Cette cyberaction est maintenant terminée
Son nom est peu connu du grand public mais ses bananes « Bonita » inondent nos marchés : Noboa est la cinquième plus grande multinationale de la banane, le fruit le plus vendu dans le monde. L’activité est effectivement lucrative pour son patron multimillionnaire Álvaro Noboa, l’homme le plus riche d’Equateur… mais elle profite beaucoup moins à celles et ceux qui s’échinent dans les plantations. Violations massives des droits, répression syndicale, salaires indécents durent depuis trop longtemps : dix ans après les événements de « Los Alamos », les organisations équatoriennes et latino-américaines en appellent à la solidarité internationale pour exiger un changement. Participez à la campagne en signant cet Appel Urgent !
4739 participants
3/07/132002 – 2012 : une décennie de violations des droits
Puerta Inca, septembre 2012. Dans la gigantesque plantation de bananes de Los Alamos, sur la plaine littorale de l’Equateur, Lorena Burgos Anangono vient d’être licenciée. Elle venait de se plaindre d’être payée au-dessous du minimum légal.
Propriété du groupe Noboa, la plantation de Los Alamos est emblématique de la répression syndicale et de la violation systématique des droits syndicaux perpétrée par la multinationale.
Dix ans plus tôt, c’est en effet dans cette même plantation de Los Alamos que les gardes armés de Noboa s’en prenaient physiquement aux travailleurs-ses qui protestaient contre la répression syndicale. Bilan : 19 blessé-e-s dont plusieurs gravement : l’une des victimes perdra la jambe.
En plus de violer les droits des travailleurs-ses la compagnie s’illustre dans le domaine de l’évasion fiscale : le Service du Revenu Intérieur équatorien estime que l’entreprise doit 99 millions de dollars d’impôts impayés à l’Etat et au moins 30 millions de dollars de participation aux bénéfices à ses employé-e-s.
Les employé-e-s refusent de plier
Bien que leurs syndicats aient été démantelés en 2002 et malgré les humiliations continuelles auxquelles les soumet leur hiérarchie, les travailleurs-ses de Los Alamos ont poursuivi leurs efforts pour défendre leurs droits. En 2011, avec l’appui de la Fédération Nationale des travailleurs Agroindustriels paysans et indigènes libres en Equateur (FENACLE), ils-elles forment un nouveau syndicat et élisent Lester Freire, employé depuis plus de treize ans au sein de la plantation, à la tête de leur organisation. Mais celui-ci sera arbitrairement licencié quelques mois plus tard, sans justification.
La FENACLE initie alors un processus légal qui aboutira, en avril 2012, à l’enregistrement du syndicat des travailleurs-ses de la banane de Los Alamos (SITBA) par le Ministère du travail et à la reconnaissance de Lester Freire en tant que Secrétaire général légitime. En parallèle, les membres de la campagne « Le Juste Fruit ! » et leurs partenaires internationaux font pression sur Noboa pour exiger la réintégration de Lester Freire (cf. notre Appel Urgent : « Un multimillionnaire piétine le droit syndical »). Forte de cette mobilisation locale et internationale, la FENACLE obtient l’organisation d’une réunion avec Noboa, en marge de la 2ème conférence internationale du Forum Mondial de la Banane (février 2012), afin de traiter de la situation à Los Alamos. Le représentant de Noboa s’y engage à consulter la direction de la multinationale en vue de réintégrer Lester Freire et d’ouvrir un réel dialogue social avec la Fenacle. Mais quelques semaines plus tard, Noboa décide de maintenir sa décision d’exclure le Secrétaire général du SITBA, arguant d’une restructuration due aux problèmes financiers de l’entreprise. Elle ose même lui suggérer de chercher du travail auprès de ses sous-traitants où il pourrait « utiliser les compétences » qu’il a développées à Los Alamos durant 13 ans !
Au-delà de Los Alamos
Le cas de Los Alamos n’est malheureusement pas isolé : dans la province de Los Rios, dix travailleurs-ses de la plantation Bejucal, appartenant également au groupe Noboa, ont également été licencié-e-s en septembre dernier pour avoir formé un syndicat.
Si le cas de Lester Freire est particulièrement important, c’est parce qu’en excluant le Secrétaire général du SITBA, Noboa cherche à décapiter l’organisation pour l’empêcher de fonctionner. Derrière le cas de Lester Freire, c’est donc toute la question de la liberté syndicale qui est en jeu, et la possibilité de négocier de meilleures conditions de travail et de vie pour des milliers de familles d’Equateur, premier pays exportateur de bananes du monde.
Par conséquent, la Fenacle en appelle à la solidarité internationale afin de demander à Noboa et aux entreprises qui distribuent les bananes « Bonita » :
l’ouverture d’un réel dialogue avec le SITBA qui, avec la Fenacle, rassemble la majorité des salarié-e-s de Los Alamos ;
la réintégration de tou-te-s les travailleurs-ses licencié-e-s dans les plantations de Bejucal et de Los Alamos, y compris celle de Lester Freire à son poste de soudeur dans l’atelier de la plantation, avec paiement des salaires dus depuis leurs licenciements.
Toute l'équipe de Cyber @cteurs
Toute l'équipe de Peuples Solidaires.
 
Courriel | |
Mot passe | |
Rester connecté-e
|
michou
Le 28/12/2012 à 10:02:21
La meilleure pression c'est encore celle des consommateurs. Avant notre souris notre première arme c'est notre porte-monnaie ;o)
Je ne sais pas si c'est mieux de demander le soutien des syndicats (le mieux est l'ennemi du bien ;o)) mais la question c'est qui le fait ? Celui qui propose ?
Alain Uguen
Le 28/12/2012 à 11:07:10