« Il est impensable que la France s’engage dans le développement du bois-énergie en Amazonie »

Maiouri Nature Guyane et les signataires de cette tribune alertent sur les dérives du développement de la biomasse et des fausses énergies vertes en Amazonie française. 

Alors que de très nombreux scientifiques demandent depuis des années à l’Union européenne et à ses États membres de ne plus classer la biomasse primaire (bois directement issu de forêts) comme une énergie renouvelable neutre pour le climat et de ne plus la subventionner pour ne pas encourager la destruction des surfaces forestières, un amendement glissé par des députés français dans le projet de révision de la directive sur les énergies renouvelables (RED III) menace directement la forêt amazonienne de Guyane française. 

La forêt de Guyane, seule forêt amazonienne tropicale humide rattachée à l’Europe, couvre 96% de la superficie du territoire et représente à elle seule 50% de la biodiversité française. Cette forêt est à la fois l’une des plus riches et des moins fragmentée, reconnue comme l’une des 15 zones de forêts tropicales humides les mieux préservées de la planète. Au sein de cet espace géographique exceptionnel, la Guyane abrite1.700 espèces d’arbres, 6.000 espèces de plantes vasculaires qui sont indispensables à la vie de milliers d’espèces d’animaux. 

La forêt amazonienne et la biodiversité jouent un rôle essentiel dans la lutte contre le réchauffement climatique et dans la prévention d’événements climatiques extrêmes qui menacent l’équilibre du monde. 

Et pourtant, des députés européens français, dont un député de la France Insoumise et des élus de la majorité présidentielle, sous l’impulsion de représentants de la collectivité territoriale de Guyane, ont formé une alliance contre nature, introduisant une dérogation dans la directive européenne sur les énergies renouvelables. 

Cette dérogation doit permettre de maintenir et accentuer un régime dérogatoire aux  standards européens en matière de durabilité et de réduction des émissions de gaz à effet de serre afin d’augmenter la production de biomasse solide ou liquide en Guyane. Hasard du calendrier ou non, un projet de décret révèle plus précisément les intentions du gouvernement français, en affichant clairement la volonté de pérenniser un modèle de production d’électricité qui a l’utilisation de biomasse forestière ajoute la combustion de bois de défriche agricole et de plantations à vocation énergétique amputant le couvert forestier. Au lieu d’un mix vertueux à base de déchets de l’industrie du bois, des milliers  d’hectares de forêts pourraient ainsi être transformés en monocultures destinées à la production de combustible.

Le comble est que la France, sous couvert de développer cette énergie qui n’a de verte que la couleur des arbres qu’elle consume, entend, notamment, verdir le secteur spatial, une activité qui représente à elle seule 18% de l’électricité produite en Guyane et lancer des projets de production locale de nouveaux agrocarburants sur ces terres déboisées. Envoyer dans l’espace des fusées repeintes en vert grâce aux agrocarburants semble être une priorité, là où la préservation des conditions d’habitabilité de notre planète ne l’est pas.

En Guyane, cette exception permettrait à cette biomasse non durable de bénéficier du statut d’énergie verte et donc de profiter d’aides publiques, générant un appel d’air sans précédent.

L’exemple du Brésil voisin est pourtant sans appel. L’agriculture intensive, l’élevage de bétail et la production d’agrocarburants faits à base de canne à sucre, de maïs et de soja, deuxième production mondiale d’éthanol, conduisent à la conversion des terres et à une disparition inexorable de la forêt amazonienne. Alors que Jair Bolsonaro quitte à peine le pouvoir remplacé par Lula qui s’est engagé à mettre un terme à la déforestation,  Il est impensable que la France, responsable d’une partie encore préservée d’Amazonie, s’engage dans une direction rétrograde. 

A quoi sert de promettre la plantation d’un milliard d’arbres, si nous ne sommes pas capables de protéger convenablement la forêt amazonienne de Guyane et ses cimes centenaires ?

De plus, ces projets menacent concrètement les droits des peuples autochtones de Guyane, dont les terres et les zones de droits d’usage collectifs pourraient être menacées par l’implantation de ces projets de plantations à vocation énergétique, en violation de leur droit à la consultation libre, préalable et éclairée. 

Mais c’est également l’accès à la terre pour les agriculteurs locaux et donc l’autonomie alimentaire de ce territoire qui pourrait se retrouver en concurrence directe avec la production industrielle de biomasse. Le projet de décret du gouvernement français fait mention de 15% de terres agricoles qui pourraient être destinées aux centrales biomasse, soit des milliers d’hectares de forêt amazonienne. A titre de comparaison, en France hexagonale, c’est 3% de la surface agricole qui est consacrée aux agrocarburants de première génération, causant la disparition de cultures vivrières et augmentation des prix des denrées alimentaires.

Cette dérogation est en totale contradiction avec les ambitions européennes alors que la Commission et le Parlement ont proposé d’exclure les forêts primaires et anciennes, riches en biodiversité et les zones humides des zones où la production de biomasse peut être subventionnée, en raison de l’impact disproportionné de leur destruction en termes de climat et de biodiversité. 

Par ailleurs, cette dérogation est en contradiction flagrante avec l’adoption du récent règlement européen relatif à la lutte contre la déforestation importée qui inclut le bois-énergie. La France, alors qu’elle a été moteur de cette nouvelle réglementation doit en respecter les obligations et ne pas en amoindrir les effets sur le territoire de Guyane française.

Cet amendement dérogatoire controversé à la Directive RED III fait actuellement l’objet de négociations entre le Parlement, la Commission et le Conseil des ministres de l’UE (trilogue). Alors que doivent encore se tenir deux réunions déterminantes entre les institutions européennes, les 7 février et 6 mars prochain, le gouvernement français continue à encourager le développement aveugle du bois-énergie au sein de ces négociations, qui concernent non seulement la Guyane mais aussi toute la France et l’UE

Nous défendons la forêt de Guyane, riche d’une biodiversité encore bien loin d’avoir été inventoriée par les scientifiques et nous nous opposons à cette dérogation aveugle aux enjeux actuels, à rebours des ambitions européennes en matière d’énergies renouvelables, d’efficacité énergétique, et plus généralement en matière de protection du climat, de la biodiversité et du respect des droits des peuples premiers de Guyane. 

Nous demandons au gouvernement et aux élus de Guyane et du Parlement européen de renoncer à cette dérive, à rebours des ambitions de l’UE sur la protection du climat et de la lutte contre la déforestation, et de réorienter les considérables aides publiques consacrées au bois-énergie vers les économies d’énergie et une gestion moins destructrice des forêts.

Tribune à lire aussi en français sur le site du Monde(Abonnés)

Les Signataire à ce jour :
Sylvain Angerand, fondateur Canopée Forêt Vivantes
Philippe Boré, président association Maiouri Nature Guyane
Marine Calmet, présidente association Wild Legal
Camille Etiennemilitante pour la justice sociale et climatique
Francis Hallé, botaniste, écologue des forêts tropicales
Sylvain Harmat de l’ONG Sauvons la forêt
Kadi Eleonore JohannesCollectif des Premières nations de Guyane
Magali Payen, Fondatrice On est prêt
Christophe Pierre, réalisateur et militantpour les peuples autochtones
Martin Pigeon, association eFern
Dominique Bourgphilosophe professeur honoraire de l’université de Lausanne
Gert Peter Bruch, réalisateur fondateur Planète Amazone
Denis Cheissoux, producteur Radio France
Jean-Marc Civière, président de la communauté all4trees
Gilles Clément, ingénieur agronome, botaniste, architecte paysagiste
Almuth Ernsting, Codirectrice de l’ONG Biofuelwatch
Galitt Kenan, Directrice Jane Goodall Institute France
Fabrice Nicolino, Ecrivain, chroniqueur Environnement à Charlie Hebdo
Alain Uguen Trésorier de l’association Cyberacteurs
Vincent Vérzat, Blogueur de Partagez c’est Sympa !

Chacune et chacun peut signer en participant à la cyber action
Cyberaction : Stop à l’essor de l’industrie biomasse en Guyane

Occitanie : Autoroute Toulouse-Castres : Samedi 26 novembre : Gros Bal des Fouilles 🥳 à l’occasion du démarrage de l’enquête publique environnementale de l’A69 💥💥💥 Ramène tes bottes !!!

SAMEDI 26 NOVEMBRE
À PARTIR DE 12H30 JUSQU’À LA TOMBÉE DE LA NUIT,
QUELQUE PART SUR LE TRACÉ DE L’AUTOROUTE

À l’occasion de l’ouverture de l’Enquête Publique Environnementale lundi 28 novembre, le collectif La Voie est Libre vous invite à venir prendre conscience de la mascarade des « fouilles archéologiques préventives » qui saccagent aujourd’hui les terres du tracé avant même la délivrance de l’autorisation environnementale.

Samedi 26 novembre, nous foulerons en musique ces terres qui nous nourrissent, pour prendre conscience de l’aberration de ce projet aussi écocidaire qu’inutile.

A travers cet évènement, nous souhaitons interpeller sur la nécessité absolue de participer à cette enquête publique et d’exprimer les raisons qui font de ce projet irresponsable une atteinte grave aux chances d’avenir pour les générations futures.

