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Bilan de la cyberaction : Mettons fin au piègeage injustifié des animaux dits nuisibles

Mise en ligne du 08/06/2023 au 08/09/2023

Alors que le ministère de la Transition écologique s’apprête à renouveler pour trois ans l’autorisation de piéger des milliers d’animaux sauvages, nos associations demandent que ce piégeage ne soit plus autorisé pour neuf espèces sur la base des connaissances scientifiques.

Bilan de la cyberaction :

2380 participants

L’Etat perpétue l’inacceptable massacre d’animaux sauvages considérés comme nuisibles

En dépit d’une opposition massive lors de la consultation publique, le ministère de la transition écologique a publié dans sa version initiale l’arrêté fixant la liste des espèces susceptibles d’occasionner des dégâts (ESOD) dans chaque département. La LPO dépose un recours juridique.

L’arrêté ministériel publié le 4 août 2023 renouvelle pour 3 ans la liste nationale des ESOD, 4 mammifères et 5 oiseaux à abattre?: la Martre des pins, la Belette, la Fouine, le Renard roux, la Pie bavarde, le Geai des chênes, la Corneille noire, le Corbeau freux et l’Étourneau sansonnet. Selon un tableau de répartition géographique annexé à l’arrêté, chacune de ces espèces est classée ESOD à l’échelle d’un département ou sur un nombre limité de communes ou de cantons, où elle pourra être tuée tout au long de l’année en quantité illimitée.

Lors de la consultation publique, plus de 49 000 citoyens se sont prononcés, dont près de 71% contre le projet d’arrêté, soit 5 points de pourcentage de plus qu’en 2019. Malgré cette forte mobilisation, le ministère n’a pas souhaité modifier l’arrêté.

En mai dernier, un sondage IFOP indiquait déjà que deux tiers des Français étaient opposés au classement ESOD. Les chasseurs ont également milité de leur côté pour le renouvellement de la liste des nuisibles, voire son durcissement, tout en admettant par la voix du président de leur fédération nationale : « n’en avoir rien à foutre de réguler ». Ce dernier a néanmoins obtenu le maintien du classement ESOD de la belette, uniquement dans son département du Pas-de-Calais.

Présumés coupables

Depuis des années, la LPO demande au gouvernement de privilégier les solutions non létales existantes pour limiter les impacts de la faune sur les activités humaines, et de préférer la cohabitation pacifique à la destruction systématique. Bien qu’aucune comptabilité précise ne soit établie, il est estimé que près de 2 millions d’animaux sauvages classés ESOD sont ainsi tués chaque année en France pour environ 20 millions d’euros de dégâts déclarés, soit à peine 10€ par victime. L’efficacité de leur destruction n’est pas démontrée, les risques pour leur état de conservation ne sont jamais évalués et leur importance dans le fonctionnement des écosystèmes naturels n’entre pas en ligne de compte.

Dans sa nouvelle stratégie nationale pour la biodiversité dévoilée le 20 juillet 2023, le gouvernement annonce désormais des réflexions pour une meilleure efficacité de la régulation des ESOD au regard des couts engendrés. La prise en compte de ces études est annoncée en 2026 pour les mustélidés (martre, fouine, belette) et en 2029 pour les corvidés (pie, corbeau, geai, corneille). Pourquoi ne pas suspendre dès aujourd’hui l’abattage massif de ces espèces afin d’étudier l’impact de l’absence de régulation sur les dégâts constatés ?

Pour Allain Bougrain Dubourg, Président de la LPO : « Les problèmes de cohabitation entre les humains et la faune sauvage existent depuis toujours mais ont été exacerbés par l’intensification des modes de production agricole depuis les années 1950. Sur la même période, la population humaine a triplé tandis que 75% des vertébrés sauvages ont disparu sur Terre. Quand l’Homme sera seul avec son bétail à tenter de survivre sur une planète surchauffée, il sera trop tard pour réaliser que la biodiversité n’était pas là pour décorer. Nous attendons désormais de la justice qu’elle mette fin au massacre. »

voir l'arrêté
https://www.consultations-publiques.developpement-durable.gouv.fr/IMG/pdf/arrete_du_3_aout_2023_esod_groupe_2_periode_2023-2026.pdf  

Présentation de la cyberaction :

Qu’ont en commun les renards roux, les pies bavardes, les geais des chênes, les martres des pins, les fouines, les belettes, les étourneaux sansonnets, les corneilles noires et les corbeaux freux ?  Tous ces animaux, naturellement présents en France depuis des milliers d’années, y sont encore piégés par toutes sortes de moyens cruels avec la bénédiction de l’État, au titre d’un statut juridique aussi archaïque qu’infondé sur le plan biologique.
 
À l’occasion de la préparation du prochain arrêté ministériel 2023-2026 révisant la liste de ces espèces dites « susceptibles d’occasionner des dégâts » (dénomination qui a remplacé celle de « nuisibles »), nous demandons que ces mammifères et oiseaux indigènes ne soient plus classés dans cette catégorie.
 
