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Bilan de la cyberaction : Négociations UE-Etats-Unis : Bruxelles ne doit pas brader les règles sanitaires et agricoles

Mise en ligne du 06/03/2020 au 26/08/2022

Plus de 100 ONG, syndicats et associations, dont 22 françaises, interpellent les gouvernements et parlementaires de l’UE sur les négociations en cours entre l’Union européenne et les États-Unis : la Commission est-elle sur le point de brader les réglementations sanitaires et agricoles européennes, comme l’a laissé entendre son commissaire au commerce Phil Hogan, pour satisfaire les intérêts des États-Unis ?

Bilan de la cyberaction :

3311 participants

Présentation de la cyberaction :

Lors du Conseil de l’UE du 15 avril 2019, en pleine campagne des Européennes, la France a opportunément voté NON à l’ouverture de négociations entre l’UE et les États-Unis. Emmanuel Macron avait fait savoir qu’il fallait « défendre une Europe exemplaire pour le climat » et ne pas négocier « avec les États-Unis qui se placent en dehors de l’Accord de Paris ». N’ayant pas construit de minorité de blocage, la France n’a pu empêcher que deux mandats de négociation soient votés à la majorité qualifiée, l’un portant sur l’élimination des droits de douane sur les produits industriels et l’autre en vue d’un accord sur "l’évaluation de la conformité" (procédures et organismes de certification des produits étrangers) (1).

Jusqu’il y a peu, la Commission européenne avait toujours écarté la possibilité que ces négociations portent sur l’agriculture et l’alimentation, malgré les velléités des négociateurs américains. Le nouveau commissaire européen au commerce, Phil Hogan, a visiblement fait volte-face, déclarant qu’une « longue liste d’obstacles réglementaires dans le domaine de l’agriculture » pourraient être levés (2). Quand on sait que les États-Unis souhaitent obtenir des assouplissements sur les normes interdisant l’importation en Europe de viande produite avec des hormones, rincée à l’acide ou au chlore, ou sur les résidus de pesticides dans les denrées alimentaires, il y a de quoi être inquiet.

Raison pour laquelle plus de 100 ONG, syndicats et associations appellent les « les gouvernements et les parlementaires de l’UE à pousser la Commission européenne à modifier sa ligne de conduite », précisant que Bruxelles doit clairement réaffirmer que « nos niveaux de protection de la santé publique et de l’environnement ne doivent pas être bradés » pour satisfaire les intérêts américains et préserver l’industrie automobile européenne d’éventuelles rétorsions tarifaires américaines.
En France, alors que le salon de l’agriculture ouvre ce samedi 22 février, Emmanuel Macron, qui n’a pas su empêcher l’ouverture de ces négociations commerciales entre l’UE et les États-Unis, Didier Guillaume et Jean-Baptiste Lemoyne, respectivement ministre de l’agriculture et Secrétaire d’État auprès du ministre de l’Europe et des Affaires étrangères, doivent expliquer publiquement comment ils entendent s’y prendre pour écarter cette menace très sérieuse qui pèse sur les normes sanitaires et agricoles qui protègent les consommateurs et le système agricole français.
Nous appelons le gouvernement français à faire preuve d’une grande vigilance en la matière puisque la Commission a déjà, sans aucun mandat du Conseil de l’UE, considérablement favorisé l’augmentation exponentielle de soja et de gaz naturel liquéfié importés depuis les États-Unis (respectivement + 96% entre juillet 2018 et juin 2019, et + 593 % entre juillet 2018 et novembre 2019) (3). Il est urgent que la Commission européenne et les États-membres considèrent que nos niveaux de protection sanitaires et environnementales ne sont pas à brader, sous quelque motif que ce soit.
Compléments :
la déclaration signée par 100 organisations,
https://www.collectifstoptafta.org/IMG/pdf/de_claration_fr_vfin.pdf  
un document « Questions et réponses » sur les enjeux de ces négociations
https://www.collectifstoptafta.org/IMG/pdf/questions_re_ponses_fr.pdf  
(1) Les mandats de négociation :
Mandat du Conseil sur la suppression des droits de douane sur les produits industriels (en anglais)
Mandat du Conseil sur l’évaluation de la conformité (en anglais)
(2) Lire : https://www.politico.com/newsletters/morning-trade/2020/01/21/trumps-victory-moment-at-davos-784522  
(3) sur le soja voir : https://trade.ec.europa.eu/doclib/docs/2019/july/tradoc_158270.pdf
  /> sur le gaz naturel liquéfié, voir :
https://eeas.europa.eu/delegations/united-states-america/71723/eu-imports-us-lng-are-nearly-600-july-2018_de  
(4)

