Cette cyberaction est maintenant terminée
Dans une lettre ouverte envoyée ce jour, 78 associations européennes demandent à la Commission européenne d’interdire en Europe et dans le monde la dissémination de tout organisme génétiquement modifié issu du forçage génétique.
2004 participants
Le forçage génétique est une nouvelle application d’une technique d’édition du génome (CRISPR/Cas9) qui permet de « reprogrammer » ou d’éradiquer des populations d’animaux, voire des espèces tout entières. Cette application vise à modifier en laboratoire des moustiques, souris, drosophiles et autres organismes tout en s’assurant que cette modification s’auto-propage à toute l’espèce en quelques générations. Le forçage génétique permet donc de remplacer les individus naturels par des individus modifiés et d’outrepasser les lois de l’hérédité et de la sélection naturelle.
Portée par Greenpeace, Friends of the Earth et Save our Seeds, cette lettre réunit des organisations implantées dans toute l’Europe et œuvrant pour l’environnement, l’agriculture, le bien-être animal ou l’aide au développement.
Les organisations signataires demandent à l’Union européenne de plaider en faveur d’un moratoire mondial sur la dissémination des organismes génétiquement modifiés issus du forçage génétique lors de la prochaine Conférence des parties (COP 15) à la Convention des Nations unies sur la diversité biologique (CDB).
En janvier dernier, le Parlement européen avait déjà appelé à un tel moratoire dans une résolution, répondant ainsi à un appel de plus de 200 signataires européens et internationaux.
https://www.etcgroup.org/files/files/forcing_the_farm_sign_on_letter_english_web.pdf
COP 15 – Le Parlement européen se mobilise pour la biodiversité
https://www.infogm.org/6963-cop-15-parlement-europeen-se-mobilise-pour-biodiversite
Pourquoi est-ce important ?
Imaginez des moustiques créés par forçage génétique, conçus pour hériter leur caractéristiques génétiques à un rythme très rapide. Libérés dans la nature, ils mettraient en danger la chaîne alimentaire et, en quelques générations, anéantiraient leurs cousins naturels en les rendant stériles.
https://ici.radio-canada.ca/nouvelle/1095872/forcage-genetique-modification-adn-ethique-moustiques ; https://plus.lapresse.ca/screens/d29421f4-c20d-47db-9cec-39813fd1036e__7C___0.html
Les modifications génétiques de ces moustiques pourraient même, selon plusieurs scientifiques, être transférées à d’autres espèces, telles que les papillons. On risquerait alors une extinction de masse des pollinisateurs, mettant en péril des cultures, des plantes et des écosystèmes entiers.
Plusieurs études ont montré la possibilité de transferts génétiques d’une espèce d’insecte à l’autre, notamment via la bactérie Wolbachia : https://www.sciencesetavenir.fr/nature-environnement/wolbachia-le-transfert-genetique-de-l-annee_3946
Personne n'a de solution pour atténuer ces risques ; pourtant, plusieurs projets existent pour faire du forçage génétique une réalité. C'est l'armée américaine et la Fondation Bill & Melinda Gates qui fournissent la plupart des fonds nécessaires à leurs réalisations.
Dans la perspective du sommet sur la biodiversité réuni par les Nations unies en 2021, d'importantes décisions seront prises lors de conférences d'experts. L'UE est représentée à toutes ces conférences. Déjà, le Parlement européen demande que la position de l'UE soit en faveur d'un moratoire. Cela ne suffit pas. Nos voix peuvent faire toute la différence.
Avec plus de 200 organisations dans le monde, nous demandons un moratoire mondial sur la transmission des gènes pour garantir la biodiversité.
https://www.etcgroup.org/files/files/etc_ftfsignonletter113018frenchweb_1_0.pdf
Ce moratoire devrait ouvrir la voie à la mise en place de règles contraignantes au niveau mondial. Les questions que posent le forçage génétique doivent être adressées :
Une propagation incontrôlable et non-réversible : il serait particulièrement difficile de récupérer les organismes modifiés par forçage, une fois qu’ils sont libérés dans la nature. Par ailleurs, il est impossible de contrôler leur propagation dans l’espace et dans le temps. De tels organismes ne s’arrêteront pas à la frontière !
