Pesticides : la colère des ONG et des associations

La consultation publique ouverte du 21 décembre 2021 au 11 janvier 2022 sur l’épandage des pesticides est perçue comme une provocation par les opposants à ces poisons.

Ce que propose le gouvernement

Sur la mesure essentielle visant à imposer une zone non traité élargie à 10 mètres pour les CMR2 (décision qui rappelons-le repose sur un avis de l’ANSES) ? Rien ! Nos organisations avaient cette crainte aujourd’hui confirmée. Cette mesure pourrait faire l’objet d’un nouvel arrêté après l’été 2022, soit après les élections et alors que les épandages iront bon train ! Pourquoi ce délai ? Il se pourrait que cette mesure soit prise dans l’attente d’un nouvel avis de l’ANSES qui serait plus « favorable » aux utilisateurs. Le gouvernement cherche donc à instrumentaliser l’agence sanitaire à des fins politiques pour plaire à la FNSEA.

Sur l’information du public en amont des épandages ? Rien ou si peu car cette obligation est renvoyée aux chartes qui – rappelons-le – sont rédigées par les … utilisateurs eux-mêmes ! En gros, si ces derniers incluent dans la charte la mention d’un affichage A4 en mairie en reprise des pulvérisations (dès février ou mars), cette information pourrait être jugée recevable ou suffisante. Il devrait y avoir une circulaire qui précise ce que le gouvernement entend par « une information préalable à l’utilisation des produits ». Les modalités de ces informations seront laissées à l’appréciation du Préfet qui va se trouver sous pression des organismes agricoles et risque fort bien de leur donner satisfaction avec une information a minima. Les riverains risquent donc de ne toujours pas savoir quand précisément et avec quels produits les zones agricoles près de chez eux sont traitées.

Concernant le dernier point, la protection des travailleurs se trouvant à proximité des zones d’épandages. Le gouvernement considère leurs lieux de travail comme des « habitations », ces lieux seront donc soumis aux mêmes règles que celles des riverains, qui rappelons-le sont loin d’être protectrices. Sauf erreur, rien n’est précisé pour les travailleurs se trouvant sur zone de façon temporaire.

Vous pouvez retrouver en ligne sur le site de la consultation d’autres détails.

Ce que proposent les associations

Sur le moyen et long terme bien sûr, ce que nous voulons c’est la fin des pesticides de synthèse dangereux pour la santé et l’environnement, comme cela est proposé dans l’Initiative Citoyenne Européenne sur les pesticides que nous avons porté et déposé à l’UE mais en attendant d’atteindre cet objectif, nous devons agir sur le court terme pour espérer de meilleures mesures de protection des populations vulnérables exposées aux pesticides!

Et donc plus précisément concernant ces textes, nous devons impérativement les renforcer!

Ce que nous voulons (a minima):

  • de vraies zones de protection sans pesticides à proximité des lieux et des populations exposées qui soient réellement efficaces (il est avéré que les produits de type pesticides peuvent se retrouver à plusieurs centaines de mètres de leurs lieux de pulvérisation)
  • une information précise (quand et quoi) concernant les épandages de pesticides à l’attention de toutes les personnes exposées. Cette information doit être facilement consultable, préciser l’heure, le jour et le type de produit épandus ainsi que le type de matériel utilisé pour effectuer ces pulvérisations.Nous vous proposons de déposer le texte sur le site de la consultation.

participez à la consultation

Pesticides : la colère des ONG et des associations

* AMLP, Collectif Victimes pesticides de l’Ouest et du Nord, Eau et Rivières de Bretagne, FNE, Générations Futures, UFC Que Choisir, Vigilance OGM 16, l‘union syndicale Solidaires

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14 réflexions au sujet de « Pesticides : la colère des ONG et des associations »

  1. Les mesures sur l’épandage des pesticides doivent absolument étendre les zones non traitées en bordure de champ, et de façon substantielle. C’est évident pour la santé publique (en donnant aussi une information précise sur les épisodes de traitement).
    Ceci dans l’immédiat. Au delà, la réduction massive des pesticides est indispensable pour la biodiversité, on le sait. Je demande des mesures vraiment efficaces dans ce sens

