Nous nous engageons pour l’avenir de la ZAD

// Communiqué commun national d’associations, syndicats et organisations

Depuis presque cinquante ans, des paysan.ne.s et habitant.e.s de la région nantaise résistent contre un projet d’aéroport qui viendrait détruire 1.650 ha de terres agricoles et de zones humides. Le gouvernement a annoncé qu’il trancherait en ce mois de janvier sur ce dossier brûlant devenu emblématique d’enjeux de fond et de choix de société. Au niveau national, nos organisations, associations et syndicats se sont engagés au fil du temps dans un mouvement large et populaire contre ce projet.

La commission de médiation nommée il y a sept mois par le gouvernement a mis en évidence la faisabilité de la rénovation de l’aéroport actuel, alors même que les tenants du projet de transfert vers Notre-Dame-des-Landes s’évertuent depuis des années à refuser de prendre en compte les études qui le démontrent.

Emmanuel Macron s’est engagé à agir vigoureusement contre le réchauffement climatique et pour la préservation de la biodiversité. Il serait alors absurde et dramatique que le gouvernement s’entête à vouloir construire cet aéroport. Il serait tout aussi dramatique qu’après avoir enfin abandonné ce projet, l’exécutif s’enferme dans une logique répressive visant à expulser celles et ceux qui auront su prendre soin de ce territoire. Il est pour nous impensable de
laisser le gouvernement mettre fin brutalement à l’expérience singulière qui s’est construite à Notre-Dame-des-Landes. Dans la foulée de l’abandon espéré du projet d’aéroport, nous appelons au contraire au dialogue. Les différentes composantes du mouvement contre l’aéroport et pour l’avenir de la zad ont fait savoir qu’elles y travaillent depuis des mois et qu’elles sont prêtes à s’engager en ce sens dès l’abandon du projet.

Le bocage de Notre-Dame-des-Landes doit rester une terre d’inspiration et d’espoir, nourrie par l’idée des biens communs, les solidarités et le soin du vivant
Dans ce contexte, nous voulons soutenir les bases communes pour l’avenir de la zad établies par l’ensemble des usager.e.s actuel.le.s de ce territoire [1] — paysan.ne.s, voisin.e.s, habitant.e.s, naturalistes, syndicalistes, membres d’associations, randonneurs.euses :

* la nécessité pour les paysan.ne.s et habitant.e.s résistant.e.s ayant refusé la vente amiable à AGO-Vinci et étant allés à l’expropriation de pouvoir recouvrer pleinement leurs droits au plus vite ;

* le refus de toute expulsion de celles et ceux qui sont venu.e.s
habiter ces dernières années dans le bocage pour le défendre et qui souhaitent continuer à y projeter leurs vies et leurs activités ;

* une volonté de prise en charge à long terme des terres de la zad
par une entité issue du mouvement dans toute sa diversité ;

* le fait que les terres sauvegardées aillent à de nouvelles
installations et pas à l’agrandissement d’exploitations existantes ;

* la nécessité de continuer à préserver et faire vivre ensemble
les patrimoines naturels et agricoles exceptionnels de cette zone.

Pour qu’un projet pérenne, en cohérence avec les valeurs portées par le mouvement, puisse se constituer, une période de gel de la redistribution institutionnelle des terres est nécessaire. Nous savons que cette voie est possible : par le passé et en d’autres lieux, des terres agricoles préservées ont continué à être prises en charge collectivement par celles et ceux qui s’étaient battu.e.s pour elles.

Au-delà des justes combats contre des projets destructeurs, nous sommes convaincu.e.s de la nécessité que puissent aussi se développer des espaces où des personnes réinventent d’autres formes d’habitats, d’agricultures, de rapports au travail et de relations sociales. Dans un monde miné par l’individualisme, le gaspillage des ressources naturelles, les crises sociales et environnementales, le bocage de Notre-Dame-des-Landes doit rester une terre d’inspiration et d’espoir, nourrie par l’idée des biens communs, les solidarités et le soin du vivant.
Nous relayons en ce sens l’appel du mouvement contre l’aéroport et pour l’avenir de la zad à converger massivement dans le bocage le 10 février, au lendemain des 10 ans de la déclaration d’utilité publique du projet d’aéroport. Il s’agira alors, espérons-le, de saluer ensemble une décision d’abandon et de soutenir avec détermination l’horizon souhaité collectivement pour l’avenir de ce territoire préservé. D’autres rendez-vous sont d’ores et déjà prévus sur la zad, entre autre les 7 et 8 juillet pour le rassemblement annuel de la Coordination des organisations anti-aéroport de
Notre-Dame-des-Landes.

PREMIERS SIGNATAIRES :

SIGNATURES NATIONALES
350.ORG, AGIR POUR L’ENVIRONNEMENT, AGTER, ALOFA TUVALU, ALTERNATIBA, ANV-COP21, ATTAC, COLLECTIF POUR LA SAUVEGARDE DE LA ZONE HUMIDE DU TESTET (SIVENS), CONFÉDÉRATION PAYSANNE, COORDINATION DES OPPOSANT.E.S AU LYON TURIN, COORDINATION BURE STOP, DROIT AULOGEMENT, EELV, ENSEMBLE!, FÉDÉRATIONS SUD-RAIL, SUD-PTT, SUD-BPCE, GREENPEACE, LES AMIS DE LA TERRE, PARTI DE GAUCHE, RÉSEAU CIVAM, UNION SYNDICALE SOLIDAIRES.

SIGNATURES LOCALES : ALTERNATIBA NANTES, ALTERNATIBA LIMOUSIN, AMIS DE LA CONFÉDÉRATION PAYSANNE LIMOUSINE, ASODEDRA 88, ATTAC87, BURE STOP 55, BRETAGNE VIVANTE, CEDRA 52, COLLECTIF NOVISSEN 23 CONTRE LES 1400 VEAUX, COLLECTIF POUR LA SAUVEGARDE DE LA ZONE HUMIDE DU TESTET
SIVENS), COLLECTIF STOP-EPR NI À PENLY NI AILLEURS, COLLECTIF ANTI-LGV LIMOGES-POITIERS /PRO POLLT, COLLECTIF NON À LA MONTAGNE À PELLETS, COORDINATION BURE STOP, COORDINATION DES OPPOSANT.E.S AU LYON TURIN, EELV BRETAGNE, EELV LORRAINE, EELV PAYS DE LA LOIRE, ENSEMBLE! 44, EODRA ASS. ELUS DE LORRAINE OPPOSÉS À L’ENFOUISSEMENT DES DÉCHETS RADIO ACTIFS), FRANCE INSOUMISE ST JUNIEN 87, GROUPE D’ACTION CLISSON DE LA FRANCE INSOUMISE, GROUPE D’ACTION NANTES CATHÉDRALE DE LA FRANCE INSOUMISE, GROUPE D’ACTION PONTCHATEAU ET ENVIRON DE LA FRANCE
INSOUMISE, HABITANTS VIGILANTS DE GONDRECOURT 55, HABITANTS VIGILANTS DE VOID 55, GROUPE D’INTERVENTION DES GRENOUILLES NON-VIOLENTES (GIGNV), LES AMIS DE LA TERRE 38, LES AMIS DE LA TERRE LIMOUSIN,MIRABEL LORRAINE, MNE 55, MNLE PAYS DE LA LOIRE, PLACE AU PEUPLE 44, PG 44, GROUPE MAMMALOGIQUE BRETON, REZÉ À GAUCHE TOUTE, SORTIR DU NUCLÉAIRE PAYS NANTAIS, SDN 57, SOLIDAIRES BRETAGNE, STOP LINKY LIMOUSIN 87, STOP MINES 23

