Cette cyberaction est maintenant terminée
Bilan de la cyberaction : Reconquête de la Biodiversité
Mise en ligne du 14/03/2016 au 05/04/2016
Loi biodiversité
La Loi pour la reconquête de la biodiversité, de la nature et des paysages sera examinée à l'Assemblée nationale à partir du 15 mars prochain.
Plusieurs avancées essentielles pour notre vie et celle des générations futures ont été provisoirement obtenues lors de son passage devant le Sénat, mais doivent maintenant être confirmées ou approfondies par les député-e-s – alors qu'elles risquent à l'inverse d'être annulées par le lobbying actif de l'agro-industrie.
Bilan de la cyberaction :
5240 participants
Loi Biodiversité et semences :
un parcours chaotique entre échanges facilités et brevetage des gènes natifs
Aiguillon, mardi 22 mars 2016.
Après le Sénat, l'Assemblée Nationale a à son tour introduit de nouveaux articles concernant les semences au cours de sa deuxième lecture de la Loi Biodiversité. Le droit des agriculteurs d'échanger leurs semences (1) au delà des frontières étroites des Groupements d’Intérêt Économique et Environnemental est cependant la seule nouveauté confirmée dans les mêmes termes par les deux assemblées. L'Assemblée Nationale a précisé clairement que la vente des semences aux jardiniers amateurs, n'est pas soumise à une autorisation préalable particulière, mais le Sénat ne s'est pas encore prononcé sur ce point.
Les deux assemblées ont aussi interdit le brevetage des plantes et des animaux issus de sélection traditionnelle ainsi que de leurs parties et de leurs gènes, mais ne l'ont pas fait dans les mêmes termes. Le diable étant caché dans les détails, reste encore à savoir quel détail choisira le Sénat pour sa seconde lecture.
Les deux assemblées ont par contre refusé de trancher le sort des nouveaux OGM, issus des nouvelles techniques de manipulation génétique. C'est donc l'Europe qui décidera si elle laisse rentrer ces OGM dans nos assiettes à notre insu. Le Sénat a tenté de freiner partiellement la possibilité qu'offrent ces techniques de breveter les semences natives et les animaux de ferme, mais l'Assemblée Nationale ne l'a pas suivi.
L'Assemblée Nationale a enfin interdit les insecticides de la famille des néonicotinoïdes utilisés pour traiter les semences afin que les plantes tuent les insectes et les abeilles tout au long de la saison de culture, mais a repoussé l'échéance... en 2018.
En vue de la seconde lecture du texte par les sénateurs annoncée en mai, le Réseau Semences Paysannes continuera donc son travail avec ses partenaires du collectif Semons la Biodiversité pour confirmer et consolider ces avancées.
Présentation de la cyberaction :
Pour cette seconde étape, notre mobilisation est donc cruciale pour obtenir :
- le refus des brevets sur le vivant,
- l'interdiction des insecticides néonicotinoïdes qui ravagent les abeilles et les pollinisteurs sauvages.
Les amendements proposés par le collectif
« Semons la biodiversité » permettront d'éviter le brevetage de caractères végétaux issus de plusieurs millénaires de sélection paysanne et leur accaparement par l'industrie semencière, et offriront enfin aux paysans un cadre simple pour réaliser une sélection paysanne collective adaptée à chacune de leurs conditions de culture locales. Ces deux conditions sont indispensables pour ouvrir la voie à une sélection diversifiée et évolutive dans les fermes, créatrice de biodiversité agricole et clef de voûte de toute démarche agroécologique.
L'ensemble des organisations d'apiculteurs s'unissent par ailleurs pour réclamer d'urgence la fin du massacre des abeilles et des autres pollinisateurs par les néonicotinoïdes. Il n'y a pas d'autre choix que d'interdire intégralement ce type de pesticides. Cette mesure doit être complétée par le refus des « variétés rendues tolérantes aux herbicides », nouvelle épée de Damoclès planant sur les écosystèmes agricoles : de telles variétés sont non seulement issues de manipulations génétiques mais conduisent également à un épandage accru de pesticides meurtriers.
Pour obtenir ces avancées historiques, intervenez auprès de votre député-e-s
Choux brocolis, tomates ridées, poivrons, laitues, blé, maïs, soja... peu à peu toute notre nourriture passe sous la coupe de 10 société multinationales qui contrôlent déjà 75 % du marché mondial des semences. Si la loi n'arrête pas immédiatement ces brevets, c'est toute la biodiversité agricole créée et renouvelée par des centaines de générations de paysans qui va disparaître et être remplacée par quelques plantes manipulées développées sur toute la planète par ces nouveaux pirates du vivant.