On peut avoir l’impression que cette enquête environnementale n’est qu’une étape administrative sans réel impact sur l’autorisation qui sera délivrée, mais le collectif La Voie est Libre est prêt à relever le défi.

Nous lançons l’opération « Déferlante » en vous invitant à participer massivement à cette enquête publique, en la submergeant d’avis circonstanciés. La seule issue de cette consultation doit aboutir à la conclusion qui s’impose : ne pas autoriser ce projet anachronique.

Rendez-vous sur la consultation en ligne à partir du 28 novembre. N’hésitez pas à vous rendre sur notre site pour plus d’informations.

Le lieu exact du Gros Bal des fouilles sera communiqué au plus tard la veille sur notre site : lvel.fr.

Bottes, tenues chaudes obligatoires. Bonne humeur et pelles vivement conseillées…
https://www.lvel.fr/

actions décentralisées de la coalition cop 27dans leurs villes et villages à travers le monde le 12 novembre 2022.

Coalition COP27

La Coalition COP27 appelle les organisations de la société civile et les militant·es à se mobiliser et à organiser des actions décentralisées dans leurs villes et villages à travers le monde le 12 novembre 2022. Nous avons l’intention de souligner la nécessité d’actions bien plus urgentes de la part de nos dirigeant·es afin de parvenir à une justice climatique pour les populations et la planète en général. La Coalition encourage les mouvements à organiser des Forums des Peuples, où qu’ils se trouvent, pendant toute la durée de la COP27 afin de faire entendre la voix des gens sur le terrain.

Retrouvez cet appel, les membres de la Coalition COP27 (dont Attac) et d’autres informations sur le site de la Coalition COP27.

Notre appel à l’action

En tant que membres de la Coalition COP27, nous reconnaissons et affirmons que la lutte contre la crise climatique et pour la justice climatique ne peut se faire dans les limites des systèmes et sociétés néolibéraux, autoritaires, extractivistes, néocoloniaux, racistes et patriarcaux existants qui entravent le débat citoyen et ne garantissent pas les droits humains de tous les peuples et communautés, en particulier de celles et ceux qui défendent ces droits.

Nous soutenons que :

  • L’Afrique et les autres pays doivent redéfinir et mettre en œuvre des modèles alternatifs de développement qui nous éloignent enfin des modèles de croissance économique coloniaux et du Nord, qui se sont avérés être un échec et sont la cause de nombreuses crises, y compris la crise climatique aujourd’hui.
  • Les pays riches ont des responsabilités historiques dans la crise climatique et devraient remplir leurs obligations et rétablir l’équilibre en réduisant leurs émissions à zéro et en fournissant aux nations plus pauvres un soutien financier d’une ampleur suffisante pour faire face à la crise.
  • L’Afrique et d’autres pays en développement sont en train de devenir le déversoir de fausses solutions, dont beaucoup sont pilotées par des entreprises qui voient dans la crise climatique un moyen de faire du profit et qui ont des conséquences dévastatrices pour les communautés en première ligne.
  • Des médias, une société civile et une vie politique indépendants, libres et diversifiés sont essentiels pour faire face à la crise climatique et garantir que les défenseur·ses des droits humains, les journalistes et les opposant·es aux États et aux entreprises soient protégé·es contre les assassinats politiques, la privation arbitraire de liberté et d’autres formes de violence et d’intimidation par des acteurs étatiques et non étatiques dans le monde entier.
  • La COP27 doit être l’occasion de remettre à plat les négociations internationales sur le climat et d’éliminer l’injustice qui est ancrée dans les cadres existants. Nous devons mettre fin à la nature uniquement volontaire des engagements prévus dans l’Accord de Paris, y compris concernant les réductions d’émissions, et les remplacer par des engagements contraignants ancrés dans les principes fondateurs de la CCNUCC [1] de « responsabilités communes mais différenciées ». Les pays riches, dont la responsabilité et les capacités sont plus importantes, doivent faire beaucoup plus pour mettre fin à leurs propres émissions et fournir des financements, des technologies et des moyens aux pays en développement.