La lettre qui a été envoyée :


Madame la Présidente

Nos représentants élus doivent exiger une révision des négociations commerciales actuelles avec les États-Unis. L'UE doit faire comprendre, sans équivoque, au gouvernement américain, que nos niveaux de protection de la santé publique et de l'environnement ne sont pas à vendre, que nous ne succomberons pas aux menaces, et que la politique commerciale doit accorder la priorité aux personnes, à l'environnement et au climat.
Je vous prie d’agréer, Madame, Monsieur, mes salutations citoyennes attentives à la survie de notre planète.

 

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24 commentaires

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STOP au TAFTA, CETA, MERCOSUR-ALENA et à TOUS les TRAITES
"A-démocratiques" de LIBRE-ÉCHANGE, conclus SANS les PEUPLES, entre Experts économiques "néolibéraux" et ÉTATS suivistes;
Qui créent un RÉGIME JURIDIQUE d’exception permanent, aux DROITS HUMAINS et ENVIRONNEMENTAUX et aux RÈGLES républicaines des PAYS de l’Europe continentale.

TRAITES "GLOBALISANT" de manière inconséquente un MODÈLE de "DEVELOPPEMENT",inhumain intenable !

Car dérogeant à la promesse de PARTAGER le "MEILLEUR" aspect de la Productivité Industrielle "TRANS-ATLANTIQUE" : Comme auraient pu le faire des ÉCHANGES (libres de droits) sur les "BREVETS" pharmacologiques ou des Technologies MEDICALES, ainsi que sur TOUS les SAVOIRS "universalisés", qui participent à l'EDUCATION, la CULTURE et l'EMANCIPATION de tou.tes les CITOYEN.NE.S du MONDE .

Mais par contre en éparpillant à la volée les germes "du PIRE" de la CIVILISATION MILITARO-TECHNO-INDUSTRIELLE, mise en place dés 1945, par les "Alliés" occidentaux, d'hier :

- Comme les ARMES de DESTRUCTION "MASSIVES" mécaniques, ÉLECTRONIQUES, CHIMIQUES et plus encore NUCLÉAIRES , dites "dissuasives" de GUERRES, qui sont pourtant aussi "réelles" et aussi meurtrières, au présent qu'au passé !
- Comme L'EXTRACTIVISME minier détruisant les ECOSYSTEMES naturels, les FORETS primaires tropicales et la VIE SAUVAGE, élément essentiel de la BIODIVERSITÉ.
- Comme L'AGRICULTURE industrielle et intensive, les O.G.M. et les BIOCIDES de toute nature; qui progressivement achève, sans état d'âme la 6ème EXTINCTION des ESPÈCES.
- Comme Le RECOURS non interrompu, dans cette période de DEREGLEMENT CLIMATIQUE "accéléré", de l'Anthropocène, à des sources "FOSSILES" D’ ÉNERGIE
(gaz et pétrole de "schiste" exploitée sans "précaution" sanitaire aux U.S.A),
émettrices de toujours PLUS de "G.E.S." et à qui l'on doit, l'INDUSTRIE des PLASTIQUES, étouffant de manière alarmante la VIE des OCÉANS... avant de s'accumuler dans le vortex du PACIFIQUE Nord.
- Comme AUSSI, ne l'oublions pas , un grand nombre d'EPIDEMIES "parasitaires" et "microbiennes', qui oblige la MICROFLORE des HABITATS "naturels" DÉTRUITS, à MIGRER "en masse", à la recherche de nouveaux MILIEUX nourriciers,
en "CONTAMINANT" d'abord des ANIMAUX domestiques entassés dans des ÉLEVAGES industriels, à partir d'une souche ancienne"sauvage" souvent NON ou faiblement PATHOGÈNE pour l'hôte habituel; Qui par MUTATIONS "en chaine", va s'attaquer au matériel biologique HUMAIN, si pris de vitesse, par leur multiplication exponentielle,
peut être FATAL en cas de "faiblesse" des défenses, individuelles.
ex: PALUDISME, BILHARZIOSE, VIH, CHIKUNGUNYA, EBOLA, GRIPPE aviaire,STRAS et COVID 19...20, 21