    • commentaires laissés sur le site de la consultation

      Madame, Monsieur,
      Cette consultation nous donne l’occasion de décrire ce que nous vivons lors des épandages. Notre maison
      est située entre deux exploitations agricoles où les prairies d’élevage sont devenues des parcelles de
      céréales, où les haies et les murets ont été rasés : nous subissons les épandages, sans avertissement et
      sans précaution. Il faut dès que l’on entend le bruit du remplissage des réservoirs de produits chimiques se
      dépêcher de dépendre le linge qui sèche, fermer portes et fenêtres et prier pour qu’il n’y ait pas de vent….
      S’il y a un peu d’humidité, cette dernière apporte dans le jardin une odeur puissante et âcre qui prend à la
      gorge. On frémit en pensant aux bêtes domestiques (car il reste quelques prairies d’élevage où paissent
      des charolaises) ou sauvages qui restent dehors; La seule protection réellement efficace pour l’instant est
      la haie vive de plus de 2 mètres de haut et de 2 mètres de large. Or les agriculteurs rasent les haies qui
      existaient. Nous en replantons mais il leur faut du temps pour parvenir à une telle hauteur.
      Nous demandons des mesures réellement efficaces : orienter les subventions vers l’agriculture bio plutôt
      que vers l’agriculture consommatrice de produits chimiques (mais en prend on le chemin ? Rendre
      obligatoire la plantation et l’entretien de haies autour des parcelles exploitées.
      A court terme, nous demandons de vraies zones de protection sans pesticides à proximité des lieux et des
      populations exposées qui soient réellement efficaces (il est avéré que les produits de type pesticides
      peuvent se retrouver à plusieurs centaines de mètres de leurs lieux de pulvérisation).
      L’habitat, dans notre région est dispersé. Une commune peut être composée de plus de 40 hameaux. Un
      affichage à la mairie ne suffit donc pas. Pourquoi ne pas créer une alerte par SMS ? Nous demandons une
      information précise (quand et quoi) concernant les épandages de pesticides à l’attention de toutes les
      personnes exposées. Cette information doit être facilement consultable, préciser l’heure, le jour et le type
      de produit épandus ainsi que le type de matériel utilisé pour effectuer ces pulvérisations.
      Mais, nous le répétons, c’est vers un autre type d’agriculture qu’il faut s’orienter, pour la santé animale et
      humaine, pour reconquérir la biodiversité.
      Bien cordialement
      Chalten
      page 4 / 5

  2. Malheureusement, le cas de cancers chez les agriculteurs utilisateurs de ces pesticides n’est plus à démontrer. Le cas scandaleux du chlordécone devrait servir de réflexion à tous ces décideurs plus sensibles aux profits immédiats qu’à la santé et à l’avenir de tous. Il est bien évident que les habitants des campagnes subissent également les effets néfastes de ces épandages. Par répercussion, la santé de tous les consommateurs de ces produits empoisonnés, distribués majoritairement dans les supermarchés, entre autres, sont impactés La seules solution, c’est de les interdire partout et restaurer une agriculture respectueuse de la biodiversité et des équilibres entre culture, élevage, reconstruction des haies disparues dans les années 50 et forêt avec des exploitations à dimension humaine, profitant d’une interaction entre ces espaces variés.
    Par ailleurs, ces produits “phytosanitaires” détruisent la vie des sols, provocants assèchement, perte bientôt irrémédiable de toutes biodiversité, inondations…
    En ceci, ayant un impact direct sur le réchauffement climatique.
    Des paysans courageux ont pris le parti difficile de restaurer le sols et de réfléchir à l’avenir de l’humanité

    • il n’y a pas de possibilités de traiter avec des mafieux …la seule manière efficace d’agir est de s’unir entre paysan afin d’avoir un front commun d’opposition à tous ces règlements aussi absurdes que dangereux et mortifères pour la population comme pour l’environnement . Mais nous touchons là au problème spécifique de notre pays : la désunion ! qui fragmente les forces de bon sens des hommes de la terre qui ont en face d’eux un monde de prédateurs unis par la force de l’argent .

      • je suis tout à fait d’accord avec vous, dans mon pays (Belgique) on dit que l’union fait la force ce serait une bonne chose que l’union entre agriculteurs puissent voir le jour !

      • Oui je pense que vous avez bien résumé la situation. Face au moteur de l’argent qui uni efficacement une minorité il nous faut opposer le moteur de la santé et de la perspective d’un monde nouveau. Ceci est possible a travers le processus démocratique de l’ICE qu’il nous faut promouvoir sous conditions d’un système politique démocratique ( ne marche pas dans beaucoup de pays dits “autoritaires”). On a pas le choix.

  3. Un peu de lecture pour les ministres :
    Tours : des chercheurs mettent en évidence la toxicité des pesticides sur la moelle osseuse, même en très faible quantité
    https://france3-regions.francetvinfo.fr/centre-val-de-loire/indre-loire/tours/tours-des-chercheurs-mettent-en-evidence-la-toxicite-des-pesticides-sur-la-moelle-osseuse-meme-en-tres-faible-quantite-2371432.html
    Publié le 09/12/2021 à 07h00
    Écrit par Thomas Hermans

  4. En m’inspirant des commentaires précédents (merci à tous), j’ai écrit ceci pour la consultation:
    Les zones non traitées en bordure de champ, au voisinage des habitations, au voisinage des routes, au voisinage des écoles et des entreprises doivent absolument être élargies. L’information du public doit être donnée non seulement en mairie mais aussi sur le pourtour des zones traitées et dans un format facilement visible. Ceci dans l’immédiat.
    Pour la suite, la suppression des pesticides est indispensable pour la biodiversité, on le sait. Je demande des mesures vraiment radicales dans ce sens. Pour la santé publique, il faut absolument tenir compte des études des chercheurs de l’équipe LNOx, université de Tours, qui établissent un lien entre l’exposition à de faibles doses de pesticides et une maladie de la moelle osseuse pouvant se transformer en leucémie. Voir : https://www.mdpi.com/2072-6694/13/22/5699
    Le principe de précaution doit conduire à interdire totalement les pesticides. Le cas scandaleux du chlordécone devrait suffire pour argumenter.

