Chers amis du GIET,
Mille excuses, tout d’abord, pour ce long silence lié à un excès de travail chronique.
Résumé des thèmes actuels du GIET :
L’objectif est toujours de mettre en démocratie la problématique très problématique de l’avenir de l’humanité.
Directement à ce propos :
un livre à lire absolument et à faire lire DE FORCE !
Il est préfacé par notre ami JP Berlan, qui emprunte beaucoup aux textes du GIET, mais on ne lui en veut pas. Le livre s’appelle « Une brève histoire de l’extinction en masse des espèces » auteur : Franz BROSWIMMER éditions Agone.
Il traite de l’histoire (et de la préhistoire) de l’écocide, avec force références.
Un article de Nature, fondamental : Barnosky,A.D. « Approching a state shift in earth’s biosphere » Nature 7 june 2012 vol 486 pp 52-58
Axes principaux :
La Métamorphose Culturelle par la démocratie Réelle (MCDR)
Nous avons changé Démocratie Participative (DP) en Démocratie Réelle (DR) car la DP se situe dans un cadre institutionnel et dans un cadre conceptuel. Elle est adaptée aux problèmes pratiques. La DR est mise en scène par les citoyens eux-mêmes et interroge le cadre conceptuel. Les principes de la MCDR sont évoqués sur le site www.metamorphose.culturelle.org (si possible, regarder les vidéos).
Actuellement, nous avons surtout commencé à mettre en place un réseau avec des universitaires essentiellement lyonnais dans le but de constituer un point de départ pour une réflexion de fond entre scientifiques, sociologues, philosophes et citoyens, en espérant joindre rapidement des politiques (actuellement, la seule intéressée est Lela Bencharif, vice-présidente de la Région Rhône-Alpes).
Deux thèmes qui servent de support : la « vulnérabilité d’une société confortable » et « la libération de la parole ». Sur le premier de ces thèmes, une table-ronde a été organisée à Lyon avec comme intervenants : Ioan Negrutiu (professeur de biologie végétale à l’ENS de Lyon), Matthieu Calame (agronome et directeur de la Fondation pour le Progrès de l’Homme), Hervé le Meur (chercheur en mathématiques et Président d’OGM Dangers) et Frédéric Jacquemart (Président du GIET).
Trois conférences-débats ont été données par le GIET, dont deux en Suisse, sur des thèmes équivalents et deux autres sont prévues à Avignon et Orléans.
L’idée est d’inciter un public de départ pour installer des échanges sur le site de la MCDR (qui devrait être adapté à cette fin prochainement par Sciences et Démocratie). La libération de la parole part de la constatation que les débats sur les questions des nouvelles technologies sont très fortement contraints. En simplifiant, seul le domaine technoscientifique est culturellement posé comme pertinent, alors que ce n’est manifestement pas le domaine du ressenti de ceux qui s’interrogent ou s’opposent à la déferlante technologique qui caractérise l’époque moderne.
La simple convocation des scientifiques dans le débat leur fait prendre de facto une position politique forte sans que ce processus pervers ne soit mis à jour et discuté. Le projet de mise en démocratie de ce sujet a été initié avec l’association Vivagora, mais le projet est en panne faute de financements complémentaires à ceux de la Région Ile-de-France. Il a donc été évoqué lors de diverses conférences du GIET et fera l’objet d’une rencontre universitaires-politiques-citoyens suisses et rhône-alpins, à Lausanne, sous l’égide de la FPH, en principe en février 2013.
Sur ce thème aussi, nous espérons une participation sur le site de la MCDR.
La partie « sensible » du programme avance doucement, notamment du fait des difficultés financières et du manque de temps. Une expérience importante a pu néanmoins être mise en chantier grâce à la pugnacité de l’équipe du Lien Théâtre et notamment d’Anne-Pascale Paris, Calin Blaga et Mélanie Perron : à partir du texte de l’épopée de Gilgamesh, le Lien théâtre crée un spectacle avec des habitants de Bron, en prenant appuis sur l’expérience passée de la troupe dans la co-création de spectacles théâtraux avec des détenus de prison lyonnaises.
