Afficher un message de paix pour Noël

D’après Pierre SERVENT, expert en stratégie militaire, le temps de la paix et de la diplomatie n’est pas encore venu entre l’Ukraine et son agresseur, la Russie. Sans doute cet homme intelligent, et très bien informé sur les enjeux géopolitiques, a-t-il raison ; cependant, pour les simples citoyens que nous sommes, il est difficile de rationaliser la folie de cette guerre, comme de toutes les guerres en général.

Outre le fait qu’il se déroule sur notre continent, à deux heures d’avion de Paris, le conflit en Ukraine sidère par son ampleur. D’après un chef d’Etat major américain, le général Mark MILLEY, les armées russe et ukrainienne auraient perdu 100 000 hommes chacune. Le nombre de victimes civiles a été estimé à 15 000 mais ne sera réellement connu qu’à la fin des hostilités.

Les images diffusées rappellent, par bien des aspects, celles des documentaires sur la deuxième guerre mondiale. Certaines armes utilisées renvoient à l’horreur de 39/45 : chars d’assaut, lance-missiles qui ressemblent aux orgues de Staline, bombes incendiaires… Même les bruits affreux qu’elles produisent (grondements, sifflements, ululements, détonations) nous ramènent quatre-vingts ans en arrière.

Or si cette abomination est d’un autre siècle, la souffrance qu’elle génère est bien présente. La souffrance et le malheur ont aussi leurs images. Des images, des visages, des gens.

Parmi ces gens, une jeune femme et sa fille d’une dizaine d’années, très pâles à force de se cacher dans une cave. La gamine raconte comment elle s’allonge par terre quand tout tremble sous les bombardements. Elle voudrait disparaître dans le sol. Il y a aussi Yulia, cette maman qui vient d’accoucher d’une petite fille, avant terme à cause d’un stress intense et répété. Une enfant de la guerre, ainsi que les a chantés Charles Aznavour. Malgré les épreuves subies, Yulia trouve encore la force de souhaiter « la paix pour tous les enfants du monde ». Ou encore ces gens âgés réfugiés dans l’église orthodoxe de leur village lors d’une attaque. Le dos courbé, ils ne prient pas, ils supplient. La caméra s’attarde sur leurs yeux hagards et leurs mains tremblantes. Puis vient le souvenir de ces deux garçons qui foncent comme des fous en voiture dans les rues de Marioupol assiégée pour apporter vivres et médicaments à ceux qui n’ont pas pu fuir. L’autoradio à fond donne du courage et couvre le fracas des explosions. Enfin, cette femme d’âge moyen en train de ramasser les débris de verre « pour que les animaux ne se blessent pas » dit-elle, devant son immeuble qui n’a plus de fenêtres…

Il est vrai que les animaux et les végétaux sont eux aussi victimes de cette guerre cruelle et absurde. Abandonnés, affamés, tués, ils sont comme ces pauvres gens : ils n’ont rien fait pour mériter de souffrir, ils n’ont rien demandé, ils subissent et personne n’entend vraiment leur détresse.

Vladimir Poutine, responsable entre tous, dirigeants de ce monde, marchands d’armes, généraux et experts, va-t-en-guerre du front ou va-t-en-guerre de loin ; foutez la paix à toutes ces vies innocentes qu’elles soient humaines ou non !

Comment pouvez-vous rationaliser l’horreur, comment pouvez-vous en faire un élément de géopolitique, une stratégie ? Comment pouvez-vous considérer qu’il n’est pas encore temps que s’arrête la terreur d’une gamine couchée dans une cave ?!

Pour cette petite fille, pour Yulia et son bébé, pour tous ceux qui souffrent, réclamons l’arrêt des combats en Ukraine. Ne serait-ce, dans un premier temps, qu’une trêve pour offrir un répit à la population. Dans cet espoir, affichons un message de paix à l’extérieur de chez nous, pour Noël. Au choix : colombe(s), ou quelques mots «Stop à la guerre », « Pour la paix », « Paix en Ukraine », etc… Quelle que soit la forme de votre affichage, une chose est sûre : ce sera la plus belle des décorations.

Bien évidemment, plus nous serons nombreux, plus nous serons entendus.

Merci pour votre attention et bonnes fêtes à toutes / tous.

Francine