François Hollande en VRP des énergies fossiles


Montreuil, le 15 janvier 2012. S’ouvre aujourd’hui le Sommet mondial des énergies futures aux Emirats Arabes Unis. François Hollande y est accompagné du patron de Total, Christophe de Margerie, pour décrocher notamment le contrat d’exploitation d’un champ de gaz corrosif d’une valeur de 10 milliards d’euros. Le Réseau Action Climat et ses associations membres sont consternés par les incohérences du gouvernement, qui d’une main lance un débat sur la transition énergétique en France et de l’autre promeut à l’étranger des investissements dans les énergies fossiles, néfastes pour l’environnement et le climat.

A la mi-novembre 2012, le Président de la République, en visite officielle en Pologne, avait déjà emmené dans ses valises les patrons d’EDF et d’Areva pour obtenir de gros contrats de centrales au charbon et nucléaires, tandis que Total commençait à y explorer des gaz de schiste[1]. Le 20 décembre, le ministre des Affaires étrangères, Laurent Fabius, avait déclaré à quelques journalistes que la France et l’Algérie signeraient prochainement un accord permettant des recherches françaises sur le territoire algérien en vue de l’exploitation des gaz de schiste – déclaration ensuite démentie par la ministre de l’Ecologie, Delphine Batho, mais uniquement sur l’utilisation de la fracturation hydraulique[2]. Par présence aux Emirats, François Hollande recherche aussi de nouvelles perspectives dans le nucléaire.

« La politique d’appui aux investissements fossiles menée en catimini par la France à l’étranger est en totale contradiction avec les annonces du gouvernement au niveau national, et le lancement du débat sur la transition énergétique », alerte Meike Fink, chargée de mission Energie-climat au Réseau Action Climat France (RAC-F).

« Le Président doit-il être le VRP des industries nucléaire, pétrolière et gazière, quand les énergies fossiles sont déjà trois fois plus subventionnées en France que les solutions au changement climatique ?[3] », interroge Lorelei Limousin, chargée de la fiscalité écologique et des transports au RAC-F.

« Au lieu de promouvoir en Europe et dans le monde des investissements dans les secteurs d’avenir, comme les énergies renouvelables et les solutions d’efficacité énergétique, le gouvernement français cautionne que certains pays accentuent leur dépendance aux énergies fossiles, menaçant à la fois le climat et la santé des populations locales », conclut Célia Gautier, chargée des questions européennes au RAC-F.

Contacts :

Meike Fink – Chargée de mission Energie-climat, RAC-F, meike@rac-f.org, +33 1 48 58 89 79.
Celia Gautier – Chargée de mission Politiques européennes, RAC-F, celia@rac-f.org, 33 1 48 58 89 76.
Lorelei Limousin – Chargée de mission Transports et fiscalité écologique – RAC-F, lorelei@rac-f.org, +33 1 48 58 89 77.

[1] http://www.lefigaro.fr/politique/2012/11/16/01002-20121116ARTFIG00563-paris-et-varsovie-divergent-sur-le-gaz-de-schiste.php
[2] http://www.lepoint.fr/science/gaz-de-schiste-batho-contredit-fabius-21-12-2012-1605094_25.php
[3] Rapport de Guillaume Sainteny, « Les aides publiques dommageables à la biodiversité », Centre d’analyse stratégique (2011), http://www.strategie.gouv.fr/content/les-aides-publiques-dommageables-la-biodiversite-note-de-synthese-246-octobre-2011.

Be Sociable, Share!

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *