Le déterrage des blaireaux retient enfin l’attention des préfets !

Merci à nos partenaires AVES qui suivent pour nous les différentes consultations et en font le bilan ci-dessous.

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Une nouvelle saison de consultations publiques s’est ouverte depuis quelques semaines à propos des dates d’ouverture et de fermeture pour la saison de chasse 2021-2022 pour tous les départements. Les consultations ayant une incidence sur l’environnement sont prévues par les articles L.123-19-1 du code de l’environnement. Elles donnent la possibilité à tout le monde de donner son avis sur ces décisions administratives. Celles qui sont liées à la pratique de la chasse entrent bien entendu dans ce cadre.
Nous regrettons comme tout le monde que les avis formulés lors de ces consultations publiques ne soient pas assez pris en compte par l’administration. Cette réalité doit toutefois être nuancée en regard des décisions prises en 2020 par les préfets à l’issue des consultations publiques.

2019, amorce d’une tendance de prises en compte des avis lors des consultations publiques

Nous avons noté l’année dernière un certain nombre de changements tout à fait significatifs et inédits par rapport aux années précédentes. Ainsi, de nombreuses Direction Départementales des Territoires (DDT) ont décidé de ne pas proposer la période complémentaire de vénerie sous terre du blaireau dans le projet d’arrêté publié de 2020.  Beaucoup de préfets et préfètes ont parallèlement décidé de ne pas autoriser la période complémentaire ou l’ont  réduite par rapport à ce qui était initialement prévu.
Ces décisions reflètent une réelle prise de conscience de la part de l’Administration quant aux préoccupations des citoyens vis-à-vis de l’autorisation de la pratique du déterrage. Le bilan des décisions prises l’année dernière nous amène à penser que les avis formulés lors des consultations publiques pèsent de plus en plus dans les décisions des préfets.
Le travail des associations s’ajoute à la participation démocratique du public aux prises de décisions. Les initiatives se multiplient sur le plan médiatique, politique et judiciaire, et participent grandement à cette évolution.

À titre d’exemple, suite à la consultation publique la préfecture des Landes motivait sa décision ainsi :
« De très nombreuses contributions ont été apportées dans ce domaine et les différents arguments avancés par les participants nécessitent un examen approfondi préalable à toute prise de décision. Dans ces conditions, il est décidé de ne pas autoriser une période complémentaire de chasse du blaireau par vénerie sous terre pour la campagne cynégétique 2020/2021.»
La préfecture de la Haute-Loire précisait quant à elle: « Néanmoins, pour prendre en compte une partie des observations et limiter les risques de prélèvement de mères allaitantes, il est retenu de supprimer la période complémentaire du 15 au 31 mai 2021.»

NDLR Le texte de nos messages 2020 était Vous proposez d’étendre la pratique du terrage d’une espèce protégée chez la plupart de nos voisins européens alors que les petits très vulnérables sont encore au terrier à cette période.

Les changements concrets en 2020

Pendant des années les départements autorisant la période complémentaire de vénerie sous terre du blaireau sont restés quasi invariablement les  mêmes. Une tendance déjà amorcée en 2019 s’est largement confirmée l’année suivante.

Les changements intervenus pour la seule année 2020 sont les suivants:

Les décisions prises en 2020 viennent s’ajouter aux autres départements qui n’autorisent plus la période complémentaire depuis plusieurs années.
L’état des lieux des autorisations, réductions et interdictions des périodes complémentaires s’établit selon cette carte:

Carte ASPAS 2020

Nous encourageons les Directions Départementales des Territoires et les préfets à emboîter le pas aux autres départements qui ont décidé de ne plus autoriser les périodes complémentaires.

La voix du public est de plus en plus écoutée, nous invitons une nouvelle fois chacun à déposer son avis lors des consultations publiques.

