Des semences pour Haiti

Je profite de l’occasion pour vous donner un aperçu de la situation actuelle de l’agriculture haïtienne dans le département de la Grand’Anse où je me trouve actuellement.

Je ne reviens pas sur le passage de l’ouragan Matthew la nuit du 3 au 4 octobre dernier. Tout ou presque a été dévasté ici. Maisons et cultures.

Au niveau des cultures les estimations oscillent entre 70 et 90% de perte en fonction des espèces. Les cultures de rente et maraîchères ont été détruites à 100%. Certaines espèces non cultivées pourraient avoir disparu à jamais.
La nourriture ne manque pas encore vraiment même si elle est très pauvre en énergie, plus aucun fruit sur les marchés, plus d’igname ou si peu, seulement du riz blanc et de la farine de blé made in USA.
Les paysans sont inactifs tout simplement parce qu’ils n’ont pas les semences pour travailler et mettre en place les nouvelles cultures qui apporteraient de la nourriture dans quelques mois (2 ou 3).
Un des producteurs de semences avec qui je travaille me disait lundi avoir sauver ses graines de gombo et d’aubergine. Pour le reste, la pluie quasi incessante pendant les 45 jours qui ont suivi le passage de l’ouragan, a eu raison des stocks qui se sont retrouvés à l’air libre. Cela signifie qu’à l’avenir produire ne suffira pas, il faut prévoir des lieux résistants aux intempéries. Vous me direz il y a Svalbard… C’est ironique de ma part mais hier j’étais en formation avec des agronomes et des techniciens et je leur ai dit qu’ils devaient revoir sans plus tarder la question de la production de semences s’ils ne veulent pas qu’après chaque catastrophe, la population se retrouve à consommer la nourriture importée que les aides d’urgence veulent bien fournir.
Ici, tout le monde annonce une famine dans les mois à venir par le simple fait qu’il n’y aura pas de production dû à un manque de semences. Les distributions (FAO, PAM…) touchent 25% des paysans, il y en a donc 75% qui ne pourront pas cultiver et par voie de conséquences, ne produiront pas et encore je ne compte pas ceux qui vont manger les semences faute de mieux.

Si vous avez des solutions pour faire venir des semences ici, je suis preneur. Merci.

Didier MEUNIER

Sèm’la Vie
Formation en agroécologie et production de semences
Membre du réseau des agroécologistes sans frontière

Les quatre routes
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6 réflexions au sujet de « Des semences pour Haiti »

  1. Oui, il y a urgence et je comprend, mais on ne peut pas non plus faire n’importe quoi.
    Des semences, c’est sérieux, quel espèce ?, variété, quantité ? mais surtout dans l’urgence, ne pas envoyer des plantes envahisantes, inadaptées, OGM ( qui ensuite rendent dépendante)…
    Bla

  2. Bonsoir,
    avez-vous pensé à faire une demande de semences chez Kokopelli ? Outre la sauvegarde de variétés anciennes, un de leurs objectifs est d’aider les paysans qui en ont besoin en leur envoyant des semences (reproductibles, pas d’hybrides F1 ni d’OGM). Cela ne sauvera pas Haïti mais peut-être quelques Haïtiens et c’est toujours bon à prendre.
    Je peux quant à moi vous envoyer quelques graines de courges et de petits pois, (voire d’autres, je dois vérifier mon stock) mais je ne sais pas si ces variétés sont adaptées au climat haîtien. Mais peut-être que cette proposition est dérisoire en fonction des besoins. A vous de me dire.
    Bien cordialement,
    Isabelle

  3. je produis mes graines pr mon jardin. je n’en dispose pas de grosses qtité, mais je peux fournir des graines de persil commun, choux fourrager, poivrons allongés et poivrons (normales) et de radis noir. le tt peserait environ 100grs.

  4. Bonjour et merci pour vos réactions concernant ma demande de semences en Haïti.
    Pour avoir produit et travailler pour Kokopelli, vous pensez bien que je les ai contacté et venu avec un bon paquet de semences mais face aux besoins, il s’agit d’une goutte d’eau. Qu’importe, à force d’ajouter des gouttes d’eau, on finit par avoir un océan.
    Un des problème, c’est de savoir comment regrouper toutes ces semences. Je ne manquerai pas de vous informer si une action concrète se met en place.
    Bien cordialement.

  5. Bonjour Didier
    J’aimerai moi aussi pouvoir vous envoyer des semences et transmettre votre appel à mes proches. Pouvons nous les envoyer à l’adresse de Paussac ?

    PS : d’après ce que j’ai pu lire dans divers articles haïtiens, voici quelques plantes potagères habituellement cultivées : aubergines, betteraves, carotte, choux pommés, concombres, épinards, haricots, maïs, manioc, melons, patate douce, petits pois, piments, poireaux, poivrons, pomme de terre, oignons, tomates, etc.

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