliser les travaux “non-nucléaires” après une autorisation au titre de l’environnement, mais avant la décision de création de l’installation nucléaire de base, instruite par l’ASN , et prise par décret.
Si ces “travaux préparatoires” étaient autorisés, et réalisés à grands frais, qui aurait après l’outrecuidance de s’opposer à la création de la première paire d’EPR2 en plus des 2 réacteurs existants, sur le site de Penly ?
Pas d’EPR, ni à Flamanville, ni à Penly, ni ailleurs !
Bon après-midi,
Pierre

PETITE CHRONIQUE DE LA FRANÇATOMIQUE – COP 28, ÉTHIQUE ET NUCLÉAIRE

François Vallet – 21 novembre 2023

A quelques jours de la COP 28 à Dubaï, le gouvernement français cherche des soutiens à sa « relance du nucléaire », comme l’indique le site internet « Connaissance des énergies »1: « La France et cinq autres pays espèrent engager une quarantaine de pays à appeler à tripler les capacités de production nucléaire d’ici 2050 pour limiter le réchauffement climatique, lors de la COP28 à Dubaï, a annoncé mercredi à l’AFP le ministère français de la Transition énergétique ».

Avant de faire ce type de déclaration la ministre Agnès Pannier-Runacher et son cabinet auraient dû lire ceci : « Le choix de développer l’énergie nucléaire a des conséquences temporelles comparables à celles du changement climatique sans que le fardeau des conséquences des décisions d’aujourd’hui ne soit porté par ses décideurs. Plus
encore, ce choix énergétique va accélérer le développement des installations nucléaires et multiplier les risques qui leurs sont associés. »

Il est vrai que ce n’est qu’une contribution au débat public sur le projet d’EDF de construire de nouveaux EPR à Penly et ailleurs. Mais elle ne vient pas de n’importe qui. C’est la commission d’éthique et de déontologie de l’Institut de Radioprotection et de Sûreté Nucléaire (IRSN) qui l’a publiée par un communiqué du 3 mars 2023, après en avoir délibéré le 26 février 2023 2. Il est vrai également que le gouvernement souhaite dissoudre l’IRSN dans l’Autorité de Sûreté Nucléaire (ASN) 3. Les “dessous du projet” ont d’ailleurs été clairement identifiés dans un dossier de la cellule investigation de Radio France, présenté samedi 7 octobre 2023 sur France Inter 4.

Dans sa contribution au débat public, la commission de l’IRSN aborde aussi le problème des déchets radioactifs : « Les installations et le cycle du combustible nucléaire ont pour particularité d’engendrer des effets sur des durées qui dépassent largement la période pendant laquelle la société bénéficie de leurs aménités. Ainsi, le démantèlement de
l’usine Eurodif, qui a pourvu aux premiers besoins en matières fissiles, est-il prévu sur une durée d’au moins trente ans.

L’objectif de production pour les EPR est 2130, tandis que les déchets générés par l’industrie nucléaire, notamment ceux qui ont une forte activité et une durée de vie longue, seront dangereux pendant plusieurs siècles. L’hypothétique réversibilité des choix technologiques et les croyances mises dans le progrès technique qui la permettraient ne doivent pas conduire à faire l’impasse sur les débats démocratiques et plus largement, légitime une démarche éthique. ».

A propos de la “gestion” des déchets nucléaires, France 2 a mis en évidence qu’EDF, Orano et l’Andra avaient caviardé un rapport de l’IRSN qui ne leur convenait pas 5, au prétexte de la protection de secrets commerciaux. Il concerne la prochaine « saturation » des piscines de stockage de « combustibles usés » à La Hague. Cette saturation pourrait, en théorie, conduire l’ASN à exiger l’arrêt de la production de « combustibles usés » et donc d’électricité nucléaire 6.

La commission de l’IRSN indique enfin : « Or, l’arrêt prématuré du débat national sur l’avenir du nucléaire est en contradiction avec l’impératif de réfléchir et de partager les conséquences de ce choix décisionnel, le débat n’ayant pu aborder les questions éthiques y afférant. ».

En effet la loi d’accélération des procédures administratives, nécessaires aux prolongations des réacteurs existants et à la construction de nouveaux réacteurs, avait été présentée par le gouvernement et votée par le Sénat sans attendre la fin du débat public. La Françatomique ne s’embarrasse ni d’éthique, ni de démocratie, ni d’ailleurs des conventions internationales qu’elle a ratifiées, comme la convention d’Espoo 7.

La limitation du réchauffement climatique a bon dos lorsqu’il s’agit de sauver le soldat nucléaire de la débâcle. Un certain Nicolas Sarkozy nous avait déjà fait le coup en 2009 à l’occasion du sommet de Copenhague.

