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Pour accélérer la transition énergétique au profit de tous, et en particulier des citoyens les plus précaires, de nombreux acteurs attendent de la part du gouvernement qu’il dévoile sans tarder une Programmation pluriannuelle de l’énergie ambitieuse qui servira de cadre à l’élaboration de politiques territoriales plus écologiques et plus justes.
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La Programmation pluriannuelle de l’énergie (PPE) manque singulièrement de vigueurAlors que les annonces pour la Programmation pluriannuelle de l'énergie (PPE) et la Stratégie nationale bas carbone (SNBC) sont prévues pour mardi prochain, des scénarios de mix électrique ont "fuité" via l'AFP aujourd'hui et ils sont vraiment mauvais : https://www.publicsenat.fr/article/politique/nucleaire-entre-0-et-6-fermetures-de-reacteurs-d-ici-2028-trois-scenarios-sur-la
En parallèle, des élus se mobilisent pour une PPE ambitieuse au travers d'une tribune : https://www.lemonde.fr/idees/article/2018/11/20/anne-hidalgo-et-alain-juppe-plaident-pour-une-montee-en-puissance-rapide-des-energies-renouvelables_5386003_3232.html?xtmc=montee_en_puissance&xtcr=1
Le CLER fait des propositions
Limiter ses déplacements en voiture individuelle ou être logé dans une habitation décente ne doit pas être un luxe réservé aux personnes aisées. Bien au contraire : la transition énergétique apportera des solutions de long terme à tous les Français, y compris les plus modestes, pour leur permettre de réduire leur dépendance aux énergies « carbonées » comme le pétrole ou le charbon, et à la volatilité de leur prix, et pour vivre mieux, en bonne santé, dans des logements confortables et bien isolés.
Les luttes pour les transitions sociale et écologique doivent converger et se renforcer.
Pour accélérer cette dynamique, et répondre aux besoins légitimes des citoyens de pouvoir se déplacer à un prix abordable ou de limiter le coût de leurs dépenses énergétiques, le gouvernement doit prendre des mesures urgentes (des dispositifs d’aides financières par exemple, voir encadré ci-dessous) et surtout structurantes. Si l’augmentation du prix du carbone permettra d’inciter les consommateurs à adopter progressivement des habitudes plus économes en énergie, l’Etat a un rôle fort à jouer pour accompagner cette transition.
Pour aller plus loin sur la hausse du carburant :
Politiques de tous bords, prenez vos responsabilités ! » – l’appel de 23 ONG sur la hausse de la fiscalité écologique.
https://www.francetvinfo.fr/economie/automobile/essence/tribune-politiques-de-tous-bords-prenez-vos-responsabilites-l-appel-de-23-ong-sur-la-hausse-de-la-fiscalite-ecologique_3028879.html
En finir avec les passoires énergétiques
La Programmation pluriannuelle de l’énergie qui devrait paraître à la fin du mois de novembre doit être le cadre politique qui installe sur le long terme les solutions pour une transition énergétique ambitieuse et solidaire. Elle doit conduire par exemple à accélérer les économies d’énergie, plutôt que de les ralentir. Lutter contre la déperdition énergétique dans le bâti est en effet un enjeu déterminant pour la transition : le secteur du bâtiment représente 44 % de l’énergie consommée en France.
La rénovation des « passoires énergétiques » entraîne de multiples co-bénéfices en termes de confort, de santé mais aussi d’emploi et de pouvoir d’achat pour 20 % des Français qui peinent actuellement à payer leurs factures énergétiques. Tous les candidats à l’élection présidentielle 2017 s’étaient d’ailleurs engagés à respecter l’objectif inscrit dans la Loi de transition énergétique de rénover 7 millions de passoires énergétiques d’ici 2025. Le Plan de rénovation paru début 2018 a pourtant reporté cette échéance.
https://cler.org/plan-de-renovation-energetique-beaucoup-didees-mais-peu-de-mesures-concretes-pour-la-transition-des-batiments-et-la-lutte-contre-la-precarite-energetique/
Afin de favoriser la rénovation énergétique performante et l’amélioration du confort dans le logement pour tous et toutes, la PPE doit aussi entériner la nécessité de sensibiliser, d’orienter, et de conseiller les particuliers qui souhaitent effectuer des travaux de rénovation énergétique dans leur logement, quels que soient leurs revenus. Une récente étude de l’Ademe a montré que près de 9 ménages sur 10 ayant réalisé des travaux n’ont pas bénéficié d’accompagnement, conduisant souvent à des performances insuffisantes en matière d’économie d’énergie. Prévu par la loi depuis 5 ans maintenant, ces missions de service public doivent être renforcées autour de la figure central du conseiller de terrain, expert indépendant et disponible pour les usagers sur tout le territoire national.