Des MICROORGANISME "invisibles"- comme le "Shadow banking"- qui se multiplient à chaque, et MIMENT ainsi, étrangement, "la DÉMESURE" de l’Économie FINANCIÈRE "virtuelle" non régulée, fluctuant toutes les nanosecondes , dans un SYSTÈME GLOBAL "capitalistique",
croyant au DOGME d'une CROISSANCE (du PIB) possible à l'INFINI...
bien que se déroulant, dans un SYSTÈME physico-chimique TERRESTRE "LIMITE" ( donc FINI) sur le plan biologique, et climatique ... au moins, sauf ACCIDENT COSMIQUE, pour environ 4 MILLIARDS d'années ( Temps de fusion restant, à notre ÉTOILE solaire, avant d'imploser)

le PROJET d' un FOU ... ou d'un ECONOMISTE ?
selon l'avis de Kenneth E. BOULDING philosophe multidisciplinaire américain et économiste militant pour la "FIN de la CROISSANCE", dans les années 70-90.

Toutes ces ARTIFICES TECHNOLOGIQUES humains et leurs IMPACTS catastrophiques NOUS préparent DONC "en même temps", à une succession de CRISES :
ÉCOLOGIQUES, CLIMATIQUES, SANITAIRES, FINANCIÈRES, ECONOMIQUES, SOCIALES puis DÉMOCRATIQUES...
conduisant en quelques décennies L’HUMANITÉ à un EFFONDREMENT certain de son pouvoir sur la "TERRE-MERE", puisque, privées de ses INFRASTRUCTURES vitales, en manque de RESSOURCES RENOUVELABLES (à l'infini) .

Cela pour quelques années ENCORE (conditionnel), SI nous N'AGISSONS pas TOUT de SUITE, et TOUS, en répétant SANS FIN aux "décideurs" :

"STOP au TAFTA"... et à son "MONDE"... "mortifère" !


Danièle LORUT
Le 16/03/2020 à 21:39:08

Cela ne m'étonne même plus d'une commission excessivement portée sur le libéralisme.

Françoise MEYER
Le 13/03/2020 à 16:10:53

Trump est un irresponsable, hélas avec beaucoup de pouvoir. Ne le laissons pas poluer nos régles sanitaires et agricoles, Phil Hogan ne doit pas ceder aux exigences des Américains, En toile de fond, encore les lobies et la finance.L'E"U n'a rien à leur céder. C'est eux qui devrait s'aligner sur nous

djinn
Le 13/03/2020 à 10:56:16

Vive la mondialisation heureuse prôner par l'UE et nos politiques d'içi et d'ailleurs.

Edmond Dobryk
Le 12/03/2020 à 12:22:21

Oui, la Médecine, dont l'objectif est d'être le fleuron de la lutte contre l'obscurantisme prédateur, est en même temps en première ligne en matière d'infiltration par les grands prédateurs économiques qui dirigent le monde. D'innombrables articles, dossiers, ouvrages, dénoncent en vain cette situation qui s'aggrave de façon exponentielle au fil du temps,permettant la survenue récurrente d'épidémies,famines, intoxications lentes et pérennes ou sporadiques aigues.Honneur aux lanceurs d'alerte.
Mais QUE FAIRE pour leur rendre honneur?

marie-juliette hamon
Le 11/03/2020 à 22:44:15

Merci à Bruno Canard pour tout son travail et pour son témoignage

sylvie weiss
Le 11/03/2020 à 19:55:05

ayant un fils dans la recherche fondamentale je sais de quelle façon ce gouvernement traite les chercheurs, c'est une honte, un véritable scandale que la majorité des français ignore totalement. les labos se remplissent les poches et nos chercheurs galèrent et courent après un maigre financement, cela me met dans une colère noire mais que faire et comment ?

hamon
Le 11/03/2020 à 17:58:19

Moi aussi, je viens de lire le témoignage de M. Bruno Canard, directeur de recherches au CNRS à Aix-Marseille. Je suis ému à le lire et triste de voir à quel point le gouvernement français renonce à promouvoir une recherche scientifique publique de haute qualité, au risque de décourager et de démotiver ceux qui en ont la vocation. Faut-il donc attendre une catastrophe sanitaire pour s'apercevoir que cette politique était erronée et qu'il faut la réformer en profondeur ?? Merci M. Canard et avec l'espoir que votre travail et celui des personnes qui coopèrent avec vous soient enfin pris en considération<.

