Les dernières semaines ont été fertiles en découvertes sur l’état réel du parc nucléaire français.
On savait déjà que la cuve du réacteur EPR de Flamanville présentait des défauts susceptibles d’en interdire l’emploi : des concentrations trop élevées de carbone dans le couvercle et le fond de cuve qui, fragilisant l’acier, risquaient de conduire à la rupture de la cuve en cas de choc thermique. Cette question évidemment cruciale pour l’avenir de l’EPR de Flamanville est en cours d’instruction par l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN) qui rendra son diagnostic et ses prescriptions en mars prochain.
18 réacteurs défectueux
Mais ces dernières semaines, on a également appris que ce défaut de fabrication touchait aussi 18 des réacteurs actuellement en service, au niveau de la cuve ou des générateurs de vapeur. L’ASN a donc demandé l’arrêt provisoire de ces réacteurs afin de faire un diagnostic de la gravité de la situation et signifié l’interdiction du redémarrage du générateur de vapeur d’un des réacteurs de Fessenheim.
En cause, la forge du Creusot, propriété d’Areva, mais aussi une entreprise japonaise qui pourrait ne pas avoir envoyé en France ses meilleurs produits.
Une situation catastrophique
C’est évidemment une catastrophe sur plusieurs plans. D’abord, près d’un tiers du parc nucléaire se retrouve à l’arrêt à l’approche de l’hiver, soit plus de 20 % de la capacité totale de production française. C’est un véritable casse-tête pour EDF. Il n’est pas la peine d’aller chercher plus loin la décision du gouvernement de renoncer à son engagement solennel d’établir un prix plancher du CO2 applicable aux centrales à charbon. Ce serait évidemment pénalisant pour l’entreprise nationale déjà bien fragilisée sur le plan financier qui a en toute hâte remis en route les centrales à charbon qu’elle possède encore.
Ensuite, cette découverte de défauts sur des matériels aussi importants que les cuves, les générateurs de vapeur ou les pressuriseurs est d’autant plus grave que ces défauts sont formellement exclus des hypothèses des différents scénarios accidentels. Ces matériels sont en effet censés obéir à un principe « d’exclusion de rupture ». La découverte de ces défauts de fabrication remet donc en cause l’architecture et la philosophie même des calculs qui conduisent à l’affichage de probabilités d’accidents graves ou majeurs. Que veulent dire en effet ces calculs si l’on découvre des défauts graves et irréparables sur les matériels les plus critiques et censés être parfaits ?
Areva pourrait avoir tranquillement falsifié les certificats de conformité requis
Mais il y a encore plus grave. L’ASN, inquiète de cette avalanche de découvertes a diligenté une enquête à Areva pour vérifier la conformité de centaines de pièces avec les spécifications demandées. Et là, nouvelle surprise, la découverte de plusieurs centaines de « dossiers barrés » dans lesquels Areva pourrait avoir tranquillement falsifié les certificats de conformité requis. Une pratique semble-t-il courante dont on a bien du mal à imaginer qu’elle provienne d’une initiative isolée.
L’inimaginable s’est produit
Anomalies et falsifications sur des matériels supposés parfaits : tout y est. Comme le disait en 2011 Jacques Repussard, alors directeur général de l’Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire (IRSN), « Il faut imaginer l’inimaginable ». Avec la moitié du parc nucléaire français en situation de sûreté nucléaire dégradée, nous y sommes et c’est très grave.
Avant ces « découvertes », le président de l’autorité de sûreté nucléaire déclarait : « Un accident nucléaire majeur ne peut être exclu nulle part ». Dans la situation actuelle, il est de moins en moins exclu en France.
Le parallèle avec le Dieselgate saute aux yeux
Le parallèle avec le dieselgate allemand saute aux yeux. Des normes techniques non respectées sur des matériels critiques pour la sûreté, des certificats falsifiés en masse pour obtenir le feu vert des autorités, tout y est, mais avec en plus un élément déterminant : ce n’est pas comme en Allemagne sous la direction d’un patron dictatorial de multinationale que ce « nucléogate » se produit, c’est bien dans des entreprises quasi-nationalisées et sous l’égide de l’élite des grands corps techniques français qui se targuent de leur dévouement au pays et de leur honnêteté. Et ceci, semble-t-il, dans la plus totale impunité des dirigeants responsables.