Une recherche risquée : même lors de tests en laboratoire, le forçage génétique présente des risques. Il suffirait que quelques organismes s’échappent pour provoquer une réaction en chaîne. Jusqu'à présent, il n'existe pas de normes de sécurité contraignantes au niveau mondial pour régir les travaux de « gene drive » réalisés en laboratoire.
Des techniques sujettes aux erreurs : les outils de génie génétique tels que CRISPR/Cas9, qui sont actifs dans les organismes libérés, sont sujets à des erreurs. Des effets imprévus au niveau génétique sont donc probables.
Des conséquences sur l’environnement complexes et impossibles à prévoir :les organismes modifiés par forçage génétique sont conçus pour impacter les populations naturelles de leur espèce, sur plusieurs générations. On ne peut prévoir les conséquences qu’auront ces organismes sur la chaîne alimentaire, le comportement de leur espèce, ou des espèces qui coexistent dans leur environnement. Il n'existe pas encore de lignes directrices pour l'évaluation des risques, si tant est que cela soit possible. Les risques pour l'homme et l'environnement sont encore largement inexplorés.
Une évaluation technologique complète nécessaire, qui dépasse la seule évaluation des risques : étant donné que la technologie a des conséquences considérables et qu'elle soulève des questions techniques, écologiques, éthiques, culturelles, sociales et réglementaires, une évaluation complète est nécessaire avant toute application dans la nature. Les réglementations en matière de responsabilité et d'indemnisation ne sont pas non plus suffisamment clarifiées au niveau mondial.
Vers une utilisation par l’armée ? L’un des principaux financeurs de la recherche en forçage génétique est l’agence américaine DARPA : l’agence du ministère de la Défense chargée de la recherche et développement des nouvelles technologies destinées à un usage militaire.
https://www.etcgroup.org/files/files/etc_gene_drive_organisms-web_fr.pdf
Voir aussi : https://www.bastamag.net/L-armee-americaine-et-Bill-Gates-investissent-dans-la-manipulation-genetique-a
Le danger du forçage génétique, et de son utilisation à des fins militaires, est évoqué depuis plusieurs années par la Convention des Nations unies sur l'interdiction des armes biologiques.
Qui décide ? Sachant que des OGM libérés dans l’environnement peuvent se disséminer dans le monde entier, il convient de préciser qui est autorisé à décider de leur dissémination. Il faut créer une structure et des mécanismes de décision au niveau mondial.
Interpellons Virginijus Sinkevi?ius (Commissaire européen à l'environnement, aux affaires maritimes et à la pêche), Stella Kyriakides (Commissaire européenne à la Santé)
Lettre ouverte à la commission européenne
https://www.forumue.de/wp-content/uploads/2020/06/Open_Letter_to_the_EU_Commission_Please_support_a_global_moratorium_on_the_release_of_Gene_Drive_Organisms_30.06.2020.pdf
Moratoire exigé contre le forçage génétique
https://www.bluewin.ch/fr/infos/faits-divers/moratoire-exige-contre-le-forcage-genetique-399178.html
https://genedrives.ch/wp-content/uploads/2020/05/Gene-Drive-Report_2019_Brief_Summary-2p.pdf
2016 un moratoire sur les applications et les recherches visant à modifier le génome des espèces?
http://parolescitoyennes-loupian-bouzigues.over-blog.fr/2016/12/un-moratoire-sur-les-applications-et-les-recherches-visant-a-modifier-le-genome-des-especes.html
 
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René MALET
Le 07/07/2020 à 21:44:24
Frawald
Le 06/07/2020 à 13:11:41
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https://www.stopogm.ch/index.php/themes/nouvelles-techniques-de-modification-genetiques/755-les-citoyens-de-l-ue-contre-la-modification-par-genie-genetique-des-especes-sauvages
Alain UGUEN
Le 23/02/2021 à 07:48:12