En 2011 se produisait la catastrophe de Fukushima !
Éthique et nucléaire sont dans le bateau COP. Éthique tombe à l’eau. Que reste-il lorsque Tsunami survient ?

1 https://www.connaissancedesenergies.org/afp/cop28-france-etats-unis-royaume-uni-et-dautres-pays-vont-appeler-tripler-les-capacites-de-production-nucleaire-dici-2050-231115
2 https://www.irsn.fr/actualites/communication-commission-dethique-deontologie-lirsn-pour-contribution-debat-public
3 https://reporterre.net/Nucleaire-Projet-loi-fusion-IRSN-ASN
4 https://www.radiofrance.fr/franceinter/surete-nucleaire-enquete-sur-les-dessous-du-projet-de-fusion-entre-l-asn-et-l-irsn-3546700
5 https://www.francetvinfo.fr/replay-magazine/france-2/complement-d-enquete/video-dechets-nucleaires-le-scenario-noir-de-l-arret-des-centrales-edf_6116022.html
6 https://www.irsn.fr/sites/default/files/documents/expertise/rapports_gp/IRSN_Rapport_GPU_Cycle-2016_25052018v21012020.pdf
7 https://www.ouest-france.fr/environnement/nucleaire/la-france-nucleaire-ignorerait-trop-ses-voisins-alerte-un-comite-de-lonu-f128d86a-6782-11ee-a5bb-3c3a0f3f3a5e

Consultation EPR : Etablissement Public Rétrograde

Une consultation à propos de l’EPR de Flamanville a lieu jusqu’au 15 septembre. Nous vous proposons de faire votre marché parmi les différentes options proposées.

Avis des groupes du Réseau “Sortir du nucléaire” sur cette consulation

Collectif antinucléaire dieppois

Cette consultation à propos de l’EPR de Flamanville illustre bien la façon dont le lobby nucléaire envisage la démocratie : 22 000 pages sur lesquelles on demande “un avis éclairé” aux citoyens après les avoir noyés sous des données techniques parfois caviardées ( secret des affaires, industriel invoqués) et redondantes : un moyen de nous intimider, nous dissuader de contester ces choix catastrophiques. Cela permet aussi d’éluder les dangers que présentent la cuve défectueuse irremplaçable, le couvercle qui ne servira qu’un cycle de 18 mois avant de devenir un énorme déchet radioactif, etc…Cette précipitation sordide ( pour faire passer ce changement comme “frais d’exploitation” et non “dépassement du budget de construction”) et le mutisme qui entoure les derniers déboires de l’EPR chinois donnent encore plus de poids à notre opposition aux EPR2 prévus à Penly.

CRILAN :

Pas d’expertise indépendante ? pas de démarrage pour l’EPR ! Dans le cadre de le consultation ASN du 15 juin au 15 septembre en vue du démarrage de l’EPR, le CRILAN organise des actions d’information en direction du public afin de l’ inviter à participer à cette consultation : Programme sur crilan.fr et Facebook CRILAN.Les volontaires sont invités à participer à ces animations : contact@crilan.fr. »

Can-Ouest :

Qui peut croire qu’un large public pourra s’approprier et émettre des avis pertinents sur un rapport de 13200 pages pendant 102 jours en été ? Encore une fois, l’ASN applique la règlementation , mais on peut anticiper la conclusion de cette nouvelle enquête publique sur l’autorisation de mise en service de l’EPR de Flamanville, comme pour celle sur le couvercle et le fond de cuve à l’acier de mauvaise qualité, moyennant quelques préconisations de fonctionnement, cet avis sera positif !

Ne nous laissons pas abuser par cette consultation bidon !

Pas de mise en service de l’EPR ; transformons le en musée des grands chantiers inutiles et imposés du XXème siècle !

Avis de Guillaume Blavette membre de FNE Normandie

Cette consultation relative à la demande de mise en service du réacteur de Flamanville est pour le moins surréaliste alors que les incertitudes sur la capacité de ce prototype industrielle à fonctionner restent immenses. 

trois arguments principaux pour produire un avis négatif en réponse à cette consultation :

1 faible capacité d’EDF à entendre réserves et remarques qui lui sont adressées.

2 récapituler les écarts, incidents et accidents qu’a connus l’EPR en lien avec la sûreté nucléaire pendant sa phase de construction et d’expliciter les mesures prises pour y répondre, en particulier pour ce qui concerne la cuve du réacteur.

3 la nature même des informations présentées au public. Dans chaque volume des données font défauts.

Au fiasco industriel fait suite un fiasco démocratique après la validation pour le moins surprenante de la cuve de ce réacteur.

Comment dans ses conditions envisager une relance de la filière nucléaire ?