De quoi faire réfléchir nos concitoyens sur les limites de notre démocratie…
BENJAMIN DESSUS ET BERNARD LAPONCHE
Archives de catégorie : NUCLEAIRE
Recherche sur région de Fécamp travailleurs sous-traitants dans le nucléaire
bonjour à toutes et tous,
on a besoin de vous pour trouver des salariés qui veulent parler, donner leur point de vue. laissez moi vos coordonnées ainsi de celles et ceux qui voudraient témoigner.
à plus
la mouche
———- Message transféré ———-
De : Nolwenn Weiler
Bonjour
Ci-dessous, bref descriptif de mon idée de reportage, à faire tourner!
Merci beaucoup
A bientôt
Nolwenn
—
Nolwenn Weiler
Journaliste
www.bastamag.net
Port 06 66 76 04 13
Twitter: NolwennWeiler
Reportage auprès des travailleurs sous-traitants du nucléaire
Journaliste pour le site d’information bastamag.net, je travaille régulièrement sur les questions de santé au travail et j’ai à plusieurs reprises rencontré et échangé avec des travailleurs sous-traitants, dans le nucléaire, mais aussi dans les chantiers navals ou la manutention de marchandises dans les ports.
Suite à des échanges avec Philippe Billard, j’ai su que parmi les travailleurs du nucléaire, certains pensent qu’il faut abandonner cette industrie, comme d’autres ont pu le penser de l’amiante avant son interdiction. Cette idée d’abandon du nucléaire défendue par ceux qui sont censés en vivre (mais qui en meurent hélas souvent) dit quelque chose de nouveau, et de très important de l’urgence sanitaire, et de la détresse au travail. Ce serait bien que nos lecteurs (et d’autres aussi) le sachent. C’est pourquoi j’aimerais venir en discuter avec ceux et celles qui seraient d’accord. Vos récits/avis/opinions pourront être anonymes, puisque je travaille en presse écrite uniquement.
J’aurais des disponibilités les 13 et 14 novembre. Merci de votre attention et à bientôt j’espère. Cordialement. NW.
Fukushima. Arnie Gundersen : le monde en danger
Le texte suivant est la traduction en français du transcript de la vidéo d’Arnie Gundersen “World in danger” publiée en juin 2016. Arnold “Arnie” Gundersen est un ancien gestionnaire et ingénieur d’énergie nucléaire avec plus de 30 ans d’expérience. Arnie Gundersen est le directeur de l’association Fairewinds Energy Education,une organisation sans but lucratif fondée en 2008: «Notre mission est d’informer le public sur les problèmes causés par l’énergie nucléaire et les autres énergies.» Traduction de la video d’une conférence donnée en Californie.
Traduction de la transcription de la vidéo par Jeff J:
https://www.youtube.com/watch?v=Fm6X3zdZZVM
http://www.fairewinds.org/nuclear-energy-education//world-in-danger
EEMCEE : Je vais commencer par une citation du célèbre philosophe américain W.C. Field qui a dit une fois « Il arrive une fois dans les événements humains où l’on doit prendre le taureau par la queue et regarder les choses carrément en face ». Et c’est ce que nous allons faire ce soir. Alors Arnie Gundersen, c’est à vous.
