Cohabiter en harmonie avec les espèces sauvages

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Mission de l’association AVES France

AVES France (Agir pour le Vivant et les Espèces sauvages) est une association de protection de la nature et de la faune sauvage, libre ou captive, créée en 2005. Une de nos missions est d’améliorer la cohabitation entre les activités humaines et la nature, notamment en accompagnant les éleveurs touchés par les prédations d’ours ou de loups.

Nous travaillons depuis longtemps sur le dossier de l’ours dans les Pyrénées, en prônant le dialogue et la recherche de solutions durables pour une cohabitation apaisée. En Ariège, lorsqu’une estive subit des attaques, nous invitons les bergers et les éleveurs à contacter notre équipe locale qui vient à leur rencontre pour écouter leurs besoins et les aider à trouver des solutions adaptées et les mettre en place, pour optimiser la protection des troupeaux et éviter les attaques. Nous avons, par exemple, participé à l’achat d’enclos électrifiés.

Le loup, quant à lui, est désormais présent en plaine. Si la problématique est la même, les solutions apportées doivent être adaptées. En effet, l’élevage en plaine est très différent de l’élevage de montagne. Il nous revient, avec les professionnels, de trouver des solutions dans le but d’améliorer la cohabitation entre le loup et les activités humaines. Il faut trouver avec eux des solutions innovantes, reproductibles, soutenables financièrement, et surtout faire évoluer la législation pour qu’elle s’adapte aux problématiques nouvelles liées à la présence du loup en plaine.

NON À LA DESTRUCTION, OUI À LA COHABITATION

Contrairement à l’ours qui a nécessité plusieurs renforcements de populations au cours des dernières décennies et qui reste localisé sur la chaîne pyrénéenne, le loup revient naturellement en France depuis 1992 et a une dynamique de population beaucoup plus importante. Il colonise régulièrement de nouveaux départements.

Les plans loups successifs n’ont pas, à notre avis, l’effet escompté. Les tirs de loups sont régulièrement dénoncés par les associations naturalistes, dont AVES France, puisque le loup est toujours une espèce menacée et que ces tirs ne règlent pas les problèmes de cohabitation. Pire, on pense que les tirs désorganisent les meutes et participent à la dissémination de l’espèce sur un territoire de plus en plus vaste, puisque des loups erratiques sont régulièrement repérés.

C’est ainsi que depuis la fin de l’année 2019, un loup est arrivé en Seine-Maritime, où se trouve le siège de notre association. Le 26 novembre 2019, cinq ovins sont morts et l’attaque a été attribuée au loup. Plusieurs attaques ont suivi, mais également des observations visuelles puis finalement un premier cliché de l’animal, en avril 2020, qui a permis d’attester la présence d’au moins un loup dans le département.

Comme dans les autres départements concernés, nous n’étions pas prêts et les propriétaires des troupeaux peuvent rapidement se sentir abandonnés et ne voir d’autre solution que de protéger leur cheptel par la destruction d’une espèce protégée. Il est essentiel de rencontrer les éleveurs et de leur proposer des solutions pour qu’ils ne cèdent pas à l’exaspération.

Il y a cependant un problème puisque jusqu’à maintenant, les aides de l’Etat ont été pensées pour la protection des troupeaux en montagne, les estives étant les principaux lieux de prédation des troupeaux. Mais l’arrivée des loups dans des zones de plaine change totalement la donne.

Modalité d’attribution de l’aide de l’Etat : 

Pour prendre en compte la diversité des systèmes d’élevage touchés par la prédation, le dispositif se décline en fonction du mode de conduite prépondérant du troupeau, de sa taille et de la durée de parcage en zone de prédation. La superficie des surfaces exploitées par les troupeaux n’intervient pas dans le calcul de l’aide.

Les dépenses éligibles dans le cadre de ce dispositif qui constituent les différentes “options” de la mesure de protection des troupeaux, sont les suivantes :

  1. gardiennage renforcé/surveillance renforcée ;
  2. chiens de protection ;
  3. investissements matériels (rappel actions : parcs de pâturage électrifiés fixes ou/et mobiles, électrification de parcs fixes existants, regroupement nocturne en bergerie ou en parcs de nuit) ;
  4. analyse de vulnérabilité ;
  5. accompagnement technique.

Si on peut comprendre qu’un troupeau en estive doit-être protégé par au minimum deux options parmi les options 1 à 3, cela s’avère difficile en plaine, compte-tenu du modèle économique.

En estives, les éleveurs s’organisent en groupements. Les troupeaux sont regroupés sous la surveillance de bergers, souvent secondés par des chiens de protection. L’installation de clôtures électrifiées est plus difficile, à cause du relief, de la nature des sols, des contraintes techniques (pas d’électricité)…

En plaine, l’électrification des parcelles est a priori plus facile. Par contre, il semble impossible d’y effectuer une surveillance permanente ou d’y intégrer des chiens de protection, le modèle économique étant différent de l’élevage de montagne.

Il convient donc d’apporter une réponse adaptée aux petits exploitants de nos départements, de les accompagner pour déterminer la meilleure méthode de protection en limitant ses coûts de mise en place, mais aussi de réaliser une étude pour informer le législateur sur les différences fondamentales entre l’élevage de plaine et l’élevage de haute-montagne.

Nous proposons donc, si ce projet était financé : 

  • d’accompagner les éleveurs qui le souhaitent pour faire un audit des vulnérabilités de leur exploitation
  • de les aider à monter des dossiers de subvention et/ou leur mettre à disposition le matériel nécessaire pour renforcer leurs clôtures
  • d’installer des moyens de surveillance innovants (plusieurs systèmes différents seraient testés afin d’évaluer leurs performances)
  • d’installer des caméras autour des clôtures pour surveiller le comportement des animaux sauvages (et notamment du loup) devant cet obstacle, mais aussi pour comprendre tout franchissement éventuel
  • de réaliser un rapport, en lien avec les autorités locales, sur les différentes méthodes de protection et de surveillance mises en place
Bien sûr, un tel projet demande des moyens humains et financiers importants, dépassant les 5000 € sollicités dans cette campagne de financement participatif. C’est la raison pour laquelle nous présenterons ce projet lors des rencontres associations philanthropes de 1% pour la planète en octobre 2021 et sommes à la recherche de nouveaux partenaires.
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