Nous demandons donc ce qui suit :

Décoloniser l’économie et le développement

  1. Garantir et rendre concrètes des transitions justes selon des procédures équitables et qui aboutissent à la justice pour les travailleur·ses et les communautés affectées
  2. Rendre possible une transition juste vers une énergie 100% renouvelable par une sortie juste et équitable des combustibles fossiles
  3. Donner la priorité à la santé publique, à la souveraineté alimentaire, à l’agroécologie et à des conditions de vie décentes
  4. Restaurer la nature et défendre les droits de la Terre Mère

Rembourser la dette climatique et verser l’argent promis

  1. Les pays riches doivent rembourser leur dette climatique en réduisant leurs émissions à zéro et en payant des réparations pour leurs impacts climatiques, y compris le coût de l’adaptation et les pertes et dommages
  2. Reconnaître que le fardeau de la dette auquel sont confrontés de nombreux pays en développement a été exacerbé par les charges financières supplémentaires liées à la lutte contre les effets du changement climatique, et donc annuler leurs dettes et transférer les fonds promis
  3. Soutenir le transfert de technologies et mettre en place des dérogations à la propriété intellectuelle sur les technologies qui sont nécessaires pour faire face à la crise climatique et qui doivent être considérées comme bien commun public et non destinées à un profit privé

Pas de fausses solutions

  1. Réduire les émissions à un zéro réel et non à un « zéro net »
  2. Arrêter les marchés carbone, la géo-ingénierie et les autres fausses solutions
  3. Obliger les multinationales et les élites à rendre des comptes

Construire la solidarité internationale, la paix et la justice

  1. Mettre fin à toutes les guerres et à tous les conflits alimentés par les combustibles fossiles
  2. Garantir un environnement sain et favorable à la société civile
  3. Construire une solidarité internationale entre les peuples comme base d’un mouvement pour la justice et la paix.

Nous présentons ces points comme demandes préliminaires à la COP. Nous cherchons à travailler avec les membres de la Coalition pour développer davantage ces demandes afin de les soumettre définitivement à la COP27. Nous reconnaissons également que la COP est un lieu stratégique important pour initier des changements, mais pas le seul. Nous considérons donc que ces demandes font partie de notre lutte plus large pour lutter contre le changement climatique et l’injustice partout dans le monde.

Notes

[1Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques

Concours de visuels pour le climat

Comment frapper l’imaginaire de nos contemporains pour susciter des changements de comportements allant dans le sens de la sobriété et de l’éloge de la lenteur à une époque où tout s’accélère ?

Nous faisons appel à votre imagination et à vos talents sous forme d’images ou de videos pour proposer des visuels susceptibles de créer l’électro-choc nécessaire au sursaut écologique.

Merci de me les faire parvenir : je les rajouterai dans cet article pour les soumettre ensuite à votre sagacité. Mais vous pouvez déjà commenter la proposition.

Alain Uguen

sois-cool
Be cool

Changer le droit européen afin d’interdire la publicité et le sponsoring pour les énergies fossiles!

L’exploitation du pétrole, du gaz et du charbon alimente les conflits et la crise climatique. Alors comment se fait-il que ces industries continuent d’avoir autant d’influence dans nos vies et sur les politiques publiques?

Grâce à de vastes campagnes publicitaires et à des opérations de parrainages culturels, sportifs ou dans l’éducation, les entreprises de biens et services fossiles font en sorte d’accroître l’acceptabilité sociale et politique dont elles ont besoin pour bloquer l’action climatique et perpétuer leurs activités climaticides.

REJOIGNEZ DÈS MAINTENANT L’INITIATIVE CITOYENNE EUROPÉENNE POUR UN NOUVEL ACTE LÉGISLATIF EUROPÉEN

Interdire la publicité et les parrainages en faveur des combustibles fossiles

Nous invitons la Commission européenne à proposer un acte législatif de l’UE:

  • interdisant la publicité pour les combustibles fossiles, ainsi que pour les transports aériens, routiers et par voie d’eau (autres que les services de transport d’intérêt économique général) alimentés par des combustibles fossiles;
  • interdisant à toute entreprise active sur le marché des combustibles fossiles, notamment dans l’extraction, le raffinage, la fourniture, la distribution ou la vente de combustibles fossiles, de faire de la publicité;
  • interdisant le parrainage par des entreprises définies au point 2 ci-dessus ou l’utilisation des marques ou dénominations commerciales utilisées pour les combustibles fossiles.

Cet acte législatif relève de la compétence de l’UE, car il consiste à réglementer le marché intérieur pour renforcer la protection des consommateurs, de la santé publique et de l’environnement.

En effet, cette législation permettrait de sensibiliser le public aux produits et technologies responsables du changement climatique et d’autres dommages environnementaux et sanitaires. À ce titre, elle poursuivrait des objectifs qui sont envisagés par les politiques de l’UE en matière d’environnement et de protection des consommateurs, par l’harmonisation des règles relatives à la publicité et au parrainage des combustibles fossiles. Ce domaine relève de compétences partagées, notamment (voir article 4 du TFUE) du marché intérieur, de l’environnement et de la protection des consommateurs.

Pourquoi cette interdiction est-elle importante?