Ce spectacle, prototype d’une création participative, sera terminé à la fin 2012 et servira entre autres à alimenter la réflexion sur la mis en démocratie des autres thèmes de la MCDR.
D’autre part, Ioan Negrutiu va inaugurer, en septembre, l’Institut Michel Serres sur les ressources et nous invite à participer à cette inauguration.
Programme « RiskOGM »
Rappel : il s’agit d’un appel d’offre de l’Etat visant à développer une approche globale de l’évaluation des nouvelles technologies. Cet appel d’offre a été attribué au GIET en collaboration avec l’unité de philosophie des sciences de l’INSA de Lyon et l’Association PEUV (Pour l’Emergence de l’Université du Vivant).
Après une première table ronde avec des philosophes, et une séance de travail avec Léo Coutellec, philosophe de l’INSA, ce programme est un peu en plan. Une nouvelle table ronde est prévue pour juillet ou septembre avec deux spécialistes du hasard.
Entre temps, Léo Coutellec devrait produire un argumentaire pour montrer que l’intentionnalité est un caractère épistémique de tout objet fabriqué par l’homme, ce qui nous permettra d’argumenter contre la volonté de la Commission Européenne de changer la définition des OGM en la limitant aux seuls aspects techniques. Cette volonté de modifier la définition des OGM, issue des pressions des semenciers, est un enjeu très important actuellement.
OGM
En dehors de l’action ci-dessus, qui fait la transition, les enjeux actuels sont très importants, car les semenciers veulent faire céder les portes de l’Union Européenne. La révision des Lignes Directrices (qui indiquent ce qui doit être fait par les pétitionnaires lorsqu’ils déposent un dossier d’autorisation) qui a été décidée suite à la demande des ministres européens de l’écologie (et en grandes parties grâce aux actions du GIET) tourne à la farce.
Les ministres ont demandé une amélioration de l’évaluation des OGM, l’AESA1, en charge de la révision des Lignes Directrices, fait exactement l’inverse.
Dans un épais document où sont proposées de réelles améliorations, on trouve trois lignes qui disent que s’il y a équivalence en substance entre une plante OGM et une plante de même espèce non OGM, alors, on ne fait pas d’évaluation du tout !
La Commission Européenne s’aligne sur les USA (comme le demandent les semenciers). Le GIET, FNE et Inf’OGM ont alerté le gouvernement français, qui a fait remonter à Bruxelles son opposition à ces propositions. Nous avons déjà pu passer le message au nouveau ministère de l’écologie, que nous allons bientôt rencontrer, ainsi que celui de l’agriculture.
Le moratoire sur le MON810 a été obtenu par une large coalition d’organisation anti-OGM dont évidemment le GIET. Il reste à pérenniser la situation.
Le GIET a participé aussi à la campagne « on a plus besoin des besoin des abeilles que des OGM » à la suite de l’interdiction, par la Cour Européenne de Justice, du miel contenant du pollen de MON810 (affaire Bablok).
La Commission Européenne s’apprête à autoriser plusieurs OGM pour la culture, ceci probablement dès cet été. Nous sommes évidemment mobilisés contre ces décisions.
La question de la subsidiarité est à nouveau mise sur la table des négociations. Le GIET et ses partenaires s’y opposent, au moins tant que la question des lignes directrices évoquée plus haut n’est pas tranchée dans le bon sens. En effet, par subsidiarité, il faut comprendre théoriquement : possibilité pour un Etat Membre, d’interdire un OGM pour des raisons socio-économiques. En pratique, cette possibilité ne tenant pas en cas de recours devant l’OMC, il s’agit d’un leurre permettant à la CE d’assouplir les conditions d’autorisation des OGM.