Aller plus loin – Rénovation énergétique : le conseil personnalisé aux usagers est la clé de réussite
https://cler.org/renovation-energetique-le-conseil-personnalise-aux-usagers-est-la-cle-de-reussite/
L’échelon local, au plus près des citoyens
La transition énergétique est un projet de société qui doit aussi nous permettre de créer de la richesse, de l’emploi et de la solidarité dans les territoires français. Depuis plusieurs années, les acteurs en transition énergétique – collectivités, associations, entreprises – membres de notre réseau, démontrent sur le terrain que cette transition « juste » est possible. Ici et là, ils soutiennent les économies d’énergie en rénovant les bâtiments ; ils développent les énergies renouvelables et ainsi accroissent l’autonomie énergétique d’un territoire ; se faisant ils créent de l’activité économique et de nouveaux emplois ; ils offrent des solutions alternatives à l’usage de la voiture chaque fois que cela est possible et font la promotion de ces nouveaux usages.
Si la Loi sur la transition énergétique a transféré des compétences aux collectivités, les moyens financiers n’ont malheureusement pas suivi. Des ressources pérennes (de type dotation climat – énergie) doivent être mises à disposition des territoires pour sortir du « stop and go » et leur permettre de s’engager dans la durée avec une vision claire des moyens dont ils peuvent disposer, par exemple dans le cadre d’un contrat avec l’Etat qui devrait pouvoir concerner à terme la totalité des territoires. Là encore, la Programmation pluriannuelle de l’énergie peut les y aider en prévoyant cette dotation et en mettant les territoires en condition de jouer leur rôle grâce à un cadre adapté pour permettre le développement des énergies renouvelables sur l’ensemble du territoire français.
Aller plus loin – PPE : le gouvernement ne doit pas rester sourd aux demandes des citoyens
https://cler.org/ppe-le-gouvernement-ne-doit-pas-rester-sourd-aux-demandes-des-citoyens/
MOBILITÉ , ÉNERGIE ET DÉVELOPPEMENT LOCAL Quelle mobilité pour des territoires à énergie positive ?
https://cler.org/wp-content/uploads/2018/02/mobilite2017_CLER_WEB.pdf
Améliorer l’efficacité des outils de lutte contre la précarité énergétique – Une exigence pour éviter une transition écologique à deux vitesses !
https://cler.org/wp-content/uploads/2017/06/Transition-juste-outils-précarité-RAC-CLER-FNH-2017.pdf
Des mesures sectorielles urgentes
Le débat actuel sur le renchérissement des prix de l’énergie montre que les mesures structurelles de transition énergétique et de lutte contre les inégalités n’ont pas été prises pour protéger les citoyens de l’inéluctable augmentation des prix de l’énergie. Elles sont aujourd’hui urgentes et des mesures d’accompagnement sont en plus nécessaires pour répondre à certaines situations sociales inacceptables. Les mesures proposées par l’Etat sont les plus faciles mais pas toujours les plus efficaces.
Le crédit d’impôt Transition énergétique pour sortir du fioul
La principale aide financière de l’Etat pour aider les ménages à réaliser des investissements en matière d’économie d’énergie est le crédit d’impôt pour la transition énergétique. Outre son enveloppe annoncée en forte baisse, cet outil souffre de nombreux défauts. Lors de la présentation du projet de loi de finance 2019, le gouvernement a fait marche arrière en renonçant à la transformation en « prime travaux » du CITE (Crédit d’impôt pour la transition énergétique), la principale aide publique à la rénovation dont le montant représentait 1,7 milliard d’euros en 2016. Annoncée au cours de la campagne d’Emmanuel Macron, cette prime devait rendre les travaux de rénovation plus accessibles aux ménages. Cette proposition serait finalement trop « coûteuse et complexe dans son déploiement ». L’Etat propose donc de reconduire le CITE, en réduisant au passage d’au moins 40 % le montant total alloué !