  5. ma déposition:
    Sur le moyen et long terme la fin des pesticides de synthèse dangereux pour la santé et l’environnement est absolument nécessaire.

    Sur le court terme je demande (a minima):

    de vraies zones de protection sans pesticides à proximité des lieux et des populations exposées qui soient réellement efficaces (il est avéré que les produits de type pesticides peuvent se retrouver à plusieurs centaines de mètres de leurs lieux de pulvérisation)
    une information précise (quand et quoi) concernant les épandages de pesticides à l’attention de toutes les personnes exposées. Cette information doit être facilement consultable, préciser l’heure, le jour et le type de produit épandus ainsi que le type de matériel utilisé pour effectuer ces pulvérisations
    la fin définitive des “chartes” toutes rédigées par des lobbies et qui ne peuvent en aucune manière passer pour des contrats

  6. Mais qui prend réellement les décisions, les députés, l’état donc le ministre, les lobbies, les énarques et les ingénieurs issu du monde de l’agrobusiness?
    Ce que je constate c’est que le ministère de l’agriculture est avec l’armé et l’intérieure un ministère qui a droit de tuer. Certes pas directement, officiellement mais à feu rampant, sournoisement, dans le temps, diluant ces responsabilités dans l’air du temps. Et tout ça pour qui? Pour les gros actionnaires de l’agrobusiness.
    C’est honteux, La France devient une république bananière, sucrière aux mains des actinnaire .

  7. Les produits phyto pharmaceutiques, euphémisme pour désigner les pesticides sont une énorme partie des perturbateurs endocriniens responsables de la plus grande pandémie actuelle : cancers, diabètes, maladies cardio vasculaires , dégénératives ect….qui engorgent les urgences et les services de réanimations
    Bien que cette pandémie soit le fait d ‘un petite minorité, laquelle, soit fabrique, soit utilise ces toxiques, le gouvernement ne met quasi aucune limite à leur mise en danger de la vie d’autrui
    Ceci se passe dans le temps meme ou ce meme gouvernement prouve sa capacité à restreindre rapidement et de façon massive les libertés fondamentales de tous les citoyens face à une autre pandémie , virale celle là, dont le tableau annuel de mortalité et de “handicaps” est moins important
    De meme qu ‘obligation est faite à chaque citoyen de porter un masque, obligation minimum devrait etre faite à chaque utilisateur de ces toxiques de prevenir les citoyens mis en danger dans un rayon suffisamment large (plusieurs centaines de mètres), de manière claire, accessible à tous, rapide
    Cette pandémie liée aux toxiques ne nécessite pas la mise à l’isolement des malades, mais l’élimination de la source pourtant trés connue et documentés de ces maladies; soit: l’arret de la fabrication et de l’utilisation des pesticides désignés sous le vocable de produits phyto pharmaceutiques

  8. Passe sanitaire contre la Covid, passe-droits pour les pesticides… Triste constat que je ne commenterai pas davantage car chacun sait ce qu’il en est.
    “A quand l’interdiction d’ouvrir les fenêtres ?” demande le Canard enchaîné de cette semaine au sujet de la réglementation des épandages et pulvérisations.

  9. Alors que les effets délétères des pesticides sur la santé humaine et animale sont bien documentés, qu’en ce qui concerne la santé humaine ils induisent des maladies graves dont les traitements sont longs et les coûts exorbitants, qu’ils agissent négativement sur l’espérance de vie, autoriser leur épandage pratiquement sous nos fenêtres est criminel.
    Tuer les pollinisateurs -et pas seulement les abeilles qui nous rendent tant de services- dont les effectifs sont déjà en baisse constante, empoisonner les agriculteurs et l’ensemble de la population des départements agricoles, au nom du profit -lequel à part celui des actionnaires de Monsanto et consorts?- est inacceptable.
    La finance est devenue le seul idéal des gouvernants au mépris du bien-être et de la santé de la population. Tout en “ouvrant le parapluie” lorsqu’ils savent risquer des poursuites massives comme dans le gestion du Covid qu’ils ont classé en “secret
    défense”.
    Notre vie, notre santé comptent. Non à ces épandages.

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