Nous sommes confronté·es à une crise climatique qui nous entraîne vers une crise mondiale des droits humains d’une ampleur sans précédent. Plusieurs communautés, particulièrement en Afrique, en Asie et en Amérique latine, sont déjà confrontées aux conséquences dévastatrices de sécheresses, d’inondations et de cyclones plus fréquents et intenses, et de l’élévation du niveau des mers; qui ont également atteint l’Europe. Pour la première fois, le dernier rapport du GIEC pointe du doigt les industries qui ont obstrué l’action climatique par un lobbying acharné. Ces mêmes industries ont mis en place une stratégie du doute et déployé des campagnes de communication massives pour faire porter la responsabilité du changement climatique sur les citoyen·nes. Ce rapport de climatologues impute également une responsabilité à la publicité qui est faite pour ces entreprises. Selon le Climate Accountability Institute, des entreprises comme TotalEnergies et Royal Dutch Shell, qui figurent parmi les 20 entreprises fossiles les plus polluantes  au monde, continuent de promouvoir leurs activités dangereuses à travers la publicité et le sponsoring.

Les publicités pour les énergies fossiles peuvent encourager une augmentation des émissions

Les publicités pour les produits fossiles, telles que pour les transports utilisant des combustibles fossiles, stimulent intentionnellement les ventes pour ces produits, ce qui augmente les émissions de gaz à effet de serre. Une étude de cas sur une seule campagne publicitaire AUDI a démontré une augmentation des ventes dues à la publicité de 132 700 voitures. Si l’on multiplie ce chiffre par l’empreinte carbone par article vendu, on constate une augmentation globale des émissions de gaz à effet de serre de 5 175 300 tonnes d’équivalent dioxyde de carbone (CO2) due à cette seule campagne publicitaire. On ne peut pas continuer comme ça.

Les combustibles fossiles ont un impact sur la pollution de l’air, qui entraîne des morts

On estime que la pollution de l’air causée par la combustion des énergies fossiles a été responsable de  8,7 millions de décès à travers le monde en 2018, soit plus que  les décès liés au tabac. Si les combustibles fossiles sont responsables de décès via la pollution de l’air et d’autres moyens, pourquoi est-il encore acceptable que ces entreprises disposent d’autant de visibilité ? L’UE a interdit la publicité et le parrainage en faveur du tabac, alors interdire les publicités et le sponsoring en faveur des énergies fossiles apparaît comme une évidence.

Les entreprises fossiles utilisent la publicité et le sponsoring pour promouvoir de fausses solutions

Les entreprises fossiles utilisent la publicité et le sponsoring pour promouvoir de fausses solutions à la crise climatique telles que le gaz et l’hydrogène fossiles, la bioénergie et le captage et stockage du carbone (CSC). Une enquête d’Influence Map a révélé que les entreprises fossiles ont versé plus de 9,5 millions de dollars à Facebook pour des publicités présentant le gaz comme une énergie « verte », et affirmant que le gaz fossile présente des avantages pour le climat. Ces fausses solutions détournent dangereusement notre attention des vraies solutions dont nous avons besoin, comme les énergies renouvelables, et nous devons empêcher ces entreprises de tromper et distraire le public et les politiciens en les promouvant.

Influence politique

Les entreprises fossiles peuvent utiliser le sponsoring pour faire valoir leurs intérêts politiques et asseoir une légitimité sociale. Avec les constructeurs automobiles, elles ont été les sponsors officiels de la présidence tournante du Conseil de l’Union européenne, où se réunissent les ministres nationaux. Porsche et Audi, toutes deux détenues par Volkswagen, ont sponsorisé la  présidence de l’Autriche en 2018 et BMW a sponsorisé  celle de la Finlande en 2019. La même année, la présidence de la Roumanie a été sponsorisée par les constructeurs automobiles Renault et Mercedes, et par les producteurs d’énergies fossiles OMV Petrom et Enel. La  présidence de la Croatie en 2020 a été sponsorisée par Citroën et Peugeot, ainsi que par la compagnie pétrolière INA.

Au Royaume-Uni, une  enquête d’Unearthed a révélé que BP a utilisé son accord de parrainage avec le British Museum et une exposition sur le « Jour des Morts » pour faire avancer ses projets pétroliers au Mexique et en Australie. Cela va à l’encontre de l’affirmation du précédent PDG de BP, Bob Dudley, selon laquelle la compagnie soutient l’art « sans conditions ».