_(1) Ces bases communes ont été plus amplement détaillées dans un texte en 6 points ci-dessous, signé par les composantes du mouvement sur le terrain :

Expulsions à ND-des-Landes ? Un non-sens

Lettre ouverte de Léon Maillé, paysan retraité du Larzac

Si après avoir, en 1981, annulé l’extension du camp militaire du Larzac, le président Mitterrand avait expulsé les squatters, le laboratoire rural extraordinaire imaginé par les jeunes illégalement installés sur le plateau n’aurait jamais existé.

Ainsi, fait unique en France, l’admirable gestion collective, depuis 30 ans, des 6 300 ha appartenant à l’Etat et des 1 200 ha aux GFA militants n’aurait, elle non plus, jamais existé. Cela a permis l’éclosion d’une agriculture paysanne très diversifiée que nous les anciens, engoncés dans la mono-production roquefort, n’aurions jamais imaginée, encore moins osée. Transformation à la ferme, vente directe de fromage de brebis et chèvre, de viande d’animaux de plein air (bœuf, agneau, cochon…), très souvent en bio, auxquels il faut ajouter miel, artisanats divers, dresseur de chiens de berger, chèvres angora, et même fabrication de bière et d’apéritifs, etc.

En fait, chaque maison ou ferme vide dans les années 1970 est maintenant vivante. Ainsi, par endroit, on a doublé la population agricole et, pour mieux écouler ces produits fermiers, voilà 30 ans a été inventé ici le concept de marché à la ferme, largement repris ailleurs.

C’est le résultat du brassage d’idées provoqué par l’arrivée de tous ces jeunes de l’extérieur qui a été le levain de la revitalisation du causse. Ainsi, le prototype du premier rotolactor pour brebis a été inventé par… un natif du Pas-de-Calais, et le créateur de la magnifique coopérative des Bergers du Larzac (34 producteurs et 35 salariés) est venu de Nanterre reprendre une ferme vendue à l’armée. Du coup, ici on innove : ainsi plusieurs hameaux sont chauffés par un réseau de chaleur à la plaquette forestière locale, les toits des fermes hébergent des panneaux photovoltaïques, et depuis peu une Toile du Larzac (copiée sur une initiative de la Manche) amène Internet à haut débit via un collectif d’habitants.

N’oublions pas non plus ces débats de société engendrés sur le plateau, comme les combats contre la malbouffe, les OGM, la mondialisation libérale, les gaz de schiste, etc.

Ce tumulte local répercuté par les médias a été bénéfique à toute la région, au tourisme et à la vente des produits locaux. Lorsqu’on entend aujourd’hui des décideurs s’abriter derrière le droit pour justifier des expulsions à Notre-Dame-des-Landes, il faut leur rappeler que le droit n’est qu’une règle du moment, qui peut être modifiée, voire inversée. Exemple : l’arrachage des OGM était interdit (Bové a fait de la prison pour cela), maintenant ce sont les OGM qui sont interdits dans les champs, et c’est même l’Etat qui en a fait arracher !

Quant à notre « bergerie cathédrale » de La Blaquière, elle a été construite sans permis par des bénévoles, et financée en partie par le refus de l’impôt. Mais au final elle a quand même été inaugurée par  un ministre de la République : Michel Rocard. En fait, c’est la légitimité qui devrait toujours l’emporter sur la légalité ; l’oublier, comme à ND-des-Landes, c’est aller à contresens de l’histoire. Et combien d’hommes politiques (De Gaulle, Mandela, Havel, etc.), après avoir enfreint la loi, sont un jour devenus président de leur pays.

Bref, heureusement que François Mitterrand n’avait pas eu l’idée saugrenue d’expulser les occupants d’alors…
Léon Maillé
paysan retraité

A NDDL, un retour à l’ordre public est possible sans évacuation violente !

Matthieu Orphelin, député La République en Marche du Maine-et-Loire (proche de Nicolas Hulot) et  José Bové, eurodéputé écologiste, ont adressé une tribune libre au Courrier de l’Ouest, au Maine Libre et à Presse Océan. 

Leur prise de parole intervient alors que le Premier ministre, Edouard Philippe, recevra demain les élus de Maine-et-Loire et que Nicolas Hulot, ministre de la Transition écologique et solidaire, est attendu dans la Sarthe aujourd’hui.

A NDDL, un retour à l’ordre public est possible sans évacuation violente !

“A quelques jours de la décision définitive du gouvernement, nous affirmons qu’une sortie par le haut est possible à NDDL, loin des tentations belliqueuses de certains ou des rêves d’un Etat de non-droit d’autres. Un retour à l’ordre public à NDDL sans évacuation violente est possible ; c’est, à nos yeux et de très loin, le meilleur scénario !

Saluons d’abord la méthode mise en œuvre par le Président de la République (qui tranche avec celle des responsables politiques précédents !) : regarder d’un œil nouveau l’avenir du transport aérien du grand Ouest de la France. Le rapport de médiation rendu mi-décembre 2017, dont nul ne peut sérieusement contester la qualité du travail, montre que le réaménagement de l’aéroport existant de Nantes-Atlantique est une alternative crédible. L’ultime phase d’écoute des élus et décideurs locaux, pilotée par le Premier Ministre, permettra à l’exécutif de prendre une décision éclairée avant fin janvier.

Au-delà du choix de la plate-forme aéroportuaire (NDDL ou Nantes-Atlantique), sur lequel notre préférence est connue de tous, ce sont les conditions de sortie de crise qui se jouent. Retrouver un climat pacifié est non négociable et si nécessaire pour les habitants de la zone. Dans le cas du choix du réaménagement de l’aéroport existant, notre conviction est que l’Etat peut être fort en assurant un retour à l’ordre public à NDDL sans évacuation violente.