Joseph Mougel
Le 11/03/2020 à 16:16:12

Recherchez le cahier Numéro 13 de la politique économique de L’OCDE. Vous y trouverez le mode d’emploi de la politique ultra libérale pratiquée depuis plus 30 ans. De gauche comme de droite, les élus formés au démantèlement des services publics et à leur distribution systématique aux grands patrons des sociétés du CAC40, ont tous mené une politique dictée par l’UE. Cette UE suit elle même des directives dictées par les banques et milliardaires américains.
La France et surtout les classes moyennes et ouvrières n’ont jamais été aussi mal que depuis l’UE. Les anglais ont compris qui était responsable de leurs problèmes et sortent de l’UE. L’avenir nous montrera qu’ils ont eu raison !

Cospam
Le 11/03/2020 à 15:43:48

Je vous remercie monsieur Canard de votre témoignage, simple et très clair, de votre courage et humanité qui me font espérer qu'il y a encore des professionnels qui défendent des valeurs que je partage.

Brigitte
Le 11/03/2020 à 14:03:11

Je viens de lire "humeur d'un directeur de recherche au CNRS".
C'est à la fois terrible et tellement peu surprenant. On sait que les services publics sont attaqués depuis des années mais à force de le dire d'une manière "académique", sans rentrer dans la réalité, c'est devenu de la langue de bois. Là, la réalité revient au devant de la scène, dans un éclairage violent. Merci pour ce témoignage.
Le mot "fonctionnaire" est devenu synonyme de faignant. Plus personne ne fait le lien entre le statut et le travail au service de la population. Et quand un fonctionnaire choisit de rester dans la fonction publique, malgré des pont d'or pour aller dans le privé, il passe pour un imbécile et, plus grave, pour un incompétent, y compris aux yeux des responsables. Et, oui, comment imaginer ne pas vouloir gagner plus? Nos dirigeants, prêts à tout pour gagner toujours plus, sont incapables de comprendre un tel choix.
C'est à la fois une souffrance de rester travailler dans ces conditions et il faut beaucoup de courage et d'abnégations pour continuer.
Je dis un énorme merci à Bruno Canard pour tout son travail et pour son témoignage. Courage, vous n'êtes pas tout seul. Votre témoignage est un énorme bol d'oxygène pour tout le monde.
Que vivent les valeurs des services publics.

Christine Péron
Le 11/03/2020 à 13:49:25

Poignant le texte de Bruno CANARD !!!

Laurence Desandre
Le 11/03/2020 à 11:56:03

Satisfaire les intérêts des États-Unis c'est se soumettre au diktat des multinationales américaines et à leur objectif unique : toujours plus de profit, quelles qu'en soient les conséquences multiples. Alors cessons ces accords de libre-échange

MC Callet
Le 11/03/2020 à 10:40:28

Je viens de lire "humeur d'un directeur de recherche au CNRS".
C'est à la fois terrible et tellement peu surprenant. On sait que les services publics sont attaqués depuis des années mais à force de le dire d'une manière "académique", sans rentrer dans la réalité, c'est devenu de la langue de bois. Là, la réalité revient au devant de la scène, dans un éclairage violent. Merci pour ce témoignage.
Le mot "fonctionnaire" est devenu synonyme de faignant. Plus personne ne fait le lien entre le statut et le travail au service de la population. Et quand un fonctionnaire choisit de rester dans la fonction publique, malgré des pont d'or pour aller dans le privé, il passe pour un imbécile et, plus grave, pour un incompétent, y compris aux yeux des responsables. Et, oui, comment imaginer ne pas vouloir gagner plus? Nos dirigeants, prêts à tout pour gagner toujours plus, sont incapables de comprendre un tel choix.
C'est à la fois une souffrance de rester travailler dans ces conditions et il faut beaucoup de courage et d'abnégations pour continuer.
Je dis un énorme merci à Bruno Canard pour tout son travail et pour son témoignage. Courage, vous n'êtes pas tout seul. Votre témoignage est un énorme bol d'oxygène pour tout le monde.
Que vivent les valeurs des services publics.

