Battue à l’ours ou bizutage du nouveau Ministre de l’Écologie ?

Les observateurs attentifs du dossier ont pu se demander quelles étaient les raisons de cette subite montée de fièvre en Ariège sur le dossier de l’ours. Certainement pas du côté des dégâts sur les troupeaux qui sont plutôt en régression cette année.
Faut-il d’ailleurs rappeler que lorsque les ours tuent chaque année en moyenne 200 brebis dans les Pyrénées sur un cheptel de 600.000 têtes, soit 0,03 %, il en meurt environ 50.000 d’autres causes ?
Faut-il préciser aussi que lorsque les anti-ours dénoncent quelques dizaines de pertes depuis le début des estives, il meurt dans un même temps chaque semaine plus de 1.000 brebis (asticots, maladies, chutes, foudre, chiens errants…) ?
La raison de cette tension très artificielle est toute autre : faire pression sur le tout nouveau Ministre de l’Écologie et le pousser dès son arrivée à l’inaction. Car la situation est parfaitement claire : malgré une dynamique intéressante du nombre d’ours en Pyrénées Centrales, où après avoir évité l’extinction sur le massif, la population se reconstitue lentement, celle-ci reste très en deçà des seuils de viabilité et la Commission Européenne a engagé une procédure d’infraction contre la France.
Car l’ours est une espèce protégée, seul mammifère en Midi-Pyrénées classé par l’UICN en “danger critique d’extinction”, et dont la France a l’obligation de restaurer la population. Les opposants surfent aussi sur plusieurs années où la gouvernance de ce dossier par les ministères successifs n’a été que tergiversation et renoncement.
Pire, en entretenant l’illusion qu’il pourrait ne plus y avoir d’ours dans les Pyrénées, ces opposants empêchent beaucoup d’éleveurs de mettre en place les actions de protection des troupeaux et les maintiennent dans un état de vulnérabilité.
Pourtant, les exemples d’efficacité de ces mesures de protection ne manquent pas, ce qui explique que les dégâts sur les troupeaux restent stables ces dernières années malgré l’augmentation du nombre d’ours.
Plus intéressant encore, on constate une grande efficacité de ces mesures sur les autres causes de mortalité du cheptel et le nombre de brebis ainsi sauvées est bien supérieur à celui des dégâts causés par les ours. Les élu-e-s écologistes du Conseil Régional dénoncent ces prises de position et ces actes illégaux qui salissent l’image des Pyrénées. Ils condamnent ces battues illégales et ces appels à la destruction d’une espèce protégée, et demandent le retour à la raison.
Philippe Martin devra faire le choix entre faire de la France un pays exemplaire en terme de biodiversité comme s’y est engagé François Hollande, ou céder à ces “amicales pressions”, ces manipulations grossières et ces revendications rétrogrades, et ainsi continuer à s’attirer les
foudres de l’Europe et l’incompréhension des pays qui autour de nous ont tous réussi leur cohabitation avec la grande faune.
Les élu-e-s écologistes invitent les pyrénéens – toujours très majoritairement attachés à la présence de l’ours – à tourner la page de ce débat stérile du “pour et du contre l’ours” afin d’engager enfin la promotion de cette exceptionnelle richesse de notre patrimoine naturel et de va
François Arcangeli, Conseiller Régional délégué en charge de la biodiversité, Maire d’Arbas
François Calvet, Conseiller Régional de l’Ariège,
Guilhem Latrubesse, Conseiller Régional des Hautes-Pyrénées,
Guillaume Cros, Président du groupe Europe Écologie
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4 réflexions au sujet de « Battue à l’ours ou bizutage du nouveau Ministre de l’Écologie ? »

  1. C’est hallucinant ! Dans le Var et les Alpes-Maritimes les autorités se déchaînent contre les loups et préconisent des mesures non seulement drastiques mais “hors la loi” pour les chasser, dans les Pyrénées on parle de “battue à l’ours” comme au siècle dernier. Sans parler de la guerre déclarée aux requins, comme si la mer n’était pas l’élément naturel des poissons, grands et petits ! Nous régressons, via le pire, par ceux qui détiennent le pouvoir. On ne tient pas compte de l’opinion du peuple, conscient que la Vie Sauvage doit être Respectée sous toutes ses formes. Nous ne voulons pas de battue à l’ours, nous sommes révoltés par les tueries de louves-mères allaitantes, nous refusons le massacre des requins ! Ces animaux sont certes des prédateurs, mais ils ont leur place dans la Nature au même titre que nous, les humains. Cette évidence semble échapper aux édiles et autres dignitaires…

  2. Les nuisibles ne sont pas ceux qu’on croie; les nuisibles se baladent dans la nature avec une arme et un seul but:
    massacrer un être vivant, c’est viril ! pauvres types!!

    • bonjour eh oui ,malgré la baisse des porteurs de permis ,en effet vous avez bien raison la grande majorité ne sont que des pauvres types …des abrutis qui se réjouissent de ‘tuer des pauvres animaux sans défense , mais les associations sont vigilantes on finira par gagner un jour ils devront déposer les armes .
      Pierre MAURIT

  3. Ne pas oublier ceux qui tuent leur propres animaux en faisant croire que le tueur et un ours où un loup, ceci afin qu’ils soient indemnisés!

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