Consultation du public sur le Plan national d’actions en faveur du Lynx boréal (2022-2026)

lynx

photo : pixabay

Dans le cadre de la stratégie nationale pour la biodiversité, la France consacre un effort particulier à la préservation des espèces les plus menacées présentes sur son territoire.

Pour ces espèces, le ministère de la transition écologique met en place des plans d’actions, qui sont complémentaires au dispositif législatif et réglementaire les protégeant. Ces plans visent à coordonner les actions de sauvegarde des espèces végétales et animales les plus vulnérables pour lesquelles la France a une responsabilité patrimoniale.

C’est le cas du Lynx boréal (Lynx lynx)dont l’aire de présence en France présente des situations contrastées suivant les massifs: la population du massif des Vosges a décliné de façon dramatique, celle du Jura est stable et celle des Alpes peine à progresser.

Les argumentaires ci-dessous émanent du centre ATHENAS, qui sont spécialisés dans le sauvetage des lynx. A ces remarques, l’équipe d’Aves France souligne aussi le montant ridiculement bas des financements dédié aux actions de terrain, comparativement aux sommes allouées à l’acceptation sociale du prédateur (de la communication donc…) et la trop grande présence des chasseurs dans ce plan qui font figure de collaborateurs principaux, au détriment des naturalistes.

Consultation pour le PNA lynx, l’avis du Centre Athénas
https://www.athenas.fr/consultation-pour-le-pna-lynx-lavis-du-centre-athenas/

Présentation de l’espèce, enjeux, menaces:

Aucune mention faite du phénomène des jeunes lynx orphelins, qui concerne plus de 78 jeunes de 1989 à 2021, et qui est révélateur de surmortalité d’adultes (destruction illégale de femelles).

Sous-estimation de l’impact des collisions routières et des tirs non létaux dans les modifications de comportements de certains lynx (report de prédation sur animaux domestiques en raison de handicaps)

La responsabilité de l’agrainage de sangliers (multiplication de la population) n’est pas évoquée dans les causes de sur-prédation ponctuelle (lynx contraint d’abandonner une proie pour la laisser aux sangliers).

Acceptation de l’espèce: la population favorable aux grands prédateurs et particulièrement au lynx, est présentée comme majoritairement urbaine et «bobo». C’est en contradiction avec les résultats de plusieurs consultations portant sur des relâchers de lynxpar nous, et où 87% des personnes s’exprimant étaient des locaux très majoritairement favorables au lynx (90%).

Actions prévues:

Pas de remplacement envisagé des lynx braconnés

Pas d’étude réelle et actualisée prévue sur le dérangement de l’espèce: chasse (9 mois par an) et autres activités de plein air, impact du développement de l’activité de photo nature, des manipulations de proies, et des dérangements sur zones refuge.

Suivi de l’espèce inadapté: le suivi exclusivement par l’aire de présence donne une image incomplète et biaisée du statut de conservation de l’espèce (exemple; disparition dans les Vosges non décelée en 2010), il faut dénombrer les individus.

Majorité des moyens mis sur le financement d’une étude sociologique menée par la Fédération des Chasseurs et sur le financement d’un établissement public (CEREMA) pour des études non prioritaires (modélisation pour des aménagements sur grandes infrastructures).

Pas de financement explicitement dédié à la prise en charge (capture soins, relâcher) d’individus blessés. En revanche financements prévus pour des réunions visant à faire intervenir dans le processus de décision des personnes ou organismes non qualifiés.

Attitude non équitable de l’Etat:

Mise à l’écart du Centre Athénas du pilotage de l’action«prise en charge de lynx en difficulté». Remise en cause de son expertise (volonté de redéfinir les critères de prise en charge). Mise à l’écart des opérations de suivi de l’espèce (alors que nous sommes les seuls à pratiquer le suivi GPS de l’espèce en France depuis de nombreuses années). Mise à l’écart du suivi génétique alors que nous y travaillons depuis 2016.

Place surdimensionnée donnée aux chasseurs (financements, pilotage d’actions), et aucune suite donnée aux demandes associatives (SFEPM notamment) de participer au pilotage d’actions (excepté pour la communication).

Fautes de gouvernance, avec décisions prises hors Comité de pilotage

Vous pouvez également vous approprier certaines remarques du Conseil National de Protection de la Nature :

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9 réflexions au sujet de « Consultation du public sur le Plan national d’actions en faveur du Lynx boréal (2022-2026) »

  1. L’avis des chasseurs est omniprésent dès qu’il s’agit de biodiversité. Leur activité impacte négativement tous les milieux naturels où ils se comportent comme s’ils en étaient propriétaires. il est pratiquement impossible de tracer les braconniers et les enquêtes se heurtent la plupart du temps au silence de la population locale. Dans les Vosges le tourisme “vert” produit des dérangements tout au long de l’année. Il devient urgent de protéger les espaces encore sauvages, de sortir les chasseurs des institutions dédiées à la protection de la nature (ils sont juges et font partie du problème), de donner la priorité aux expertises des associations disposant de compétences réelles (validées) dans le domaine animalier et environnemental.

  2. Privilégier l’action des vandales contre la nature (les chasseurs) contre les protecteurs, est un écocide. A quand la même politique contre les œuvres d’art ?

  3. Emmanuel Macron a donné encore plus de latitude aux chasseurs pour décider du futur de la biodiversité. Protégeons cette Nature qui nous permet, ainsi que nos enfants, de vivre dans un monde équilibré où chacun trouve sa place.

  4. SOUTENONS le centre d’Athénas qui a tout juste.
    les chasseurs n’ont pas leur place dans la gestion de la biodiversité comme ils la définissent, ils n’ont qu’un seul but c’est leur avantage et ils ont le soutien du président Macron.

  5. Les CHIASSEURS m’indisposent au plus haut point.
    Ils constituent une communauté dangereuse
    qui braconne et tue chaque année (et pas que des animaux)
    dans une impunité généralisée.
    Ils ont “démocratisé” des privilèges féodaux
    qu’il faut tout simplement supprimer.
    On peut “aimer” ou “servir” les animaux SANS FUSIL.
    Une administration nationale de type LOUVETERIE
    avec une réelle connaissance des écosystèmes
    suffit à réguler certaines populations par des tirs très sélectifs.
    La chasse “sportive” est une barbarie.

  6. en ce qui concerne la biodiversité et la protection de la nature, seuls les scientifiques devraient avoir droit à la parole pour définir les espèces à protéger. Les chasseurs, c’est bien connu, ne voient que leur intérêt personnel c’est-à-dire avoir une vie à flinguer. L’état ne devrait même pas s’abaisser à demander leur avis ! (mais que ne ferait-on pas pour des bulletins dans l’urne?) Oui à la protection du lynx, non à l’ingérence des chasseurs dans un domaine qui relève de spécialistes et rien que de spécialistes.

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