Les entreprises fossiles, les constructeurs automobiles, les compagnies aériennes et maritimes induisent le public en erreur en se présentant comme respectueuses du climat

De nombreuses entreprises fossiles mettent en avant des produits « respectueux du climat » dans leurs publicités, ce qui donne une idée faussée de leur réel niveau d’investissement dans les technologies vertes ou renouvelables. L’année dernière, ClientEarth a contesté avec succès une publicité de BP sur les énergies renouvelables, en faisant valoir que  96 % des dépenses de la société étaient consacrées au pétrole et au gaz. Ces publicités manipulent le public en lui faisant croire que des entreprises à forte empreinte carbone sont « vertes », alors que nombre d’entre elles dépendent majoritairement des combustibles fossiles ou, par exemple, continuent de solliciter des autorisations pour forer  en Arctique. Ces entreprises climaticides ne devraient pas bénéficier d’autant de visibilité et de pouvoir d’ influence alors qu’elles nous entraînent sciemment vers une catastrophe.

Les allégations de compensation des entreprises fossiles dissimulent l’inaction climatique et causeront des dommages importants

De nombreuses entreprises fossiles ont annoncé des objectifs climatiques vagues et lointains de type « zéro émission nette d’ici à 2050 », qui peuvent sembler ambitieux mais n’impliquent en réalité que  peu de changements. Au lieu de mettre fin à l’extraction et la combustion des énergies fossiles, ces entreprises se reposent sur des plans d’achats d’immenses quantités de « crédits carbone » pour « compenser » leurs émissions. À cette échelle, la compensation carbone transformerait de vastes zones de terres en plantations d’arbres  dans le Sud, ce qui menacerait la production alimentaire et les forêts naturelles. Cette situation est particulièrement préjudiciable pour les communautés agricoles et indigènes qui n’ont guère contribué au dérèglement climatique, mais en subissent pourtant déjà ses conséquences.

La crise climatique affecte les droits de l’homme, et certaines entreprises fossiles sont accusées de crimes contre les communautés locales

La crise climatique  affecte les droits de l’homme, notamment les droits à la vie, à l’alimentation, à un logement adéquat, à l’eau, à l’assainissement et à la santé. À mesure que l’urgence climatique s’aggrave, nous pouvons nous attendre à une augmentation des décès, de la faim et des déplacements, et nous savons que les entreprises fossiles aggravent cette crise. Plusieurs d’entre elles font également l’objet d’une surveillance étroite en raison de leur violation présumée des droits humains. Amnesty International a  demandé aux gouvernements d’enquêter sur Shell dans le cadre de  trois actions en justice en cours , mettant en cause la complicité de Shell dans des arrestations, des détentions et des exécutions illégales, et réclamant une indemnisation pour les déversements et les pollutions continues aux hydrocarbures. Shell nie toutes les allégations. TotalEnergies a été accusée de  déplacer des communautés et de financer des dictatures militaires , ce qu’elle a contesté. Compte tenu de ces allégations inquiétantes et des preuves que la crise climatique affecte les droits de l’homme, est-il prudent de laisser libre cours aux stratégies manipulatoires des entreprises qui en sont pour partie responsables?

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La politique énergétique de l’État met le pays en danger.

Notre pays, de plus en plus dépendant des pays voisins pour assurer son approvisionnement en électricité, apparaît particulièrement fragile pour faire face aux conséquences de la guerre en Ukraine et aux événements climatiques extrêmes de plus en plus fréquents.

En prolongeant le fonctionnement des vieux réacteurs, il accroît le risque de catastrophe atomique. En prétendant lancer la construction de nouveaux réacteurs EPR, le gouvernement s’enferre dans des choix de politique énergétique qui nous amènent dans un mur.

La vétusté de nos centrales, l’émergence de défauts génériques et le réchauffement climatique entraînent, avec l’arrêt de la moitié du parc, une production insuffisante pour assurer les besoins en électricité du pays. Il en résulte un appel croissant au soutien des pays voisins.

Si jusque-là la France peut compter sur le réseau européen pour assurer ses pointes de consommation, ses besoins d’importation en cours de journée s’accroissent avec la défaillance de ses centrales, tandis que l’importation réduite d’hydrocarbures russes va rendre plus difficiles et plus chers les transferts d’électricité depuis les pays proches.

Le pays est donc confronté à de sérieuses difficultés : hausse importante du prix de l’électricité, délestages probables en période de pointe (coupures de courant temporaires et localisées) afin d’éviter un effondrement du réseau au cas où la consommation dépasserait l‘énergie électrique disponible. La tentation est grande de faire fonctionner des équipements en dehors des normes de sûreté et de faire courir le danger d’une catastrophe atomique. On ne peut pas compter sur la vigilance de l’Autorité de sûreté nucléaire, trop soumise aux impératifs de survie de cette industrie.

