Cette pétition est maintenant terminée
Parce que le projet Lyon-Turin ne répond pas à l’urgence climatique, que son coût est pharaonique, que ces travaux préparatoires ravagent déjà la Maurienne, qu’il représente une menace irréversible pour la ressource en eau de nombreux villages, qu’il met en danger les populations et parce que des alternatives crédibles et moins coûteuses pourraient être mises en place beaucoup plus rapidement pour basculer le transport routier de marchandises vers le ferroviaire, nous demandons à Madame Barbara Pompili, Ministre de la transition écologique, la suspension immédiate de la totalité des chantiers liés au Lyon-Turin.
2041 participants
Cette lettre adressée à Barbara Pompili n'a pas eu de réponse et donc, nous laissons tomber.Cette pétition s’appuie sur la lettre ouverte que notre association, Vivre et agir en Maurienne, a envoyée à Madame Barbara Pompili, Ministre de la Transition écologique et sur l’argumentaire synthétique que nous avons joint à cette lettre.
Vous trouverez une copie de la lettre ouverte à Barbara Pompili en fichier joint à cette pétition. Ci-dessous, nous reprenons l’argumentaire synthétique afin que chacun puisse se familiariser avec ce projet.
Argumentaire synthétique pour une alternative à l’inutile et nuisible Lyon-Turin
Cet argumentaire s’appuie sur des documents officiels d’organismes d’État ou de TELT (Tunnel Euralpin Lyon-Turin) promoteur du Lyon Turin. Pour plus d’informations, pour consulter nos différents documents ou pour nous rencontrer, n’hésitez pas à nous contacter à cette adresse : vamaurienne@yahoo.fr. .
Le Lyon-Turin en bref
Le Lyon-Turin est un projet de construction d’une nouvelle ligne ferroviaire entre Lyon Saint-Exupéry et Turin. Le projet est initié en 1990 puis porté par LTF (Lyon Turin Ferroviaire) et enfin TELT, filiale de SNCF réseau et RFI (Rete ferroviaria italiana).
Ce projet est composé d’une partie commune franco-italienne en partie financée par l’UE dont un tunnel frontalier bitube de 57 km avec des raccordements côté France (33 km avec 2 tunnels) et côté Italie (19 km avec un tunnel) et de liaisons ferroviaires côté France et côté Italie uniquement à la charge financière des deux États.
Entre Lyon et Turin existe déjà une ligne ferrée qui a été entièrement mise au gabarit européen GB1. Celle-ci transporte actuellement 3 millions de tonnes de marchandises contre 11 millions dans les années 1980.
Une politique de transports incohérente
Fin programmée de la desserte ferroviaire de proximité
TELT devient le prestataire de la ligne existante et de la future ligne. La ligne existante risquerait la fermeture en raison des déficits colossaux de la future ligne. Les trains ne s’arrêteraient plus qu’à Saint-Jean-de-Maurienne, voire Chambéry, alors qu’actuellement les TGV s’arrêtent à Modane. Une perte de service pour le tourisme et pour les habitants qui voient déjà leurs guichets de gares fermer (Saint-Michel-de-Maurienne et Saint-Avre / la Chambre) et les TER être remplacés par des cars, plus polluants, moins sûrs et plus lents.
Concurrence déloyale de la route
Le tunnel routier du Fréjus sera doublé. Les sociétés de gestion (SFTRF et SITAF) sont en déficit et ont besoin des poids lourds pour retrouver des bénéfices. La SFTRF perçoit 19 millions € du tunnel routier du Mont Blanc avec le FDPITMA, un fonds censé améliorer le transfert des marchandises de la route vers le rail.
La Maurienne, « plus grande gaine technique du monde » ?
La Maurienne, « plus grande piste cyclable du monde », devient surtout un immense chantier à ciel ouvert : multiplication des zones de stockage de déblais, rotations continues de camions et d’engins de chantier qui génèrent bruit, poussière et pollution de l’air. Incompatible avec le tourisme et l’agriculture, le territoire sortirait défiguré et transformé en une gigantesque « gaine technique ».
Mise en danger de la population avec l’accord du Préfet de Savoie
Près de la descenderie de Villarodin-Bourget, une zone inondable sera rehaussée de 5 mètres pour l’installation du chantier et le stockage de déblais le long de l’Arc, en zone rouge du PPRI (Plan de Prévention des Risques d’Inondation).
Cette situation est dénoncée par l’association ASS Moulin :
• https://assmoulin.wordpress.com/2019/10/04/le-prefet-de-savoie-est-il-reellement-au-service-des-mauriennais
• https://assmoulin.wordpress.com/2019/09/13/nouveau-permis-damenager-de-telt-nouveau-recours
L’absence de cette zone d’expansion de l’Arc pourrait, lors d’une forte crue, occasionner une inondation dramatique pour les populations de Modane et Fourneaux, juste en aval.
Conséquences environnementales
Menace irréversible pour la ressource en eau
• https://vamaurienne.ovh/avec-le-projet-lyon-turin-la-maurienne-coule
• https://vamaurienne.ovh/impacts-environnementaux-du-lyon-turin-on-scie-la-branche-sur-laquelle-on-est-assis
Drainage de 86 millions de m3 d'eau (consommation annuelle d’une ville d’un million d’habitants) par le tunnel de base (Rapport européen ECORYS –COWY d’avril 2006), tarissement de sources et d’aquifères provoquant l’assèchement des terrains et entraînant un impact sur la biodiversité et la stabilité des sols (Rapport TELT sur les points d’eau et leur risque d’impact d’avril 2017). Raréfaction de la ressource face à une demande croissante : habitants, agriculture, tourisme, enneigement artificiel, hydroélectricité…, alors que se multiplient les arrêtés préfectoraux de sécheresse, dont le dernier date du 20 juillet 2020.