Pour y arriver, l’Etat peut imaginer un nouvel avenir pour NDDL, via un projet fédérateur autour de l’agriculture durable et de la biodiversité. Une mission pourrait être nommée pour élaborer ce nouveau projet emblématique, animer le dialogue avec toutes les parties prenantes, imaginer les soutiens aux actions portées par les acteurs locaux et préfigurer une future « Société civile du bocage » à qui serait confiée la concrétisation de ce projet agricole innovant sur les 1600 hectares préservés et la gestion de l’usage de ces terres agricoles.

Des expériences réussies peuvent être inspirantes. Celle du Larzac, où les terres récupérées après l’abandon de l’extension du camp militaire sont depuis gérées, avec la satisfaction de tous, par une société foncière titulaire d’un bail emphytéotique de longue durée signé avec l’Etat. Celle également du Plan Loire Grandeur Nature qui avait acté, après cinq années d’occupation du site de Serre de la Fare, l’abandon de quatre projets de barrages sur la Loire et permis de mettre en place une équipe pluridisciplinaire d’experts aux services de territoires et des porteurs de projets.

L’Etat peut également être fort en assumant une phase de transition de quelques mois vers un retour à la normale. Est-ce si étonnant, pour un projet si mal emmanché depuis plus de 50 ans ? Cette transition pourrait commencer à se concrétiser par de premiers signaux rapides, dont un nettoyage de la route « à chicanes » RD 281 qui doit sans délai retrouver une circulation normale. Le dialogue sera aussi enclenché avec les citoyens non-violents qui expérimentent sur le site de nouvelles organisations sociales ou activités -de facto pour l’instant de façon irrégulière-, pour, par exemple à terme, qu’une zone définie de la ZAD leur soit accessible pour continuer ces activités dans une relation régularisée. L’Etat gérera cette transition et les éventuelles difficultés qu’elle engendrera. Il faudra évidemment également du temps pour gérer la question de la remise à plat des droits de propriété et d’usage des terres sur lesquelles devait être construit l’aéroport.

L’Etat peut également démontrer sa force en s’assurant qu’il n’y ait plus jamais de projets menés comme celui-ci l’a été. Il doit y avoir un avant et un après NDDL. Les convictions d’élus locaux, aussi respectables soient-elles, ne doivent plus suffire à convaincre de l’utilité d’un grand investissement. Il faut de nouvelles pratiques : plus jamais un grand projet ne pourra être mené sans que ses impacts sur les grands enjeux de demain (climat, préservation des terres agricoles) ne soient correctement évalués et que ses alternatives n’aient été envisagées ; c’est d’ailleurs le sens de la loi sur le dialogue et l’évaluation environnementale des projets qui va être votée dans quelques semaines, sans beaucoup d’écho médiatique alors qu’elle changera vraiment la donne.

Enfin, l’Etat doit être fort dans sa négociation avec le groupe Vinci. Il est hors de question de payer des centaines de millions d’euros à un groupe qui tire une grande part de ses bénéfices d’équipements dont la puissance publique lui a confié la gestion, et qui de plus, gère l’aéroport existant de Nantes-Atlantique !”

Matthieu Orphelin, député (LREM) de Maine-et-Loire et José Bové, eurodéputé écologiste

Un plan de sortie heureux pour le conflit de Notre-Dame-des-Landes

Que faire de Notre-Dame-des-Landes dans l’hypothèse où l’État aurait renoncé au projet d’aéroport ? Des centaines d’occupants, installés pour longtemps dans le bocage, poursuivent de prometteuses innovations, révélatrices des évolutions profondes de la société française. Les auteurs de cette tribune plaident pour un règlement global et pacifique, qui transformerait ce conflit en solution d’avenir, pour le bien de tous.

Journaliste engagé pour l’écologie, Fabrice Nicolino est chroniqueur à La Croix et à Charlie Hebdo. François de Beaulieu a publié depuis 1967 une soixantaine de livres et plusieurs centaines d’articles sur le patrimoine naturel et culturel de la Bretagne et est engagé dans la protection de la nature et spécialement des landes bretonnes. Jean-Paul Besset, journaliste, a été député européen écologiste de 2009 à 2014.

Rien n’est terminé, tout peut recommencer, le pire peut encore se produire. Le texte qui suit n’envisage qu’une possibilité et une seule : l’abandon du projet d’aéroport de Notre-Dame-des-Landes par le gouvernement, au terme d’une médiation intelligente de quelques mois. Mais, même dans ce cas, il resterait à régler la redoutable question de la présence de plusieurs centaines d’occupants sur le site. Selon nous, une intervention policière, même après le renoncement à toute construction, conduirait à des affrontements graves, potentiellement meurtriers. Pour quantité de raisons, dont celle-ci : bon nombre d’occupants sont devenus paysans, éleveurs, tisserands, maçons, charpentiers. Notre-Dame-des-Landes est devenu leur pays.

Avant de développer notre proposition, il nous semble nécessaire de garder à l’esprit que la société française est en train de vivre une révolution aussi vive que rapide de ses habitudes alimentaires. La consommation de produits bio, qui n’en est qu’un aspect, a augmenté de 20 % l’an passé, et de 278 % en neuf ans. Quel secteur économique pourrait en dire autant ? Neuf Français sur dix ont acheté des produits bio en 2016. La surface agricole dédiée à la bio a grossièrement triplé depuis 2007, et la demande, loin de s’essouffler, oblige à importer massivement.

C’est un mouvement de fond, qui atteint un modèle agricole déjà en crise depuis des années pour des raisons structurelles. Il existe dans le fond culturel de la société française une aspiration massive à manger mieux et autrement. Pesticides, antibiotiques, chimie de synthèse, intensification des productions et concentration des animaux d’élevage sont des méthodes du passé.

Des millions de Français le savent ou le pressentent, et parmi eux, un nombre croissant d’agriculteurs, coincés par un système qui les aura enrichis avant de les ruiner. Il existe une base sociale capable d’entendre de nouveaux discours et de soutenir des projets audacieux. À deux conditions au moins : qu’ils soient bien entendu porteurs d’avenir et qu’ils soient aidés avec sincérité et dans la durée par la puissance publique.

Les changements de pied du pouvoir politique, si fréquents depuis une dizaine d’années, ont cristallisé un sentiment de défiance généralisé. Plus personne ne croit plus personne. Les partisans de l’aéroport restent nombreux, mais ils ont clairement perdu le leadership qu’ils croyaient durable à la suite de la consultation. Bruno Retailleau, qui aurait pu incarner politiquement cette position, surtout s’il était entré au gouvernement, a perdu la main. Il reste des intérêts épars, qui sont loin d’être tous cohérents. Mais avouons-le, cela peut encore changer.