Le gouvernement annonce renforcer le soutien à la suppression des chaudières fioul et semblerait aussi sur le point de réintroduire le remplacement des fenêtres parmi les travaux éligibles, après avoir annoncé son retrait l’an dernier. Pour le CLER – Réseau pour la transition énergétique, il serait bien plus pertinent de privilégier les projets de rénovation performante, globaux, et de renforcer les aides pour les ménages les plus modestes plutôt que de poursuivre la logique actuelle sans vision d’ensemble et bien moins efficace.
Le chèque énergie et le décret décence
Les ménages précaires ont également besoin d’aides pour faire face à des factures élevées (en moyenne 1800 euros par famille et par an), et même souvent plus élevées que la moyenne des ménages (environ 1500 euros par an). C’est le rôle du chèque énergie que le gouvernement propose d’augmenter (passer à un montant moyen de 200 € contre 150 € aujourd’hui). Les acteurs réunis dans l’Initiative Rénovons ! coordonnée par le CLER considèrent ce montant encore largement insuffisant.
En complément, des mesures spécifiques doivent être prises pour protéger les locataires (qui n’ont pas accès aux aides pour réaliser des travaux) par exemple en définissant « un critère de performance énergétique minimale à respecter » pour qu’un logement mis en location soit considéré comme décent.
Une sensibilisation de tous les foyers aux économies de ressources possibles au quotidien
Il existe de multiples agences (agences locales de l'énergie etc…) mais elle demande une démarche volontaire de la part de celui qui est déjà sensibilisé et recherche de l'aide. Par contre, il serait judicieux d'aller vers ceux qui en le plus besoin.
Le Président de la République a dit vouloir étendre l'initiative "territoires zéro chômeur"
https://www.tzcld.fr
Il serait intéressant de former ces chômeurs pour aller à domicile expliquer aux habitants comment réduire leurs dépenses en matière d'énergie, d'eau, leur expliquer les collectes sélectives de déchets pour améliorer le tri, leur faire connaître les aides pour la rénovation énergétique de leur logement, leur faire connaitre les transports en commun, le covoiturage…..
Dans une tribune publiée sur franceinfo, le Réseau Action Climat et ses associations membres – parmi lesquelles Greenpeace, WWF ou Oxfam – appellent le gouvernement à "sortir les citoyens de leur dépendance au diesel et à l'essence".
Depuis plusieurs jours, les prises de parole de plusieurs responsables politiques de tous bords alimentent les tensions autour de la hausse des prix des carburants, dénonçant à tout va la fiscalité écologique. Et ce, alors que ces mêmes responsables placent l'urgence climatique et la lutte contre la pollution de l'air parmi leurs priorités. Pour le Réseau Action Climat et ses associations membres*, ces responsables devraient commencer par rappeler que la fiscalité écologique est un outil indispensable, en soi, pour répondre à la crise climatique que nous connaissons, et qu'il convient à tout prix de préserver les dispositifs mis en place via l'adoption de solutions concrètes additionnelles.
Instrumentaliser la fiscalité écologique est irresponsable.
Irresponsable alors même que le GIEC rappelait, le mois dernier, que sans efforts supplémentaires sans précédent pour réduire nos émissions de gaz à effet de serre, nous ne pourrons nous mettre à l'abri des pires impacts du dérèglement climatique et que la pollution de l'air continue chaque année d'occasionner 48 000 morts prématurées dans notre pays.
Le gouvernement est également responsable de la crise en cours, puisqu'il tarde à mettre en place des mesures rapides et suffisamment ambitieuses pour financer les alternatives à la voiture et aider ceux qui n'ont pas les moyens de se déplacer autrement. Responsable aussi parce que cette fiscalité qui touche les Français épargne les secteurs les plus polluants et émetteurs de gaz à effet de serre, comme le secteur aérien ou le transport routier de marchandises.