Notons, pour en rire si c’est possible, que l’ASN a dénoncé le cas caricatural des groupes électrogènes diesel de secours des réacteurs nucléaires : cette technique on ne peut plus rustique, sur laquelle repose notre sécurité, est déclarée défaillante, en particulier en cas de séisme ! Et ils peuvent même prendre feu au démarrage.

Comment en est-on arrivé là ? Il faut pour le comprendre remonter aux choix de politique énergétique engagés par l’État depuis une soixantaine d’années : investissements massifs et coûteux dans le « tout nucléaire » électrique, avec la construction à marche forcée de 58 réacteurs, qui de ce fait arrivent tous en fin de vie dans la même décennie –, promotion du chauffage électrique, encore relancé actuellement alors qu’en Suisse par exemple il est interdit, développement de la climatisation, autant d’obstacles au développement de l’efficacité énergétique et à la de moyens de production d’énergie renouvelable décentralisés et beaucoup moins dangereux que le nucléaire (solaire, éolien essentiellement).

Cela n’empêche pas l’Etat de prétendre vouloir relancer la construction de nouveaux réacteurs nucléaires EPR au nom d’une indépendance énergétique chimérique, du soi-disant faible coût de l’électricité nucléaire, en fait financé par nos impôts pour éviter la faillite d’EDF, et de la prétendue production d’énergie décarbonée.

Mais l’énergie nucléaire n’est pas une solution face au réchauffement climatique — même si la France a réussi, à force de lobbying, à faire adopter par l’Union européenne qu’elle soit considérée comme énergie de transition.

En effet, le faible rendement thermique des centrales fait que les deux tiers de la chaleur produite ne servent qu’à réchauffer l’environnement. De surcroît, la pénurie d’eau et les conditions climatiques extrêmes en rendent le fonctionnement intermittent.

De plus, sachant qu’au maximum de ses possibilités, l’électricité nucléaire a couvert à peine 17 % de la consommation totale d’énergie en France, il faudrait, pour réduire significativement la consommation d’énergie fossile, construire près de 200 réacteurs, et cela dans des délais extrêmement courts . Est-ce seulement imaginable ?

Enfin, avec tout ce qu’elle implique d’extraction de matériaux, de béton, d’énergie, de transports, de rejets, c’est un mensonge de prétendre que l’énergie nucléaire est décarbonée.

N’oublions pas non plus l’énorme production de déchets radioactifs, à gérer pour des temps infinis à notre échelle, les dégâts sur la santé des êtres vivants et bien sûr les risques de catastrophe !

Aux mains de la nucléocratie, l’État s’entête, ne veut rien comprendre, cela pour protéger les intérêts de grands groupes et d’élus locaux bénéficiant de la « manne » nucléaire, mais aussi pour préserver la maintenance de la force de frappe au nom de sa « grandeur ». Il s’apprête déjà à annoncer la construction de 6 réacteurs EPR au mépris de toute démocratie.

Pourtant il est acquis que l’avenir passe par d’autres voies. Et d’abord par la sobriété et l’efficacité énergétiques, appliquées jusqu’au plus haut sommet de l’Etat et des grandes entreprises, la meilleure énergie étant celle qui n’est pas consommée. Ce n’est certainement pas le développement du transport routier, l’éloge de la vitesse, le soutien inconditionnel aux industries aéronautiques (y compris militaires) et automobiles (voitures électriques), le numérique, etc., qui répondront à cette attente.

Il est aussi possible, on le sait, de produire une électricité moins chère et moins polluante, à partir de l’énergie qui nous parvient naturellement du soleil. L’Allemagne, l’Italie, produisent déjà la moitié de leur énergie de cette façon et vont accélérer pour être moins dépendants du gaz et du charbon. Avec l’Espagne, ce sont ces pays qui comblent notre déficit de production électrique aux heures de pointe, et de plus en plus souvent dans la journée, pour l’instant du moins.

L’annonce de décisions de construction de nouveaux réacteurs et de nouveaux équipements de gestion des déchets (Cigeo à Bure, piscines à la Hague) sans consultation démocratique relève de la fuite en avant. Elle doit provoquer une réaction massive et radicale : revendiquons l’arrêt du nucléaire sans délai, à commencer par celui des plus vieux réacteurs. C’est la condition pour que les sommes considérables investies dans l’énergie nucléaire soient utilisées plus utilement.

Annie et Pierre Péguin, suite aux Journées d’été du collectif Arrêt du Nucléaire, juillet 2022

Voir le diaporama “Le nucléaire va mal” sur lequel Stephane Lhomme s’est appuyé pour son intervention!

