Patrick Viveret: réappropriation citoyenne du politique, avancées et enjeux

La multiplication des initiatives citoyennes, notamment en vue des élections de 2017, risque de déboucher sur leur concurrence et leur neutralisation respective. Le risque existe alors de permettre à une classe politique largement « hors sol » et coupée des forces vives du pays de perpétuer sa domination et ouvrirait d’autant plus la voie à des aventures dangereuses pour notre démocratie.

Pouvoir citoyen en marche qui relie plusieurs réseaux et mouvements citoyens importants a organisé une série « d’auditions citoyennes partagées » afin de permettre aux nombreuses initiatives citoyennes travaillant à la réappropriation du politique par les citoyens (et pour certaines dans la perspectives des futures élections), de se connaître, de repérer leurs convergences et de travailler leurs divergences éventuelles pour lever des malentendus et construire ce que nous appelons des « désaccords féconds ». Trois réunions ont eu lieu.

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Ces auditions citoyennes ont confirmé l’ampleur et la créativité de ces initiatives, l’ampleur de leur ambition de construction d’un nouveau modèle démocratique ne se limitant pas aux enjeux français des élections de 2017. C’est en soi une très bonne nouvelle car, ces dernières années, la créativité sociale s’était largement exprimée dans les domaines culturels, technologiques, sociétaux, économiques notamment, mais la sphère politique restait largement étrangère à ces tentatives de renouveau.

Pour autant cette bonne nouvelle risque de ne pas se concrétiser si, comme nous pouvions le craindre, la multiplication de ces initiatives, (dont la plus connue fut récemment le mouvements des Nuits debout) faute d’une réelle capacité de convergence, risque de déboucher sur leur concurrence et leur neutralisation respective. Le risque existe alors de permettre à une classe politique largement « hors sol » et coupée des forces vives du pays de perpétuer sa domination par défaut ce qui ouvrirait d’autant plus la voie à des aventures dangereuses pour notre démocratie, en particulier avec le poids acquis par des forces qui jouent sur les peurs et les replis identitaires tels le Front national.

Nous avons constaté notamment, à l’occasion de ces auditions, deux types de clivage, qui, s’ils n’étaient pas surmontés ou au moins inscrits dans une dynamique convergente, pourraient conduire à cette neutralisation mutuelle. Le premier concerne la question des enjeux électoraux de 2017 considérés comme importants par les uns et secondaires par les autres. Le second porte sur la concurrence des initiatives citoyennes qui accordent de l’importance à ces échéances électorales. C’est le cas notamment pour les initiatives de type “primaires” centrées sur les élections présidentielles. C’est ainsi que parmi ces initiatives les trois qui ont rencontré le plus d’écho, « Notre Primaire » (initiée notamment par Thomas Piketty, Dominique Meda, Daniel Cohn-Bendit), La Primaire.org (initiée notamment par Benjamin Ball et…. ) et “la Primaire des français” initiée notamment par Alexandre Jardin, Corinne Lepage et Jean Baptiste de Foucauld) aucune ne dépasse pour le moment les 100.000 signatures alors qu’elles se fixaient à l’origine des objectifs de l’ordre de 500.000 afin d’atteindre une masse critique suffisante pour peser par rapport aux partis traditionnels. Les autres initiatives (Primaire « de gauche » initiée notamment par Caroline de Haas) ou le projet de “Primaires citoyennes” proposé notamment par Thomas Coutrot lors de nos premières auditions semblent à ce jour ne pas avoir réellement décollé.

Quant aux autres initiatives souvent très riches elles risquent d’être sans effet sur les rendez vous démocratiques pourtant importants de 2017.

Pourtant des éléments de convergence apparaissent à la lumière des auditions citoyennes que nous avons organisées
 et pourraient permettre le développement d’une dynamique citoyenne large et puissante capable de créer dans notre démocratie un fait politique réellement nouveau.

Ces éléments portent en particulier sur une régénération nécessaire et profonde, parfois radicale, du processus démocratique lui même s’exprimant notamment comme Nuit Debout par la volonté d’engager comme en Islande “un processus constituant”. Même les initiatives moins radicales qui cherchent à peser sur l’échéance présidentielle de 2017 avancent comme argument essentiel la nécessité d’avoir un candidat prêt à engager un processus de réforme de la constitution dès son arrivée au pouvoir. C’est notamment l’un des premiers arguments avancés par des réseaux soutenant Jean Luc Mélenchon et Nicolas Hulot, deux personnes bénéficiant d’ores et déjà de sondages potentiels significatifs. 