Vous êtes attachés à l'accès de tous aux semences paysannes reproductibles, aux animaux reproducteurs et aux ressources génétiques libres de droit, au respect des connaissances et des droits des communautés paysannes qui les ont sélectionnées, conservées et renouvelées, aux droits des paysans et des jardiniers d'utiliser, d'échanger et de vendre leurs propres semences et animaux reproducteurs, au respect de toute les valeurs culturelles, sociales, environnementales et sanitaires de la biodiversité qui ne peuvent pas être transformées en marchandises ? Vous tenez à mettre fin à l'hécatombe des abeilles par les pesticides néonicotinoïdes ?
Alors signez et faites signer cette cyberaction auprès des député-e-s, afin qu'ils adoptent les amendements proposés par le collectif « Semons la biodiversité », dont le détail est visible ici :
- Amendement n° 1 : Interdiction effective des brevets sur les traits natifs des plantes et des animaux
- Amendement n°3 : Interdiction de l'utilisation des produits phytopharmaceutiques contenant des insecticides néonicotinoïdes
Pour plus d'informations sur ce sujet et sur le collectif « Semons la biodiversité » :
http://www.semonslabiodiversite.com/projet-de-loi-biodiversite/
La lettre qui a été envoyée :
Madame la députée, monsieur le député,
Vous examinerez à partir du 15 mars la Loi pour la reconquête de la biodiversité, de la nature et des paysages.
La biodiversité, c'est-à-dire la diversité de la vie, est essentielle pour tout ce qui concerne notre existence et celle des générations futures. Or, dans sa version actuelle (et pire encore si certains amendements votés par le Sénat venaient à être remis en cause), le projet de loi pérenniserait de nombreuses atteintes inacceptables qui menacent la biodiversité :
- les brevets sur le vivant, et particulièrement sur les gènes « natifs » issus de plusieurs millénaires de sélections paysannes, constituent un accaparement illégitime du travail des paysans et de l'évolution biologique. Ils posent également des questions cruciales de diversité et de sécurité alimentaire ;
- la suppression de l'étiquetage et du contrôle des OGM brevetés au prétexte que quelques nouvelles technique de manipulation génétiques des plantes seraient plus précises que les premières transgenèse, est un incroyable abandon de transparence et de démocratie ;
- la généralisation des cultures tolérantes aux herbicides génère un empoisonnent exponentiel de l'eau, des sols, des animaux et de notre nourriture suite à l'augmentation constante des adventices devenues tolérantes et des doses d'herbicides utilisées pour les combattre ;
- la mise en marché de la biodiversité transformerait les forêts, les zones humides, les monts, les landes, les terres agricoles, les animaux sauvages, oiseaux, abeilles et autres pollinisateurs... en vulgaires produits qu'on pourrait acheter, détruire, revendre ou déplacer.
- la généralisation de l'usage des insecticides néonicotinoïdes qui conduit au massacre des abeilles, des pollinisateurs et des oiseaux qu'ils nourrissent ;
Je suis attaché à l'accès de tous aux semences paysannes reproductibles, aux animaux reproducteurs et aux ressources génétiques libres de droit, au respect des connaissances et des droits des communautés paysannes qui les ont sélectionnées, conservées et renouvelées, aux droits des paysans et des jardiniers d'utiliser, d'échanger et de vendre leurs propres semences et animaux reproducteurs, au respect de toute les valeurs culturelles, sociales, environnementales et sanitaires de la biodiversité qui ne peuvent pas être transformées en marchandises. Je n'admets pas que certains pesticides néonicotinoïdes soient encore autorisés sur le territoire français, alors que leur nocivité aiguë envers les abeilles et autre pollinisateurs a été établie par de nombreuses études internationales.
C'est pourquoi je vous demande de voter les amendements proposés par le collectif « Semons la biodiversité », que vous avez reçus à votre bureau à l'Assemblée nationale.
http://www.semonslabiodiversite.com/wp-content/uploads/2016-03-07-Propositions-Amendements-Collectif-Semons-la-Biodiversité_-2nde-lecture-SEANCE-PLENIERE-Projet-de-loi-reconquête-de-la-biodiversité.pdf
Merci de votre attention,
Sincères Salutations,
 
Une erreur est survenue, le nom ou l'email ne sont pas corrects. Merci de recommencer.
37 commentaires
credible
FILLIATRE Noëlle
Le 30/04/2016 à 09:26:38