Du côté des opposants organisés, on peut distinguer quatre forces de tailles disparates :

La structure dite Copain, qui regroupe des paysans engagés de longue date dans ce combat. Son cœur est la Confédération paysanne, qui a dans le département de Loire-Atlantique des attaches historiques. Copain dispose d’une vraie légitimité dans le monde agricole local, qui a résisté en partie au conflit.

L’Acipa, bien sûr, actrice historique, est parvenue à organiser, à fédérer un très grand nombre d’initiatives qui ont débouché sur la création de comités dans la plupart des villes importantes du pays. L’Acipa, qui jouit d’une grande considération, a toujours voulu, et c’est à noter, conserver des liens vivants, bien que parfois tendus, avec les occupants du site. Il n’est pas interdit de parler d’une dialectique avec ces derniers.

Les Naturalistes en lutte sont un groupe informel, né fin 2012 dans l’esprit de François de Beaulieu et de Fabrice Nicolino. Pendant trois ans, une centaine de naturalistes — des amateurs éclairés, des biologistes, des salariés de bureaux d’études évidemment bénévoles — ont sillonné le bocage. Cette mobilisation sans précédent dans ce secteur de l’opinion a conduit à des publications, et fait émerger une question jusque là ignorée : la nature. La défense de la biodiversité est entrée en fanfare dans la bagarre et en est devenue une sorte d’épicentre fédérateur. Où a-t-on vu 30.000 personnes défiler derrière un triton géant, sinon dans les rues de Nantes ?

Les Occupants, cela va de soi. Leur présence sur place a permis de donner au projet d’aéroport la dimension d’un vaste débat national, puis européen, et parfois mondial. Ne revenons pas sur le sujet de la violence exercée par une minorité d’entre eux, car notre but est précisément de la laisser derrière nous tous. Le fait est et demeure que les plus pragmatiques d’entre eux sont devenus d’étonnants entrepreneurs sociaux, qui entretiennent cette vaste zone humide et la protègent, tout en commençant à produire des biens agricoles de qualité, et en construisant des bâtiments en bois d’une esthétique indiscutable. Et ce n’est pas toujours le cas dans nos campagnes.

Réunion à Notre-Dame-des-Landes en novembre 2016, à l’instigation notamment de l’Acipa.

Des naturalistes à Notre-Dame-des-Landes.

Notre projet repose sur une idée fondatrice : personne ne doit partir des 2.000 hectares autrefois destinés à la construction de l’aéroport. Tel est notre changement de perspective : personne ne part. Ou plutôt, personne n’est contraint de partir, car comme on le verra, certains parmi les plus énervés du lieu partiront nécessairement, mais sur la durée.

La première question est à coup sûr celle du foncier. Que faire de la surface — 850, 1.250, 1.400 hectares ? — déjà préemptée, entre les mains pour l’heure d’Aéroport Grand Ouest-Vinci ? Cette zone peut bien entendu être remise entre les mains du système agricole dominant. Il est probable dans ce cas que, la Safer [société d’aménagement foncier et d’établissement rural] aidant, quelques propriétaires locaux trouveraient là le moyen de s’agrandir, au travers d’un mini-remembrement fait d’arasement au bulldozer de nombreux talus boisés. L’un des soubassements de la lutte contre l’aéroport — la défense intransigeante de la nature — disparaîtrait avec. Est-ce bien souhaitable ?

Il existe heureusement d’autres voies, dont certaines sont puissamment originales.

Certains imagineraient volontiers qu’on crée sur la Zad la réserve naturelle nationale justifiée par de nombreux critères européens. Cela suppose un fort investissement financier et que l’on chasse les occupants. Or, nous sommes dans une configuration toujours affirmée sur le papier mais jamais réalisée dans les faits où la population d’un lieu fait siens les objectifs de protection de la biodiversité dans la durée d’un espace naturel habité. Mieux encore, cette étonnante population le fait gratuitement.

Sur cette base, il convient donc de reprendre la question foncière moins insoluble qu’il y parait. Quand François Mitterrand s’est retrouvé face à Valéry Giscard d’Estaing pour l’élection présidentielle de 1981, il a dû composer avec un vote écolo — 5 % au premier tour pour Lalonde et Bouchardeau — et a promis l’abandon de l’extension du camp militaire du Larzac.

Vainqueur, Mitterrand tint parole, mais il restait à décider la destination de plusieurs milliers d’hectares achetés par l’État en vue de son projet. En 1985, grâce à un montage juridique astucieux, 6.300 hectares furent rétrocédés à la Société civile des terres du Larzac, sous la forme d’un bail emphytéotique de 60 ans. La terre revenait aux paysans du plateau, sous la forme étonnante d’un bien commun. Nous reviendrons sur cette dimension.

Est-il possible d’imaginer quelque chose de proche mais de différent avec les terres de l’aéroport ? Sans aucun doute. Les centaines d’hectares de zone humide bocagère sont un pur joyau écologique, presque banal en apparence, mais dont la cohérence et la richesse globales ne se retrouvent plus que rarement en France. On peut à bon droit parler d’une butte-témoin, rappel des temps où les activités humaines pactisaient avec les écosystèmes. Et c’est pour cette raison un synonyme d’espoir.

Lâcher ce territoire serait, sans jeu de mots, une défaite collective en rase campagne. Il faut imaginer, ensemble, une vision utile à l’avenir et à nous tous.

Nous pensons qu’il faut donc tenir le territoire de Notre-Dame-des-Landes pour un tout. La société et la politique l’ont transformé à jamais en y faisant apparaître des acteurs nouveaux — les occupants —, dont la plupart entretiennent des rapports de confiance avec une partie des paysans locaux, ceux de Copain notamment. Il faut leur proposer un pacte global qui tienne compte des singularités et conformations de leur collectif. Son caractère novateur devrait être assumé sous le nom de laboratoire écologique et social.

Marcel et Sylvie Thebault, paysans à Notre-Dame-des-Landes.

Rappelons qu’en France, les deux tiers des exploitations menées par des plus de 55 ans n’ont aucun successeur. Or, les chefs d’exploitation ont en moyenne 48 ans, ce qui annonce une nouvelle vague de déprise agricole au moment même où se posent de nouvelles et radicales questions sur le dérèglement climatique et l’alimentation de bientôt neuf milliards d’humains.

