NDDL : Communiqués suite à la manif du 22/02/14

Communiqué de l’ACIPA
L’ACIPA remercie toute la population des environs immédiats de Notre Dame des Landes et tous les comités de soutien venus de la France entière en car, pour leur présence massive à la manifestation du 22 février.

L’ACIPA condamne la violence organisée, tolérée par des forces de police prenant elles-mêmes en otage des familles entières sous des pluies de grenades lacrymogènes, ce qui s’est traduit d’une part par la détérioration de biens publics et privés qui ont jeté le discrédit sur l’énorme succès de notre mobilisation et d’autre part – et surtout – par de nombreux blessés parmi les manifestants venus participer à un rassemblement inter-générationnel, familial, joyeux et pacifique comme annoncé.

Aujourd’hui, nous pensons aux très nombreux blessés (dont des enfants !) et aux 2 personnes ayant perdu un œil suite aux tirs de flashballs. Qu’ils soient assurés de tout notre soutien ! Nous ne pouvons donner de chiffres sur le nombre de blessés mais les témoignages continuent d’affluer posant de vraies questions sur la gestion de cette manifestation par les services de l’Etat. C’est un scandale d’Etat qui s’accentue avec l’esprit de délation qui se met en place !

A Monsieur Auxiette, qui ose dire que l’accord politique signé après la grève de la faim de plusieurs de nos camarades en mai 2012, est caduc, nous disons que c’est un mensonge éhonté ! Cet accord a été réalisé à la demande de François Hollande lui-même, conclu et signé avec les opposants par les représentants des 3 collectivités que sont le Conseil Régional (Jacques Auxiette), le Conseil Général (Philippe Grosvalet) et Nantes Métropole (Jean Marc Ayrault). Cet accord stipulait qu’il n’y aurait pas d’expulsion possible pour les paysans en activité sur la zone et les habitants ayant un titre de bail au moment de la DUP de 2008, tant que certains recours ne seraient pas épurés. Il reste toujours un pourvoi en cassation concernant l’ordonnance d’expropriations qui ne peut être examiné tant que les recours liés à l’arrêté de cessibilité ne seront pas jugés au Tribunal Administratif et au Conseil d’Etat.

Concernant le volet juridique, nous attendons sereinement le jugement des recours déposés contre les arrêtés préfectoraux de décembre 2013 au titre de la Loi sur l’Eau et des espèces protégées. La méthode de compensation, invalidée dans sa globalité par le comité d’experts scientifiques sollicité, ne devrait pas être entérinée sauf à constituer un nouveau passage en force de l’Etat. L’Europe n’a pas dit son dernier mot non plus : les pétitions des opposants sont toujours ouvertes à ce jour.

Nous réaffirmons notre opposition totale au projet de nouvel aéroport à Notre Dame des Landes et nous continuerons sans relâche notre travail d’information à la population, notamment lors des réunions d’information organisées par les comités de soutien. Nous soutiendrons également les travaux du groupe de travail technique sur les Plans d’Exposition au Bruit prévisionnels et l’aménagement de Nantes Atlantique.

Enfin, nous appelons à une extrême vigilance sur la ZAD. Nous y serons présents pour défendre et protéger les paysans, les habitants et les terres agricoles menacés d’expulsion ou de destruction, dès qu’il le faudra !

Contacts ACIPA :
Dominique Fresneau (co-président) : 06 71 00 73 69
Julien Durand (porte parole) : 06 33 51 01 25

Communiqué commun des diverses composantes de la lutte – jeudi 27 février 2014

Samedi 22 février, la manifestation contre le projet d’aéroport de Notre Dame des Landes a été le rassemblement le plus massif depuis les 40 ans que dure cette lutte. Nous étions 50 000 ! La présence paysanne était sans précédent avec ses 520 tracteurs. Les comités de soutien sont venus nombreux dans plus de 65 cars.

Des centaines d’initiatives, chars, masques, banderoles et panneaux montrent l’implication de milliers de personnes dans cet évènement.