AG : Ce dont je voudrais parler, et Tim y a fait allusion, est comment l’industrie nucléaire a réussi à exposer son argument sur le nucléaire. Il y a un livre:Ne pensez pas à l’éléphant. Quelle est la première chose à laquelle vous pensez ? A l’éléphant. Et la personne qui expose l’argument gagne généralement cet argument. Nous nous retrouvons étiquetés anti-nucléaires. Nous ne les appelons jamais zélotes du nucléaire. Ils ont été capables d’élaborer l’argument. Voici un exemple. Qu’est-ce qui est faux dans cette phrase : l’accident de Fukushima s’est produit le 11 mars 2011. (Public : accident). Accident. En fait il y a trois erreurs – ceci est la première. (P : il est toujour en cours). Oui, il continue. Quand l’industrie nucléaire parle de Fukushima au passé le nœud du problème est qu’il saigne toujours dans le Pacifique et qu’il faudra cent ans et la moitié d’un trillion de dollars pour nettoyer, mais ils veulent que vous pensiez que c’est fini. Aussi, 1 il continue, 2 c’est un accident mondial. Un accident, c’est quand tu conduis sur la route, qu’un hibou vole devant toi, heurte ton pare-brise et te sort. C’est un accident. Tu ne pouvais pas le prévoir. Mais leur commission DIET – DIET est leur parlement national- a dit que ce n’est pas un accident. Ceci a été fait par l’homme. profondément fait par l’homme. Les ingénieurs le savaient depuis quarante ans. Ainsi la mèche de cette bombe temporelle a été allumée en 1967 quand ils ont commencé à construire. Et ça a explosé en 2011, mais l’accident n’est pas un accident. C’est un désastre créé par l’homme. Aussi j’essaie d’éliminer ça de mon vocabulaire parce que j’ai été ingénieur et j’aurais parié que tout le monde appellerait ça accident. C’est inculqué. Ce n’est pas un accident. C’est un désastre. Et le dernier est – j’ai dit l’accident de Fukushima. Fukushima est une jolie préfecture et il vaudrait mieux que nous l’appelions Fukushima Daiichi, ce qui signifie le premier site nucléaire construit à Fukushima et, plus bas sur la route à environ six kilomètres se trouve Fukushima Daini. Ce serait comme parler de l’accident de Californie. Cela aurait un sens pour les habitants de la Préfecture de Fukushima que le désastre soit correctement appelé accident de Daiichi. Mais continuons avec le spectacle ici. Il y a quatre points dont j’aimerais parler.
Le premier est que les accidents nucléaires arrivent bien plus fréquemment que les régulateurs (P. les incidents nucléaires) les désastres nucléaires – ok, continuons. Les incidents nucléaires arrivent bien plus fréquemment que nos régulateurs voudraient que vous le croyiez, que nos politiciens voudraient que vous le croyiez et que l’industrie nucléaire voudrait que vous le croyiez. Avec le temps ces désastres sont devenus pires, pas moindres mais pires. La troisième chose est que, si mauvais que fut Fukushima Daiichi, ça aurait pu être pire. Et la troisième (sic) est que ça frappe ici en Californie et sur la côte ouest, est que les radiations ne connaissent pas de frontières. Aussi au cours de ma vie – voilà à quoi je ressemblais au sortir du lycée- regardez cette cravate, on dirait que j’avais une carpette ou quelque chose comme ça, ce gars était plus brillant que celui qui se tient devant vous, mais probablement un peu moins sage. Aussi je voudrais vous dire que ma sagesse peut avoir augmenté, mais mon intellect a peut-être diminué un peu. Mais au cours de notre parcours commun d’environ quarante étranges années, voici ce qui est arrivé. Nous avons eu une fusion partielle à Three Miles Islands. Nous avons eu une fusion complete à Tchernobyl. Nous avons eu une fusion complète à Fukushima Daiichi unité 1, une fusion complète à Daiichi unité 2, une fusion complète à Daiichi unité 3. Aussi dans ces 35 années depuis TMI à aujourd’hui nous avons connu sept fusions – nous avons eu cinq fusions. Aussi, si vous prenez 35 divisé par 5, c’est pas sorcier, vous avez 7. Tous les 7 ans environ, une fois tous les dix ans, vous avez une fusion.