Consultation sur la mise en service de l’EPR de Flamanville : des arguments prêts à l’emploi par le Réseau Sortir du Nucléaire

Vous voulez contribuer à la consultation de l’Autorité de Sûreté Nucléaire mais vous ne savez pas quoi dire ? Pas de problème, le Réseau “Sortir du nucléaire” vous a préparé une liste d’arguments ! Écologie, argent, mix énergétique, risques industriels… laissez-vous inspirer ! À utiliser sans modération et à modifier à votre convenance.

Donner votre avis sur le site de l’ASN(237 contributions au 1er septembre

Interpellez directement l’ASN

Faisons de cet Etablissement Public Rétrograde le musée des grands chantiers inutiles et imposés du XXème siècle

cliquer sur le lien dans le commentaire ci-dessous

 

La CRIIRAD a besoin de votre pouvoir de convaincre !

plus nombreux, plus forts

Dans un contexte de relance du nucléaire, de sollicitations de toutes parts – citoyens, collectivités, associations – mais aussi de contraintes budgétaires, notre association a besoin d’amplifier son audience auprès du public et d‘obtenir un plus large soutien.

Pour cela, elle a besoin d’un nombre toujours plus important de relais pour porter sa voix.

Et les relais les plus proches, ce sont nos adhérents : c’est-à-dire c’est vous !

Vous avez le pouvoir de convaincre un proche d’adhérer !

Vous pouvez contribuer de manière simple et efficace à cet objectif : chacune et chacun d’entre vous est en mesure de convaincre au moins une autre personne d’adhérer à notre association !

Vous pouvez porter ce message simple : la nécessité de sources d’information scientifique indépendantes, accessibles à tous et permettant à chacun de forger sa propre opinion. Il dépasse les clivages idéologiques et scientifiques, et même le domaine de la radioactivité : lors de l’incendie de Lubrizol en 2019, on déplorait aussi l’absence d’information.

Tout au long de 2023, des communications vous aideront à expliquer comment la CRIIRAD met en œuvre les objectifs de sa raison d’être, au travers de rappels de ses combats, de message, vidéos ou témoignages d’adhérentes ou d’adhérents.

Voici donc le premier volet de cette campagne que nous avons intitulé “Plus nombreux, plus forts”

Grâce à vous, nous pouvons être significativement plus nombreux à porter et diffuser les messages de la CRIIRAD !

Plus nombreux, nous serons plus forts !

Partager le lien ci-dessous pour inciter vos proches à adhérer :

https://vu.fr/pxlq

 

refusez la poursuite jusqu’à 50 ans du réacteur nucléaire n°1 du Tricastin

Une enquête publique est ouverte en catimini: refusez la poursuite jusqu’à 50 ans du réacteur nucléaire n°1 du Tricastin

D’après la coordination Antinucléaire Sud-Est
Serviteur zélé des intérêts particuliers de la nucléocratie, l’ASN en complicité avec son maître EDF, ouvre une très brève consultation publique sur sa prochaine décision d’autoriser la poursuite du fonctionnement d’un des plus vétustes et pourris réacteurs nucléaires de l’hexagone au-delà de 40 années: le réacteur n°1 du site atomique du Tricastin (Drôme-Vaucluse). Le recueil des avis de la population se termine le 20 avril prochain c’est à dire à peine plus de trois semaines après avoir commencé en catimini sur le site de l’Autorité de Sûreté Nucléaire. Il faut s’opposer à cette mise en danger d’autrui et à la contamination radioactive de la Provence et de la vallée du Rhône.

Il y a urgence à agir contre un nouveau coup de poignard dans le dos. L’Autorité de Sûreté Nucléaire et EDF tentent de passer en force pour faire turbiner dix années de plus la vieille casserole située en zone sismique et inondable qu’est le réacteur atomique n°1 du site du Tricastin (Drôme-Vaucluse). C’est à l’occasion d’une pseudo consultation du public sur sa décision de “prescriptions complémentaires” à EDF que le feu vert veut être donné par la maffia nucléariste. A peine trois semaines, du 30 mars au 20 avril 2023, pour que la population puisse consulter les documents sur le site internet de l’ASN, les analyser, se faire une opinion et se positionner. Et encore faut-il qu’elle le susse.

Un coup de force de la maffia nucléariste

Déjà plusieurs commissions, agences, administrations ont émis de grandes réserves sur les à peu-près de cette consultation, les documents fournis par EDF plus que succincts, les délais trop courts, l’absence de précisions. Malgré tout l’ASN tente de passer en force. C’est que l’enjeu est de taille pour la corporation des destructeurs de l’atome. En effet le réacteur Tricastin n°1 est censé servir de test national pour l’ensemble des autres réacteurs nucléaires disséminés sur le territoire. Si ça passe au Tricastin ça passera ailleurs et les vieux et délabrés réacteurs poursuivront leurs disséminations radioactives sur l’ensemble de l’hexagone, maladies et cancers à la clef, atteinte à l’intégrité de la chaîne alimentaire, contamination des eaux et de l’air, augmentation du risque d’explosion et de catastrophe ultime, déchets radioactifs mortels pour des milliers d’années générés quotidiennement.

