Cette cyberaction est maintenant terminée
Les jours des 270 derniers représentants du peuple Jarawa (chasseurs-cueilleurs des Îles Andaman - Inde) sont comptés. La route qui longe leur territoire et qui devrait être fermée depuis 2002 sur décision de la cour suprême indienne est en cours d'élargissement favorisant ainsi L'envahissement de leur territoire par des colons et des braconniers qui surexploitent les ressources de leur territoire et les exposent à des épidémies.
Agissez en envoyant un courrier de protestation.
L'exploitation des ressources végétales et animales de leur forêt et de leur espace côtier menace gravement les moyens de subsistance des Jarawa qui ont récemment été touchés par une nouvelle épidémie de rougeole (alors que les Services médicaux des îles Andaman s'étaient publiquement engagés en 1999 à organiser des campagnes régulières de vaccination contre plusieurs infections dont la rougeole).
Lorsque les Jarawa réagissent aux violences des colons et des braconniers, les autorités font pression sur eux, actes de violence et déplacements forcés sont désormais le lot quotidien des derniers Jarawa.
Envoyez un courrier de protestation à vos Ambassades respectives
Jean Cayron ICRA International
Alain Uguen Cyber @cteurs
Une situation critique
La situation des Jarawa, chasseurs-cueilleurs des îles Andaman - Inde - est aujourd'hui critique. Ces dernières années, nous avions espéré, notamment au vu de décisions des autorités indiennes favorables aux Jarawa, que leur situation irait en s'améliorant. Il n'en est rien.
Ce peuple est aujourd'hui à L'agonie et nous avons décidé de lancer une importante campagne de pression à L'encontre du gouvernement indien
Les Jarawa vivent dans la partie ouest des Îles de Grande et Middle Andaman dans L'océan indien. Ils nomadisent par groupe de quelques dizaines d'individus et trouvent leur subsistance en chassant en forêt, en pêchant le long des côtes à L'arc et en ramassant des tubercules, coquillages et autres baies sauvages.
En 1991, le gouvernement indien décide de sédentariser les 270 membres du peuple Jarawa dans des villages construits pour eux alors que les conséquences de ce changement de mode de vie sont connues de tous : propagation de nouvelles maladies qui se sont révélées fatales pour bien des peuples indigènes, acculturation, destruction des liens sociaux traditionnels, dépendance, etc.
Devant le peu de réussite de son plan, le gouvernement fait marche arrière. Cependant, la pression accrue des colons et L'augmentation du trafic sur la route qui longe le territoire Jarawa fait craindre le pire pour les Jarawa.
Front pionnier et épidémies
Sous la pression d'organisations de défense des Jarawa, la cour suprême indienne annonce en 2002 la fermeture de cette route… mais les autorités locales ne tiennent pas compte de cette décision et jusqu’à aujourd'hui, cette route est toujours ouverte, permettant ainsi au front pionnier de progresser à L'intérieur de la réserve, aux braconniers de chasser en territoire Jarawa et exposant les derniers Jarawa à de graves épidémies.
Ces dernières années, leur forêt est devenue la proie de braconniers toujours plus nombreux, certains d'entre eux offrant de la nourriture ou de L'alcool aux Jarawa en échange d'un “droit de braconnage”. Des campements permanents de braconniers ont été observés à L'intérieur de la réserve, alors que la loi rend la prison obligatoire pour tout individu surpris à braconner au sein du territoire Jarawa.
Plutôt que de protéger les Jarawa contre les actes des braconniers, L'administration punit les Jarawa quand ils contre-attaquent. Ainsi, peu de temps après le tsunami de décembre 2004, des voleurs non identifiés se sont emparés de toute la récolte de miel d'une communauté Jarawa. En réponse, les Jarawa ont attaqué un village de colons installés illégalement. En représailles, les autorités ont déplacé de force cette communauté vers un autre site.
En mai 2006, une nouvelle épidémie de rougeole a touché les Jarawa. Les autorités ont comme d'habitude tout d'abord démenti, puis, après L'hospitalisation de plusieurs enfants Jarawa affectés par des infections (pneumonies, infections ophtalmologiques) liées à la rougeole, ont fini par confirmer cette nouvelle épidémie. Ce sont notamment les enfants nés après la précédente épidémie de 1999 qui ont été touchés.
Cela ne se serait probablement pas produit si la Direction des Services Médicaux des Iles Andaman (DSM) avait fait ce qu’elle s'était publiquement engagée à faire à L'issue de la précédente épidémie, à savoir : organiser pour les Jarawa des campagnes régulières de vaccination contre des infections qui sont mortelles pour eux puisqu’ils ne sont pas immunisés. En 1999, plus d'une centaine de Jarawa, (un tiers d'entre eux) avait été touchée par L'épidémie.
Par ailleurs, la principale route longeant le territoire Jarawa vient d'être récemment élargie, facilitant ainsi L'exploitation des ressources forestières des Jarawa. Un nombre toujours croissant de colons pénêtre la réserve, exploitant sans retenue les dernières ressources végétales et animales dans un climat de violence.
Quel avenir...
Ces faits montrent que les autorités indiennes veulent désormais en finir avec les Jarawa qui représentent un frein au “développement” de L'île afin de laisser les compagnies forestières, les entreprises de bâtiments et les tour opérator (qui veulent profiter des récifs de coraux et de plages magnifiques et sauvages), étancher leur soif de profit.
Les Jarawa habitent dans le dernier carré de forêt tropicale des Iles Andaman. Les Jarawa disparus, les forêts et les récifs coralliens seront immédiatement à la merci des colons et autres investisseurs.
Les Jarawa disparus, c’est aussi d'une ethnie unique, d'une famille humaine, de L'un de ces derniers peuples de chasseurs-cueilleurs, d'une langue que L'humanité, une fois de plus, se rendra irrémédiablement et à jamais orpheline.
Cela fait des années, qu’au côté des associations indiennes et andamanaises sensibilisées à la cause des derniers négritos d'Asie, nous essayons d'attirer L'attention sur ces problèmes en suivant la négociation directe. Quelques décisions judiciaires ont été favorables aux Jarawa et permis un peu d'optimisme quant au faible espoir de leur survie face aux agressions dont ils sont désormais continuellement victimes depuis leur récente pacification, mais elles n'ont pas été appliquées. Nos associations ont poussé la porte de conférences publiques, ont signé des pétitions pour se faire entendre. À chaque fois nous recevions L'assurance - en toute bonne foi apparemment - que le nécessaire serait fait.
Aujourd'hui, c’est un génocide qui a lieu dans les îles Andaman : la nation Jarawa agonise en ce moment même sous nos propres yeux, et sous ceux du monde entier.
 
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