Le pacte consisterait bien sûr en une charte des engagements de part et d’autre. Soit l’usage de la terre en échange de conditions vérifiables, disons tous les dix ans. Et bien sûr sous la forme de communs, terme ancien revenu à la mode, qui renvoie ici au mode de gestion traditionnel du million d’hectares de landes qui couvraient la Bretagne avant la première révolution agricole. N’entrons pas dans les détails : il s’agit pour une communauté de définir un mode de gestion de biens, naturels ou non, dans le but de les gérer et de les conserver au mieux. On pourrait voir dans ces constructions sans appropriation individuelle une élucubration, mais signalons, parmi tant d’autres, les travaux d’Elinor Ostrom et Oliver Williamson, qui leur ont valu le prix Nobel d’économie en 2009. Elinor Ostrom ouvre grandes les portes d’un avenir où la décision collective des communautés deviendrait, au travers des communs, le centre de l’activité économique.

Oui, on peut imaginer sur place une bouillonnante expérience dans laquelle les occupants tiendraient toute leur place. Y compris ceux qui — minoritaires selon nous — ne rêvent que d’affrontements avec la police ? Non, sans eux. Un projet de cette sorte fixerait la population qui pratique déjà quantité d’activités durables, et découragerait peu à peu ceux qui n’auraient plus l’occasion d’en découdre en se réclamant d’une cause qui aurait définitivement changé. En somme et en résumé, la Zad deviendrait une terre pacifiée et constructive.

Comme on s’en doute, cela ne saurait suffire à régler la situation, car la réputation des occupants est, dans la région épouvantable. Et c’est à ce point de l’histoire qu’il faut se montrer encore plus grand, en commençant par un vaste travail de pédagogie assistée. Auprès de qui ? Mais des paysans, évidemment ! Fixons pour commencer deux points fondamentaux. Un, il existe déjà une frange importante de paysans sympathisants ou membres de Copain, qui doivent être invités au premier rang, en coopération avec le syndicat minoritaire de la Confédération paysanne, très présent. Deux, le syndicat majoritaire — la FDSEA 44 — a plusieurs fois pris position contre l’aéroport, notamment au regard des terres agricoles sacrifiées.

Mais cela ne suffira pas encore, en toute hypothèse. Il faut proposer un accord qui inclue tous les paysans volontaires de la zone — et même de sa périphérie —, quel que soit leur profil. Nous devons parler à tous en leur promettant ceci : un engagement solennel sur 25 ans, signé et contresigné, qui leur offre un statut expérimental généreux, en échange de la participation, fût-elle symbolique — nous souhaitons au passage désarmer les plus acharnés — à l’aventure commune. En deux mots, il s’agirait de rejoindre le mouvement réel de la société, qui réclame toujours plus des productions de qualité, sans chimie ni maltraitance animale, et du même coup garantisse la pérennité des exploitations et la considération de tous.

Inutile de dire que l’opération, complexe et incertaine, serait de vérité sur l’état de la France. Ce pays est-il capable d’une sorte de « paix des braves » à Notre-Dame-des-Landes entre ceux qui défendent le système ancien de production agricole et les autres ? Cette phase, périlleuse entre toutes, pourrait s’étendre sur un temps compté en mois, pendant lequel quantité de spécialistes du sol — les Bourguignon —, de la terre en général — Pierre Rabhi —, des arbres — Jean-Yves Morel —, des friches — Gilles Clément — , de l’eau — Jean-Claude Pierre —, de grands cuisiniers, des paysans d’ailleurs — Via Campesina — viendraient éclairer le débat de leurs savoirs et de leurs pratiques, sous la forme de rencontres, de conférences, ce que plusieurs groupes d’occupants ont déjà engagé. Sans un considérable effort de pédagogie vivante, soyons lucides, l’idée a peu de chances d’aboutir.

Faisons maintenant une pause et résumons avant de passer au très concret. Compte tenu d’évolutions réelles de la société, de nouvelles perspectives apparaissent. Il existe dans le bocage nantais des forces disponibles, dont certaines doivent désormais se parler et se comprendre. L’intérêt bien compris d’un ministre écologiste est d’aider au renouveau sur une terre devenue malgré elle un symbole international. Mais quoi proposer publiquement, qui puisse claquer comme notre étendard à tous ?

Eh bien, les discussions que nous avons eues avec les occupants et l’Acipa nous permettent de dire qu’une cause permet de réunir la plupart des opposants à l’aéroport : la biodiversité. Et c’est d’autant plus intéressant que celle-ci, à Notre-Dame-des-Landes, nous éloigne des habituelles gesticulations médiatiques. En ce qu’elle porte sur une nature ordinaire d’une part — loin des images de baleines ou d’éléphants — et d’autre part, qu’elle est le fruit d’une longue cohabitation entre les humains au travail et quantité d’espèces végétales et animales qui ont su s’adapter à ce cadre. Toute personne considérant l’avenir du monde doit convenir que tel est l’enjeu qui domine les autres : comment cohabiter ? Comment faire en sorte que la présence des hommes ne conduise à la disparition de tout le reste ? De la réponse heureuse à cette question angoissée dépend en partie la suite de la crise écologique.

« Triturus cristatus », le triton crêté.

Donc, la biodiversité. Nous tenons là l’occasion peut-être unique de sortir des phrases convenues pour ouvrir enfin un chantier qui pourrait, par-delà tant de divergences, nous rendre collectivement fiers de l’œuvre accomplie. Sous quelle forme ? Nous proposons pour commencer la création d’un :

Observatoire de la biodiversité. Cet organisme neuf, ouvert aux non-professionnels, se chargerait de collecter pour tous le maximum d’éléments scientifiques sur l’évolution de la faune et de la flore du site, un site que nous souhaitons, rappelons-le, parcouru par les hommes et leurs troupeaux. D’évidence, ici plus qu’ailleurs, l’intelligence collective doit primer. Un état des lieux serait régulièrement réalisé, numérisé, disponible partout dans le monde. Ce bilan, répété sur des années, servirait de fil conducteur à une réflexion transdisciplinaire et permanente sur les liens entre l’homme et la nature simple où il vit et travaille. Décliné sous une infinité de formes — vidéo, livres et livrets, conférences et entretiens, classes vertes —, il pourrait servir de base à une revivification de tout l’enseignement de ce qu’on n’appelle plus les sciences naturelles dans l’enseignement secondaire.

Il faut également envisager le lancement d’un :
Centre international de l’agroécologie, adossé à l’université de Nantes. Notre pays manque cruellement d’une formation de haut niveau, universitaire, qui rende compte de pratiques de plus en plus répandues, et qui permettend’en tirer tous les enseignements, tout en fournissant une formation théorique digne de ce nom. Il est invraisemblable que l’Université française soit à ce point absente de ce grand questionnement. Notons que c’est tout à côté de Notre-Dame-des-Landes, à Granjouan-en-Nozais, qu’a été créée en 1830 la première école d’agriculture de tout l’Ouest.

