Cette cyberaction est maintenant terminée
Réseau de Transport d’Electricité (RTE) consulte le public sur des scénarios énergétiques de long terme, très techniques et complexes, qui n’engagent à rien et ne sont pas de la compétence du public.
Pendant ce temps l’Autorité de Sûreté Nucléaire (ASN) prend des décisions allant à l’encontre de la sûreté nucléaire, valide les demandes d’EDF et accepte ses conditions pour permettre au nucléaire civil de perdurer.
Mais le public n’est jamais consulté officiellement sur la question fondamentale et de sa compétence : voulez-vous l’arrêt de la production d’électricité nucléaire ?
Remettons chacun dans son rôle et exigeons de RTE l'étude de scénarios d'arrêt en urgence des réacteurs nucléaires si la sûreté le requiert.
2278 participants
Consultation terminéeLa société Réseau de Transport d’Electricité (RTE), filiale à 50% d’EDF elle-même propriété de l’Etat français à près de 84%, a pour rôle de veiller à l'équilibre permanent entre la production et la consommation d'électricité, à l’échelle nationale mais aussi à l’échelle européenne en se coordonnant avec les autres opérateurs des réseaux interconnectés.
RTE et l’Agence Internationale de l’Energie (AIE), qui dépend de l’Organisation de Coopération et de Développement Économiques (OCDE), organisent une consultation publique. Celle-ci concerne la poursuite d’une étude, engagée à la demande du gouvernement français, sur les « Conditions et prérequis en matière de faisabilité technique pour un système électrique avec une forte proportion d’énergies renouvelables à l’horizon 2050 ».
https://www.rte-france.com/analyses-tendances-et-prospectives/etude-pour-un-systeme-electrique-forte-part-denergies-renouvelables-en-france-lhorizon-2050
Dans le même temps, le gouvernement a demandé à EDF de se mettre en ordre de marche pour construire 6 nouveaux réacteurs nucléaires EPR,… en attendant mieux et la mise en service de l’EPR de Flamanville bourré de graves malfaçons, notamment sur le couvercle de cuve fabriqué par Framatome au Creusot.
Le 8 décembre 2020 au Creusot, justement, le Président de la République Française a annoncé sa décision de construire un nouveau porte-avions à propulsion nucléaire et de confier la construction de ses réacteurs à… EDF-Framatome.
Pendant que RTE et l’AIE consultent le public pour la suite de l’étude de scénarios énergétiques de long terme, le Président annonce des décisions imminentes pour continuer cette folie nucléariste destructrice.
Et l’Autorité de Sûreté Nucléaire (ASN), après avoir elle-aussi consulté le public sur un ensemble de considérations très techniques, vient de décider des prescriptions générales permettant à EDF de prolonger de 10 ans l’exploitation de 32 réacteurs ayant atteint ou allant atteindre l’âge canonique.
https://www.asn.fr/Reglementer/Bulletin-officiel-de-l-ASN/Installations-nucleaires/Decisions-individuelles/Decision-n-2021-DC-0706-de-l-ASN-du-23-fevrier-2021
La partie n’est cependant pas jouée car, pour chaque réacteur concerné, le dossier de sûreté d’EDF devra être soumis à enquête publique et ensuite à l’ASN, qui accordera ou pas son autorisation de prolongation.
En attendant, l’ASN continue d’accorder à EDF des autorisations de déroger aux règles de sûreté pour plusieurs réacteurs affectés de graves défauts.
Décisions inacceptables d’un côté et consultations publiques de l’autre sont les deux facettes d’une même arnaque démocratique. RTE et l’ASN, à la demande du gouvernement dont ils dépendent, inversent doublement les rôles.
En ne prenant pas les mesures qu’elles devraient prendre, chacune dans son domaine de compétence,
En demandant au public de se prononcer sur des questions techniques annexes qui ne sont pas a priori de sa compétence, elles donnent l’illusion que la population a son mot à dire sur son avenir alors qu’elle subit les décisions déjà prises sans tenir compte des risques.
Et des risques il y en a !
Le risque que fait peser sur nos têtes le nucléaire militaire n'est plus à documenter Les armes atomiques sont désormais interdites par un traité international (TIAN) que le gouvernement français refuse de signer.
