Cyberaction : Carrefour, dites NON à la répression
Au Bangladesh, trois entreprises françaises ferment les yeux sur la répression du mouvement pour de meilleurs salaires dans les usines textiles. Nous leur demandons d'intervenir pour faire cesser les poursuites arbitraires contre 24 969 personnes.
[ 1 647 participations ]
Cyberaction mise en ligne le 04 décembre 2024
Proposée par Cyberacteurs
En partenariat avec ACTIONAID France
Elle sera envoyée à Directeur de la RSE de CARREFOUR
Elle prendra fin le : 04 mars 2025
Plus d'infos
Ce que nous dénonçons
Un an après les manifestations massives pour une augmentation du salaire minimum dans les usines textiles du Bangladesh, 40000 personnes risquent toujours la prison. Les marques qui se fournissent dans ces usines doivent appeler à la levée immédiate des poursuites et faire respecter la liberté syndicale.
Après l’effondrement du Rana Plaza le 24 avril 2013, et la mort d’un millier de personnes employées dans des usines textiles, le gouvernement s’est engagé à améliorer la sécurité dans le secteur. Il s’est aussi engagé à initier tous les 5 ans des négociations pour une aug- mentation des salaires.
Mais le processus de négociation est opaque. En octobre 2023, un comité ne comprenant aucun syndicat représenta- tif a décidé de porter le salaire minimum de 8 300 à 10 400 takas... soit à peine 80 € par mois, qui ne permettent pas de couvrir les dépenses du quotidien. Des centaines de milliers de personnes ont manifesté dans tout le pays. Après trois semaines de grève, elles ont obtenu un salaire minimum de 12 500 ta- kas, soit 104 €.
L’État a durement ré- primé les manifes- tations, pourtant pacifiques. Quatre personnes ont été tuées, des centaines de personnes blessées, 131 personnes arrêtées... D’autre part, plus de 40 000 personnes risquent d’être poursuivies dans le cadre de plaintes « en blanc ».
De nombreuses usines ont en effet por- té plainte pour « dégradation du maté- riel » ou « violences », contre un certain nombre de « personnes indéterminées ». Leurs propriétaires peuvent désormais, à leur gré, préciser un ou plusieurs noms aux autorités. En pratique, toutes les personnes employées par ces usines peuvent, du jour au lendemain, se voir arrêter. Les plaintes sont mal étayées mais les peines encourues vont jusqu’à la prison à vie : de quoi faire réfléchir les ouvrières ou les ouvriers qui souhaite- raient élever la voix dans leur usine !
Les entreprises qui se fournissent dans le pays n’ont pris aucune mesure si- gnificative pour permettre aux ouvrières et ouvriers d’être entendu?e?s en 2023. Elles n’ont pas demandé à leurs fournis- seurs d’abandonner ces poursuites « en blanc » et ne se sont pas engagées à re- voir leurs prix d’achat pour couvrir l’aug- mentation du salaire minimum.
Ce que nous demandons
En lien avec les syndicats locaux, le réseau « Clean Clothes Campaign » a réussi à répertorier les marques dont les vêtements sont produits dans des usines qui ont déposé des plaintes arbitraires. En France, les entreprises concernées sont Carrefour, Decathlon et Kiabi, potentiellement complices de 24 969 arrestations.
Carrefour, Decathlon et Kiabi doivent exiger de leurs fournisseurs et sous- traitants, directs et indirects, qu’ils retirent leurs plaintes, réembauchent les personnes licenciées en leur versant leurs arriérés de salaire, et mettent immédiatement fin aux licenciements abusifs.
Elles doivent exiger d’eux le respect de la liberté syndicale. Elles doivent aussi veiller à l’indemnisation des familles des quatre personnes tuées lors des manifestations et des personnes gravement blessées par la police.
D’autre part, toutes les marques qui se fournissent au Bangladesh doivent s’engager à maintenir leurs opérations dans le pays et soutenir les réformes sociales nécessaires pour améliorer les conditions de travail et les salaires.
Nous lançons cet appel avec
la Clean Clothes Campaign, ou « campagne pour des vêtements propres », qui rassemble plus de 200 organisations militant pour le respect des droits humains dans le secteur textile, partout dans le monde.
Cette campagne est internationale. D’autres membres du réseau interpellent les entreprises dont le siège se trouve dans leur pays.
Pour en savoir plus
Le Bangladesh est le deuxième pays producteur de vêtements au monde, juste derrière la Chine. Ce secteur d’activité emploie plus de 4 millions de personnes, dont 60% de femmes, qui produisent des pantalons, des tee-shirts et des pulls essentiellement destinés à l’Union européenne (62% des exports en 2021).
Or la Confédération syndicale interna- tionale (CSI) considère que le Bangladesh, avec ses lois répressives, ses obstacles à la formation de syndicats et la répression violente des mouvements de grève, est l’un des dix pires pays au monde pour les travailleuses et travailleurs (source : Indice CSI des droits dans le monde 2024).
Sous la pression des consommatrices et consommateurs européen·ne·s, un Accord a été signé en 2013 et prolongé depuis pour assurer un minimum de sécurité dans les usines. Mais toutes les marques ne l’ont pas signé, et la question des salaires, mais aussi du harcèlement et des violences au travail, reste brûlante.
Signer !
Récapitulatif
Cette cyberaction va envoyer un courrier électronique à bertrand_swiderski@carrefour.com
Avec les éléments suivants :
- Sujet : Dites non à la répresssion
- Message : Monsieur ,
À la suite de manifestations au Bangladesh, des usines d’habillement liées à votre chaîne d’approvisionnement ont engagé des poursuites judiciaires contre 24 personnes bien identifiées et 6 700 « anonymes ». Un an plus tard, aucune affaire n’a été classée.
En pratique, les plaintes contre des personnes identifiées semblent peu fondées, et les plaintes « en blanc » sont une entrave à la liberté d’expression et d’organisation collective dans les usines.
Au nom de vos « engagements pour les travailleur·se·s dans [votre] chaîne de valeur », vous avez un rôle à jouer en usant de votre influence auprès de vos fournisseurs pour que toutes les accusations soient officiellement annulées.
Je compte sur vous pour défendre les droits fondamentaux des travailleuses et travailleurs bangladais·e·s à la liberté d’association et à un salaire décent.
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Andrée Battaglieri
10/12/2024 - 12:33:13