Christine Péron
Le 11/03/2020 à 10:33:49

Le CNRS est un trésor national !
Nous devons le protéger contre tous les prédateurs de France, d'Europe et d'ailleurs

Nicole ROGER
Le 11/03/2020 à 10:08:29

Humeur d'un directeur de recherches au CNRS

Je suis Bruno Canard, directeur de recherche CNRS à Aix-Marseille. Mon équipe travaille sur les virus à ARN (acide ribonucléique), dont font partie les coronavirus. En 2002, notre jeune équipe travaillait sur la dengue, ce qui m’a valu d’être invité à une conférence internationale où il a été question des coronavirus, une grande famille de virus que je ne connaissais pas. C’est à ce moment-là, en 2003, qu’a émergé l’épidémie de SRAS (syndrome respiratoire aigu sévère) et que l’Union européenne a lancé des grands programmes de recherche pour essayer de ne pas être pris au dépourvu en cas d’émergence. La démarche est très simple : comment anticiper le comportement d’un virus que l’on ne connaît pas ? Eh bien, simplement en étudiant l’ensemble des virus connus pour disposer de connaissances transposables aux nouveaux virus, notamment sur leur mode de réplication. Cette recherche est incertaine, les résultats non planifiables, et elle prend beaucoup de temps, d’énergie, de patience.
C’est une recherche fondamentale patiemment validée, sur des programmes de long terme, qui peuvent éventuellement avoir des débouchés thérapeutiques. Elle est aussi indépendante : c’est le meilleur vaccin contre un scandale Mediator-bis.
Dans mon équipe, nous avons participé à des réseaux collaboratifs européens, ce qui nous a conduits à trouver des résultats dès 2004. Mais, en recherche virale, en Europe comme en France, la tendance est plutôt à mettre le paquet en cas d’épidémie et, ensuite, on oublie. Dès 2006, l’intérêt des politiques pour le SARS-CoV avait disparu ; on ignorait s’il allait revenir. L’Europe s’est désengagée de ces grands projets d’anticipation au nom de la satisfaction du contribuable. Désormais, quand un virus émerge, on demande aux chercheur·ses de se mobiliser en urgence et de trouver une solution pour le lendemain. Avec des collègues belges et hollandais·es, nous avions envoyé il y a cinq ans deux lettres d’intention à la Commission européenne pour dire qu’il fallait anticiper. Entre ces deux courriers, Zika est apparu…
La science ne marche pas dans l’urgence et la réponse immédiate.
Avec mon équipe, nous avons continué à travailler sur les coronavirus, mais avec des financements maigres et dans des conditions de travail que l’on a vu peu à peu se dégrader. Quand il m’arrivait de me plaindre, on m’a souvent rétorqué : « Oui, mais vous, les chercheur·ses, ce que vous faites est utile pour la société… Et vous êtes passionnés ».
Et j’ai pensé à tous les dossiers que j’ai évalués.
J’ai pensé à tous les papiers que j’ai revus pour publication.
J’ai pensé au rapport annuel, au rapport à 2 ans, et au rapport à 4 ans.
Je me suis demandé si quelqu’un lisait mes rapports, et si cette même personne lisait aussi mes publications.
J’ai pensé aux deux congés maternité et aux deux congés maladie non remplacés dans notre équipe de 22 personnes.
J’ai pensé aux pots de départs, pour retraite ou promotion ailleurs, et aux postes perdus qui n’avaient pas été remplacés.
J’ai pensé aux 11 ans de CDD de Sophia, ingénieure de recherche, qui ne pouvait pas louer un appart sans CDI, ni faire un emprunt à la banque.
J’ai pensé au courage de Pedro, qui a démissionné de son poste CR1 au CNRS pour aller faire de l’agriculture bio.
J’ai pensé aux dizaines de milliers d’euros que j’ai avancé de ma poche pour m’inscrire à des congrès internationaux très coûteux.
Je me suis souvenu d’avoir mangé une pomme et un sandwich en dehors du congrès pendant que nos collègues de l’industrie pharmaceutique allaient au banquet.
J’ai pensé au Crédit Impôt Recherche, passé de 1.5 milliards à 6 milliards annuels (soit deux fois le budget du CNRS) sous la présidence Sarkozy.
J’ai pensé au Président Hollande, puis au Président Macron qui ont continué sciemment ce hold-up qui fait que je passe mon temps à écrire des projets ANR.
J’ai pensé à tou·tes mes collègues à qui l’ont fait gérer la pénurie issue du hold-up.J’ai pensé à tous les projets ANR que j’ai écrits, et qui n’ont pas été sélectionnés.
J’ai pensé à ce projet ANR Franco-Allemande, qui n’a eu aucune critique négative, mais dont l’évaluation a tellement duré qu’on m’a dit de la re-déposer telle quelle un an après, et qu’on m’a finalement refusé faute de crédits.
J’ai pensé à l’appel Flash de l’ANR sur le coronavirus, qui vient juste d’être publié.
J’ai pensé que je pourrais arrêter d’écrire des projets ANR.
Mais j’ai pensé ensuite aux précaires qui travaillent sur ces projets dans notre équipe.
J’ai pensé que dans tout ça, je n’avais plus le temps de faire de la recherche comme je le souhaitais, ce pour quoi j’avais signé.
J’ai pensé que nous avions momentanément perdu la partie.
Je me suis demandé si tout cela était vraiment utile pour la société, et si j’étais toujours passionné par ce métier ?
Je me suis souvent demandé si j’allais changer pour un boulot inintéressant, nuisible pour la société et pour lequel on me paierait cher ?
Non, en fait.
J’espère par ma voix avoir fait entendre la colère légitime très présente dans le milieu universitaire et de la recherche publique en général.