En plus du caractère très discutable de ce genre de classification, il existe un consensus scientifique1, 2 établissant que ces espèces ne remplissent pas suffisamment les critères censés définir cette catégorie selon le Code de l’environnement. Les espèces classées « susceptibles d’occasionner des dégâts » doivent en effet l’être « dans l’intérêt de la santé et de la sécurité publique ; pour assurer la protection de la faune et de la flore ; pour prévenir des dommages importants aux activités agricoles, forestières et aquacoles ou à d’autres formes de propriétés ».
 
Hormis certaines atteintes aux cultures, une prédation présumée sur des faisans et perdrix d’élevage lâchés pour la chasse, quelques intrusions dans des poulaillers mal fermés et autres dommages ponctuels et évitables sans recourir à l’élimination systématique, rien n’argumente en faveur du classement nuisible de ces espèces. Pire, cette élimination porte préjudice aux écosystèmes, voire à l’agriculture. Les renards, belettes et fouines sont par exemple des alliées des cultivateurs car ils consomment un grand nombre de petits rongeurs qui se nourrissent eux-mêmes dans les champs ; en faisant des réserves de graines dans le sol, les geais des chênes aident à la régénération des forêts.
 
Dans le contexte de l’urgence écologique et de l’effondrement de la biodiversité, comment se fait-il qu’on encourage encore le piégeage de ces oiseaux et mammifères au mépris des données scientifiques, sans limite numérique, toute l’année, en plus des tirs dont ils font l’objet en période de chasse et de battues administratives ? Le nombre d’animaux tués pour chaque espèce n’est même pas connu et aucune étude n’a démontré l’efficacité de telles mesures.
 
L’établissement de la liste des espèces « susceptibles d’occasionner des dégâts » relève du ministère chargé de l’écologie qui devrait, pour ce faire, se baser sur des éléments objectifs. Mais la mainmise politicienne influencée par les lobbies de la chasse et de l’agriculture conduit à des prises de décisions infondées, allant même à l’encontre des connaissances biologiques et de l’intérêt général du fonctionnement des écosystèmes. Il est urgent qu’intervienne enfin ce qui manque depuis plusieurs décennies pour mettre fin au piégeage de ces espèces : une décision politique prenant en compte les données scientifiques.

Signataires de la tribune publiée dans Le Monde
https://www.lemonde.fr/idees/article/2023/05/06/comment-se-fait-il-qu-on-encourage-encore-le-piegeage-de-ces-oiseaux-et-mammiferes-dits-nuisibles-au-mepris-des-donnees-scientifiques_6172349_3232.html  

Nous vous proposons de la prolonger en interpellant nos députés.

La lettre qui a été envoyée :


Madame, Monsieur

A la veille d'une décision du ministère de la Transition écologique , je demande que le piégeage ne soit plus autorisé pour neuf espèces : renards roux, pies bavardes, geais des chênes, martres des pins, fouines, belettes, étourneaux sansonnets, corneilles noires et corbeaux freux. Pour mettre fin au piégeage de ces espèces, il est urgent qu’intervienne une décision politique prenant en compte les données scientifiques.
Recevez mes salutations vigilantes

 

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12 commentaires

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Biodiversité : le putois retiré de la liste des « espèces susceptibles d’occasionner des dégâts »
https://www.ouest-france.fr/environnement/biodiversite/biodiversite-le-putois-retire-de-la-liste-des-especes-susceptibles-doccasionner-des-degats-cc7a5414-328d-11ee-b3f2-35a6f0600f5b  

Alain UGUEN
Le 10/08/2023 à 08:53:55

Non à la destruction des "nuisibles".
Qui sont les tueurs de volailles? Ceux qui les enferment dans des hangars infects où ils crèvent les pattes cassés, et le croupion en sang avant d'aller pendre massivement dans des abattoirs où les vétos n'ont pas de cran. Serait-ce la fouine et le renard qui tuent les volatiles par millions parce qu'atteints de virus ou pas ? Comparés à ces hécatombes, Goupil, Belette, Martre et Putois sont innocents.
Quels charognards efficaces débarrassent les routes des cadavres d'animaux que sèment les camions emplis de bestiaux décomposés conduits par un brave routier secoué par des hauts le cœur? Ce sont les les corvidés bienfaiteurs.
Laissez les animaux vivre, ceux qui vous dérangent tant nous plaisent. Trop de cadavres en tout genre nous révulsent. Les voir sur photos et en vrai nous ravit, les voir piégés, troués, étranglés et empoisonnés nous renverse l'estomac.
Les hypocrites se plaignent des rongeurs, veulent arroser de la chimie pour les néantiser alors que des prédateurs, les meilleurs sur tous les territoires, feraient le ménage avec leurs crocs.
Qui sont les nuisibles? Ceux qui s'attaquent aux beaux animaux à fourrure et aux fieffés oiseaux et ceux qui tentent de les éradiquer par décret.
Aïchat Nussy