C’est ce que l’histoire montre. Cependant, les régulateurs, et la Commission Régulatoire Nucléaire et l’industrie nucléaire ont dit aux politiques que les chances d’accident étaient de un sur un million. Donc si vous prenez un million et que vous divisez par 400 centrales nucléaires, vous avez un accident, un désastre tous les 2500 ans. Mais l’histoire nous dit que c’est une fois tous les 7 ans, et cependant les régulateurs basent leurs processus de décisions sur une fois tous les 2500 ans. Ceci montre comment l’industrie nucléaire a tordu l’argument, et, malheureusement, ça influence énormément nos élus. Qui, au Congrès, autoriserait à mettre en route Diablo s’il pensait qu’il y aurait fusion dans les 7 ans ? Ainsi, les décideurs sont un monde et les faits du monde réel en sont un autre. Aussi le deuxième problème est que les accidents sont devenus pires, les désastres ont empiré – je me suis piégé moi-même. Le premier est TMI. C’était une fusion partielle, comme être partiellement enceinte ! L’équipe qui a pris cette photo – la façon de penser du pouvoir nucléaire est une histoire intéressante- l’ont prise un an après l’accident, le désastre – avant la fin de cet exposé je me corrigerai ! Environ un an après le désastre, ils ont plongé une caméra depuis le sommet du réacteur. C’est une vraie histoire des personnes de l’équipe. Ils ont descendu à plusieurs mètres jusqu’où aurait dû se trouver le cœur du réacteur, et ils ne l’ont pas trouvé. Aussi ils ont remonté la caméra et se sont dits qu’il y avait quelque chose de faux dans leurs mesures. Aussi ils ont re-mesuré le fil et l’ont plongé une seconde fois. Et ils n’ont pas trouvé le cœur. Et ils ont re-tiré la ligne et se sont dits il y a quelque chose de faux dans nos mesures. Le cœur doit se trouver ici. Ils l’ont replongé une troisième fois. Et ils ne l’ont pas vu. C’est à la troisième fois que la personne chargée de l’opération a dit : mon dieu, c’est une fusion. Deux ans après, avec d’énormes émissions de radioactivité, et la psyché de l’industrie nucléaire était telle qu’ils ne voulaient pas s’avouer qu’il y avait eu fusion jusqu’à ce que cette image apparaisse. Les conséquences ne sont pas que les fusions. Ce sont aussi les victimes. Si vous allez sur le site web de la Commission de Réglementation Nucléaire, personne n’a été blessé à Three Miles Island. Et, bien sûr, l’industrie dit ça aussi. Voici le Dr. Steve Wing. Et la diagonale blanche qui court d’ici à là, voici Susquehanna River et là, Three Miles Island. Et Steve a regardé les données démographiques de décès par cancer du poumon dix ans après l’accident. Et il a clairement montré que les cancers du poumon dans la vallée de la rivière étaient horribles comparés à ceux des côteaux. pourquoi ça ? Quand l’accident est arrivé, quand le désastre est arrivé, quand la fusion est arrivée il y avait inversion des températures ce jour-là et ça a maintenu les radiations dans la vallée. L’industrie nucléaire ne veut pas l’admettre et Steve a pris un tas de critiques, mais en fait c’est ce que disent les données. Des gens meurent, meurent après TMI. Voici une photo des restes du cœur du réacteur à Tchernobyl. On l’appelle le pied d’éléphant. Elle a été prise par un robot environ un an après l’accident – le désastre, la fusion- et ce pied d’éléphant est si radioactif que s’il était ici, nous serions tous morts en environ 2 minutes. Voilà la quantité de radiation qui s’échappe du pied d’éléphant en ce moment même. Mais nous avions une photo à quoi ressemblait TMI et à quoi ressemblait Tchernobyl deux ans après l’accident, le désastre. La diapo suivante – et nous savons tous que l’Europe a été hautement contaminée suite à la fusion de Tchernobyl. Le Dr. Alexey Yablokov calcule que plus d’un million de personnes mourront des émissions radioactives. L’IAEA dit qu’environ 40 personnes sont mortes. Il y a une grande différence (10:54). Maintenant rendons-nous à Fukushima Daiichi. Où sont les cœurs ? Personne ne sait. Cela fait cibq ans que le processus a commencé et nous n’avons même pas une photo qui dise où sont les cœurs nucléaires. La tendance est allée d’une fusion partielle à une fusion complète, à trois fusions complètes et -. les niveaux de radiations sont si élevés dans ce bâtiment – que nous ne pouvons pas encore trouver les cœurs des réacteurs. Diapo suivante. Une séquence vraiment rapide. De gauche à droite Fukushima Daiichi unité 1 – déjà explosée- 2, 3, 4. Gardez l’oeil sur la 3, ici. Diapo suivante ? Ceci ne peut pas arriver. Selon la Commission de Régulation du Nucléaire, vous ne pouvez