Cette année encore nous mettrons en œuvre les moyens nécessaires pour faire entendre aux décideurs que le déterrage n’est plus une pratique acceptée de nos jours. Il est temps pour les pouvoirs publics de légiférer sur les pratiques très critiquées telles que le déterrage afin d’y mettre rapidement un terme.

chasse aux blaireaux dans le Calvados

blaireau juvénile

La préfecture du Calvados a mis à la consultation du public son projet d’arrêté ordonnant des prélèvements de blaireaux dans les zones définies à risque de tuberculose bovine pour la faune sauvage dans le département du Calvados.

La préfecture a publié sa note de présentation dans la présentation de l’arrêté

et l’arrêté spécifiant les zones concernéeshttp://www.calvados.gouv.fr/IMG/pdf/2021_02_18_ap_infection_faune_sauvage_tuberculose_bovine-1.pdf

AVES France vous invite à vous opposer à ce projet d’arrêté  avant le 23 mars 2021.
en vous inspirant des propositions de rédactions ci-dessous

Votre projet d’arrêté prévoit l’éradication de tous les blaireaux présents dans une zone dite infectée, suite à la découverte d’un seul animal contaminé en 2020. Je m’oppose à l’éradication des blaireaux dans les 17 communes de la zone à risque.
Il est incompréhensible d’éradiquer l’ensemble des blaireaux de cette zone par piégeage ou tir alors que seuls 44 blaireaux seront prélevés à des fins de dépistage.
La prévalence d’infection dans la faune sauvage ne préjuge pas de la propagation intraspécifique ou interspécifique.
La « régulation » des populations de blaireaux par piégeage ou tir, en périphérie des élevages bovins infectés (zones de prospection), ne se justifie pas ; l’épizootie est interne à la filière bovine et l’espèce blaireau n’est pas, à ce jour, un réservoir sauvage de l’infection.
La réduction des densités des populations de blaireaux entreprise autour des élevages infectés relève d’une méthode très contestée scientifiquement depuis longtemps et peut entraîner la disparition locale de l’espèce.
La France était indemne de tuberculose bovine jusqu’à 2000, c’est-à-dire que le taux de troupeaux contaminés était inférieur à 0,1 %.
La difficulté prophylactique de mise en place de la vaccination, alliée à un relâchement certain du monde agricole, a permis à cette pathologie de se réinstaller dans différentes régions de France à partir de 2002 (Cerfs et sangliers en Seine-maritime et Eure, Blaireau en Bourgogne etc). Par ailleurs, les pratiques de la régulation de la faune sauvage par le biais de nourrissage des sangliers de façon quasi industrielle et à ciel ouvert ainsi que le laisser sur place des viscères éventuellement infectées (estimation de 5000 tonnes par an en France sur les bases des prélèvement statistiques de l’ONCFS) ont implicitement porté Mycobactérium bovis au sein de la faune sauvage…
Les milieux scientifiques ont démontré clairement qu’il n’existe pas de foyer bactérien tuberculinique sauvage. Le problème demeure donc un problème éminemment intra-agricole !
L’éradication massive préconisée comme solution efficace a trouvé ses faiblesses comme l’atteste la longue campagne d’élimination (1973 à 1998) au Royaume-uni et la recrudescence importante qui s’en est suivie… 2 études successives d’un groupe d’experts mandatés par la DEFRA (Département pour l’environnement, l’alimentation et les affaires rurales), puis d’une équipe de l’université d’Oxford, ont également étayé cette thèse.
L’élimination massive du blaireau d’Europe n’est donc qu’une solution à très court terme. La solution est à trouver du côté du monde agricole et à la remise en question de ses pratiques….
Le blaireau fait donc les frais d’une mauvaise gestion humaine et n’est pas responsable de la réapparition de la tuberculose bovine (Hubert BASLE).

 Donnez votre avis (en cliquant sur ce lien ) sur le projet d’arrêté de capture de blaireaux 

Les commentaires de ce message sur le blog peuvent recevoir votre proposition qui peut en inspirer d’autres mais c’est bien sur le site de la préfecture qu’il est utile de le poster.

