Cette pétition est maintenant terminée
Bilan de la pétition : Nouvelle pétition pour sauver Ezedine et ses camarades en grève de la faim
Mise en ligne du 11/04/2012 au 30/09/2013
D'autres prisonniers politiques marocains grévistes soutiennent le combat d’Ezedine Erouissi qui a été libéré le 1er mai 2012 avec 4 autres co-détenus.
Bilan de la pétition :
4343 participants
Présentation de la pétition :
Ezedine Erouissi détenu à Taza depuis le 1er décembre 2011, a commencé sa grève de la faim le 19 décembre 2011, pour exiger, pour tous les étudiants abusivement incarcérés, de meilleures conditions de vie et de travail, et en prison le statut de prisonnier politique.
Un mois plus tard, le 23 janvier, quatre étudiants emprisonnés à Fès se sont également mis en grève pour appuyer ses revendications.
Fin mars nous avons connaissance de 28 grévistes* à travers les prisons du Maroc, déterminés à soutenir leur camarade. C’est un mouvement sans précédent dans l’univers carcéral, à l’exception de la grève de la faim des années quatre vingt qui a duré cinq ans.
Mais tous sont déterminés à :
- aller jusqu’au bout pour obtenir la libération de tous les prisonniers arrêtés arbitrairement, souvent jugés à partir d’aveux arrachés sous la torture, condamnés à de longues peines et à de lourdes amendes…
- aller jusqu’au bout pour qu’enfin les jeunes Marocains puissent préparer leurs examens dans des conditions normales et dans la dignité
- exiger que la liberté d’opinions soit respectée comme dans tout pays réellement démocratique
- demander qu’enfin ils soient assurés d’obtenir un emploi pour vivre dignement et pour que le sacrifice de leurs familles ne soit pas vain
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100 jours …
Le 27/3/2012 marque les 100 premiers jours de la grève de la faim d’Ezedine Eroussi, corps délabré mais tête haute.
Empêché de mourir par perfusions et gavage forcé, maintenu en croix à l’aide de 8 menottes s’il le faut.
Il a fallu 100 jours à Mohamed Sebbar pour se décider à lui rendre visite au nom du CNDH, lui dire que c’est bientôt fini, dans un mois il sera libre, alors autant arrêter tout de suite… Oubliées les compromissions du régime avec les souffrances physiques et morales infligées par l’administration pénitentiaire à Ezedine… Étalage sans honte de promesses : une bourse après sa libération, et la satisfaction d’une partie de ses revendications formulées il y a … 100 jours, des bonnes conditions de travail, les visites autorisées… blablabla…à condition d’arrêter la grève de la faim, tout de suite…
Comme si la lutte d’Ezedine, n’était qu’un simple caprice qu’il est maintenant grand temps d’arrêter… Ezedine a eu la force de répondre que sa liberté n’est pas négociable, qu’il continuera sa lutte pour sa libération et celle de tous les détenus politiques.
Dans sa lettre admirable et émouvante, « Journal de la torture », largement diffusé sur internet, il décrit les tortures ignobles qu’il a subies.
Extraits de la longue lettre (il avait alors dépassé les 60 jours de grève…):
« A force d’ajuster mes menottes fortement, mes muscles ont été gravement abîmés et je ne peux plus bouger mes pieds.
Un des agents m’a mis un pistolet dans ma bouche en disant « une seule balle et c’en est fini de toi, les années de plomb ne sont pas terminées et tu verras les horreurs que tu n’as jamais vues depuis ta venue au monde ».
Il est clair que le régime est dans l’impasse ; il s’acharne sur moi, en me maintenant en vie sous sérum. J’ai perdu vingt quatre kilos et les derniers jours je vomis et je pisse du sang. Je suis un cadavre couché jour et nuit.
Je salue toutes mes camarades, tous mes camarades qui luttent contre l’asservissement de notre peuple en ce moment historique du printemps arabe ; nous avons l’honneur de vivre cet instant historique et d’être de ses combattants. Vous pouvez être fiers d’avoir été aux côtés du peuple dans sa révolte à Taza et dans toutes les régions de notre pays.
Je ne renonce à rien jusqu’à la mort et je reste optimiste jusqu’au bout. Ce ne sont pas les moyens militaires de pression qui vont nous terroriser ni les pistolets ni les armes des serviteurs du régime…
On est vivant si on mène sa vie avec un objectif. »
Actuellement encore, lorsqu’il est ramené de l’hôpital à sa cellule surpeuplée, Ezedine, malgré son immense faiblesse, continue à être maltraité par des codétenus encouragés par l’administration pénitentiaire…
Les autres grévistes…
Pour soutenir Ezedine dans sa lutte, des prisonniers se sont également mis en grève de la faim. Ils sont actuellement une trentaine. Le mouvement gagne Taza, Fès, Errachidia, Safi, Sidi Ifni, Agadir, Marrakech et sans doute d’autres villes…
Les grèves des quatre prisonniers de Fès vont atteindre les 80 jours, deux grévistes de Safi ont dépassé les 70 jours. On peut difficilement imaginer quel est l’état de faiblesse de ces garçons …
Pourquoi ces grèves de la faim illimitées ?
Comment travailler dans de si mauvaises conditions ? Comment vivre avec si peu ? Les familles des prisonniers ne comprennent pas l'attitude du gouvernement du Maroc. Selon eux, ces jeunes ne demandent que leurs droits, leur situation est des plus précaires, certains étudiants sont parfois obligés de faire la manche ou de fouiller dans les poubelles pour s'alimenter. La « bourse » est minime et ne leur a été versée qu'en février dernier.
