Candidature à la primaire interne des Verts pour la Présidentielle de 2007

Pas de candidat Verts au premier tour de la présidentielle mais des primaires pour choisir le candidat à gauche et une répartition proportionnelle des circonscriptions fonction du résultat des primaires.

Prendre le leadership à gauche

Vert pré-historique (j’ai été élu vert en 1983 avant de participer à la fondation des Verts en 84) j’ai été l’inventeur du concept d’autonomie contractuelles qui est devenu la stratégie des Verts en 95 et nous a mené au gouvernement en 97. En 2002 vous avez majoritairement ré-approuvé cette stratégie en votant la motion ponctuelle dont j’étais l’initiateur. (voir la motion en fin message)
Aujourd’hui par ma candidature à la candidature pour la présidentielle de 2007, je voudrai vous proposer une lecture de l’autonomie contractuelle dans le but de prendre dans les 10 ans le leadership à gauche.

En votant majoritairement pour moi, je vous propose de faire savoir au PS que
1 Nous sommes prêts à ne pas présenter de candidat au premier tour de la présidentielle pour éviter un nouveau 21 avril en contrepartie d’une répartition équitable des circonscriptions entre les différents partenaires : des primaires permettraient le choix de ces candidats uniques en déterminant le poids de chaque formation de la coalition et en faisant acter par l’ensemble des participants la répartitions des circonscriptions.
2 Nous souhaitons l’organisation d’un processus de démocratie participative et délibérative qui permette aux millions de citoyens qui l’attendent de débattre du nouveau Pacte Social que demande la mutation vers la société de l’après pétrole. Les participants, selon le modèle expérimenté en Suisse pour les référendums seraient amenés à trancher les grandes orientations de la législature à venir.

Mon propos vise donc à changer les règles du jeu à gauche

1 sur le plan programmatique
– sortir des accords bilatéraux qui accordent de fait toute latitude au PS en accordant quelques miettes à ses partenaires.
– remettre les citoyens dans la démarche en leur permettrant de participer aux débats et au choix des orientations.
2 Sur le plan électoral
Faire exploser la règle du désistement républicain qui est une application de la démarche fondatrice du libéralisme économique : la loi de la jungle c’est le plus fort qui gagne.
Appliquer la proportionnelle à la répartition des circonscriptions de premier tour pour que chaque électeur se sente justement représenté tout en assurant l’éfficacité électorale : dans un scrutin uninominal c’est généralement le candidat arrivé en tête au premier tour qui gagne

Une utopie réaliste
Les derniers événements mettent en lumière la fracture politique et sociale manifestée à plusieurs reprises dont le 2 avril 2002 et le 29 mai 2005
le 21 avril 2002 a montré que le mode de scrutin présidentiel pouvait aboutir à l’élimination de totu candidat de gauche ou écologiste du second tour.
Le 29 mai a montré qu’alors que la représentation nationale était à 95% en faveur du oui , le NON était majoritaire à 55%
La campagne référendaire a montré une réappropriation du débat politiquee par des personnes qui l’avaient délaissé : il serait judicieux de leur donner un débouché politique dans le cadre de la préparation des échéances 2007-08
les Italiens ont fait la démonstration que l’organisation d’une primaire était possible : les organisateurs attendaient entre 500 000 et un million de participants, il y en a eu 4,5 millions.
La révolte des banlieues est l’écume d’une crise sociale et d’un mal-être profond combiné avec une perte de foi dans la capacité des institutions à rétablir dans les faits la devise de la République ( Liberté, Egalité, Franternité) parce que la représentation nationale n’est pas représentative de la diversité des citoyens.
Le résultat du référendum suisse en faveur d’un moratoire de 5 ans sur les OGM plaide pour des Assises Citoyennes de la Transformation Ecologique et sociale dont la phase finale couplée avec la primaire pour désigner les candidat-e-s uniques de la gauche et des écologistes au premier tour de la présidentielle et des législatives pourrait permettre aux participant-e-s au processus de voter les grands axes de la législature.

Pour changer le regard des électeurs à leur égard, il faut d’abord que les Verts commencent par changer le leur sur la situation à gauche

Avec la même sociologie électorale que le PS (du centre à l’extrême gauche), les Verts sur l’échiquier politique doivent prendre conscience d’une position entre le PS et le PC au cœur de la gauche qui, tout en revendiquant leur identité écologiste, peut les placer en situation d’être reconnus comme le pivot d’un regroupement à vocation majoritaire.
Entre un PS qui a choisi de faire gagner les partisans du OUI et un PC résolument dans le sillage du NON mais qui flotte entre ke radicalisme de la LCR refusant toute participation à un exécutif avec le PS et le réalisme de la nécessité d’accords avec le PS, les Verts en proposant l’idée d’Assises et de primaires peuvent marquer des points dans leur capacité à être les pivots d’une alternative à vocation majoritaire qui peuvent se transformer soit pour les législatives par des échanges de retraits pour permettre à quelques candidat-e-s de part et d’autre de se retrouver au second tour même sans accord avec le PS soit pour les échéances locales de 2008.

C’est le pari que je vous invite à faire ensemble en adressant un message clair à nos partenaires et aux citoyens qui attendent pour 2007 une alternative et non une simple alternance.