Une telle démonstration de force n’est évidemment pas pour plaire au gouvernement qui sort ses armes : focalisation sur la question des affrontements occultant les autres initiatives, accusations contre les associations et organisations organisatrices, menaces de nouvelles expulsions, flashballs, lacrymos, grenades assourdissantes faisant de nombreux blessés.

Si le mouvement est traversé d’opinions diverses sur les moyens de lutter, si les affrontements ont suscité parmi nous de vigoureux débats en assemblée, nous restons unis sur le terrain et tenons à réaffirmer notre détermination commune à défendre la zone ensemble face à d’éventuels travaux ou expulsions.

Communiqué de presse Attac 44 – Attac France
Notre-Dame des Landes : ni travaux, ni expulsions ! Nous serons là !

Attac 44 et Attac France saluent l’extraordinaire mobilisation paysanne et citoyenne du samedi 22 février à Nantes, avec la présence de plus de 500 tracteurs et de dizaines de milliers de manifestants. Il s’agit de la plus importante manifestation jamais rassemblée contre le projet d’aéroport depuis le début de la lutte.

Attac, en tant qu’association d’éducation populaire tournée vers l’action, se reconnaît pleinement dans la stratégie menée sans faiblesse depuis plus de 10 ans par les paysans, l’Adeca, l’Acipa et la Coordination. La construction du rapport de force contre les bétonneurs y résulte de la mobilisation des citoyens, qui s’appuie sur trois piliers : l’action d’information et d’analyse, renforcée par la construction d’une expertise citoyenne exemplaire ; l’action judiciaire ; l’action politique. Sur le terrain toutes les composantes de la lutte coopèrent dans une résistance acharnée contre les expulsions et les destructions. Fidèle à son engagement altermondialiste, Attac soutient partout la lutte des paysans et des citoyens en défense des terres nourricières, et particulièrement à Notre-Dame-des-Landes.

Ce projet prétend s’imposer dans une extrême violence aux paysans et aux habitants, en dégradant de façon irréversible le cadre de vie et l’environnement. Pour discréditer un mouvement de plus en plus puissant et reconnu, les porteurs du projet et le préfet ont choisi de mettre en scène de nouvelles violences, par le biais de provocations comme l’interdiction du parcours en ville, et par l’orchestration soigneuse de « dérapages » dans la manifestation, occasionnant des blessures graves. Non seulement nous condamnons ces violences, mais nous constatons que bien des questions sur le déroulement de cette manifestation devront recevoir des réponses et nous les exigerons.

Dans son combat pour d’autres mondes, pour la transition écologique et sociale, Attac soutient les auteurs d’actions de désobéissance civile assumées et largement reconnues comme légitimes même si elles peuvent être illégales. Le président de la Région Pays de Loire, J. Auxiette, a demandé hier au président de la République d’ordonner l’expulsion de la ZAD au nom de soi-disant “habitants qui subissent les violences, les vols, le racket orchestrés par les “zadistes” ». Cette nouvelle provocation ne nous intimide pas. En cas de nouvelle tentative de vidage de la zone, nous poursuivrons avec acharnement la résistance sur le terrain, ensemble, dans le respect de nos valeurs. Nous ne serons pas les initiateurs de la violence, bien que prêts à l’affronter.

Ni travaux, ni expulsions. Nous serons là.

Communiqué de presse du 25 février 2014 de l’association de défense de l’environnement de Trébrivan-22 : ”Sous le vent, les pieds sur terre”

Nous y étions et nous avons vu…
Samedi matin 22 février à Carhaix, sous le regard complice de Glenmor, plus d’une centaine de personnes du Centre Ouest Bretagne embarquait dans les deux cars affrétés par l’association ”Sous le vent, les pieds sur terre” pour aller soutenir pacifiquement les opposants à l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes.

car de Carhaix

Arrivés à Nantes nous étions des milliers à venir de toute la France pour dire : ”Non au saccage du bocage”, ”Non au bétonnage des zones humides”, ”Non à ce projet d’un autre siècle, coûteux et parfaitement inutile”. En famille, entre amis, les citoyens de tous âges défilaient joyeusement aux sons des fanfares et cornemuses ; Georges Cadoudal, notre célèbre résistant des Monts d’Arrée était du voyage et ”Los Trognos Coulos” de Rostrenen aussi. On photographiait les banderoles et slogans plein d’humour, les masques géants représentant les animaux menacés par le bétonnage de la ZAD ; on saluait chaleureusement les paysans de la Confédération Paysanne et leurs 520 tracteurs venus défendre les terres agricoles dont la noble vocation est de nourrir tout le monde… y compris les nantais.