Une autre piste qui se dégage est celle de l’enjeu des élections législatives. Des initiatives comme “Ma voix” se sont positionnées sur ce terrain mais aussi nombre d’acteurs participant aux rencontres issues des rendez-vous de Saillans, de Vogüé, et récemment du Trièves.

S’agissant d’éléments de programme il faut noter des avancées importantes à partir de plusieurs matériaux
: le Pacte des Jours heureux, le livre issu des propositions des auteurs du Manifeste convivialistes, les projets émanant des commissions de Nuit Debout
 notamment font apparaître nombre de valeurs et d’objectifs convergents. Ces éléments de programme pourraient s’organiser autour de l’appel à une « civilisation du bien vivre » initié par Edgar Morin, appel qui pourrait être proclamé à l’échelle internationale à l’occasion des Dialogues en humanité qui se tiennent du 1 et au 3 juillet à Lyon.

En dernier lieu, apparaît nécessaire un dialogue entre les mouvements précédents et d’autres appartenant aux nombreuses couleurs de la “transition” (énergétique, monétaire, éducative, alimentaire, etc…), cherchant quel rôle ils pourraient jouer dans la réappropriation du politique, avec un premier jalon, la journée nationale de la Transition, le 24 septembre prochain.

Un tel chemin permettrait, selon nous, de rassembler la plus grande partie des citoyennes et des citoyens qui entendent œuvrer pour un véritable renouveau de notre démocratie, construire une intelligence politique collaborative seule susceptible de traiter les défis colossaux que nos sociétés doivent affronter en ce siècle décisif et résister victorieusement aux tentations dépressives, identitaires ou autoritaires qui se font jour.

La nouvelle rencontre aura lieu le 18 juin. C’est une étape importante sur ce chemin.

Une proposition sera faite pour sortir de la situation actuelle

Patrick Viveret

7 juin 2016

——

Annexe 1 : Associations et structures participant au « Pouvoir citoyen en marche »

Pacte Civique, Collectif Roosevelt, Labo de l’ESS, Pouvoir d’Agir, Les Convivialistes, Dialogues en Humanité, MNCP (Mouvement National des Chômeurs et Précaires), Le Collectif pour une transition citoyenne, Transformation TP-TS, Les Maisons des Potes, ATTAC, France Libertés, Génération Précaire, 4° Chambre, Mouvement Sol, Printemps de l’Education, Chemin faisant, Citoyens du Monde…

Annexe 2 : Initiatives citoyennes ayant participé aux « auditions partagées » des 10/02/2016- 21/03/2016 -02/05/2016

La primaire.org
Notre primaire (primaire des gauches et des écologistes)
Candidature d’une personnalité médiatique issue de la société civile (Nicolas Hulot
Mouvement pour une 6 e république
Mouvement commun
La primaire citoyenne
Conseil d’urgence citoyenne
Ma voix –
Démocratie ouverte
Conférence citoyenne 2017
Territoire hautement citoyen (Parlement et citoyen)
Mouvement bleu blanc zèbre
Nous la majorité
Primaire de gauche
Les convivialistes
La vraie primaire
4°chambre
Processus Vogüé : Label-le démocratie
La primaire des français
Jours heureux – le Pacte
Synergies démocratiques
La marche citoyenne
La vague citoyenne
Capacitation citoyenne Capac
Conférences citoyennes
…et peut-être une ou deux autres oubliées, pardon !

Consultation Candidature Collective Citoyenne GEM2017

Bonnes Nouvelles du 08/09/16

Ségolène Royal refuse l’autorisation d’un nouveau pesticide
Merci à tous de votre mobilisation qui a sans doute pesé dans la décision de la Ministre.
http://www.cyberacteurs.org/archives/bilan.php?id=1055

Gilles Eric Séralini gagne son procès en appel

Le journal MARIANNE et son journaliste JEAN-CLAUDE JAILLETTE ont perdu en cour d’appel de Paris ce 7 SEPTEMBRE 2016, et ont été condamnés en diffamation pour avoir dénigré, comme d’autres lobbyistes, agences et académies, le Professeur GILLES-ERIC SERALINI au sujet de ses recherches de 2012 montrant des tumeurs de rats dues au Roundup et à un maïs OGM, étude republiée et confirmée depuis.

La plupart des groupes de baleines à bosse ne sont plus en danger …
Accord climat: les procédures de ratification avancent en Europe

http://www.cyberacteurs.org/quotidien/equotidien.php?id=1575

Échanges des semences, brevets sur le vivant, OGM, après la Loi biodiversité, où en est-on ?
Guy Kastler fait le point pour nous
https://www.cyberacteurs.org/blog/?p=2455

GEM2017: Pour mettre le citoyen et la Transition Ecologiste Solidaire au cœur de la campagne présidentielle et législative

Pour mettre au coeur du débat politique la nécessaire “Transition Ecologiste Solidaire”, comme nous l’avions fait en 2011 avec GEM2012

la proposition c’est de présenter une candidature collective GEM2017 pour une Gauche et des Ecologistes Majoritaires en 2017 afin de permettre
* aux citoyens de dire :
– > La transition c’est maintenant, il est temps de passer aux Actes.
– > Ras le bol des politiciens professionnels : nous voulons récupérer notre voix de citoyens, les partis doivent être au service du Peuple et pas l’inverse.
– > La primaire doit nous permettre de choisir aussi nos candidats aux législatives et les priorités de la législature
* aux réseaux mobilisés autour de grands projets inutiles imposés (nucléaire, NDDL, Sivens, Cigeo….) de faire voter sur les territoires concernés avec l’espoir d’être majoritaires sur ces territoires
* aux mouvements citoyens de revendiquer un débouché politique et de se compter là où ils sont implantés.
En 2012 notre candidature collective avait été refusée non pas parce qu’elle était collective mais à défaut d’accords avec le PS.
Vous direz pourquoi faire un accord avec le PS après le mauvais bilan du quinquennat ?
Parce que le bilan est le résultat de notre incapacité en 2012 à nous rassembler pour établir un rapport de forces suffisant pour pouvoir peser pendant 5 ans avec un nombre de parlementaires conforme au poids politique de ce que nous représentons pour pouvoir faire contre-poids aux lobbies à l’oeuvre dans tous les domaines.
Parce qu’il y a urgence à mettre en oeuvre la Transition : Depui le lundi 8 août, la totalité des ressources renouvelables en un an a été consommée par l’humanité, selon le Global Footprint Network.
Parce que ce que nous promettent la droite et l’extrême droite est encore pire et que la dispersion des voix au premier tour de la présidentielle aboutira inéluctablement à un nouveau 21 avril.
Le pari c’est d’obtenir par cette candidature collective ce que nous n’avons pas pu obtenir durant de quinquennat par nos mobilisations.
La proposition n’est pas de créer un nouveau parti politique mais de proposer à tous les réseaux mobilisés sur des enjeux écologiques de nous mettre d’accord sur une règle du jeu simple : c’est le résultat du vote à la primaire qui permettra de décider le nombre de candidatures aux législatives que nous pourrons revendiquer et les projets dont nous pourrons revendiquer l’abandon et à l’intérieur du vote pour cette candidature collective ce sont les résultats dans les circonscriptions qui diront quels sont les endroits qui ont le mieux mobilisé et donc sont les plus aptes à revendiquer une candidature aux législatives.
Notre voix a du pouvoir

Outre le fait que la défense de l’idée de primaire est une vieille revendication de notre association à chaque étape validée par vous, le fait que vous répondiez positivement à cette nouvelle consultation nous donnerait du poids pour développer pendant cette campagne notre projet TRANSACTEURS : le Réseau Economique et Social des acteurs de la transition Ecologique Solidaire
Votre porte monnaie a du pouvoir
https://www.cyberacteurs.org/blog/?p=2345

Merci de nous donner votre avis
Etes-vous favorables à ce que notre association porte cette proposition GEM2017 ?
Votez
http://www.cyberacteurs.org/sondages/index.php
Mettez vos commentaires sur le blog

Texte de la pétition soumis à vos remarques et amendements serait:

Les soussignés se déclarent collectivement solidaires d’une Candidature Collective Citoyenne à la primaire initiée par la Belle Alliance sous le titre GEM2017 (pour une Gauche et des Ecologistes Majoritaires en 2017) et souhaitent
* que cette candidature soit prise en compte pour permettre aux électeurs écologistes d’affirmer leur sensibilité et de revendiquer que le candidat qui sortira de la primaire soit le-la candidat-e de la gauche et des écologistes,
* que les candidatures aux législatives soient représentatives de l’ensemble des sensibilités politiques de la future majorité
* que l’organisation avant le premier tour de la présidentielle d’une assemblée délibérante représentative des citoyens ayant participé à la primaire permette de définir les priorités du quinquennat et de répartir les candidatures aux législatives pour que la prochaine Assemblée Nationale soit représentative de notre bio-diversité.

Oui à des Unions Régionales de la Gauche et des Ecologistes sur la base de primaires qui permettent de créer l’Union parce que ça URGE pour la planète

Les écologistes! doivent accepter la proposition de référendum faite par le PS en militant pour une réponse “Oui à des Unions Régionales de la Gauche et des Ecologistes sur la base de primaires qui permettent de créer l’Union parce que ça URGE pour la planète tout en garantissant une répartition équitable des sensibilités et une base pour discuter des programmes”.

Je pense qu’en faisant campagne sur ce thème nous pourrions commencer à exister politiquement en nous démarquant de nos anciens amis et de leurs alliés et en attirant à nous des électeurs qui ne souhaitent pas prendre le risque de faire gagner la droite et encore moins l’extrême droite mais ne souhaitent pas non plus une caporalisation de toutes les sensibilités par le PS.

Je propose que vous négociez avec JC Cambadélis pour permettre que notre réponse soient proposée au vote des citoyens à la fois sous forme de bulletins et à la fois dans le vote électronique. En cas de refus, je propose que nous éditions nous-mêmes des bulletins à imprimer chez soi et que nous mettions sur pied une pétition pour que les personnes qui souhaitent voter électroniquement puissent le faire par ce biais. Cela nous permettrait d’avoir une base pour discuter avec le PS

Alain Uguen

consultation suite : la primaire ne fait plus recette !

Message envoyé le 1er avril
Sujet politique au sens premier du terme (gestion des affaires de la cité) :
La précédente consultation (un candidat écologiste au premier tour de la primaire de gauche et de droite ) a donné une majorité pour (63,9%) mais un nombre de votants insuffisant pour être significatif de l’avis majoritaire de l’Association Pensez-vous que l’association Cyber @cteurs qui prône l’idée de primaire pour mettre l’écologie et les citoyens au cœur du débat politique doive porter cette idée pour mettre la nécessité de la transition écologique au cœur du débat de 2017 ?
Au sortir des départementales qui se sont traduites par une 3è claque en un an pour la majorité parlementaire et devant le risque d’éclatement dEELV qui ne ferait qu’ajouter à la dispersion de l’écologie politique et donc à notre incapacité à peser, je vous propose un nouveau vote.
une primaire écologiste pour des listes uniques de l’écologie aux régionales 2015 dont le premier tour servirait de primaire pour la présidentielle et les législatives de 2017.
Pour avoir une chance d’être entendue des dirigeants des 4 à 5000 adhérents d’EELV, votre participation devra être massive.

Pour la précédente consultation Démarches pour obtenir une primaire unique de la gauche et des écologistes Etes-vous vous aviez été plus de 3000 participants et pour à 60%
ou encore 2930 votants en 2010 Quelle est votre position concernant le texte appelant à une primaire écologiste pour préparer les échéances de 2011 (cantonales) et 2012 (législatives), Pour à 76%
Vous pouvez mettre les commentaires que vous souhaitez sur le texte volontairement provocateur de débat. Eh les égo-logistes, désunie l’écologie disparaît : le peuple de l’écologie ne vous dit pas merci.

Merci d’avance de prendre le temps de donner votre avis.

Alain Uguen

message du 12 mai

/// la primaire ne fait plus recette !

101 votes pour une primaire écologiste pour les régionales de la fin de l’année. Si vous avez deux minutes, je suis preneur de vos commentaires pour comprendre ce désintérêt par rapport à une idée que nous avons défendue à de nombreuses reprises parce qu’elle nous semble susceptible de renouveler les pratiques politiques réservées jusqu’ici aux partis politiques qui mobilisent de moins en moins les électeurs. Merci d’avance.

Eh les égo-logistes, désunie l’écologie disparaît : le peuple de l’écologie ne vous dit pas merci.

Comment voulez-vous convaincre une majorité si non seulement vous devenez invisibles électoralement mais en plus vous remerciez ceux qui manipulent les chiffres pour masquer leur défaite en les assurant que vos voix leurs sont acquises comme si nous étions toujours au temps de l’Union de la Gauche version Mitterrand- Marchais ?