Quant à la production nucléaire d’électricité, selon Pierre-Franck Chevet, ancien Président de l’ASN, « un accident grave de réacteur nucléaire est possible partout dans le monde y compris en France ». Les conséquences sont terribles pour les populations et pour l’avenir des régions qui en ont été victimes comme on l’a constaté à Tchernobyl et à Fukushima. En France elles seraient dramatiques comme l’a chiffré l’IRSN et comme l’a montré une étude récente réalisée par l’Institut Biosphère de Genève.
http://www.stop-bugey.org/wp-content/uploads/2019/06/u_dossier-de-presse_zIB_Lyon03.pdf
La seule manière absolument sûre d’éviter un accident grave ou accident majeur de réacteur c’est de le mettre à l’arrêt définitif.
L’ASN, par la voix de son nouveau président, a parfaitement identifié les problèmes.
https://www.publicsenat.fr/article/parlementaire/confinement-le-gendarme-du-nucleaire-alerte-sur-un-enjeu-fort-de-surete-et-de
Mais elle ne prend pas les décisions nécessaires, notamment la mise à l’arrêt immédiat des réacteurs qui ne sont pas conformes aux règles de sûreté, par crainte d’un manque d’approvisionnement en électricité. Or cette question n’est pas de la compétence de l’ASN. Son rôle est de prendre les mesures qui s’imposent pour garantir notre sécurité face au risque nucléaire.
Or cette sécurité n’est pas garantie et différents sondages sur le nucléaire, militaire et civil, montrent que la majorité des citoyens n’en veulent plus.
Pour répondre à l'inquiétude des citoyens et pour rassurer l’ASN sur ses possibilités d’agir, sans se préoccuper de sécurité d’approvisionnement en électricité, RTE doit étudier le ou les scenarios permettant un arrêt immédiat de la totalité des réacteurs nucléaires français, si la sûreté le nécessite, et garantissant la sécurité d'approvisionnement électrique. En toute logique ces scénarios devraient d’ailleurs être disponibles car il n’est pas pensable que la sécurité d’approvisionnement électrique du pays repose sur 56 réacteurs nucléaires vieillissants et qui peuvent être affectés de failles de sécurité étendues à l’ensemble du parc.
La disponibilité de ce ou ces scénarios permettrait d’organiser une consultation officielle du public sur la question fondamentale pour laquelle il est seul compétent : voulez-vous l’arrêt de la production d’électricité nucléaire ?
Exigeons de RTE (Réseau Transport Electricité) l'étude de scénario d'arrêt en urgence des réacteurs nucléaires si la sûreté le requiert.
L'avantage de la cyber action c'est que comme celui qui signe fait partir le message, il peut en modifier la teneur : cette version peut donc, si tu le souhaites, remplacer celle plus courte proposée.
Monsieur le Président,
Comme de très nombreuses personnes, je m’inquiète des risques et menaces, pour le présent et pour l’avenir, que constituent les installations de production d’électricité nucléaire et toute l’industrie nucléaire. Je crains que les mesures permettant de garantir notre sécurité collective ne soient pas prises du fait de risques de rupture d’approvisionnement en électricité.
De votre côté, pour poursuivre l’étude de scénarios énergétiques de long terme que vous avez engagée avec l’AIE, vous demandez au public de se prononcer sur 22 questions très techniques qui ne sont pas a priori de sa compétence.
Vous inversez les rôles et c’est à vous, en tant que service public, de répondre aux questions du public.
Je vous demande donc d’indiquer précisément et publiquement, ce que vous avez prévu pour permettre un arrêt immédiat de la totalité des réacteurs nucléaires français, pour des raisons de sûreté, tout en assurant la sécurité de l’approvisionnement en électricité.
Dans l’attente de votre réponse à cette question, veuillez croire, Monsieur le Président, en ma vigilance sur vos prochaines décisions et publications.
 
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Jérôme ROGUEZ
Le 07/03/2021 à 20:47:50
DOMINIQUE BOUTS
Le 06/03/2021 à 16:56:50
DOMINIQUE BOUTS
Le 06/03/2021 à 16:49:50
MARIE-PAULE PERRICHON
Le 05/03/2021 à 21:48:07
françoise ecuyer
Le 05/03/2021 à 18:45:11
Françoise
Le 04/03/2021 à 06:42:13
JPCoste
Le 04/03/2021 à 05:45:27
Christian CHAVALARIAS
Le 03/03/2021 à 18:08:50
Luc Burton
Le 03/03/2021 à 10:43:50
Muriel VAREILLAS
Le 02/03/2021 à 15:21:57
Georges PROST
Le 02/03/2021 à 13:02:18
Némésis
Le 02/03/2021 à 12:30:13
Daniel LAMBEAUX
Le 02/03/2021 à 11:49:36
ELISABETH COULOUMA
Le 02/03/2021 à 11:47:15
Catherine Fumé
Le 02/03/2021 à 10:31:20
Parmi les 3 932 réponses reçues par RTE, c’est non seulement la contribution la plus importante en nombre (près de 58% du total) mais aussi la plus importante en nombre de « contributions personnelles collectives » (plus de 60% de cette catégorie).
Les autres contributions classées dans cette catégorie par RTE sont :
- l’appel des «professionnels de l’énergie convaincus de la pertinence d’un mix énergétique renouvelable en France» (1 100 signatures),
- un texte de personnes qui veulent relancer la filière nucléaire (250 signatures),
- un texte de polytechniciens qui «affirment qu’une part très élevée d’électricité d’origine renouvelable est non seulement possible mais souhaitable à l’horizon 2050» (142 signatures),
- une contribution critique sur la possibilité de poursuivre le nucléaire au regard de la disponibilité à long terme de l’uranium nécessaire (4 signatures).
Parmi les autres catégories de réponses reçues par RTE il y a 49 «contributions d’organisations» (organismes publics, entreprises, syndicats professionnels, syndicats de salariés du secteur de l’énergie, associations de professionnels de l’énergie, associations « écologistes » ou « environnementalistes », lobbys divers et variés, etc.).
Il y a également 109 «contributions personnelles individuelles» dont une majorité de pro-nucléaires en partie issues d’une même «source d’inspiration».
La réponse à la demande formulée par les 2 278 signatures de la cyberaction ne devrait pas être difficile à formuler par RTE qui prétend être capable d’établir des scénarios crédibles à l’horizon 2050. La réponse à cette demande permettrait de vérifier que RTE est en mesure dès à présent de remplir son rôle et d’éclairer un débat démocratique sur le nucléaire. Il n’est en effet pas acceptable, dans une démocratie, de s’accommoder de pseudo-consultations, portées à la connaissance d’un public restreint et destinées à entériner des choix fondamentaux excluant de fait les citoyennes et citoyens.
En lisant le bilan de la consultation, on pourrait penser que RTE a pris en compte le message en prévoyant la description de «nouvelles configurations, sortant du cadrage initial de l’étude», à savoir :
- d’un côté, une sortie très rapide du nucléaire (ce qui correspond au sens de la cyberaction signée par 2 278 personnes et par des demandes individuelles ou de certaines organisations opposées au nucléaire) ;
- de l’autre côté, un moratoire sur les EnR et une part très élevée du nucléaire (ce qui correspond à la demande d’organisations faisant partie du lobby de l’atome, à la demande de personnes ayant visiblement des intérêts directs dans cette industrie et à des « contributions personnelles collectives » signées par 250 personnes, soit un maximum de 400 contributions au total).
Cependant RTE indique : « Au titre de l’engagement pris dans le cadre de la concertation, RTE étudiera ces configurations alternatives et décrira les enjeux qu’elles soulèvent notamment en ce qui concerne le respect de la trajectoire climatique de la France. Les analyses techniques menées à l’issue de la consultation montrent que ces configurations alternatives présentent, à des degrés divers, une ou plusieurs incompatibilités en particulier par rapport à l’objectif de réduction des émissions à l’horizon 2030 ».
Et c’est ainsi que RTE se retranche notamment derrière le «respect de la trajectoire climatique» pour discréditer la demande formulée dans la cyberaction et pour ne tenir aucun compte de l’urgence à mettre un terme à la folie nucléariste.
Il ne vient même pas à l’idée des scénaristes de RTE et de l’AIE qu’un nouvel « accident » nucléaire peut se produire à tout instant et peut remettre radicalement en cause toute idée de «futurs énergétiques». Il ne vient pas non plus à l’idée des scénaristes que la faillite annoncée d’EDF peut se produire beaucoup plus tôt que prévu en mettant tout le monde d’accord sur la nécessité d’arrêter les frais d’un nucléaire hors de prix.
Le temps n’est-il pas venu de prendre acte que la nucléaire réchauffe le climat, que sa poursuite est inacceptable au regard des menaces qu’il constitue, et qui vont bien au-delà du risque climatique, qu’il n’y a finalement aucune raison objective d’étudier des scénarios énergétiques de long terme avec cette énergie ?
Un des signataires de la cyberaction opposé au nucléaire militaro-civil
François VALLET
Le 15/06/2021 à 16:59:47