Pourquoi pas un Centre de recherche sur l’écoconstruction ? Une telle initiative, outre qu’elle permettrait sans doute d’intégrer sur place des occupants très inventifs — et bien d’autres de la région, jeunes ou moins jeunes — serait un encouragement institutionnel à tous ceux qui veulent habiter d’une manière plus raisonnable l’espace qui est le leur.

En complément, et en cohérence, imaginons :

Un centre international de l’alimentation et des productions alimentaires, ouverte aux étudiants du monde entier. L’avenir — faut-il le rappeler ? — est avant tout autre chose alimentaire.

Encore deux projets, qui complètent les précédents :

Un festival international du goût et de l’alimentation, dans le droit fil du Salone del Gusto, de Carlo Petrini. Nantes, le pays nantais et bien sûr Notre-Dame-des-Landes pourraient accueillir un rendez-vous bisannuel de toutes les saveurs, senteurs et productions du monde. Depuis le café sauvage de la forêt d’Harenna (Éthiopie) jusqu’à l’oignon violet de Zalla (Espagne) et le piment serrano de Tlaola (Mexique), passant par le sel de Baleno (Afrique du Sud) ou encore le cumin d’Alnif (Maroc).

Une bibliothèque de l’écologie, de l’agriculture, de la nourriture, avec un prolongement numérique accessible à tous. Quand donc la France acceptera -t-elle efin de jouer un rôle moteur dans la diffusion de connaissances aussi décisives ? On peut, on doit viser 100.000 volumes en dix ans. En attendant mieux. C’est, bien sûr, le prolongement de la belle initiative de la bibliothèque du Taslu créée sur la Zad.

Et tout cela ne serait rien encore si les futurs habitants du merveilleux bocage de Notre-Dame-des-Landes ne disposaient d’un label conforme à la qualité de leur terre et de leurs pratiques respectueuses. Oui, il est concevable — mais des conditions strictes sont à réunir — d’imaginer d’ici quelques années un label de qualité pour les productions locales. Pour les miels, les laits et fromages, les viandes, les pains, les charpentes. Un tel renversement, de nature économique, serait une manière presque parfaite de tourner la page de dix ans de tensions et d’affrontements. Tel serait pour nous le meilleur moyen de garantir l’avenir d’un bocage qui a failli disparaître.

NDDL Quel sens des responsabilités pour le Syndicat Mixte Aéroportuaire ?

Communiqué de presse du CéDpa – 30 novembre 2017

Quel sens des responsabilités pour le Syndicat Mixte Aéroportuaire ?

A quelques jours de la remise du rapport des médiateurs au gouvernement et de la décision de ce dernier, le syndicat mixte aéroportuaire (SMA) publie le résultat d’un sondage indiquant qu’une majorité des sondés estime que le président Macron doit « tenir son engagement de faciliter le début des travaux de l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes à l’issue de la médiation d’apaisement qui se terminera le 1er décembre ».

La formulation même de la question avec l’expression « tenir son engagement » ne peut que favoriser la réponse positive.

Il n’a pas été demandé dans ce sondage, si le gouvernement devait tenir son engagement « d’identifier la mesure la mieux apte à satisfaire les besoins de transport à long terme et de préservation de l’environnement…», tel qu’il est écrit dans la lettre de mission des médiateurs.

Nous ne répéterons pas tout ce que nous avons exprimé sur les pièges de la consultation de juin 2016 que nous avons dénoncés dès le début ; aucune des parties ne s’était d’ailleurs engagée à respecter le résultat de cet avis, un parmi d’autres sur ce dossier.

Après avoir fait pression sur la commission de médiation, la manœuvre du SMA est de faire pression sur le gouvernement. Pourtant, le SMA, auditionné comme nous par les médiateurs, les a entendus présenter leur façon de faire : travailler sur des données les plus objectives possible, pas sur des opinions. Le SMA est-il en désaccord avec cette méthode de travail qui permet pourtant d’apaiser les tensions ?  On peut le craindre quand on constate qu’il consacre depuis des années ses moyens importants à la propagande en faveur du projet plutôt qu’au fond du dossier. Ce faisant, le SMA attise les tensions. Quel est son sens des responsabilités ?

Le travail de fond mené par la médiation est susceptible de mettre à jour les mensonges qui ont fondé ce projet. Est -ce cela qui effraie le SMA au point de le pousser à une ultime manipulation de l’opinion ? Nous attendons, nous, de la vérité qu’elle montre la voie de l’intérêt général.

Le CéDpa


Collectif d’élus  Doutant de la pertinence de l’Aéroport de Notre-Dame-des-Landes

Mairie
44130 Notre-Dame-des-Landes

 

Nantes-Atlantique est bien une alternative à NDDL !

Nantes-Atlantique est bien une alternative à NDDL !

A quelques jours de la remise du rapport des médiateurs, l’Atelier citoyen qui a poursuivi depuis 2014 les analyses du CéDpa sur Nantes-Atlantique, a rendu publics les travaux qu’il a menés depuis juin dernier dans le cadre de la médiation.

Nous nous sommes placés dans l’hypothèse du maintien de Nantes-Atlantique et avons cherché à vérifier la capacité de l’aéroport actuel à répondre aux prévisions retenues pour NDDL : peut-on accueillir correctement neuf millions de passagers à l’horizon 2040 sans aggraver les conditions de vie des habitants impactés par le bruit ni empêcher le développement de l’agglomération comme le souhaitent les élus ?

En approfondissant tous les sujets, extension de l’aérogare et restructuration des abords, trajectoires, piste, conséquences du maintien sur l’urbanisme, finances et emploi, on  peut affirmer que le réaménagement de Nantes Atlantique est une véritable alternative au projet destructeur de NDDL.

Les cartes de bruit simulées par le bureau Adecs Air Infra montrent clairement que les progrès techniques des avions, reconnus désormais par la Direction Générale de l’Aviation Civile, « gomment » l’augmentation du nombre de mouvements. Il n’y aura pas d’aggravation entre la situation d’aujourd’hui et 2040. Au contraire, les surfaces gelées pour l’urbanisation diminuent dès maintenant substantiellement. Dès lors, si l’on prend enfin des mesures efficaces pour protéger  les riverains directement impactés (interdiction des vols de nuit de 23h à 6h), Nantes-Atlantique peut parfaitement répondre aux besoins des compagnies aériennes et de l’agglomération au sens large. Il pourrait même devenir la porte d’entrée du « Voyage à Nantes » … Alors, chiche ?

Le CéDpa et l’Atelier Citoyen

NB : vous trouverez sur le site du CéDpa et de l’Atelier citoyen la carte bruit comparative.

Association Citoyenne intercommunale des populations concernées par le projet d’aéroport de Notre-Dame-des-Landes

Adresse postale :

ACIPA

BP 5

Notre-Dame-des-Landes 44130

France

CéDpa
Collectif d’élus  Doutant de la pertinence de l’Aéroport de Notre-Dame-des-Landes

Mairie
44130 Notre-Dame-des-Landes

Notre Dame des Landes : Randonnons sur la ZAD !

