La préfecture du Calvados a mis à la consultation du public son projet d’arrêté ordonnant des prélèvements de blaireaux dans les zones définies à risque de tuberculose bovine pour la faune sauvage dans le département du Calvados.
La préfecture a publié sa note de présentation dans la présentation de l’arrêté
et l’arrêté spécifiant les zones concernées. http://www.calvados.gouv.fr/IMG/pdf/2021_02_18_ap_infection_faune_sauvage_tuberculose_bovine-1.pdf
AVES France vous invite à vous opposer à ce projet d’arrêté avant le 23 mars 2021.
en vous inspirant des propositions de rédactions ci-dessous
Votre projet d’arrêté prévoit l’éradication de tous les blaireaux présents dans une zone dite infectée, suite à la découverte d’un seul animal contaminé en 2020. Je m’oppose à l’éradication des blaireaux dans les 17 communes de la zone à risque.
Il est incompréhensible d’éradiquer l’ensemble des blaireaux de cette zone par piégeage ou tir alors que seuls 44 blaireaux seront prélevés à des fins de dépistage.
La prévalence d’infection dans la faune sauvage ne préjuge pas de la propagation intraspécifique ou interspécifique.
La « régulation » des populations de blaireaux par piégeage ou tir, en périphérie des élevages bovins infectés (zones de prospection), ne se justifie pas ; l’épizootie est interne à la filière bovine et l’espèce blaireau n’est pas, à ce jour, un réservoir sauvage de l’infection.
La réduction des densités des populations de blaireaux entreprise autour des élevages infectés relève d’une méthode très contestée scientifiquement depuis longtemps et peut entraîner la disparition locale de l’espèce.
La France était indemne de tuberculose bovine jusqu’à 2000, c’est-à-dire que le taux de troupeaux contaminés était inférieur à 0,1 %.
La difficulté prophylactique de mise en place de la vaccination, alliée à un relâchement certain du monde agricole, a permis à cette pathologie de se réinstaller dans différentes régions de France à partir de 2002 (Cerfs et sangliers en Seine-maritime et Eure, Blaireau en Bourgogne etc). Par ailleurs, les pratiques de la régulation de la faune sauvage par le biais de nourrissage des sangliers de façon quasi industrielle et à ciel ouvert ainsi que le laisser sur place des viscères éventuellement infectées (estimation de 5000 tonnes par an en France sur les bases des prélèvement statistiques de l’ONCFS) ont implicitement porté Mycobactérium bovis au sein de la faune sauvage…
Les milieux scientifiques ont démontré clairement qu’il n’existe pas de foyer bactérien tuberculinique sauvage. Le problème demeure donc un problème éminemment intra-agricole !
L’éradication massive préconisée comme solution efficace a trouvé ses faiblesses comme l’atteste la longue campagne d’élimination (1973 à 1998) au Royaume-uni et la recrudescence importante qui s’en est suivie… 2 études successives d’un groupe d’experts mandatés par la DEFRA (Département pour l’environnement, l’alimentation et les affaires rurales), puis d’une équipe de l’université d’Oxford, ont également étayé cette thèse.
L’élimination massive du blaireau d’Europe n’est donc qu’une solution à très court terme. La solution est à trouver du côté du monde agricole et à la remise en question de ses pratiques….
Le blaireau fait donc les frais d’une mauvaise gestion humaine et n’est pas responsable de la réapparition de la tuberculose bovine (Hubert BASLE).
Donnez votre avis (en cliquant sur ce lien ) sur le projet d’arrêté de capture de blaireaux
Les commentaires de ce message sur le blog peuvent recevoir votre proposition qui peut en inspirer d’autres mais c’est bien sur le site de la préfecture qu’il est utile de le poster.