Mais par contraste, quel étonnement de découvrir un déploiement de forces de l’ordre inhabituel : des centaines de CRS et de gendarmes mobiles avec leurs véhicules par dizaines, des engins anti-émeute équipés de lances à eau quadrillant la ville et surtout, en permanence, un hélicoptère en position stationnaire au-dessus du cortège. Ce dispositif disproportionné créait une atmosphère d’ ”état de siège” assez angoissante. Cependant, les manifestants avançaient tranquillement jusqu’à l’esplanade de fin de parcours pour écouter les prises de paroles des organisateurs. C’est alors, vers 15.00 heures, que les premiers affrontements ont commencé entre les forces de l’ordre et quelques ”casseurs” venus en découdre en marge de la manifestation. Les grenades assourdissantes retentirent pour donner le signal à toutes les télévisions, à l’affût d’images sensationnelles, qui se sont précipitées pour venir les capter. Diffusées en boucle, ces images ont participé à la grande désinformation pour corroborer les communiqués ministériels : tout semblait remarquablement orchestré pour déconsidérer ce magnifique mouvement de résistance populaire.

Les ”gardiens de la paix” qui avaient largement les moyens de stopper les quelques ”casseurs” qui s’acharnaient sur le mobilier urbain ont tout simplement laisser faire ! Ce que nous avons vu et ce que nous avons entendu des discours officiels nous indignent. Pourquoi les policiers ont-ils chargés une foule pacifique et crevé l’œil d’un innocent charpentier par un tir de flash-ball ? En tous cas, ce que nous retiendrons c’est, qu’à ce jour, 56 % des français sont opposés à ce projet imbécile (Sondage IFOP du 12-14 février 2014).

Be Sociable, Share!

3 réflexions au sujet de « NDDL : Communiqués suite à la manif du 22/02/14 »

  1. Nous sommes ici convaincus qu’il y a eu orchestration des violences par la préfecture. Le chef de cabinet dudit préfet s’est à mon sens, très mal défendu lors de son interview sur télé Nantes
    (http://www.telenantes.com/Actualite/18h-aujourd-hui/2014/02/18h-aujourd-hui2 )
    Ci- jointes les réactions d’un groupe de “citoyens nantais”
    Daniel