« Face aux coronavirus, énormément de temps a été perdu pour trouver des médicaments »
https://www.lemonde.fr/sciences/article/2020/02/29/bruno-canard-face-aux-coronavirus-enormement-de-temps-a-ete-perdu-pour-trouver-des-medicaments_6031368_1650684.html  

Alain UGUEN
Le 11/03/2020 à 08:22:31

@GILBERT VERRECHIA : je plussoye!

Pour ceux qui ont une liste UPR dans leur ville, le choix aux prochaines élections devrait être clair...

Philippe LEBOURG
Le 10/03/2020 à 22:59:44

La logique capitaliste des multinationales américaines, pétroliers en tête, nous conduit directement vers la catastrophe climatique, mais l'agro-industrie et les laboratoires chimiques et pharmaceutiques s'illustrent par un intolérable négationnisme des périls qu'ils nous font courir. Le scandale du fentanyl et les dérives de Monsanto sont encore dans tous les esprits, mais les responsables restent impunis et opérationnels.

Bernard CHRISTOPHE
Le 09/03/2020 à 19:58:53

Regarder les analyses de l'UPR (Asselineau) et vous comprendrez que l'U.E est une création des USA. Reprenons notre souveraineté, nos libertés de décider de ce qui est bon pour la France en sortant de l'UE.

GILBERT VERRECHIA
Le 09/03/2020 à 19:46:11

une fois encore nous allons abandonner notre protection sur la santé et la protection de la nature pour laisser les mains libres aux capitalisme NON

michel armagnat
Le 09/03/2020 à 16:28:28

Précaution avant tout!
Au minimum tout produit importé doit satisfaire aux normes de nos pays de l'U.E..

jean-louis BANNERY
Le 09/03/2020 à 12:47:30

Pourquoi seul les états unis aurait t'il le droit d'être protectionniste
Quel député Europeen pourrait accepter de faire passer l'intérêt commercial et économique des USA avant celui des Europeens
Sur un sujet aussi essentiel et PRIORITAIRE que celui de l'Agrochimie (et agro alimentaire) qui doit préserver la santé de tous les citoyens européens avant tout de même que celui de lutter contre le changement climatique IL EST IMPENSABLE qu'un Député Européen puisse BRADER QUOIQUE CE SOIT SUR CES QUESTIONS
Ce serait ou c'est à DESESPERE DE LA POLITIQUE EUROPEENNE voir de la politique tout court;
Sauf à prévoir dans la constitution une loi permettant de CONDAMNER très sévèrement ce type de comportement

Alain Begon
Le 09/03/2020 à 11:22:02

Marre de cette Europe molle qui désespère ses citoyens !

Crinon
Le 09/03/2020 à 10:25:40

l'UE doit prendre en compte les volonté des citoyens et ne doit plus négocier des accords fallacieux dans notre dos !

Alain Kernevez
Le 09/03/2020 à 10:00:25

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