Le GDEAM-62 dépose un recours gracieux contre TROPICALIA, un projet de serre tropicale géante dans le Pas-de-Calais

 Ce jeudi 19 décembre, le GDEAM-62 a déposé un recours gracieux auprès des maires concernés pour obtenir le retrait du permis de construire du projet Tropicalia. Sa démarche est soutenue activement par Notre Affaire à Tous et 25 autres associations réunies en collectif pour s’opposer au projet. Ce dernier a obtenu son permis de construire le 22 octobre 2019, il sous entend la création d’une serre tropicale et de ses annexes de plus de 20.000m2 sur les communes de Rang du Fliers et Verton dans le Pas-de-Calais. Ce projet est non seulement une menace pour la biodiversité locale en prévoyant le déplacement d’espèces tropicales mais il constitue aussi, notamment, un sacrifice de terres agricoles pour un projet non vital. 

Le projet Tropicalia prône un loisir déraciné des problématiques climatiques sous couvert de justifications écologiques voir scientifiques. 

Pour citer le site de promotion du projet, Tropicalia serait “une porte ouverte vers la compréhension et le respect d’un écosystème fragile“, “une invitation au rêve et à l’émerveillement le long d’un parcours de plus d’un kilomètre” ainsi qu’“un monde animal et végétal en parfait équilibre pour le plaisir des sens.”. 

Commencer la bataille juridique est essentiel pour un projet qui jusqu’à présent est passé à travers les mailles du filet, peu médiatisé malgré son ampleur et son manque de cohérence. La mobilisation peine à se faire autour de celui ci. 

Greenwashing éhonté, les porteurs du projet passent sous couvert le déplacement d’espèces que sous entend le projet, le risque de leur dissémination, les terres agricoles supprimées pour la construction d’une telle infrastructure (supposant artificialisation des sols, pollution lumineuse etc.). 

Promettant 26 degrés toute l’année dans la serre grâce à une technologie n’ayant pas encore fait ses preuves : Terraotherme, le projet prend notamment le risque d’une consommation d’énergie abusive. 

En rejoignant la campagne SuperLocal, qui cartographie les projets polluants sur le territoire, le projet a pu être identifié et les associations membres du collectif, notamment Notre Affaire à Tous et le GDEAM-62, joignent leurs efforts et leur capacité d’expertise afin que celui ci ne puisse se faire en toute impunité. 

Pour Mariette Vanbrugghe, Présidente du GDEAM-62 : “Le projet Tropicalia est en déphasage complet avec les exigences de limitation du gaspillage des ressources naturelles, gaspillage des sols en particulier, ressources non renouvelables, pour quels services rendus? En déphasage complet aussi avec le respect de la vie animale, rien ne justifie la détention d’espèces animales tropicales dans notre région.” 

Pour Chloé Gerbier coordonnant l’équipe juridique du projet Super Local : “Ce projet est la vitrine de l’incohérence entre notre mode de vie et l’urgence climatique à laquelle nous devons faire face. Le projet Tropicalia dénie tout droit à la nature, en dissimulant, derrière de vains arguments de greenwashing, la construction d’un zoo tropical.” 

CONTACT PRESSE 

GDEAM-62 : Mariette Vanbrugghe, présidente – Marc Everard, directeur – 03 21 06 50 73 

Notre Affaire à Tous : Chloé Gerbier – 06 46 43 55 09 

D’un déséquilibre à l’autre

Le changement climatique en cours a un double effet néfaste sur nos forêts. D’une part, les populations de certains insectes xylophages explosent profitant d’hivers anormalement doux, de printemps et d’étés secs. D’autre part, les arbres souffrent du manque d’eau et sont affaiblis. En conséquence, ces derniers sont de moins en moins armés pour résister aux attaques de ravageurs comme le scolyte.

Un arbre en bonne santé parvient à se défendre en produisant de la résine qui obstrue les galeries creusées par les parasites et qui noie ces derniers. Un arbre en déficit hydrique ne peut plus engager ce processus. En outre, il produit une phytohormone de stress que les scolytes détectent et qui les attirent. Les larves de ces coléoptères creusent des galeries sous l’écorce empêchant ainsi la circulation de la sève. L’arbre se dessèche et finit par mourir. Les épicéas, et maintenant les sapins, du Nord Est de la France sont les essences les plus impactées par la pullulation des scolytes.

La seule méthode préventive est de couper le plus vite possible les arbres atteints, de broyer les écorces et le produit d’ébranchage. En coupant très tôt, on préserve le cœur du bois qui peut être valorisé en bois d’œuvre.

Une catastrophe écologique a généralement des répercussions au niveau économique. Au cours des années 2018 et 2019, 2 millions de m3 d’épicéas ont été prélevés en forêt publique, soit le double d’une récolte normale.

L’arrivée massive de cette essence sur le marché a fait chuter les cours de 30%. Les propriétaires privés, la Fédération nationale du Bois (organisation professionnelle des acteurs de la filière bois) et les communes forestières réclament un “Grenelle de la Forêt”.

Le Ministère de l’Agriculture a annoncé la mise en place d’un plan de soutien de 16 millions d’euros afin d’aider à l’exploitation et à la commercialisation des arbres atteints, puis à la reconstitution des peuplements après coupes rases. Il reste à souhaiter que ne seront pas renouvelées les erreurs d’une gestion forestière qui a encouragé dans les années 70, par le biais de subventions publiques, d’allégements fiscaux, de fourniture gratuite de petits arbres ; la plantation de forêts monotypes de résineux en lieu et place des forêts de feuillus ou d’anciens terrains agricoles. Un “Gosplan” désastreux pour la nature qui a, en outre, mobilisé des fonds et moyens publics au seul bénéfice de propriétaires et exploitants privés. Ce sont ces mêmes forêts à essence résineuse unique qui sont actuellement ravagées par les scolytes. En effet, les peuplements mélangés résistent mieux aux aléas sanitaires et climatiques tout en offrant une meilleure résilience.

Francine Praud

Pour info : https://france3-regions.francetvinfo.fr/bourgogne-franche-comte/foret-secheresse-scolytes-forcent-couper-arbres-ce-qui-fait-chuter-cours-1734413.html https://www.rustica.fr/tv/deperissement-epiceas-par-typographe,15250.html

A vos bourses pour changer la fast-fashion

L’industrie de la fast fashion, comprenez mode rapide en Français a connu un essor en Europe à partir des années 2000. C’est seulement en 2005 lorsque le système de quota a complètement été éliminé et remplacé par un accord de l’OMC que le phénomène a pris toute son ampleur. Le documentaire The True Cost ou encore le drame du Rana Plaza au Bangladesh n’ont pas suffit à faire changer l’industrie.

Aujourd’hui les collections s’enchaînent dans les enseignes de fast fashion à raison de 50 par an, soit presque une toute les semaines, contre 2 collections par an dans la mode traditionnelle. Nous sommes devenus friands de produits peu chers et à la mode, bien souvent ces achats impulsifs finissent au fond d’un tiroir, nous ne portons régulièrement que 20% des vêtements qui composent notre garde robe. Cette industrie a des conséquences dévastatrices pour l’humanité.

Le concept de “Race to the bottom” ou course vers le bas

Les entreprises à la recherche de coûts de production toujours plus faibles ont délocalisé l’ensemble de leurs chaînes de production dans des pays où la main d’oeuvre est peu chère et les états peu regardant sur l’impact environnemental de l’activité. En 2017, le chiffre d’affaires de l’industrie textile et de la fabrication de vêtements à atteint des sommets records, à hauteur de 181 milliards d’euros.

Les entreprises afin de satisfaire la clientèle, n’hésitent pas à exercer une pression sur les fournisseurs et les sous-traitants qui à leur tour exigent aux salariés d’augmenter les cadences de production. Dans des pays comme l’Inde, le Bangladesh ou encore la Chine où l’abondance de la population met les travailleurs en concurrence, avoir un boulot est une chance. Ainsi ils acceptent ces cadences, travaillent de longues heures supplémentaires, tout cela pour un salaire ne leur permettant pas de vivre décemment.