Nous savons que nous sommes divers mais nous ne sommes forts que lorsque nous sommes rassemblés (du centre-droit à l’extrême gauche) pour faire gagner l’écologie. Mais à chaque fois qu’il s’agit de faire gagner la gauche, c’est l’écologie qui disparaît : les adhérents et les électeurs désertent un parti englué dans ses querelles d’égos et de stratégies.

Pour avoir une chance de reconstruire l’écologie politique et de faire progresser les idées qui nous sont communes, il nous faut remettre le citoyen au cœur de notre démarche et réapprendre vraiment la politique autrement. Créons pour la rentrée prochaine les conditions d’organisation d’une primaire de l’écologie ouverte à tous ceux qui ont la planète au cœur et faisons du premier tour des élections régionales la primaire grandeur nature de la Gauche et des Ecologistes pour préparer 2017 et une juste répartition des candidatures uniques aux législatives. Car tout laisse à penser que l’optimiste Hollande pense déjà que le FN n’est pas un problème et qu’il lui suffira de débaucher les présidents des groupes écologistes dans les deux chambres pour éviter une candidature écologiste parasite.

La politique c’est du rapport de forces. Pour ne l’avoir pas compris en 2011, nous n’avons pas aujourd’hui les moyens de peser réellement sur les décisions du gouvernement. L’heure n’est donc pas à retourner au gouvernement ni à recomposer avec les productivistes de gauche mais à rassembler les écologistes pour créer les conditions d’un rapport de forces favorable à l’écologie qui permette de bâtir les conditions d’un partenariat gagnant-gagnant pour 2017.

J’invite tous ceux qui le souhaitent à s’exprimer.

Alain Uguen

Les écologistes relégués au rang de figurants

Départementales: Les écologistes en quête d’une stratégie pour le second tour

Chez les écologistes, les départementales ne règlent pas les débats

Résultats départementales 2015: EELV à 2%, un score national en trompe-l’oeil

L’écologie politique mérite mieux qu’EELV par Claudine Parayre

« Il faut partir ! Je quitte EELV », un parti « verrouillé de l’intérieur » qui « ne parle plus d’écologie politique ». « L’écologie politique mérite mieux qu’EELV car elle constitue toujours la seule alternative crédible. »
Il faut partir ! Comme beaucoup d’autres au cours de ces derniers mois, de ces dernières années, je quitte EELV ; anonyme, comme la plupart de celles et de ceux qui sont partis, même si j’étais suffisamment engagée pour être conseillère fédérale et membre du bureau du Conseil d’orientation politique d’EELV.
Pas de goutte d’eau récente qui fasse déborder un vase très plein, juste deux certitudes : EELV est verrouillé par une entreprise bien menée dans la tradition de l’entrisme, mais conduite de l’intérieur et donc rien n’y changera ; une seconde certitude, le refus de cautionner ce parti qui ne parle plus d’écologie politique, n’en fait plus.
Car c’est là le fond de mon désaccord.

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Déconnecté des combats environnementaux

Toutes les listes de discussion interne dénoncent l’accaparement du parti par quelques-uns soucieux avant tout de leur carrière, mais sait-on à quel point ce parti est soumis désormais à ses élus de tous niveaux, et à leurs collaborateurs ? Est-ce là l’explication à la disparition de l’écologie du radar d’EELV ?
Tout comme notre école reproduit le modèle social, privilégiant la reproduction des « élites », EELV voit la fuite rapide de ses adhérents et n’attire plus qu’un certain type d’adhérents entrant naturellement dans le discours socialement correct d’EELV et conforme aux institutions, permettant de s’y faire une place.
EELV a toujours défendu d’avoir un pied dans les institutions, un pied dans le « mouvement social » ; c’est juste un « petit orteil alibi » ou un « gros orteil récupération » qui désormais font le pendant au pied dans les institutions qui lui, a largement enflé.
Le milieu associatif porteur des combats environnementaux ne s’y est pas trompé, fortement déçu par le décalage entre le discours et les actes, il s’est éloigné depuis longtemps d’EELV. Simultanément la nouvelle force contestataire que représentent les jeunes impliqués dans des combats écolos de terrain n’a pas trouvé dans EELV le relais politique à ses aspirations.
Pourquoi les mots “nature”, “environnement” ne sont-ils plus prononcés à EELV ? Parfois on les retrouve au détour d’une motion, d’un texte, plaqués sans cohérence, car il faut bien les caser, pour donner un vernis écolo, mais où sont-ils transcrits en actions concrètes ? Après le green washing, l’écolo washing, qui amène récemment des dirigeants d’EELV à proposer l’écologie comme simple soutien à la logique de croissance, la fameuse « croissance verte » !
Plus aucune réflexion structurante sur ces fondamentaux qui doivent guider la pensée de l’écologie politique ; cette grille d’analyse qui fait que l’écologie dépasse le seul environnement et l’intègre dans une démarche systémique impliquant des choix économiques, sociaux, sociétaux, démocratiques. Cette grille d’analyse qui place au premier plan l’accélération des dégradations environnementales, les atteintes irrémédiables à la biodiversité, la perte de la fonctionnalité du système vivant, le pillage de la planète, l’illusion de l’énergie bon marché, le changement climatique.

