Une étude scientifique menée par l’Université d’Aston, en Angleterre, et soutenue par les ONG Générations Futures et Antidote Europe, parue dans le journal scientifique à comité de lecture PLoS One démontre les effets néfastes de mélanges de certains pesticides couramment utilisés.

Pourquoi cette étude : L’évaluation des risques pour la santé de mélanges de substances chimiques a été éludée jusqu’ici faute d’une méthode appropriée. Or chacun d’entre nous, quel que soit son âge, est exposé journellement à des dizaines de substances chimiques de synthèse dont on ignore les toxicités en
mélange . Générations Futures et Antidote Europe se sont donc associés pour s’attaquer à ce problème urgent. Les deux associations ont demandé à une équipe universitaire réputée de tester les activités de mélanges de trois fongicides fréquents (pyrimethanil, cyprodinil et fludioxonil) sur des cellules gliales et neuronales représentatives du système nerveux central humain. Les résultats de ces travaux scientifiques viennent d’être publiés sous le titre : A preliminary investigation into the impact of a pesticide combination on human neuronal and glial cell lines in vitro, M.D. Coleman & al., PLoS ONE* (2012)
http://www.plosone.org/article/info%3Adoi%2F10.1371%2Fjournal.pone.0042768.
Résultats : En combinaison, ces fongicides exercent sur les cellules gliales d’énormes stress oxydants les obligeant à stimuler considérablement l’expression de peroxydases (très peu stimulés par les fongicides
seuls) et surtout d’enzymes de neutralisation des radicaux oxygène (effet comparable à celui du cyprodinil).
Sous l’effet du mélange, mais pas des fongicides seuls (sauf le cyprodinil), ces cellules entrent en apoptose (suicide cellulaire)
Les cellules neuronales sont également affectées par le mélange des fongicides, principalement en stimulant l’expression de peroxydases (pas ou peu stimulés par les fongicides seuls), des enzymes de neutralisation des radicaux oxygène (pas affectés par les fongicides seuls sauf le cyprodinil) et une très
forte mobilisation des gènes signalant l’entrée en apoptose (peu affectés par les fongicides seuls sauf le cyprodinil)
Rappelons que le stress oxydant joue un rôle important dans la maladie d’Alzheimer, qui se caractérise aussi, comme la maladie de Parkinson, par une atrophie corticale, deux des effets observés massivement avec ces mélanges de fongicides. Les responsables de l’étude confirment que les résultats sont préoccupants.
« Ce travail montre que certains pesticides, isolément ou en combinaisons, peuvent induire du stress et des modifications du devenir des cellules humaines. Ils peuvent aussi interférer avec des processus cellulaires basiques comme celui de la production d’énergie. Ces effets ont été mis en évidence à des concentrations proches de celles trouvées dans nos aliments. Ce travail suggère que nous devrions faire davantage d’efforts pour restreindre l’utilisation des pesticides dans les cultures destinées à l’alimentation,..» Déclare le Professeur Michael Coleman, responsable de l’étude.
« Les résultats de cette étude sur une combinaison de trois résidus de pesticides que nous avions trouvés sur une même grappe de raisin en 2008, montrent que l’évaluation du risque ne rend pas compte d’éventuels effets de synergie entre pesticides, ce qui peut conduire à une sous-estimation grave du risque pour l’homme et l’environnement. Nous demandons à l’ANSES et à l’EFSA de mener d’urgence les recherches qui s’imposent dans ce domaine et, dans l’attente de résultats exhaustifs, d’abaisser significativement les limites maximales en résidus tolérées dans les aliments, dans un soucis élémentaire de précaution. » Déclare François Veillerette, porte-parole de Générations Futures. Les méthodes à cette fin sont à disposition, affirme Claude Reiss, président d’Antidote Europe.
*) PLoS ONE (Public Library of Science) est une revue internationale de haut niveau dont les articles sont soumis à une évaluation rigoureuse par des experts.
Contact presse : F Veillerette 06 81 64 65 58

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12 réflexions au sujet de « Une étude scientifique menée par l’Université d’Aston, en Angleterre, et soutenue par les ONG Générations Futures et Antidote Europe, parue dans le journal scientifique à comité de lecture PLoS One démontre les effets néfastes de mélanges de certains pesticides couramment utilisés. »

  1. Entorse pas trop douloureuse en ces temps de sieste généralisée !
    Bravo pour l’info sur les effets des mélanges de certains pesticides sur nos petits neurones.

  2. Nous sommes en bio-dynamique, nous sommes viticulteurs et nous savons que ces pesticides sont très dangereux, nous sommes confrontés tout les jours avec les autres vignerons qui se servent de pesticides. Il est bien dommage que très peu de personnes soient au courant. Il y a un vrai danger, non seulement pour notre nourriture mais aussi pour l’ environnent. Nous avons d’autres moyens pour cultiver. C’est une dégénérescence voulue. Notre devise: soigner la terre et nourrir l’homme.

  3. C’est effarant de constater que, malgré tout ce que l’on sait déjà, certains continuent à empoisonner la planète et tous ses habitants y compris leur famille. Jusqu’où devra-ton aller pour que le profit cesse d’être le but principal de ceux qui ont déjà tant et n’auront pas assez d’une vie pour dépenser ce qu’ils convoitent. Le bonheur n’est-il, pour eux, que synonyme d’argent.

  4. Cela fait bien longtemps que je m’insurge contre ces manières de vouloir soigner la nature comme l’homme. Alors que l’homme devrait observer la nature pour se soigner, il y aurait si peu de dégâts. Faut-il remettre en mémoire la façon de nourrir les animaux!!! Mais la nature revient immanquablement au galop, alors que l’humanité disparaît au trot.

  5. Ceci est un résultat important que j’attendais depuis longtemps. L’effet cocktail a été avancé mais peu étudié.

    J’aimerais avoir un argument fort, or j’ai l’impression à la lecture de l’article, que l’argument cocktail n’est pas si fort, et je m’en désole.

    En effet, beaucoup des problèmes émergent dès que les trois produits sont pris ensemble, et qui n’émergent pas si pris seuls (sauf cyprodinil). Ceci semble impliquer que si on élimine le cyprodinil, on diminue aussi fortement l’impact des deux autres produits pris ensemble.

    Puis-je demander une clarification?

  6. enfin une étude qui confirme ce que beaucoup pensent de pesticides, PPP et consorts.
    il serait utile de faire une très large publicité des résultats de ce communiqué scientifique, et de demander aux politiques de prendre leurs responsabilités.
    et pourquoi pas une cyberactions vers notre Ministre de l’Agriculture et de l’alimentation?

  7. Ping : Journal des bonnes nouvelles du 10 août 2012 | Cyberacteurs

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