Alors que la Direction EDF du Tricastin  fait l’objet d’une enquête judiciaire pour pas moins de 12 chefs d’inculpation allant de “faux en écriture” à “dissimulation d’incidents nucléaires” en passant par “mise en danger de la vie d’autrui”, que EDF-Tricastin veut réduire ses contrôles et mesures de contaminations dans le canal de Donzère-Mondragon et dans le Rhône, que de multiples arrêts et défaillances chroniques se sont produits ces dernières années sur ce réacteur malgré les rafistolages au coût exorbitant : sans réaction de la population la destruction de la région et du pays est programmée.

Un bilan négatif, des réacteurs à bout de souffle

Situé en zone sismique et inondable la centrale atomique du Tricastin affiche un bilan négatif à plus d’un titre et selon les propos même de l’ASN les cuves des réacteurs sont à bout de souffle (et ne peuvent être changées) tandis que des malfaçons d’origines et fragilités nouvelles existent.

Au vu des documents disponibles qui font apparaître :

. des absences d’informations sensibles non-fournies par EDF,

. des reports d’interventions pour traiter les écarts,

. des planning aléatoires de réalisations de travaux par EDF

. de la réalisation de travaux au-delà de la date d’avis ASN,

. des “foutages de gueule” de remise de document ne permettant pas à l’ASN d’instruire tel ou tel dossier spécifique avant de devoir donner son feu vert

. de la période ridicule de moins d’un mois de consultation du public,

. de l’absence de dossier sur l’impact réel radiologique sur l’environnement et les populations tant riveraines que plus éloignées,

. des remarques formulées par les administrations, Agences, Commissions qui n’ont pas reçues retour d’engagement de traitement par EDF avant la date d’autorisation de poursuite

Il n’est pas possible de poursuivre en l’état, et au-delà d’engagements théoriques de EDF souvent non-respectés par le passé, le fonctionnement du réacteur n°1 du Tricastin.

Manifestez-vous, donner votre avis négatif 

Manifestez-vous, donner votre avis négatif sur le site internet de l’ASN alors que les dévots de la destruction atomistes et de la mort radioactive encensent d’avis positifs la proposition de l’ASN.:

. Pour donner son avis et créer un compte : https://www.asn.fr/l-asn-reglemente/consultations-du-public/prescriptions-complementaires-applicables-a-la-centrale-nucleaire-du-tricastin-au-vu-des-conclusions-du-quatrieme-reexamen-periodique-du-reacteur-n-1#donnez-votre-avis

. Pour accéder aux documents, rapport d’instructions (très instructif et effrayant) et projets de décision  : https://www.asn.fr/l-asn-reglemente/consultations-du-public/prescriptions-complementaires-applicables-a-la-centrale-nucleaire-du-tricastin-au-vu-des-conclusions-du-quatrieme-reexamen-periodique-du-reacteur-n-1#documents-a-consulter

Livret A comme Atome ou livret R comme renouvelables et rénovation ?

Le gouvernement envisage sérieusement d’utiliser une partie des fonds du Livret A pour financer la construction des six réacteurs EPR2 annoncés par Emmanuel Macron.

2 actions de dénonciations sont proposées

Cyberaction-: Livret A ou Atome

CAN ouest et cyberacteurs proposent d’écrire à la médiatrice de la caisse des dépôts
Si l’annonce de l’intention d’utiliser le livret A pour financer le  nouveau nucléaire  vous  indigne, écrivez à la Caisse des dépôts soit  avec la cyberaction et/ou en utilisant le courrier modèle ci-joint avec  copie à votre banque en lui mentionnant que vous envisagez de retirer  les sommes placées sur votre livret .

https://www.cyberacteurs.org/cyberactions/livretaouatome-5944.html

ou

https://www.can-ouest.org/livret-a-ou-atome-ecrivez-a-la-caisse-des-depots/

Je refuse que mon épargne finance le nucléaire

Le Réseau Sortir du nucléaire propose à chacun, chacune de chiffrer ce qu’il ou elle retirera de son livret A
https://www.sortirdunucleaire.org/Je-refuse-que-mon-epargne-finance-le-nucleaire

Ne serait-il pas intelligent de proposer d’ors et déjà des alternatives pour le cas où le pouvoir décide de passer outre ?

Livret R comme Renouvelables et Rénovation

En listant les possibilités pour les citoyennes et citoyens d’investir ailleurs que sur le livret A ?

Nous proposons à celles et ceux qui ont des solutions à proposer de les indiquer dans les commentaires avant une reprise dans une campagne commune avec les moyens ad-hoc de faire connaître cette possibilité au grand public.

Alain Uguen