Contradictions

C’est ainsi qu’EELV peut se contenter de constater des désaccords sur Notre-Dame-des-Landes et rester dans l’exécutif régional des Pays de Loire. C’est ainsi qu’une ministre et des conseillers régionaux franciliens ont avalisé un Grand Paris inscrit dans la course à la croissance, destructeur de terres agricoles, qui contribue à la délocalisation de l’emploi, éloigne habitat et domicile, accroît de façon démesurée l’empreinte écologique de l’Ile-de-France et renforce les inégalités entre les territoires et les régions !
C’est ainsi que des élus ont pu soutenir la politique de métropolisation qui déménage le territoire là où l’on devrait renforcer la ruralité et les villes moyennes pour relocaliser l’économie, s’appuyer sur les racines des habitants pour revivifier des territoires et favoriser toutes les initiatives citoyennes de transition, d’économie d’énergie, de rythme de vie choisi et non contraint par la vitesse, remettant en question la surconsommation.
C’est ainsi qu’aucune réflexion n’est menée sur emploi et empreinte écologique, là où il devient urgent de considérer que toute activité économique est source de pollutions, de destructions de ressources, d’empreinte carbone…
Ligne Lyon-Turin, nouveaux TGV inutiles, destructions de forêts, de terres agricoles, extraction de sables, forages pétroliers en zone protégée, bétonisation des côtes, industrialisation massive des élevages, utilisation accrue des pesticides et des substances toxiques au quotidien, détricotage du code de l’environnement, OGM remis au goût du jour, construction de nouveaux réacteurs nucléaires, demain extraction des gaz de schistes peut-être au motif de faire de la recherche ?
Face à la course croissanciste véhiculée par tous les autres partis, modèle dépassé mais porté par des intérêts financiers puissants aussi bien que par des idéologies vieillottes, les citoyens et citoyennes doivent pouvoir démasquer les choix qui leur sont imposés, décrypter la réalité de ce qui les attend et exiger des politiques publiques qui mettent la planète au cœur des solutions. L’écologie politique mérite mieux qu’EELV car l’écologie politique constitue toujours la seule alternative crédible.
Demain, il faudra reconstruire (ailleurs ?) pour oser enfin l’écologie politique.

Claudine Parayre est adhérente de Cyber @cteurs et membre du COSTIF (Coordination pour la solidarité des territoires d’Ile-de-France).

Un candidat écologiste aux primaires de gauche, et de droite ?

Un candidat écologiste aux primaires de gauche, et de droite ?
Voir l’e quotidien du 06 mars

Dany Cohn Bendit prône que le même candidat écologiste participe à la primaire de la gauche comme à celle de la droite pour défendre la nécessité d’une transition écologique quelle que soit la prochaine majorité.

Pensez-vous que l’association Cyber @cteurs qui prône l’idée de primaire pour mettre l’écologie et les citoyens au cœur du débat politique doive porter cette idée pour mettre la nécessité de la transition écologique au cœur du débat de 2017 ?

Les commentaires vous permettrons d’expliciter, si vous le souhaitez, le choix exprimé dans la consultation de nos cyber-amis.