L’autonomie Contractuelle : Mode d’emploi
motion adoptée par l’AG nationale décentralisée des Verts en novembre 2002

L’AG considère que l’Autonomie contractuelle (dite AC dans le texte) adoptée comme stratégie en 1995, demande à l’expérience à être définie avec plus de précision dans ses modalités d’application.

Exposé des motifs
L’expression fait florès, il faud donc clairement préciser le concept pour éviter que chacun y lise ce qui l’arrange. L’exemple de Paris permet de donner une illustration de sa mise ne œuvre, donne un mode d’emploi et un exemple à suivre.
En 2001 deux listes se présentent aux électeurs en annonçant une même volonté de travail en commun. Les contacts antérieurs ont permis de déterminer les axes d’une programme commun et les pierres d’achoppement. Au soir du premier tour, les délégiués des listes se retrouvent pour préciser la répartition sur les listes communes du second tour, se partager les responsabilités dans la future majorité et peaufiner le programme en fonction du rapport de forces décidé par les électeurs. Les engagements de chacun des partenaires sont clairs, précis et écrits.
Conclusion : cette fusion opérée dans de bonnes conditions permet à la gauche et aux écologistes d’emporter une mairie à droite depuis des lustres.
L’équipe ainsi formée se met au travail dans un bon esprit et lorsqu’arrivent les discussions sur les candidatures aux législatives, les Verts obtiennent 3 circonscriptions sur les 21 de la capitale.
Conclusion : Les Verts emportent 2 siègers sur les 3 et le PS EN GAGNE UN.
Moralité : l’AC, cela fait gagner tout le monde.

L’accord électoral
La stratégie d’AC consiste à pouvoir rechercher des accords de gestion avec les partenaires de gauche sur la base d’une double exigence : un accord programmatique et une répartition proportionnelle des responsabilités.
Dans le cadre de scrutins proportionnels, cette stratégie consiste à présenter une liste autonome au premier tour avec, pour les municipales, fusion éventuelle entre les deux tours sur la base du rapport de forces du premier tour. Pour les municipales, des considérations locales (taille de la commune, nombre de candida-e-s nécessaires, risque de moins de 5%….) peuvent amener à des ecxeptions à cette règle.
Lorsqu’il n’y a pas de contrat, l’AC consiste à se présenter en autonome et à ne pas donner de consige de vote au second tour sauf éxceptionnellement, pour des raisons tactiques ou morales, duement expliquées aux électeurs.
La stratégie d’AC est donc en rupture avec la tradition de désistement républicain à gauche. En effet le succès de la stratégie dAC exige un rapport de forces appuyé sur un militantisme de terrain qui n’existerait pas sir les voix des écologistes pouvaient être considérées comme automatiquement acquises à nos partenaires : nous deviendrions de simples satellites. L’AC suppose respect mutuel et exclut qu’un parti soité dépendant ou soumis à l’autre.

L’application de l’AC durant la mandature
Au travers des élus, le but est de participer à la mise en œuvre et de veiller au respect du contrat signé construit en relation avec les mouvements sociaux. La clarté de l’engagment public devient notre force de dissuasion. L’AC suppose que nos partenaires sachent qu’une violation des clauses du contrat rendra celui-ci caduc, entrainant retrait des exécutifs et du soutien à des majorités qui ne reposeraient plus sur les engagements initiaux. C’est à ce prix que l’on obtient le respect.

Pour les années à venir

2004 sert à préparer 2007. Nous devons tester la capacité de nos partenaires à étendre à l’ensemble des régions la « stratégie parisienne ». Nous devons donc annoncer notre volonté d’accords programmatiques et d’une juste répartition des candidatures aux cantonales et sénatoriales. Nous proposons comme niveau de négociation la région et, de manère réaliste, comme base de répartition une moyenne des résultats des 3 derniers scrutins : législatives, présidentielle et européennes, ce qui ne supprime pas les autres niveaux de discussion ni l’utilisation d’autres résultats tenant compte des réalités locales.
Nous devons dans le même temps nous préparer à compter sur nos propres forces tout en recherchant d’autres partenariats ( régionalistes, fédéralistes, motivées…)
Et nous devons impérativement daire entendre à nos partenaires que le refus de leur part d’un contrat à fort niveau d’exigences entrainera aussi le nôtre, et donc une liste d’union sans eux sur tous les cantons en 2004 (circonscriptions en 2007) et que nous éventuels partenaires devront se débrouiller sans notre soutien au second tour.
Il est de l’AC comme de la force de frappe (pour ses défenseurs) : elle est inutile si on annonce qu’on ne s’en servira pas. Nous devons aussi être prêts à assumer les conséquences de l’autonomie, financièrement et en nombre d’élu-e-s si les conditions réelles d’un bon accord ne sont pas réunies ? La construction durable de l’écologie politique est à ce prix.

Résultats du  tour de la primaire verte interne (60,4 % de participation)
Candidat Voix %

Dominique Voynet 1743 35,45
Yves Cochet 1393 28,33
Cécile Duflot 1145 23,29
Jean Desessard 335 6,81
Alain Uguen 301 6,12

Dominique Voynet candidate des Verts à la présidentielle recueillera 576 666 voix soit 1,57% des suffrages

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