Colette Nusbaum Vallet
Le 17/06/2023 à 08:57:40

- La Martre des pins : prédateur omnivore jouant un rôle très important dans l'écosystème.
- La Fouine : principal prédateur du Rat surmulot.
- Le Renard roux : prédateur de nombreux micromammifères ravageurs, rôle sanitaire dans la régulation d'agents pathogènes responsables des maladies transmises par les tiques et l'élimination des cadavres d'animaux.
- La Belette d'Europe : prédateur spécialiste des petits rongeurs, elle est un auxiliaire précieux pour les activités agricoles et forestières.
- La Corneille noire : auxiliaire important de l'agriculture, elle régule les populations de limaces, d'insectes et de petits animaux ravageurs.
- Le Corbeau freux : comme la corneille, il est essentiel à la régulation des invertébrés. Il participe également à l'élimination des cadavres d'animaux.
- Le Geai des chênes : si les choses étaient justes, l'ONF devrait lui verser un salaire pour sa participation à la plantation de chênes !
- L'Etourneau sansonnet : insectivore à la belle saison, il est un auxiliaire au verger. S'il mange quelques fruits à l'automne, il les a bien mérités !
- La Pie bavarde : élimine efficacement les limaces et joue un rôle d'équarisseur des cadavres d'animaux.

Tous ces animaux chassés, piégés, martyrisés, ces "présumés coupables" comme l'écrit si bien la LPO, ont pour principal prédateur le Schraen willy, individu appartenant à l'ordre des Primates, famille des Hominidés et d'un intérêt écologique plus que contestable.

Frawald
Le 10/06/2023 à 14:49:08

"quand on veut tuer son chien, on dit qu'il a la rage" dit le proverbe .........de même : qualifier certains animaux de nuisibles permet de les tuer sans merci .........le lus nuisible de tout ce qui vit sur terre étant l'être humain .....

maripachats
Le 10/06/2023 à 08:04:28

Sur notre planète, un seul animal est nuisible, en sus de manière gratuite et parfois sadique: celui qui appartient à la classe des mammifères, à l'espèce homo et à la sous-espèce sapiens, si mal nommé par Linné car de sagesse ? point.

Mireille
Le 09/06/2023 à 20:32:05

La folie destructrice des humains les fait courir à leur pertes, c' est pas trop grave.
Ce qui me désespère c'est que cette folie entraine, dans cette chute fatale, la merveilleuse Biodiversité infiniment plus utile et innocente que l' espèce humaine .
Il est grand temps qu'on paye pour toute notre cruauté, toute cette détresse et cet effroi semés dans le Monde Animal

Sophie lavorel
Le 09/06/2023 à 18:02:54

ces êtres sont nuisibles à cette chasse artificielle qui a ruiné la vie sauvage depuis des dizaines d années en donnant a la sauvagine des proies d'élevage ce qui fait descendre le capital génétique ,cailles ,faisans etc...les chasseurs sont protégée par les partis politiques , eux même souvent impliqués car ce sont des électeurs , ils ont détruits les garennes qui nourrissaient les animaux libres dits sauvages et ont accouplés des truies avec des sangliers , résultat des portées très importantes et maintenant ils passent pour des sauveurs incapables de contenir la conséquence, de leur manipulation , s'il existe encore des rapaces c'est grâce aux frères Terrasse qui se sont battus dans les années 70 !

michel PEREZ
Le 09/06/2023 à 17:17:06

Sur cette liste "d'animaux sauvages" je ne voie pas le plus terrible: l'être humain ! Il est vrai qu'il y a de moins en moins de ces "animaux" !!

Irow
Le 09/06/2023 à 14:59:12

Ne pas hésiter à stopper cette mascarade qui favorise toujours une certaine élite.
Mettre fin au piégeage de ces espèces, il est urgent
En ce qui me concerne aucune espèce n'est nuisible si ce n'est l'homme le destructeur comme à son habitude.
Le ministère de la Transition écologique doit faire son travail en prenant en compte les données scientifiques non celle des privilégiés.

Stéphoto
Le 09/06/2023 à 14:46:19

Ces élus n'ont aucune conscience, aucune intelligence, connaissance, ils sont juste soumis aux lobbys et à la finance !
Il serait grand temps de faire une révolution !

Lionel Bécus
Le 09/06/2023 à 11:46:02

A bien y réfléchir, je ne vois qu'une espèce objectivement nuisible sur l'intégralité du Vivant...

Yome
Le 09/06/2023 à 11:29:35

la notion d'animal nuisible est à revoir et plus précisément à ENLEVER car elle sert de prétexte à tuer en grand nombre ,et à tuer tout simplement. et ceci sans beaucoup de connaissances sur ces animaux et leur place...dès qu'un animal "dérange "1 fois ,il est décidé de tuer tous ceux de son espèce..en gros ,c'est ainsi.

annick vaujany
Le 09/06/2023 à 10:34:20

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