Organisation : Habitant.e.s et voisin.e.s de la ZAD, Comités de soutien, Coordination des opposants.

Le dimanche 26 novembre 2017
Une JOURNÉE de BALzADE
Randonnons sur la ZAD !

A l’invitation de l’ensemble du mouvement contre le projet d’aéroport de Notre-Dame-des-Landes, voisin.e.s, promeneurs/euses et randonneurs/euses sont convié.e.s à une grande et belle journée de balade sur la zad, le dimanche 26 Novembre 2017.

Un groupe d’habitant.e.s de NDDL et de la ZAD ont été touché.e.s par la disparition des propositions de randonnées sur le territoire affecté par le projet d’aéroport.
C’est pourtant un bocage ouvert à tous, qui mérite le détour et qui vaut d’être mieux connu.

Appuyé.e.s de membres de comités de soutien de la région, ils/elles se sont réuni.e.s pour pallier ce manque.
Ils/elles ont repéré des parcours et réalisé des cartes de cheminement.
Ils/ elles ont ré-entretenu des chemins parfois abandonnés, puisque non utilisés dans la vie quotidienne, et ont balisé trois boucles sur la zone.
Ils/ elles ont édité une brochure disponible sur place au lieu d’accueil de la zad et sur internet…

L’inauguration du premier circuit a eu lieu le 2 juillet, avec plus de 150 personnes.
D’autres sorties en groupe ont été programmées les 16 et 30 août sur les trois boucles.
Les sentiers ont été parcourus tout l’été, à leur guise, par de nombreux/ses marcheurs/euses. La brochure en est à sa 3ème édition.

Le mouvement contre l’aéroport vous invite à une nouvelle journée conçue pour être accessible et confortable pour tous/toutes : il s’agit de nous faire plaisir, de nous ouvrir à une nature préservée, d’en découvrir la diversité écologique et humaine, d’en parfaire notre connaissance, et, pourquoi pas, de nous préparer à mieux la défendre le cas échéant.

– Rendez-vous à 9h30 à Bellevue, pour un départ groupé accompagné de guides sur les grandes boucles ouest et centre (10 et 12,5 km), puis départs successifs sur ces deux mêmes boucles mais en empruntant des raccourcis (5 à 8 km). Ceux qui le souhaitent pourront opter pour un cheminement sans guide (carte conseillée tout de même !).
– Regroupement vers 12h30 à Bellevue pour un pique-nique tiré des sacs, sous abri (tables, chaises, café chaud sont prévus).
– A partir de 14 h, nouveaux départs sur de petits circuits (familles, lève-tard…).
– Enfin, goûter et clôture.
Les marcheurs/euses qui voudraient planter leur bâton de marche de la journée sur le « champ des bâtons » en auront toute latitude.

Parce que nous serons en nombre, et que les champs peuvent être trop détrempés pour être utilisés comme parkings à cette période de l’année, nous invitons les participant.e.s à s’organiser au maximum en co-voiturage (terminus du tramway au Cardo ligne 2 ou à François-Mitterrand ligne 1 par ex…).
Prévoyez aussi des bottes ou des chaussures imperméables.

N’hésitez pas à inviter vos ami.e.s.

A très bientôt sur les chemins d’une ZAD grande ouverte, espace commun à tou.te.s, qui vit et se projette dans l’avenir !
Téléchargez ici la brochure avec les plans des sentiers : https://zad.nadir.org/IMG/pdf/brochure-sentiers-marges_-ilovepdf-compressed.pdf

Samedi 21 octobre – RDV fourche en main à 10h sur la ZAD

Le 21 octobre, nous vous invitons à une mobilisation pour continuer à poser les bases d’un avenir sans aéroport, à travers une nouvelle étape dans la mise en partage de terres sur la ZAD.

A l’initiative de COPAIN 44, de Sème Ta ZAD, d’habitant.e.s et d’opposant.e.s au projet.

Depuis la victoire face à l’opération César en 2013, le mouvement a mis en culture plus de 200ha de terres sur la ZAD. Il s’agissait à chaque fois de terres reprises à celles gérées par AGO-VINCI et destinées par cette multinationale à être englouties sous le béton. S’y sont développées une grande diversité d’activités paysannes (céréales, légumineuses, maraîchages, plantes médicinales, verger, jardins, apiculture, élevage de moutons, vaches, poules), avec leurs espaces de transformation (boulangeries, meunerie, conserverie…) et de redistribution (marché à prix libre pour les habitant.e.s de la ZAD et des voisin.e.s des alentours, soutien à des projets de cantines, migrant.e.s, piquets de grève et autres luttes).

Sur la ZAD, ces expériences paysannes sont étroitement entremêlées avec les pratiques d’autonomie sur des questions de construction, d’habitat, de soin, de fête… Elles sont prises dans la résistance contre le projet d’aéroport et plus généralement dans les solidarités qui se tissent ici face à la marchandisation de nos vies et à la destruction du vivant. Elles se pensent en lien avec le soin du bocage – de sa faune et de sa flore – que nous avons réussi à défendre victorieusement jusqu’ici.

A l’occasion du 21 octobre, nous vous appelons à soutenir l’installation de plusieurs nouveaux projets sur les terres de la ZAD – officiels ou hors-cadre : vergers pour des groupements d’achat nantais et pour la ZAD, pâturages à moutons, champs de patate, céréales, jardins vivriers… Ce sera aussi l’occasion de marquer la prise en charge par le mouvement des espaces boisés – forêts et haies de la ZAD.

Dans le contexte de la médiation qui finira en décembre et à l’issue de laquelle le nouveau gouvernement est censé trancher sur la question de l’aéroport, cette journée de mobilisation est là pour rappeler notre détermination intacte à empêcher ce projet. Nous y redirons notre aspiration commune, après l’abandon, à poursuivre le processus de prise en charge à long terme des terres de la ZAD, pensées comme un bien commun de la lutte. Celles-ci doivent être gérées par une entité issue du mouvement pour de nouvelles installations et non aller à l’agrandissement d’exploitations existantes. Il s’agit de réaffirmer ensemble le 21 octobre que les formes de vie, de lutte, d’agriculture et d’activités qui se sont construites sur ce bocage au fil des années doivent pouvoir s’y maintenir et se poursuivre.

Dimanche 22 : discutons de la suite de la lutte !
Invitation aux comités, organisations, collectifs, individus qui luttent de près ou de loin contre l’aéroport et son monde. A la Wardine dimanche 22 octobre, de 10h à 17h. Voir invitation détaillée ici.