Pollution atmosphérique
• Rejets d’air chaud et pollué ainsi que de poussières du puits de ventilation d’Avrieux.
• Non respect des normes environnementales de pollution atmosphérique de la part de la France avec condamnation du Conseil d’État en juillet 2020, alors que la ligne existante pourrait, dès maintenant, absorber une grande partie du trafic poids lourds.
• Report des baisses d’émissions de gaz à effet de serre dans 50 ans alors que l’urgence climatique et la santé demandent d’agir immédiatement.
Destruction d’habitat d’espèces végétales et animales protégées
• Ail rocambole (aillium scorodoprasum),
• Ornithogale penchée (ornithogalum nutans),
• Tulipe précoce (tulipa raddii),
• Tulipe de Maurienne (tulipa mauriana),
• Crapaud calamite (Bufo calamita)…
Risques liés à la présence d’amiante dans le sous-sol
Conséquences économiques
Avec le Rapport de la Cour des comptes européenne du 17 juin 2020, le constat est accablant :
• Augmentation de 85% des estimations de coûts depuis le projet initial de tunnel monotube.
• Coût estimé à 9,6 milliards d’Euros en valeur 2019 alors que TELT utilise encore une estimation à 8,3 milliards d’euros (valeur 2012).
• Retard de 15 ans et doute sur une mise en service en 2030.
• Exagération des avantages environnementaux du projet liés aux émissions de CO2.
p. 35 : « Cette prédiction dépend en outre des volumes de trafic : s’ils n’atteignent que la moitié du niveau prévu, il faudra 50 ans à partir de l’entrée en service de l’infrastructure avant que le CO2 émis par sa construction soit compensé ».
• Erreur et surestimation des projections de trafic de fret.
• Remise en cause de la viabilité à long terme de la liaison.
Ce rapport vient confirmer une fois de plus, d'autres rapports de la Haute administration française :
• Conseil Général des Ponts et Chaussées (1998) « La politique française des transports terrestres dans les Alpes » dit rapport Brossier, https://lyonturin.eu/documents/docs/Brossier%201998.pdf
• Rapport d’audit de l’Inspection Générale des Finances et du Conseil Général des Ponts et Chaussées (février 2003) « Rapport d’audit sur les grands projets d’infrastructures de transport »,
https://www.vie-publique.fr/rapport/25875-rapport-daudit-sur-les-grands-projets-dinfrastructures-de-transport
• Cour des comptes (février 2012) « Rapport annuel », https://www.ccomptes.fr/fr/publications/rapport-annuel-de-2012
• Cour des comptes (août 2012) « Référé sur le projet de liaison ferroviaire Lyon-Turin »,
https://www.ccomptes.fr/fr/publications/le-projet-de-liaison-ferroviaire-lyon-turin
• Commission 21 (juin 2013) « Rapport Duron », https://www.vie-publique.fr/sites/default/files/rapport/pdf/134000396.pdf
• Cour des comptes (octobre 2014) « La grande vitesse ferroviaire : un modèle porté au-delà de sa pertinence », https://www.ccomptes.fr/fr/publications/la-grande-vitesse-ferroviaire-un-modele-porte-au-dela-de-sa-pertinence
• Conseil d’Orientation des Infrastructures (février 2018) « Rapport du COI », https://www.ecologique-solidaire.gouv.fr/sites/default/files/2018.02.01_synthese_rapport_conseil_d_orientation_des_infrastructures_0.pdf
L’analyse coûts-bénéfices commandée par le gouvernement italien en février 2019 a fait le même constat :
http://www.mit.gov.it/comunicazione/news/torinolione-ferrovie-alta-velocita-tav/torino-lione-ultimate-lanalisi-costi
Déni démocratique
Ce projet a été décidé et imposé d’en haut par une poignée d’hommes politiques dans les années 90, sans aucune concertation ni consultation des populations des vallées de la Maurienne et du Val de Suse, premières concernées par cette confiscation de leur territoire.
Des opposants au projet ont été refoulés lors de réunions publiques afin qu’ils ne puissent exprimer leurs points de vue.
Critiqué et dénoncé par la Cour des Comptes en France, la Cour des Comptes Européenne, l’analyse coûts-bénéfices en Italie… Aucun des gouvernements successifs n’a tenu compte de ces analyses accablantes contre ce projet et ne l’a remis en cause.
Des alternatives crédibles indispensables
• Utiliser, dès maintenant, la ligne existante à sa pleine capacité. Mise au gabarit GB1 et restaurée entre 2006 et 2012 (pour un coût d’1 milliard d’euros), plusieurs centaines de milliers de camions pourraient être retirés des routes de Maurienne et de la vallée de l’Arve, dès à présent. La pollution aux particules fines de ces vallées serait immédiatement réduite. Aujourd’hui la ligne existante fonctionne à moins de 20% de son potentiel : 20 trains de fret circulent chaque jour contre plus de 100 dans les années 80 avec contrôles douaniers et changements de locomotives et sans modernisation.
• Utiliser les crédits du Lyon-Turin pour développer le fret ferroviaire sur tout le territoire français : Emmanuel Macron a affirmé le 14 juillet 2020 vouloir « développer le fret ferroviaire », « remettre en service les trains de nuit et les petites lignes de proximité », un programme ambitieux, que nous saluons mais qui demande un financement que seul l’abandon définitif du Lyon-Turin permettrait.
• Relocaliser la production et la consommation plutôt que vouloir augmenter sans cesse les transports de marchandises venues des quatre coins du monde.
PDF à Télécharger = la lettre ouverte à Barbara Pompili
 
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Alain UGUEN
Le 25/02/2023 à 09:36:13