Vente à la Chine d’une usine nucléaire

Les points de vue du  Réseau Sortir du nucléaire : La Chine, nouveau terrain de jeu criminel d’Areva et  de l’Observatoire du Nucléaire : Combien de milliards la vente à la Chine d’une usine nucléaire va-t-elle COÛTER à la France ?

Point de vue du Réseau Sortir du nucléaire : La Chine, nouveau terrain de jeu criminel d’Areva

En visite en Chine, le gouvernement fait la promotion de projets dangereux et imposés pour sauver une industrie nucléaire en déroute

Pendant son voyage en Chine, Emmanuel Macron a fait passer les accords commerciaux avant l’environnement et les droits humains, se félicitant d’une promesse de vente pour une usine de « retraitement » de combustible nucléaire. La France et Areva se font donc les complices du gouvernement chinois pour imposer un projet dangereux et polluant à des populations qui n’en veulent pas. Déjà, en 2016, des milliers de personnes avaient manifesté pour refuser l’implantation d’une telle usine à Lianyungang. Pour contourner l’opposition, le gouvernement chinois compte maintenant garder secret le site choisi !

Faut-il rappeler qu’une telle usine, similaire à celle de La Hague, ne constitue pas une installation de « recyclage » et n’élimine pas la radioactivité du combustible usé ? Bien au contraire, les opérations qui y sont menées augmentent le volume global des déchets, accroissent les risques de prolifération en produisant du plutonium et s’accompagnent d’une pollution chimique et radioactive considérable. Les rejets annuels de La Hague équivalent à ceux d’un accident nucléaire grave et on retrouve leur trace jusque sur les côtes norvégiennes. Est-ce là un savoir-faire qu’on peut être fier d’exporter ?

Par ailleurs, au lieu de se féliciter de la mise en service annoncée des EPR de Taishan, le gouvernement français serait avisé de s’inquiéter de la sûreté de ces réacteurs et des risques pour les populations. Pour rappel, les derniers tests menés se sont soldés par la rupture d’un composant essentiel !

Les annonces sur ces projets ne doivent pas faire illusion : le nucléaire est une énergie du passé, qui connaît un déclin mondial irréversible, et les quelques contrats que peuvent espérer EDF et Areva ne sauveront pas la filière. Le slogan « make our planet great again » sonne plus faux que jamais de la part d’un gouvernement plus soucieux de protéger une industrie moribonde et mortifère que de promouvoir les droits humains et l’environnement.

Retrouvez ce communiqué sur le site :

 

Point de vue de l’Observatoire du Nucléaire : Combien de milliards la vente à la Chine d’une usine nucléaire va-t-elle COÛTER à la France ?

Incorrigibles, de nombreux médias célèbrent la prétendue vente à la Chine par Areva – et surtout par son VRP Emmanuel Macron – d’une usine de traitement de déchets nucléaires, alors que le passé a montré que ce genre d’annonce n’est suivi d’aucune concrétisation… ou alors de lourdes pertes financières pour la France !

Rappelons d’abord qu’il est de tradition que des annonces “fracassantes” soient faites lors des déplacements présidentiels, le champion toute catégorie étant incontestablement M. Sarkozy qui a prétendument vendu des dizaines de réacteurs (y compris à M. Kadhafi en 2007) ou autres installations nucléaires partout dans le monde, pour un résultat bien heureusement égal à zéro.

Vente fictive

Rien de nouveau avec M. Macron, la “vente” d’une usine de retraitement de déchets nucléaires étant parfaitement fictive à ce jour, remplacée par la signature d’un fumeux “mémorandum pour un accord commercial“.

Les Chinois sont de gens polis qui laissent leurs invités se vanter, mais ils sont aussi parfaitement informés des terribles déconvenues et incompétences affichées par Areva et EDF ces dernières années, du flop gigantesque des EPR (en Finlande et à Flamanville) au scandale inouï des milliers de pièces défectueuses produites dans les usines Areva du Creusot… dont les deux cuves installées dans les EPR actuellement en chantier à Taïshan.

De fait, si les Chinois achètent vraiment l’usine annoncée, ce qui reste à démontrer, ce sera en imposant à Areva des conditions léonines qui feront que ce seront les Français qui couvriront les pertes financières éventuelles… ou plutôt inévitables lorsque l’on considère les “exploits” d’Areva et EDF sur tous leurs chantiers.

Centrales bradées

Pour mémoire, l’EPR a été bradé à 3 milliards aux Finlandais en 2004 pour une facture finale de plus de 10 milliards et un chantier de près de 15 ans au lieu de 4 ans et demi annoncés (!) : la France va sous peu être lourdement condamnée en justice internationale et devoir verser des milliards aux Finlandais.

Pour mémoire aussi, les deux EPR “vendus” à la Chine en 2008 ont en réalité été eux aussi totalement bradés : le montant du contrat a été annoncé à 8 milliards mais il comportait la livraison de combustible (sans qu’il soit montré en quoi Areva y aurait gagné de l’argent) : c’est en réalité à 3,66 milliards les deux que les EPR ont été bradés.

Il est évident que cette opération a coûté et coûte encore fort chez à la France, ce qui n’a pas empêché qu’elle soit qualifiée de façon dithyrambique de “marché du siècle” par de nombreux médias qui se gardent bien d’enquêter sur le résultat financier réel.

Le macronisme : de la très vieille politique

Aujourd’hui encore, se dépêchant d’oublier leurs propres errements, les mêmes voix se gargarisent à nouveau d’un prétendu “grand succès” de l’industrie nucléaire française, annonçant même qu’il va “sauver Areva”. En réalité, l’industrie nucléaire mondiale est en déconfiture générale et irréversible, comme le montrent les désengagements des groupes allemands RWE et E.ON et la faillite de l’américain Westinghouse.

Pour sa part, la France est plombée par ses boulets Areva et EDF qui sont plus que jamais en déroute industrielle et financière malgré de ruineuses recapitalisations déjà opérées… et d’autres encore à venir. Sans que leur avis ne soit jamais sollicité, les citoyens de France vont devoir couvrir des pertes colossales qui vont être encore aggravées par les projets absurdes de deux EPR en Grande-Bretagne et d’une usine en Chine.

Loin d’un “renouveau de la politique”,  le macronisme consiste à continuer et même aggraver les erreurs passées et faire payer le tout par la population en protégeant les privilégiés et les lobbies les plus nuisibles comme celui de l’atome.

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