La fiscalité écologique souffre donc malheureusement d'une instrumentalisation de tous les côtés. Les responsables politiques dans leur ensemble devraient s'attacher à recentrer le débat sur les réponses à donner aux crises que nous traversons, climatique et sociale.
Ces réponses existent.
Les choix à opérer aujourd'hui, et en particulier dans le cadre de la loi mobilités qui doit enfin être présentée en Conseil des ministres le 21 novembre, doivent permettre à terme de sortir les citoyens de leur dépendance au diesel et à l'essence. La vulnérabilité des Français au prix des carburants est un fait. Des mesures doivent donc être adoptées pour les sortir de cette dépendance. Transports en commun et vélo, développement de véhicules véritablement moins émetteurs et moins polluants, désenclavement des territoires via un réseau ferré opérationnel, modernisé et accessible à tous les portefeuilles, lutte contre l'étalement urbain en rapprochant les lieux de vie des lieux de travail et de loisirs, sont autant de solutions qui doivent être actées et financièrement soutenues par le gouvernement dans sa prochaine loi.
Mais en attendant que ces solutions voient le jour, il y a ceux qui ne peuvent pas faire autrement : parce qu'ils ont peu de moyens mais qu'en plus, du fait de leur implantation géographique, ils ne peuvent se déplacer autrement qu'en prenant leur voiture. C'est à ces citoyens que le gouvernement doit apporter de manière urgente un soutien financier, pour leur permettre de faire face à la hausse du prix des carburants.
Cela exige une action de la part des pouvoirs publics reposant sur :
• des solutions à développer sans tarder mais qui ne produiront leurs effets qu'à moyen terme ;
• des solutions d'urgence à mettre en place pour ne laisser personne sur le carreau de la transition écologique.
Ce sont ces solutions que le Réseau Action Climat a développées et porte depuis plusieurs années (en ligne ici). Les recettes tirées de la fiscalité écologique devraient justement servir à les développer. Nous appelons les responsables politiques de tous bords à les défendre, et le gouvernement à les entendre. Ce sont elles qui permettront d'apporter une issue constructive à la crise en cours et d'éviter, comme cela a déjà été le cas par le passé, que la transition écologique ne se retrouve encore sacrifiée pour de mauvaises raisons.
*Signataires : Le Réseau Action Climat et ses associations membres (350.org ; Agir pour l'environnement ; Alofa Tuvalu ; Alternatiba ; CLER – Réseau pour la transition énergétique ; CCFD-Terre solidaire ; 4D ; FUB ; Fnaut ; Fondation pour la Nature et l'Homme ; France Nature Environnement ; Greenpeace France ; Hespul ; Les Amis de la Terre ; Ligue de protection des oiseaux ; Oxfam France ; REFEDD ; Réseau Sortir du nucléaire ; Secours catholique-Caritas France ; WECF ; WWF France ; Zero Waste France).
https://www.francetvinfo.fr/economie/automobile/essence/tribune-politiques-de-tous-bords-prenez-vos-responsabilites-l-appel-de-23-ong-sur-la-hausse-de-la-fiscalite-ecologique_3028879.html
Nous vous proposons de compléter ces nombreuses initiatives en interpellant le Président de la République et votre député
 
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Michel D.
Le 30/11/2018 à 07:57:05
Michel D.
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Alain UGUEN
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ghislaine le picault
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Catherine Quentier
Le 26/11/2018 à 14:15:12
Alain UGUEN
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Frawald
Le 23/11/2018 à 09:37:58
Le Vérinois
Le 22/11/2018 à 18:55:06
un anonyme
Le 22/11/2018 à 18:03:44
MARIE-PAULE PERRICHON
Le 22/11/2018 à 17:21:49
levotre gerard
Le 22/11/2018 à 09:40:56
un anonyme
Le 22/11/2018 à 09:37:03
cactus
Le 22/11/2018 à 09:36:59
Colombet Christian
Le 22/11/2018 à 07:52:21
Denis FISCHER
Le 21/11/2018 à 19:22:06
stoppeur
Le 21/11/2018 à 18:45:34
Roux Doudou
Le 08/12/2018 à 00:44:44