L’association Asia Floor Wage, se bat pour que les salariés de l’industrie de la mode soient payés un salaire décent. Bien souvent, les employés sont payés au minimum légal du pays, ce qui ne suffit pas à satisfaire les besoins de bases.

Une industrie extrêmement polluante

La pollution engendrée à travers l’ensemble du cycle de vie de nos vêtements est monstrueuse. Le coton est une fibre naturelle qui requiert énormément d’eau pour pousser, le polyester moins cher que le coton est dérivé du pétrole.

Nos vêtements polluent à chaque étape jusqu’à la fin de leurs vies, que ça soit au lavage et au séchage ou encore lorsqu’ils sont incinérés ou enfouis dans des décharges.

Bien que le recyclage des fibres se développe, la technique ne permet pas de réutiliser à l’infini les fibres de coton qui se détériorent avec le temps. Des alternatives existent à la fast fashion, le concept de slow fashion se développe rapidement et les consommateurs se rendent compte que la quantité ne fait pas toujours tout.

Consommer moins mais mieux

De nombreuses marques éthiques, durables se développent et certaines marques utilisent du plastique recyclé dans leur production (Nike, Patagonia). Le consommateur a plus de pouvoir qu’il n’y paraît, en changeant nos habitudes de consommation et en dénonçant les marques qui polluent nous pouvons changer l’industrie. Cette infographie revient sur l’essor de la fast fashion tout en donnant des alternatives individuelles qui mènent au changement.

Réparer nos vieux vêtements, acheter en fripes, accepter de payer un peu plus cher pour de la qualité, choisir des pièces intemporelles, autant de petites actions qui cumulées peuvent faire des merveilles pour votre bourse mais aussi pour la planète !

Les secrets de la fast fashion

la forêt au Col du Mont Jean (Lepuix 90) 

deux photos que j’ai prises à un an et demi d’intervalle. On a peine à croire qu’il s’agit du même lieu : la forêt au Col du Mont Jean (Lepuix 90) autrefois qualifiée de “remarquable”. Cette forêt que je connais et apprécie (appréciais) depuis mon enfance.

Plusieurs parcelles, privées et communales, ont été rasées au début de cette année pour que la carrière de Lepuix puisse y stocker des stériles (terres et matériaux non exploitables), malgré l’action en justice de FNE90.

La preuve par l’image qu’il est important de défendre notre patrimoine forestier contre les  appétits destructeurs !

Francine Praud

#ARRÊTONSLACARRIÈREINSENSÉE

#ARRÊTONSLACARRIÈREINSENSÉE - TOURNAI-VILLEDIEU_ENVIRONNEMENT

Recours en justice pour contester l’autorisation de renouvellement et d’extension de la carrière de Tournai-sur-Dive

Notre association TOURNAI-VILLEDIEU_ENVIRONNEMENT (t‐v_e) a déposé le 25 juillet 2018 un recours de plein contentieux auprès du Tribunal Administratif de Caen contre l’arrêté préfectoral d’autorisation de renouvellement et d’extension de la carrière sise sur la commune de Tournai-sur-Dive et à proximité immédiate de la commune de Villedieu-lès-Bailleul (61) du 4 avril 2018 et l’arrêté préfectoral complémentaire du 18 juin 2018.

La société Orbello Granulats Normandie exploite depuis octobre 2013 une carrière située entre les communes de Tournai-sur-Dive et Villedieu-lès-Bailleul de 9,5 ha et demande depuis 2016 une autorisation pour étendre le périmètre de la carrière à une superficie totale d’environ 60 ha et un approfondissement pour de 90 m et ce pendant 30 ans. C’est comme si on construisait 81 terrains de football entre les deux communes…

extension

Pourquoi nous nous opposons ?

Parce que il s’agit d’un projet industriel INUTILE et DANGEREUX avec des conséquences irréversibles pour notre TERRE….pour la VIE.

Nos communes sont assises sur une veine de grès armoricain riche en minerais radioactifs. Les autorités ont « Offert » à l’exploitant l’autorisation pour extraire les grès sans se soucier du danger que représente la radioactivité. Pire encore, dans l’étude d’impact de la société Orbello Granulats Normandie, réalisée par le cabinet Geoarmor, aucune mention n’est faite sur la présence des minerais radioactifs ni sur les risques de pollution au thallium des nappes dans l’emprise de la carrière. Malgré l’envergure du projet, aucune étude ou expertise contradictoires n’ont été sollicitées par les autorités, et cela malgré les inquiétudes justifiées des habitants.

Notre association a demandé à des chercheurs de l’Unité METIS de l’Université Pierre et Marie Curie d’analyser l’étude d’impact présenté par l’exploitant pour appuyer sa demande de renouvellement et d’extension de la carrière. Le rapport des scientifiques met en évidence plusieurs omissions dans le dossier relatives aux caractéristiques géologiques et hydrologiques du lieu et valide la présence de minerais radioactifs et de thallium dans notre sous-sol.

La radioactivité mesurée est de l’ordre de 17,5 mSv/an, valeur proche du seuil légal d’irradiation pour les travailleurs exposés à une radioactivité artificielle et nettement supérieure au seuil de 1mSv/an fixé par la réglementation française en matière de radioprotection de la population.

Plusieurs autres questions de fond ont été éludées par la société Orbello et par les autorités. Le caractère exécutoire de l’arrête nous a obligés à faire appel à des spécialistes pour plaider notre cause devant les tribunaux, il s’agit de l’équipe qui a gagné à Nonant le Pin dans l’affaire GDE.

Notre démarche auprès de tribunaux doit permettre de créer une jurisprudence qui empêchera que de tels projets INUTILES puissent voir le jour en dépit du bon sens.

Notre TERRE trouvera toujours le moyen de se défendre, d’alerter, avec les inondations, le réchauffement climatique, les tremblements de terre et tant d’autres catastrophes naturelles qu’elle utilise pour nous mettre en garde, mais nous, les humains, dont notre existence est finalement si courte, savons-nous nous défendre ?

Une simple expérience de pensée nous a permis de soulever des interrogations légitimes. Tournai-sur-Dive et Villedieu-lès-Bailleul sont au cœur d’exploitations agricoles et d’élevages. A-t-on étudié le fait qu’une telle exploitation pourrait être à l’origine de la pollution de notre sol, de notre air, de l’eau, mettant en péril la VIE ?

Dans une guerre, il y a un ennemi. Et cette région connait bien la guerre. Si l’extension venait à se concrétiser avec les conséquences que nous craignons, nous, citoyens, serons encore une fois obligés de livrer bataille, cette fois contre une société qui, en se servant de plusieurs armes, va détruire ce que nous avons mis du temps à reconstruire.

Nous ne souhaitions pas qu’Orbello Granulats Normandie soit notre ennemi, mais leur demande d’extension et d’approfondissement est un projet INUTILE qui va à l’encontre de la commodité du voisinage, de la santé, de la sécurité, de la salubrité publique, de la préservation de la nature, de l’environnement, des paysages, de notre patrimoine géologique, archéologique, architectural et historique.

Le 12 décembre 2015 à Paris le texte adopté par les 195 pays de la COP21 (ratifié en dernière instance par l’Union Européenne le 4 octobre 2016) marquait le début d’une nouvelle ère dans la lutte POUR la protection de notre planète. C’est la seule lutte à laquelle nous adhérons.

On nous dira que cette industrie est nécessaire pour construire, certainement, mais le nombre de carrières déjà en exploitation dans l’Orne suffit à satisfaire la demande, même s’agissant de prendre part à l’aventure du Grand Paris. Nous sommes au XXIème siècle, aucun projet pour grandiose qu’il soit ne peut se faire en sacrifiant des villages et des vies. L’époque où les esclaves restaient sous les cailloux et le sable des pyramides est révolue.