Semaine de l’écologie au Katorza Quimper :  Ciné[K]limat Du mercredi 18 au dimanche 22 mai

 


Exe-PlanetAu programme de ces 5 jours : 7 films à l’affiche avec des soirées débats, inédits, avant-premières, reprises :

 Les films de la sélection :

– I AM GRETA

– POUMON VERT ET TAPIS ROUGE

– WOMAN AT WAR

– UNE FOIS QUE TU SAIS

– BIRDS OF AMERICA

– LES MAINS DANS LA TERRE

– L’INCROYABLE INVASION DES OURS EN SICILE (Jeune public)

 Soirées débats :

* Avant-première BIRDS OF AMERICA en présence de Dominique Weill-Hébert de LPO Finistère

Vendredi 20 mai – 20h30

* LES MAINS DANS LA TERRE, naissance d’un écovillage – en présence de Jean-Hubert Gilson président Les maraichers de la Coudraie et Auréline, initiatrice de l’écolieu “Lan rêvons”
Samedi 21 mai – 20h30

* I AM GRETA – en présence de Louise Briand, militante Génération climat et marches pour le climat et de Sol, militant à Extinction rebellion Quimper
Dimanche 22 mai – 20h30


Animations :

EXPOSITION Sortir du Nucléaire dans le hall du cinéma du 18 au 22 mai
LIBRAIRIE ÉPHEMERE – sélection d’ouvrages sur le thème de l’écologie par Librairie & curiosités
Samedi 21 mai à partir de 18h
En partenariat avec ACTES en Cornouaille, LPO Bretagne et Librairie & Curiosités

La consultation Projet de décret relatif à l’interdiction de la publicité sur les énergies fossiles

Merci à Philippe L. qui a proposé ce texte.

 

Énergie et Climat
– La consultation Projet de décret relatif à l’interdiction de la publicité sur les énergies fossiles est ouverte sur le site Internet du Ministère de la Transition écologique. Cliquez sur le lien ci-après pour y accéder :
http://www.consultations-publiques.developpement-durable.gouv.fr/spip.php?page=article&id_article=2605

Bonjour!

“L’article 7 de la loi n°2021-1104 du 22 août 2021 portant lutte contre le dérèglement climatique et le renforcement de la résilience face à ses effets prévoit l’interdiction de la publicité relative à la commercialisation ou faisant la promotion des énergies fossiles.”

Il est notoirement estimé aujourd’hui que les énergies actuellement extraites de forages (gaz, pétrole) ou exploitation minière (gaz de schiste, charbon) sont des contributeurs nets au changement climatique et au manque de résilience face à ses effets. Ceci non seulement à cause de leur utilisation, mais des consommations stupéfiantes de l’industrie en amont de cette utilisation, qu’il s’agisse d’autres industries minières (pour produire notamment l’acier des engins), de l’utilisation des
technologies d’extraction, des transports divers et variés utilisés pour leur acheminement, du traitement des déchets…

Il semble aberrant dans ces conditions de ne pas placer sur le même plan des énergies fossiles (du latin fossilis [« tiré de la terre »]) les minerais d’uranium utilisés pour le nucléaire ainsi bien sûr que l’énergie électrique qui en est tirée.

N’importe quel tribunal indépendant de tout groupe de pression devrait en conviendrait.

La liste présentée est donc foncièrement viciée et incomplète et cela justifie à soi seul la refonte de ce décret, principalement dans son article 1 qui établit cette liste (section 9 Art.
R. 229-119 et Art. R. 229-120 du code de l’environnement) mais aussi dans d’autres articles à venir faisant référence aux énergies ici oubliées.

Au surplus, la note de présentation de la consultation précise que “le mécénat, le parrainage, la communication institutionnelle, la publicité financière sur les produits énergétiques fossiles restent autorisées”
(Art. R. 229-121 de la la section 9 du code de l’environnement). Il est évident que, concernant l’énergie électrique d’origine nucléaire, cet article contreviendrait à l’équité entre les sources d’énergie au regard des nouvelles dispositions en faveur de l’environnement, ce qui doit être manifestement redressé.

Proposition de message à adapter pour que ce soit le vôtre

Madame, Monsieur

Il semble aberrant de ne pas placer sur le même plan des énergies fossiles (du latin fossilis [« tiré de la terre »]) les minerais d’uranium utilisés pour le nucléaire ainsi bien sûr que l’énergie électrique qui en est tirée.
Je m’oppose donc totalement à la publication de ce décret et demande sa réécriture.

A déposer avant le 18 mars sur le site en cliquant sur le lien ci-dessousconsultation

http://www.consultations-publiques.developpement-durable.gouv.fr/spip.php?page=article&id_article=2605