Alain Uguen

Le PS et l’UMP veulent détruire le principe de précaution

Auréolés par leurs brillants succès électoraux, le PS et l’UMP continuent à faire la politique du Medef : ils s’attaquent au principe de précaution. Une proposition de loi en ce sens a été adoptée au Sénat, avec l’accord du gouvernement. OGM, pesticides, gaz de schiste devraient, selon les «chiens de garde du productivisme», être jugés d’après le «principe d’innovation». Le principe de précaution, pourtant constitutionnalisé sous Jacques Chirac, a été encore une fois l’objet d’un bras de fer permanent entre écologistes et tenants du productivisme.
Mardi dernier au Sénat, en catimini, à la veille de l’ascension, ces derniers ont mené contre ce principe une offensive en règle, passée inaperçue après le tsunami Le Pen. Contre les groupes écologistes et communistes, l’UMP et le PS, main dans la main, ont donc voté des amendements tendant à dénaturer le texte de la Charte de l’environnement, adoptée en 2004 et inscrite dans la Constitution. Elle stipule dans son article 5 : “Lorsque la réalisation d’un dommage, bien qu’incertaine en l’état des connaissances scientifiques, pourrait affecter de manière grave et irréversible l’environnement, les autorités publiques veillent, par application du principe de précaution et dans leurs domaines d’attribution, à la mise en oeuvre des procédures d’évaluation des risques et à l’adoption de mesures provisoires et proportionnées afin de parer à la réalisation du dommage.” Plusieurs notions sont ici essentielles : le caractère “incertain” du dommage, son impact “irréversible”, la nécessaire “évaluation” des risques, enfin, la dimension “proportionnée” de la réponse. C’est à ces notions que se sont attaqués les sénateurs de cette coalition contre nature, conduite par Jean Bizet, bien connu pour son indéfectible soutien aux OGM. Pour ces chiens de garde du productivisme, il ne s’agit pas de supprimer la Charte, mais de la dévitaliser, de neutraliser son impact devant les tribunaux. Jean Bizet a d’ailleurs présenté sa proposition de loi après la relaxe de 54 militants anti-OGM, le 14 mai dernier, par le tribunal de Colmar. Ils étaient accusés d’avoir arraché des plants d’une parcelle étudiée par l’INRA. L’objet de cette proposition de loi est donc d’ouvrir une brèche dans l’application du principe de précaution pour permettre à «l’expertise scientifique» de faire son travail. En réalité, il s’agit de créer les conditions pour rouvrir le débat sur les OGM et les gaz de schiste, et de soutenir aveuglément des innovations technologiques sans se poser la question de leur impact sur l’environnement et la santé. En quelque sorte, le retour à l’époque des «experts» qui cautionnaient l’amiante! Dans ces amendements apparemment anodins, il s’agit de prendre en compte «les mesures provisoires, à un coût économiquement acceptable … le développement des connaissances scientifiques, la promotion de l’innovation, le progrès technique pour une meilleure évaluation des risques et une application adaptée du principe de précaution». La ministre de la Recherche, Geneviève Fioraso, n’a pas désapprouvé ces modifications qui pourraient conduire à des jurisprudences remettant en cause les avancées obtenues dans les procès depuis 2004. La logique des auteurs de ces amendements est imparable : Si le Code du travail doit être mis à bas pour imposer la politique de compétitivité, alors il faut aussi faire sauter le principe de précaution pour assurer le développement productif dans l’agriculture et l’industrie. Le gaz de schiste, les OGM, l’élevage intensif, les produits chimiques ou les ondes magnétiques tout doit être soumis au seul impératif du redressement de la marge des entreprises. Il faut que les écologistes réfléchissent sur cette alliance entre le Medef et une partie des scientifiques. L’Etat n’a plus les moyens de soutenir la recherche fondamentale. Nombre de chercheurs croient trouver leur planche de salut du côté de la finance et de l’industrie. Inconsciemment ils reprennent le discours de la compétitivité à leur compte. De son côté, le gouvernement tient un double langage : D’une part, il n’a à la bouche que les mots agro-écologie et transition énergétique, économie verte et développement durable, de l’autre, en jouant la fausse neutralité, il laisse entendre que le principe de précaution peut être une entrave au redressement productif de la France. Même si ce texte – qui nécessiterait une révision constitutionnelle de plusieurs articles de la Charte – ne franchira pas les portes de la Haute- Assemblée, la remise en cause d’un principe essentiel a bien eu lieu. Nul doute qu’Arnaud Montebourg, Bernard Cazeneuve, Laurent Fabius et bien d’autres membres du lobby productiviste s’engouffrent dans cette brèche. Le gouvernement joue avec le feu. Le principe de précaution n’est pas un gadget que l’on sort pour calmer les écolos, mais un principe qui consiste à éviter que les sociétés se laissent imposer la marchandisation du monde au nom du progrès, de la science et du profit. Une raison de plus pour accélérer le regroupement des partisans d’une écologie de rupture. Source : Noël Mamère sur Reporterre