Nous utilisons tous les moyens pour dénoncer ce projet INUTILE qui met notre Terre, avec toute la vie qu’elle recèle, en danger.

A quoi servira l’argent collecté ?

Nous sommes évidemment les victimes annoncées de ce projet, comme tant d’autres, mais nous refusons ce rôle de victime et nous essayons, par tous les moyens, de contrer le projet en mettant en œuvre toute action pouvant concourir à son échec. Nous habitons certes dans un milieu rural de l’Orne, mais cette terre est la nôtre et nous refusons qu’elle soit détruite au profit d’un projet sauvage et un dépit du bons sens.

Nous sommes déjà à l’œuvre, nous savons pertinemment que l’industriel fera tout pour contrer nos actions et démarches. Donc, nous avons besoin d’un soutien moral, mais également financier pour pouvoir payer les avocats et les experts.

Notre équipe

Nous sommes 7 membres fondateurs, Jessica, Pierre, Serge, Margarita, Françoise, Micheline, Valérie et Choto le carlin, et conjointement avec nos membres et le cabinet d’avocats TRC et le cabinet Carles & Associés menons cette bataille pour préserver notre environnement, notre santé, notre cadre de vie, notre flore et notre faune…. notre patrimoine.

Depuis nos villages, l’association Tournai-Villedieu_Environnement lance un cri d’alarme et fait appel à votre solidarité. AIDEZ-NOUS !

Régulation du silure glane

Le Silure glane, espèce omnivore longé vive et susceptible d’atteindre une taille importante plus de 3 mètres, pose sur tous nos fleuves des grandes difficultés et dérègle  tout le milieu aquatique, en prenant le dessus sur toutes les autres espèces traditionnelles dont certaines à haute valeur patrimoniale et économique.

C’est pour cela que, nous vous demandons la prise des décisions de régulation, à savoir l’inscription du silure glane, sur la liste des espèces susceptibles de provoquer des déséquilibres biologiques, au titre de la Loi Littorale : l’article L432-10 du Code de l’Environnement.

Notre souhait, une fois la loi votée : tout Silure attrapé par les pêcheurs, sera interdit de remettre à l’eau vivant, (mort dans l’eau). Ensuite, sa chair biodégradable ne contaminera pas les rivières.

Par ailleurs, il serait souhaitable de pouvoir aussi supprimer les silures dans les passes à poissons et à proximité des seuils sur les fleuves et rivières classées « migrateurs » (Exemple : Loire/Allier, Garonne…).

En effet, c’est à cet endroit qu’ils se rassemblent et provoquent de gros dégâts sur les saumons, aloses, anguilles, lamproies, …

En outre tout silure vivant doit être interdit au transport.