Les incursions de la police dans les universités et les lycées sont intolérables… Comme à Imzouren et Kénitra où les policiers se sont comportés en vulgaires délinquants voleurs tabassant violemment lycéens et étudiants et démolissant tout sur leur passage !
Texte de la pétition :
Les signataires de cette pétition soutiennent les revendications des grévistes de la faim et rappellent que les autorités sont responsables de toutes les conséquences et séquelles de ces grèves de la faim illimitée. 
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19 commentaires
credible
Dans ce pays, le Maroc, la résistance est d’actualité. Ezedine Eroussi, Mohamed ghaloud, Mohamed Fetal, Mohamed Zeghdidi, Ibrahim Saidi ont été dans la prison, dans les premières lignes de combat et de lutte du peuple marocain contre le régime en place. Ces militants ont fait la preuve par leur engagement, par leur face à face avec les tortionnaires de la nature même antidémocratique du régime. Ils ont fait démonstration par leur détermination que le peuple marocain engage sa lutte contre le pouvoir. Ce dernier est aidé dans son administration répressive du peuple marocain par ses alliés et partenaires, l’Union Européenne (par exemple voir la lettre de la Haute représentante de la commission européenne, madame Catherine ASHTON datée du 23 mars 2012 ). L'ÉTAT marocain s'acharne encore sur Ezedine Erroussi et ses camarades libérés depuis le 18 avril 2012 ( groupe de Fès), en dehors de la prison. Aucune prise en charge médicale, aucun suivi médical n'est prescrit à ces grands militants qui ont subi tous les vices, toutes les tortures inimaginables, comme la photo d'Ezedine Eroussi en témoigne.
C'est l'image de tous ceux qui ont entamé des grèves de la faim illimitées face aux tortionnaires. Beaucoup de braves militants ont été dans la même situation que celle d’Ezedine Eroussi et ont perdu la vie dans les geôles du régime (Saidia, Douraidy, Belhaouari, Chebeda, etc). Les années de plomb continuent contrairement à ce que peuvent véhiculer les organes de presses. Cette presse qui a tenu à s’absenter à la sortie d’Ezedine de sa prison. Aucun organe de presse ne s’est déplacé pour informer son public, aucune chaine de télévision n’a dépêché ses journalistes. Aucune délégation syndicale ou politique n’a fait le déplacement à l’hôpital Suissi où Ezedine Eroussi était entre la vie la mort. Pourtant ce même hôpital est au cœur de la capitale, Rabat, qui abrite tous les bureaux de presse et de correspondants mais aussi les sièges de toutes les organisations syndicales et politiques.
Ezedine a été reçu par sa famille et ses camarades, il faut noter aussi la présence de la présidente de l’AMDH, Khadija Ryadi et le secrétaire général de l’AMDH, Hassan Aharrath. Ce sont ces camarades, ses amis et sa famille sous silence médiatique et politique terrible qui se sont chargés de le recevoir comme un Héros à sa sortie. Sa famille et ses camardes ont noté l'absence même des médecins, l'absence même de la police!!! Ezedine sortait de sa prison tête haute, solide moralement et sur sa chaise roulante. Il a fallu que ses camarades et sa famille le transportent dans une clinique privée pour examen et soins avant de supporter le transport jusqu'à Taza dans les véhicules privés de ses camarades. Au téléphone, on entend à peine la voix d’Ezedine Eroussi , ce sont ces camarades et sa famille à son chevet qui prennent le relai pour finir la communication. Ezedine est actuellement à l’hôpital de Taza sous perfusion.
Par ailleurs d'autres militants sont encore en grève de la faim illimitée dans la prison de Taza. Ils sont au nombre de cinq.
Dans quel état sont-ils? Un peu moins, un peu plus grave qu’ Ezedine Eroussi ? Nous condamnons le traitement réservé à ces militants emprisonnés, torturés pour la simple raison qu’ils sont des militants qui aspirent et militent pour le changement radical au Maroc. Ce sont les militants du mouvement syndical des étudiants au Maroc, ce sont les militants du mouvement dit « mouvement 20fevrier » qui traverse le pays.
Les quatre détenus politiques libérés en grève de la faim (86) de la prison de Fès sont aussi faibles physiquement, autant qu’Ezedine Eroussi. C'est leur moral d'acier et leur conviction qui les tiennent en vie. Mohamed Ghaloud a certainement besoin, en plus des soins et analyses médicaux, de suivi et de prise en charge psychologique, vu la nature et l’ampleur des tortures qu’il a subies dans les centres de torture de la police. IL en souffre énormément.
L’ÉTAT MAROCAIN EST ENTIEREMENT RESPONSABLE DE CE QU’ONT SUBI CES MILITANTS, RESPONSABLE DU TRAITEMENT ET DE SES CONSÉQUENCES QUE LES ADMINISTRATIONS POLICIÈRES, PÉNITENTIÈRES JUDIRIQUES ET POLITIQUES ONT RESERVÉS ET INFLIGÉS À TOUS CES MILITANTS EMPRISONNÉS POUR LEUR ENGAGEMENT AUPRÈS DU PEUPLE MAROCAIN DANS SES LUTTES ET COMBATS POUR SON AUTODETERMINATION ET DE SA DISPOSITION DE SOI-MÊME.
Nous continuons notre combat avec force auprès de ces militants de la liberté et de la dignité de tout un peuple. Nous leur manifestons tout soutien moral et matériel possible. Nous agirons auprès des instances et administrations compétentes au niveau national et international pour exiger la prise en charge morale et matérielle de tous ces détenus politiques. Nous sollicitons toutes les bonnes volontés pour qu’elles nous rejoignent et appuient notre démarche.
Moha OUKZIZ pour Le comité de soutien.
oukziz
Le 15/05/2012 à 09:07:30