Le vote blanc : Un progrès de la démocratie en trompe l’oeil

Chaque électeur pourra voter « blanc » soit en introduisant un bulletin blanc dans l’enveloppe, soit en la laissant vide. La mesure sera applicable dès le 1er avril 2014, c’est-à-dire après les prochaines élections municipales de mars 2014.
Cette décision que le Parlement a adopté mercredi 12 février est donc parue au JO.
Si les votes blancs seront comptabilisés à part, ils ne seront pas comptabilisés comme exprimés ce qui revient à nier que ce soit une vraie expression politique. Incidemment cela permettra aux professionnels de la politique, même en cas de vote blanc majoritaire, de pouvoir continuer à se prétendre désignés par une majorité et donc seuls à décider au nom du Peuple.
Le vrai progrès démocratique aurait été de considérer que tout vote est considéré comme exprimé.
Alain Uguen
Ma voix a du pouvoir
le 23 mars je vote pluriel

PAS DE PRIMAIRE, PAS DE MAIRE

PAS DE PRIMAIRE
PAS DE MAIRE

Cette initiative citoyenne s’adresse à celles et ceux qui préfèrent rassembler que diviser pour espérer faire progresser, même imparfaitement une partie de leurs idées plutôt que de risquer par jusqu’au boutisme de ne rien faire progresser du tout.

Le rassemblement de la gauche et des écologistes dans le cadre d’une majorité renouvelée paraît mal parti sur Quimper.
Le principal parti a choisi de regarder l’avenir dans le rétroviseur en optant pour un multi-cumulard dans l’espace et dans le temps. Son principal allié a choisi aussi un cumulard dans le temps. 2 autres composantes de la gauche ont choisi une posture identitaire et protestataire peu propice à une chance de fusion entre les deux tours.

Cela donne même l’impression d’un « retour vers le futur » en 1983 avec Poignant-Rainero d’un côté et Gérard-Guénégan d’un autre ou en 2001 quand le déjà trio Poignant-Andro-Le Bigot se faisait battre par le tandem Gérard-Guénégan pour cause de fusion ratée. Dans les deux cas, les perdants furent les électeurs qui croyaient qu’un changement était possible.

Entre la municipalité sortante qui veut continuer à toute force malgré les oppositions qu’elle a contribué à exacerber et l’opposition qui veut tout arrêter, il existe une troisième voie pour une transition écologique : convaincre pas contraindre avec une stratégie gagnant-gagnant.
D’accord sur la nécessité de développer les transports en commun pour faire entrer Quimper dans le 3è millénaire, préférant mettre de l’argent pour héberger des personnes plutôt que des voitures, Nous sommes un certain nombre à être par contre opposé à la partie parkings qui demande à être revue comme un certain nombre de projets qui verront leur réalisation dans le prochain mandat (chapeau rouge, Kerlic, Lalys..).
Des économies sont à faire dans des réalisations inutiles plutôt qu’en réduisant le budget déchets qui demanderait à être repris.

Mais le pire n’est jamais certain car les seuls combats qu’on est certain de perdre ce sont ceux qu’on ne mène pas. Persuadé que notre voix a du pouvoir la proposition faite à tous ceux qui partagent ce point de vue c’est de faire savoir qu’à défaut d’une primaire qu’il est tout à fait possible d’organiser en février entre les composantes qui souhaitent gérer la ville ensemble nous envisagerons toutes les solutions possibles pour peser confectionner notre propre bulletin de vote ‘Pas de primaire, pas de maire’ ou ‘Bonne retraite Bernez,’ utiliser le bulletin du maire sortant en rayant la tête de liste, mettre tous les bulletins des sensibilités qu’on souhaite voir gérer la ville….

Notre vote sera à la hauteur de nos partenaires : rassembleur ou nul. C’est eux qui choisiront en connaissance de cause.

En politique la voix qui compte le plus c’est celle qui permet de passer le cap des 50%. C’est la stratégie du faible au fort : je ne pèse que ma voix mais si tu préfères perdre avec tes milliers de voix plutôt que de discuter d’un processus de démocratie participative (la primaire) qui a fait ses preuves à la présidentielle ce sera de ta responsabilité pas de la nôtre.

Entre les deux tours nous resterons ouvert à la discussion sur des engagements concrets.

La politique ne doit pas être réservée à des professionnels. Il faut et il suffit de croire que notre voix a du pouvoir et que nous pouvons peser dans le débat sans être encartés et sans faire de liste mais en étant clairs sur ce qu’on veut.

Alain Uguen 31 décembre 2013