Le président ADEL
Sentinelle des associations

La loi littoral, c’est l’intérêt général

Quand des délits sont commis contre l’environnement, qui est notre bien commun, leurs auteurs, personnes ou groupes constitués, se posent immanquablement comme des victimes et jamais n’assument leur rôle de coupables. C’est le cas pour les marées vertes, les pesticides, les extractions de sable et les particuliers qui construisent en zones non-constructibles et plus précisément au bord du littoral. Tout, sauf assumer ses fautes. Car, c’est incontestablement une faute, par ses modes de cultures, de favoriser les marées vertes toxiques et d’altérer la qualité de l’eau; une faute, par des extractions de sable, d’attenter à la biodiversité marine; une faute, par des substances chimiques, de commettre des dommages irréparables à la biodiversité terrestre et de menacer la santé humaine ; une faute, par des constructions en bord de mer, de dégrader des paysages naturels dont la beauté est reconnue par tous, y compris par ceux qui construisent là pour cette raison.
Chaque fois que l’environnement est agressé, c’est chacun d’entre nous que l’on agresse. C’est chacune et chacun d’entre nous qui sommes victimes. La défense de l’environnement est la défense de l’interêt général.
C’est ce qui fait aujourd’hui, hélas ! son malheur. Les agresseurs se font passer pour des victimes et ceux qui attaquent leurs méfaits pour leurs bourreaux. Et ça marche trop souvent. Combien de victimes objectives de ces délits accourrent pour sauvegarder les intérêts particuliers de ceux qui les commettent et violent ainsi l’intérêt général ? Et par effet inverse, les mêmes dirigent leurs reproches contre celles et ceux qui défendent cet intérêt général dont ils sont pourtant les premiers bénéficiaires ! Quel intérêt a un citoyen, qui ne possède aucun bien en bord de mer et qui n’aura jamais les moyens d’en possèder un, à signer une pétition pour sauver une maison dont les tribunaux ont ordonné la démolition  et qui a été construite en en connaissant tous les risques ? Il se prive ainsi d’une vue sur la mer à cet endroit, et surtout il veut priver tous les autres au seul bénéfice de ceux qui se la réservent pour eux seuls !
C’est pourtant, peut-être, le même citoyen ou la même citoyenne, qui aura manifesté contre une extraction de sable au large de cette maison, refusant de défendre les intérêts particuliers de la société extractrice, pour préserver l’intérêt général au travers de la sauvegarde de la biodiversité marine. Comment rendre compte de cette incohérence ? Tout simplement, parce que, dans le premier cas, ce citoyen ou cette citoyenne se sera identifié, émotionnellement, complètement à tort, à la situation de ceux à qui on ordonne légalement cette démolition. Cette émotion efface tout le reste et en particulier tout sens critique. Les auteurs de ces actes délictueux en jouent abondamment. Et comme, même à leurs propres yeux, il est plus glorieux de se faire victimes expiatoires plutôt que responsables de ses actes inconsidérés, quoi de tel que de broder un récit où se mêlent complots contre leurs personnes et calomnies à l’égard de celles et ceux qui ne demandent que l’application de la loi et le respect de l’intérêt général, ici, ailleurs, aujourd’hui, demain.
Mais ce citoyen ou cette citoyenne n’aurait jamais été dupé sans la faute grave de tous ceux qui ont en charge la défense de l’intérêt général, les élus et les préfets. Plusieurs fois condamnés pour faute par les tribunaux, ils récidivent dangereusement dans la violation de la loi et de l’intérêt général. Qu’il s’agisse de marées vertes, d’extractions de sable, de pesticides, de constructions en bord de mer, ils soutiennent trop souvent les intérêts particuliers de ceux qui les élisent. Ainsi, en échange d’un permis de construire accordé alors qu’il le sait manifestement illégal, un maire ménage son potentiel électoral pour être réélu, et laisse le « sale boulot », la tâche ingrate de défendre la loi et l’intérêt général à d’autres. Et il n’a d’autres moyens pour masquer sa forfaiture, que de stigmatiser les associations qui s’adressent aux tribunaux pour qu’ils suppléent par leurs ordonnances à la faillite de son action.
Ainsi va la politique aujourd’hui, ainsi va l’intérêt général… Comme quoi, derrière tout un débat sur l’avenir d’une construction illégale, se cachent des enjeux insoupçonnés qui révèlent tout un fonctionnement de nos institutions, d’abord au service d’intérêts privés. Faut-il s’étonner alors que la lutte contre le réchauffement climatique marque le pas, parce qu’elle passe bien après les complaisances à l’égard de lobbies fortement émetteurs de gaz à effets de serres ? Et il faudra plus qu’une maison en bois à Plestin-les-Grèves, construite illégalement en bord de mer, pour faire baisser la température du globe. Mais comme aucune action, si minime fut-elle, n’est à négliger dans ce combat qui engage l’avenir de l’humanité toute entière, il eût mieux fallu encore qu’elle ne fût jamais construite.
Yves-Marie Le Lay, président de Sauvegarde du Trégor