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Greenpeace a publié cette semaine une enquête qui montre que les fermes qui émettent le plus d'ammoniac touchent des montants conséquents de la PAC.
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Vous trouverez ci-dessous le communiqué de presse et à l'adresse l'enquête en question.
https://cdn.greenpeace.fr/site/uploads/2018/04/greenpeace_enquete_pac_ammoniac.pdf
Nous vous proposons d'appuyer les demandes de Greenpeace : faire en sorte que la PAC arrête cette course à l'agrandissement d'une part et à l'industrialisation d'autre part en plafonnant les aides à l'actif et en conditionnant les aides à un chargement à l'hectare. La bonne nouvelle de l'interdiction de 3 nicotinoides doit être une incitation à maintenir la pression sur l'Union Européenne pour une autre agriculture.
ENQUETE Politique agricole commune et élevage
Comment le système en place encourage la pollution
Paris, le 24 avril – A quoi servent les 363 milliards d’euros de la Politique agricole commune ? C’est pour commencer à répondre à cette question que Greenpeace a publié une enquête aujourd’hui. Une équipe de journalistes européens a investigué dans huit pays de l’Union européenne, afin de déterminer si les exploitations agricoles qui polluent le plus recevaient des subventions européennes de la PAC. Malheureusement, la réponse est oui.
Cette analyse est le résultat d’un travail de croisement de données entre la liste des montants alloués aux bénéficiaires de la PAC, et la liste qui répertorie les émissions d’ammoniac par ferme (la seule pollution qui soit suivie à l’échelle des exploitations). Résultat : en France, le journaliste Mark Lee Hunter, qui a coordonné ce travail, a identifié 436 structures agricoles concernés : 421 exploitations porcines et avicoles et 15 entreprises agro-alimentaires [1]. Ce sont donc 436 structures françaises qui polluent et pourtant continuent de toucher des subventions publiques européennes.
Des pollueurs payés parfois des montants colossaux
Les exploitations qui apparaissent dans ce classement sont toutes du même type : des fermes usines qui produisent soit du porc, soit de la volaille par milliers. Toutes les fermes du classement produisent ainsi, a minima, plus de 2 000 porcs ou 40 000 volailles, ce qui est bien au-delà des standards de la production française. Malgré un fonctionnement très libéral, ces structures touchent des montants colossaux d’argent public : les 20 premières ont ainsi touché plus de 115 000 euros annuels de subventions PAC en moyenne. « Cette enquête est claire : la PAC rémunère des pollueurs, déclare Suzanne Dalle, chargée de campagne agriculture chez Greenpeace France. C’est l’ensemble du système de subventions qu’il faut revoir ».
Des pollutions environnementales très mal surveillées
Autre conclusion : les outils disponibles à l’heure actuelle ne permettent pas de mesurer les pollutions liées à l’élevage. Ainsi, alors que l’élevage représente 64 % des émissions françaises d’ammoniac, seule 3% d’entre elles sont répertoriées dans la base de données, le reste échappant à tout contrôle. « La Commission européenne n’a qu’une idée en tête pour la prochaine PAC : fixer des objectifs notamment environnementaux aux États-membres, continue Suzanne Dalle. Or, on voit bien qu’on est aujourd’hui incapable d’effectuer ce suivi ». Devant l’immensité des lacunes, Greenpeace demande davantage de transparence et un vrai suivi des pollutions environnementales.
Une course à l’agrandissement et à l’intensification de l’élevage
Enfin, l’ensemble du fonctionnement de la PAC avec son système de rétribution à l’hectare pousse à l’intensification et l’agrandissement des exploitations. Or le seul moyen de réellement régler les pollutions environnementales liées à l’élevage c’est de réduire le cheptel et de désintensifier l’élevage. « On produit trop d’animaux. La PAC doit encourager à en produire moins et de meilleure qualité. L’accès aux aides doit absolument être soumis à des conditions, afin de stopper cette course à l’agrandissement et à l’intensification. Elles doivent en effet être conditionnées au nombre d'actifs et au nombre d’animaux par hectare pour permettre une réelle transition vers un modèle plus vertueux et écologique ».
 
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