    Nous sommes écoeurés. La manif anti aéroport, beaucoup de monde ce samedi 22 février 2014 à Nantes. Des gens de toute la France, des gens de tous les âges, des gens issus de plusieurs courants politiques et des gens, simples citoyens comme nous, ni encartés ni militants. Des gens calmes, souriants, pacifiques et déterminés.
    Nous venons dire non à un projet qui imaginé il y a quarante ans ne correspond plus ni aux besoins actuels de déplacements ni aux perspectives possibles. Sans compter l’impact écologique énorme quant à la disparition de certaines espèces devenues rares, ou au fait de bétonner (encore) une zone essentielle : qu’auraient été les inondations sur Redon et autres villes de l’Ouest de ce dernier hiver sans ce quasi dernier espace de boccage.
    L’aéroport actuel offre des possibilités d’aménagements à moindre coût financier comme écologique : de nombreuses études le prouvent, avec des arguments raisonnés qui ont été très faiblement diffusés pas la presse et encore moins via les grands médias.
    Mais aujourd’hui ce qui nous écoeure tient à la manière dont la manifestation de samedi a été à dessein manipulée pour produire des débordements qui étaient assurément voulus en plus haut lieu pour discréditer le mouvement ! Comme un scénario écrit à l’avance, le circuit initial est modifié l’avant-veille de la manifestation laissant très peu de temps aux organisateurs pour garantir de bonnes conditions d’encadrement et de supervision. C’est la première fois que le cœur de Nantes est interdit à une manifestation et le cortège composé d’une part importante de manifestants ne connaissant pas la ville se trouvera écartelé, avec un service d’ordre dans l’impossibilité d’être efficace. Le déploiement de forces de l’ordre qui s’installent pour protéger le cœur de ville inaccessible est énorme, il offre l’image d’une ville assiégée et c’est exactement cette seule image de la manifestation que relaieront tous les médias le soir même !
    Dès 15 heures, de premiers affrontements, oui sans doute une poignée est là pour en découdre, instrumentalisant ce combat pour afficher leur radicalisation extrême face aux forces de l’ordre. D’autres aussi, et c’est là notre question, ont été instrumentalisés pour que la manif dérape. Parce que tous les arguments lus ce dimanche 23 février matin dans la presse étaient écrits d’avance : ils avaient intérêt au PS comme à droite à ce que le mouvement passe pour un mouvement incontrôlé, à pouvoir parler de guérilla urbaine alors qu’il s’agit d’un groupe de 500 individus, ou à faire croire à la dévastation de la ville. Qui sont-ils vraiment ces 500 (connus dit le Ministre de l’Intérieur) qui avancent casqués et masqués recherchant l’affrontement? Qui a eu intérêt à les laisser agir hier ?
    500 sur un cortège qui comptait plus de 40 000 personnes.
    Contrairement aux images et commentaires principalement diffusés pour les quelques 66 millions de citoyens de France qui n’étaient pas à cette manifestation, la ville n’est pas dévastée. Il y a eu des destructions inadmissibles, mais finalement limitées (rien à voir avec les manifs des bonnets rouges qui ont détruit les portiques écotaxes ou les radars par exemple) : une aubette, une foreuse, des tags, des retraits de pavés (prêts à l’emploi), des jets de peinture sur la façade du commissariat ou de la mairie… et puis les vitres de l’agence Vinci qui ont été descendues… Cette agence qui n’était pas sur le trajet initial de la manif, dans la grande sagesse des organisateurs, et qui s’est retrouvée sans protection particulière sur le seul parcours laissé possible, comme offerte, une invitation provocante. Monsieur le Maire de Nantes, vous aviez pensé porter plainte contre les organisateurs, mais pourquoi pas aussi contre Monsieur le Préfet, représentant de l’Etat, pas moins responsable des dérives inacceptables survenues en marge de cette très belle manifestation ? Pour finir en portant plainte contre X nous pouvons espérer comme vous peut-être que les vraies responsabilités seront dégagées.
    Nous sommes écoeurés car nous voilà manipulés par un pouvoir pour lequel nous avons voté, Monsieur Hollande, oui nous avons voté pour vous, comme simples citoyens, ni encartés, ni militants, mais désireux de vivre en démocratie après les années Sarkozy, désireux de vivre autrement que gouvernés par les grands groupes financiers, désireux d’une information juste et loyale à l’égard des citoyens, désireux d’une prise en compte des arguments écologiques sans les faire caricaturer comme contraires au progrès. Désinformation orchestrée, manipulation, mensonges, soumissions aux grands groupes financiers, mise en cause des élus EELV, menace de dépôt de plainte contre les organisateurs, débauche de moyens policiers…. vous agissez contre toutes les forces qui portent encore la gauche au pouvoir. Combien étions-nous dans le cortège qui avons voté pour vous Monsieur Hollande ? Combien serons-nous à ne plus le faire ? Pourquoi prendre ce risque inouï à s’enferrer dans un entêtement mortifère, dans un déni manifeste de démocratie et de débat ?
    Nous sommes écoeurés. Alors que c’était une très belle manifestation, responsable, tournée vers un avenir que nous souhaitons « tenable » pour nos enfants, sans débauche illusoire de grands projets qui mettent en péril les ressources économiques, naturelles, humaines du pays.
    Réveillez-vous (très vite) Monsieur Hollande.

    des citoyens nantais, militants associatifs non encartés mais écœurés

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *