Cette cyberaction est maintenant terminée
« La santé et le bien-être sont pour nous une priorité » proclame la compagnie Del Monte, l’un des plus grands producteurs de fruits au monde. Certes, mais cette généreuse « priorité » semble être à géométrie variable... Elle n’arrive pas, en tout cas, jusqu’aux ouvriers de la Piňales de Santa Clara SA, compagnie costaricaine qui fournit Del Monte, entreprise certifiée SA 8000(1), en ananas… Depuis mars 2008, les syndicalistes du SITAGAH(2) y sont harcelés. Nombre d’entre eux, y compris des employés seulement soupçonnés de sympathie envers le syndicat, ont même été licenciés. Pourtant, ils demandaient seulement le respect de leurs droits. Le SITAGAH en appelle donc à la solidarité internationale pour faire pression sur Del Monte et son fournisseur.
3831 participants
3831 ont écrit à pinales@racsa.co.cr. ,dmurray@cr.freshdelmonte.com.Sur le site de Peuples Solidaires, retrouvez l’intégralité de cet Appel en cliquant
http://www.peuples-solidaires.org/article914.html
ou téléchargez au format pdf
http://www.peuples-solidaires.org/IMG/pdf/Action_urgente_par_e-mail_vpdf.pdf
traduction du courrier
Monsieur le Directeur,
J’ai été informé/e par Peuples Solidaires (France) de la situation dans la plantation Piñales de Santa Clara SA, fournisseur de Del Monte. Je suis indigné/e par le harcèlement des membres du syndicat SITAGAH par différents moyens, parmi lesquels la dégradation de leurs conditions de travail et salariales, et le licenciement de nombre d’entre eux en 2008 et janvier 2009. Je suis également préoccupé par certaines pratiques déloyales comme la projection de vidéos contenant des allusions antisyndicales.
Vu la situation que décrivent SITAGAH et COSIBA-CR, je dénonce ces violations des droits fondamentaux des travailleurs et des travailleuses. Par conséquent je vous demande :
- l’arrêt immédiat des actions antisyndicales ;
- la réintégration les personnes licenciées ;
l’initiation d’un dialogue social avec SITAGAH pour le respect de la liberté syndicale et l’amélioration des conditions de travail.
Cette action est également relayée par :
Labourstart :
Service d'actualités en ligne porté par un réseau mondial de volontaires, Labourtsart diffuse des informations et propose des services aux syndicats et à leurs organisations pour faciliter leurs actions internationales.
http://www.labourstart.org/fr/
PLUS DE DETAILS :
Dans les plantations de la Piňales de Santa Clara, le salaire prévu pour les tâches pénibles n’est pas appliqué, bien que les ouvriers soient exposés à des pesticides toxiques comme le Chlorphirifos. C’est pour traiter de ce type de problèmes qu’en mars 2008, un groupe d’ouvriers décide de rejoindre le SITAGAH.
Dès lors, les ouvriers syndiqués subissent diverses formes de répression. Au quotidien, les brimades s’ajoutent aux baisses du salaire et à la dégradation des conditions de travail. La direction, avec l’appui de l’Ecole Jean XXIII, auxiliaire du solidarisme(4), mène par ailleurs une campagne active pour dénigrer le syndicat. Elle organise entre autres des projections de vidéos contenant des allusions antisyndicales. Enfin, en avril 2008, elle licencie neuf syndicalistes, dont Enuel Gerardo Pérez Hernández, le représentant de SITAGAH.
Malgré tout, le syndicat maintient son offre de dialogue. Il obtient la tenue d’une réunion, le 13 juin 2008, au cours de laquelle la direction s’engage formellement à respecter les ouvriers syndiqués. Cependant, l’entreprise ne réintègre pas les ouvriers licenciés et va violer à plusieurs reprises sa propre parole.
La répression franchit un nouveau stade à la fin de l’année 2008. Les 21 et 22 novembre, dix-sept ouvriers sont congédiés dont Martín Troz Díaz et Ricardo Chacon Téliez, les deux derniers représentants de SITAGAH. En tant que tels, ils sont pourtant déclarés au ministère du Travail… Le 15 décembre, le syndicat nomme un nouveau représentant, Randal Chávez Parra. La riposte ne se fait pas attendre : le 6 janvier 2009, ce dernier sera à son tour congédié, ainsi que d’autres affiliés et ouvriers dont certains étaient seulement soupçonnés d’adhérer à l’organisation...
C’est est trop pour le SITAGAH qui a de nouveau interpellé le ministère du Travail, où une audience est prévue le 6 février prochain. Toutefois il en faudra plus pour faire fléchir l’entreprise, et notre partenaire a donc décidé de rendre ces violations publiques. Dans son appel à la solidarité internationale, SITAGAH se montre particulièrement préoccupé par le fait que la Piňales de Santa Clara SA soit labellisée par plusieurs organismes de certifications, dont le standard de responsabilité sociale SA 8 000 et le Global Gap. Encore une fois, la situation sur le terrain contraste avec la publicité que font les entreprises autour de ces labels censés garantir leurs bonnes pratiques.
Notes :
(1) Les entreprises qui adhèrent à la norme SA 8000 s'engagent, entre autre, à respecter les législations nationales, les principes de la Convention Internationale du Travail, et à respecter des exigences dans le domaine suivant : santé & sécurité, libertés syndicales et négociations collectives, discrimination et pratiques disciplinaires, heures de travail, rémunération et système de management. La délivrance du label dépend du contrôle de ces exigences par un audit externe, mais payé par le client…
(2) Sindicato de Trabajadores Agrícolas, Ganaderos y Anexos de Heredia (Syndicat des travailleurs de l'agriculture, de l'élevage et des branches connexes de la ville de Heredia). Le SITAGAH est membre de la Coordination des Syndicats de la Banane du Costa Rica (COSIBA-CR), elle-même affiliée à la Coordination Latino-américaine des Syndicats de la Banane (COLSIBA).
(3) Corporation Bananière Nationale : il s’agit de l’organisme directeur de l’industrie bananière au Costa Rica.
(4) Le solidarisme est un mouvement costaricain qui promeut des syndicats « maison », avec une approche clientéliste et paternaliste de la négociation collective. Lancé dans les années 1980 à grands renforts de moyens, appuyé par les multinationales, l’Ambassade des Etats-Unis et une frange de l’Eglise, il s’oppose en permanence à l’émergence de véritables organisations syndicales, libres et indépendantes. Il n’est pas reconnu par l’Organisation Internationale du Travail (OIT). Pour plus de détails, lire la page 19 du rapport Dole, Derrière l’écran de fumée..., (Peuples Solidaires, 2006).
 
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