La Coalition COP27 appelle les organisations de la société civile et les militant·es à se mobiliser et à organiser des actions décentralisées dans leurs villes et villages à travers le monde le 12 novembre 2022. Nous avons l’intention de souligner la nécessité d’actions bien plus urgentes de la part de nos dirigeant·es afin de parvenir à une justice climatique pour les populations et la planète en général. La Coalition encourage les mouvements à organiser des Forums des Peuples, où qu’ils se trouvent, pendant toute la durée de la COP27 afin de faire entendre la voix des gens sur le terrain.
Retrouvez cet appel, les membres de la Coalition COP27 (dont Attac) et d’autres informations sur le site de la Coalition COP27.
Notre appel à l’action
En tant que membres de la Coalition COP27, nous reconnaissons et affirmons que la lutte contre la crise climatique et pour la justice climatique ne peut se faire dans les limites des systèmes et sociétés néolibéraux, autoritaires, extractivistes, néocoloniaux, racistes et patriarcaux existants qui entravent le débat citoyen et ne garantissent pas les droits humains de tous les peuples et communautés, en particulier de celles et ceux qui défendent ces droits.
Nous soutenons que :
- L’Afrique et les autres pays doivent redéfinir et mettre en œuvre des modèles alternatifs de développement qui nous éloignent enfin des modèles de croissance économique coloniaux et du Nord, qui se sont avérés être un échec et sont la cause de nombreuses crises, y compris la crise climatique aujourd’hui.
- Les pays riches ont des responsabilités historiques dans la crise climatique et devraient remplir leurs obligations et rétablir l’équilibre en réduisant leurs émissions à zéro et en fournissant aux nations plus pauvres un soutien financier d’une ampleur suffisante pour faire face à la crise.
- L’Afrique et d’autres pays en développement sont en train de devenir le déversoir de fausses solutions, dont beaucoup sont pilotées par des entreprises qui voient dans la crise climatique un moyen de faire du profit et qui ont des conséquences dévastatrices pour les communautés en première ligne.
- Des médias, une société civile et une vie politique indépendants, libres et diversifiés sont essentiels pour faire face à la crise climatique et garantir que les défenseur·ses des droits humains, les journalistes et les opposant·es aux États et aux entreprises soient protégé·es contre les assassinats politiques, la privation arbitraire de liberté et d’autres formes de violence et d’intimidation par des acteurs étatiques et non étatiques dans le monde entier.
- La COP27 doit être l’occasion de remettre à plat les négociations internationales sur le climat et d’éliminer l’injustice qui est ancrée dans les cadres existants. Nous devons mettre fin à la nature uniquement volontaire des engagements prévus dans l’Accord de Paris, y compris concernant les réductions d’émissions, et les remplacer par des engagements contraignants ancrés dans les principes fondateurs de la CCNUCC [1] de « responsabilités communes mais différenciées ». Les pays riches, dont la responsabilité et les capacités sont plus importantes, doivent faire beaucoup plus pour mettre fin à leurs propres émissions et fournir des financements, des technologies et des moyens aux pays en développement.
Nous demandons donc ce qui suit :
Décoloniser l’économie et le développement
- Garantir et rendre concrètes des transitions justes selon des procédures équitables et qui aboutissent à la justice pour les travailleur·ses et les communautés affectées
- Rendre possible une transition juste vers une énergie 100% renouvelable par une sortie juste et équitable des combustibles fossiles
- Donner la priorité à la santé publique, à la souveraineté alimentaire, à l’agroécologie et à des conditions de vie décentes
- Restaurer la nature et défendre les droits de la Terre Mère
Rembourser la dette climatique et verser l’argent promis
- Les pays riches doivent rembourser leur dette climatique en réduisant leurs émissions à zéro et en payant des réparations pour leurs impacts climatiques, y compris le coût de l’adaptation et les pertes et dommages
- Reconnaître que le fardeau de la dette auquel sont confrontés de nombreux pays en développement a été exacerbé par les charges financières supplémentaires liées à la lutte contre les effets du changement climatique, et donc annuler leurs dettes et transférer les fonds promis
- Soutenir le transfert de technologies et mettre en place des dérogations à la propriété intellectuelle sur les technologies qui sont nécessaires pour faire face à la crise climatique et qui doivent être considérées comme bien commun public et non destinées à un profit privé
Pas de fausses solutions
- Réduire les émissions à un zéro réel et non à un « zéro net »
- Arrêter les marchés carbone, la géo-ingénierie et les autres fausses solutions
- Obliger les multinationales et les élites à rendre des comptes
Construire la solidarité internationale, la paix et la justice
- Mettre fin à toutes les guerres et à tous les conflits alimentés par les combustibles fossiles
- Garantir un environnement sain et favorable à la société civile
- Construire une solidarité internationale entre les peuples comme base d’un mouvement pour la justice et la paix.
Nous présentons ces points comme demandes préliminaires à la COP. Nous cherchons à travailler avec les membres de la Coalition pour développer davantage ces demandes afin de les soumettre définitivement à la COP27. Nous reconnaissons également que la COP est un lieu stratégique important pour initier des changements, mais pas le seul. Nous considérons donc que ces demandes font partie de notre lutte plus large pour lutter contre le changement climatique et l’injustice partout dans le monde.
Merci d’avoir traduit le texte du site ! 🙂
Je dirais même “amélioré”, car tu parles de :
> «remplacer par des engagements contraignants (…)» pour “replacing (…) with concrete commitments”
> «Garantir et rendre concrètes (des transitions justes…)» pour “Ensure and enable (Just Transitions…)”
Dommage qu’on ne puisse pas souligner “contraignants”, et “concrètes”, car ce sont précisément là, entre autres, en français, des termes beaucoup plus précis et qui indiquent la voie qui doit être absolument CONCRÈTE et CONTRAIGNANTE !
Mais voilà des décennies qu’on attend ça et que chaque fois, malgré de bonnes paroles et une bonne volonté de façade, tout le monde baisse son froc devant les forces de l’argent parce qu’il ne faudrait surtout pas vexer les tenants du “grand capital” ! Pourquoi ? Mais bon sang, ce sont des amis !!! C’est réellement une lutte de castes ! Mais il faudrait aussi rappeler à ces Messieurs-dames que, comme l’a dit Horace Mccoy : «Un linceul n’a pas de poches !» et que quand ils seront six pieds sous terre, leurs enfants, leurs petits-enfants, etc. seront tous en train de cramer dans leurs bunkers surprotégés (ET la protection a ses LIMITES !)
Amicalement
Anne