En pratique
La journée du 21 octobre commencera par une manifestation, outils agricoles en main, jusqu’à certaines des terres nouvellement investies.

Après un pique-nique, tout le monde sera convié à participer à des chantiers agricoles, de construction et autres sur les terres nouvellement investies, ainsi qu’à des balades aux alentours.

Des discussions auront aussi lieu pour échanger sur les enjeux actuels et les suites du mouvement. La soirée se poursuivra avec des cantines, un bar et des concerts.

Pour plus d’infos sur le déroulé précis de la journée : zad.nadir.org

A l’initiative de COPAIN 44, de Sème Ta ZAD, d’habitant.e.s et d’opposant.e.s au projet.”

L’ACIPA apporte son soutien à la journée du 21 octobre.

ACIPA : SOUSCRIPTION  pour un travail d’étude sur le Plan d’Exposition au Bruit (PEB)

 

SOUSCRIPTION  pour un travail d’étude sur le Plan d’Exposition au Bruit (PEB)

La Coordination des organisations opposées au projet d’aéroport à Notre Dame des Landes  (dont l’ACIPA fait partie) vous invite à participer à une souscription pour financer un travail d’étude de plans d’exposition au bruit (PEB) prévisionnels sur Nantes Atlantique.

Le cabinet d’expertise ADECS Air Infra a été sollicité pour cartographier 4 séries d’hypothèses.

Dans le cadre de la médiation sur Notre Dame des Landes, le CéDpa (Collectif d’élus, membre de la Coordination) et l’Atelier citoyen apporteront ces cartes, en complément de celles que les médiateurs font réaliser par la DGAC.

Ce travail d’étude devra être présenté aux médiateurs fin octobre, le mois de novembre étant consacré à la rédaction de leur rapport, lequel sera remis le 1er décembre au gouvernement.

Pour financer cette étude, il nous faut réunir la somme de 18 000 euros TTC .
Nous vous invitons à participer à hauteur de vos moyens à ce financement, en envoyant un chèque à
– ACIPA
BP 5
44130 Notre Dame des Landes
en précisant bien au dos du chèque “étude PEB”

Un grand merci à chacun ! Les petits ruisseaux font les grandes rivières…

L’ACIPA  pour la Coordination des opposants

LYON TURIN : la sortie du tunnel par le haut, c’est le respect de la Convention Alpine.

 

  • –  Par ailleurs, la pollution des vallées alpines a des explications simples et les responsabilités sont évidentes. L’une d’elles tient à cette simple vérité : Depuis 15 ans, les vallées et les populations alpines auraient pu bénéficier d’un réel report modal de la route sur le train (ferroutage) si le projet du Lyon Turin n’était pas venu, sans cesse, décourager tous les investissements et optimisation des équipements existants ! L’Etat s’est appliqué, avec une attention remarquée, et malgré nos incessantes interpellations, à réduire le ferroutage à la portion congrue : aujourd’hui, l’« autoroute ferroviaire alpine » totalise 4 allers retours par jour entre Aiton et Orbassano….. alors que l’objectif initial était fixé par les Etats entre 20 à 30 trains par jour et par sens (accord franco italien du 29.01.2001)….et que nous pouvons même faire mieux sur la ligne existante !

    Nous disposons d’écrits des promoteurs du Lyon Turin incitant les pouvoirs publics à ne pas relancer l’Autoroute Ferroviaire Alpine au risque que cela puisse démontrer l’inutilité du Lyon Turin sur le court terme. Rien, sinon l’aveuglement technocratique, empêchent l’utilisation renforcée de la ligne existante. Il est possible de faire démarrer l’Autoroute Ferroviaire dés Ambérieu ou même Dijon en quelques mois : la ligne existante a été mise au gabarit GB1 (la norme permettant le chargement de plus de 80 % des camions !) depuis 2010. Qu’est-ce qu’on attend ? Pendant tout ce temps, nous comptons les décès prématurés liés à la pollution dramatique de l’air…

  • –  Enfin, la nouvelle ligne du Lyon Turin, si elle devait se réaliser, ne réduira pas la fréquentation des camions dans les Alpes … avant au moins 20 ans, date optimiste d’achèvement des travaux ! Or, il est impossible d’attendre encore 20 ans sans devenir complice de la mise en danger de la vie d’autrui.

    Mesdames Messieurs les Députés, votre responsabilité, au travers de votre vote ce 22 décembre, est engagée.

    Enfin, point aggravant malgré son évidence: disposer d’une ligne nouvelle n’induira aucune obligation des camions à utiliser le ferroutage. Plus qu’une nouvelle ligne ferroviaire à 26 milliards, l’urgence du Gouvernement et des Parlementaires est d’imposer des cadres réglementaires et fiscaux qui, aujourd’hui font défaut à une réelle politique de transfert modal. L’inversion des priorités ne fait qu’affaiblir plus encore le projet !

    Mesdames et Messieurs les Députés, nous nous interrogeons gravement sur l’ensemble de manipulations et d’omissions autour de ce projet qui, toujours, est poussé pour passer en force… Pourquoi faire compliqué et hors de prix lorsqu’on peut faire simple, immédiatement et pas cher? Pourquoi une telle désinformation des parlementaires au plus niveau de l’Etat ?

    Ce projet de 26 milliards est il une priorité au moment où le pays a des besoins majeurs pour rénover son infrastructure ferroviaire de base, au moment où la grande vitesse et la stratégie ferroviaire des 20 dernières années sont remises en cause? Ne vaut il pas mieux reporter ce projet, se donner le temps de mieux l’évaluer et d’étudier les solutions alternatives, de trouver les bons compromis, au bénéfice de tous….. ?

    Il suffit d’engager, immédiatement, avec nos amis italiens et espagnols, le transfert modal en améliorant les capacités de l’Autoroute Ferroviaire, en créant une Autoroute de la mer en Méditerranée (pour réduire la pression à Vintimille), en réduisant le volume des marchandises transportées et en relocalisant les économies…

    Autant d’objectifs contenus dans la Convention Alpine qu’il suffit de mettre en œuvre au lieu de prolonger la fuite en avant.

    Contacts : Alain Boulogne 06 87 71 90 56 – Marc Pascal 06 08 83 52 69 – Adresse postale du Collectif d’Association c/o CIPRA France -MNEI, 5 place Bir-Hakeim 38000 Grenoble

    CIPRA France, Environn’Mont-Blanc, FRAPNA Savoie, FRAPNA Union, Les Amis de la Terre Isère-Savoie-Haute Savoie, Association pour le Respect du Site du Mont Blanc (ARSMB), Challes terres citoyennes, Moutain Wilderness, Vivre et Agir en Maurienne (VAM)- Les Amis de la Confédération Paysanne