Interrogations sur les nouvelles mesures pour lutter contre les incendies de forêt

Bonjour à toutes et tous,
Parmi les nouvelles mesures annoncées par Emmanuel Macron pour lutter contre les feux de forêt et leurs conséquences, j’ai relevé ceci en parcourant la presse :
– un renforcement des obligations de débroussaillage,
– l’utilisation de drones autonomes pour la surveillance des zones forestières,
– la plantation d’un milliard (nombre fétiche ?) d’arbres.

En effet, d’après un article  de ouest-france.fr, Macron a évoqué la nécessité de « réinventer les forêts françaises ». Il souhaite « une planification de la reforestation ». L’objectif est de replanter un milliard d’arbres en dix ans. « Cela veut dire renouveler 10 % de notre forêt ». S’il a promis des financements publics, il a appelé à une « large mobilisation », notamment des jeunes. Rappelant que la forêt est cruciale pour le climat, il souhaite mettre en place un dispositif de soutien pour la reforestation des forêts incendiées et veut demander aux compagnies aériennes d’aider à financer cet effort. « Nous ne replanterons pas à l’identique, nous adapterons nos forêts » pour « parvenir à des forêts plus résilientes » en « préservant la beauté » du paysage.

Canadair, météo des forêts… Ce qu’il faut retenir des mesures d’Emmanuel Macron face aux incendies (ouest-france.fr)

Les déclarations du chef de l’Etat m’amène à exprimer plusieurs réserves :

Nous allons vers une nouvelle perte de biodiversité, par une destruction d’habitats à cause du débroussaillement intempestif. Je pense en particulier à certains passereaux comme le Bouvreuil pivoine, qui nichent dans les sous-bois denses et les buissons.

Aucune mesure de renforcement des effectifs ONF n’est annoncée. Pourtant nos agents patrimoniaux ne sont-ils pas les premiers gardiens de la forêt ? Visiblement, on préfère les remplacer par des drones autonomes et autres dispositifs de surveillance. Il n’est pas si lointain ce futur où nous serons “filmés” même pendant nos promenades en forêt, à l’instar de ce qu’il se passe déjà dans les zones urbaines !

Il se dit que 90% des feux de forêt ont pour origine une intervention humaine. Or, pour limiter les actes malveillants ou imprudents, des mesures simples, comme la remise en service des barrières équipées de cadenas à l’entrée des chemins forestiers carrossables, n’ont pas été considérées. En effet, trop de véhicules – qui n’ont rien à faire là – circulent en forêt. Pouvoir accéder à l’intérieur des zones boisées en voiture permet, entre autres :
– aux incendiaires de fuir plus facilement,
– aux inconscients d’apporter tout ce qu’il faut pour y faire un barbecue,
– aux tristes sires de venir y déposer, voire y brûler, des ordures.
Sans parler d’un parking discret et bien pratique pour les braconniers qui chargent le gibier dans le coffre.

Enfin, l’expression “forêts en libre évolution” semble totalement absente du vocabulaire présidentiel !
Pourtant la forêt elle-même n’est-elle pas le meilleur ingénieur forestier ?…
Qu’apportera ce “gosplan” de la reforestation ? Quelles essences vont être plantées ? Dans quelles conditions ?
Autant de questions, autant de motifs à inquiétude.
Bien cordialement,
Francine P

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Une réflexion au sujet de « Interrogations sur les nouvelles mesures pour lutter contre les incendies de forêt »

  1. 10 millions d’euros, c’est la somme dérisoire* accordée pour renforcer le budget de l’ONF. En revanche, pas de renforcement des effectifs. On gèle simplement les suppressions de postes. Jusqu’à la prochaine raspoutitsa ?
    https://reporterre.net/Le-renforcement-de-l-ONF-souhaite-par-la-gauche-et-Les-Republicains-mais-sabote-par-le
    * Dérisoire par rapport aux sommes distribuées dans le cadre de France Relance à ceux qui replantent des parcelles que ce soit en monoculture, en faible diversité forestière ou en grande variété. Exemple vu le mois dernier dans une forêt communale : pour un projet de reforestation, moyennement diversifié, d’un montant total de 20 077 euros sur une parcelle coupée à blanc de 3,10 hectares, France Relance participe à hauteur de 16 062 euros, soit une subvention de 5181 euros à l’hectare. A l’échelle nationale, il est prévu de remettre en plantation 45 000 hectares… Faites le compte, moi, cela me donne le tournis ! Par ailleurs, la filière bois s’est vu attribuer 200 millions d’euros de subventions. Vous comprenez alors pourquoi les 10 millions attribués à l’ONF font figure d’aumône.

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