pas avoir une explosion d’hydrogène et vous ne pouvez pas avoir une onde de choc de détonation dans une centrale nucléaire. Alors ne vous inquiétez pas. Ce que vous voyez ici n’est pas arrivé. Mais l’exemple existe – Diablo Canyon ne peut pas résister à ça. Ce que dit la Commission de Régulation du Nucléaire c’est que ceci ne peut jamais arriver. Donc Diablo Canyon peut continuer à fonctionner. Cette petite diapo montre l’éclatement initial de la première explosion – l’onde de choc de la détonation. Le reste, après, est balistique. Cela emporte juste le toit du bâtiment. Mais ne vous inquiétez pas, ça ne peut pas arriver à Diablo Canyon. Je vais cliquer dessus 21 fois (de 12:36 à 13:04). Ce n’est pas une onde de choc de détonation. Aucune enceinte de confinement au monde ne peut supporter l’onde de choc d’une explosion. Alors la solution des régulateurs est de présupposer qu’une onde de choc d’explosion ne peut arriver. La diapo suivante montre un problème que les régulateurs ont réussi à traiter. Les enceintes de confinement ne fuient pas. Voilà les dômes de Diablo et San Onofre – cette chose qui ressemble à une demi-hémisphère. Ce sont les dômes de confinement. Et je discutais ça – j’étais invité au comité consultatif de sécurité des réacteurs – les 17 sages qui guident la Commission de Régulation du Nucléaire – quatre mois avant Fukushima Daiichi. Et j’arguais que les enceintes de confinement fuient et qu’ils devaient changer la réglementation, spécialement pour un nouveau réacteur. Après ça, le mois suivant, l’équipe de la NRC – 4 000 membres – a envoyé un document de synthèse à la NRC, ils disaient que le risque de fuite est de zéro. Donc ce qui arrive ici, c’est une photo de Fukushima Daiichi unité 3 environ un mois après l’accident nucléaire. Le désastre. La forme vague est la piscine du réacteur qui bout et se mélange à l’air et vous pouvez voir – il y a juste deux mots ici en anglais – mais c’est environ 62 degrés centigrades, ce qui signifie que c’était environ à 130 degrés dans les gaz qui s’échappent. C’était un gros problème et c’était la même chose à l’unité 4 et dans les autres unités. Les piscines des réacteurs bouillaient. Mais ce n’est pas le point-clé ici. Vous voyez ce petit point juste ici ? Il dit 128°. Ce qui signifie environ 252 degrés. Vous vous souvenez, l’eau bout à 100° en conditions atmosphériques. Ce qui me dit que l’enceinte de confinement fuyait comme une passoire. Pas d’étanchéité dans dans l’enceinte de confinement de Fukushima Daiichi unité 3. Encore un des problèmes que la NRC a mis de côté. Il y a eu des communications entre la NRC et les gens à Tokyo et ils estimaient que le confinement fuyait à 300 pour cent par jour. Si ce chiffre était appliqué à Diablo Canyon il devrait fermer immédiatement parce que l’analyse de l’accident – je peux l’employer parce que ce sont les termes de la NRC – ils présupposent seulement un dixième de pourcent par jour. Ceci est un autre exemple de comment l’industrie envoie son argumentation. Ensuite un morceau de combustible nucléaire. C’est dans un microscope à balayage électronique fait par Marco Kaltofen à Worcester Polytechnic. Ce qu’il y a de fascinant c’est que ça a été trouvé à environ 300 kms de Fukushima Daiichi. Donc un accident/désastre ne se limite pas aux frontières de la centrale. Et si c’est sur le – ceci a été ramassé sur un sac d’aspirateur – . Si c’est dans le sac de l’aspirateur, c’est dans vos poumons parce que vous inspirez tout ce qui remonte du sol. Diapo suivante : des filtres à air de voiture. Chacun de ces points noirs est une particule radioactive. Si vous regardez de près – nous avions un grand projecteur de diapos- en ce moment nous avons une particule radioactive sur un filtre à air de voiture à Seatle – mais ceux de la ville de Fukushima sont d’évidence les pires. De sorte que – Dieu nous aide quand ces gens auront 10 ou 15 ans et quand nous commencerons à voir une incidence accrue des cancers du poumon comme Steve Wing l’a découvert à TMI. Mais, selon la NRC, TMI n’a pas eu lieu non plus. OK. La dernière de cette série – Fairewinds a demandé des chaussures d’enfants. Et nous avons reçu 7 paires de chaussures d’enfants de Fukushima et les avons comparées avec 7 paires de chaussures d’enfants des Etats Unis. Et basiquement les chaussures de droite sont – la limite inférieure de détection, c’est le mieux que puissent faire les instruments. Les chaussures des enfants des EU sont vraiment propres. Et les chaussures des enfants japonais sont chargées de césium. Bon, que font les enfants ? Ils lacent leurs chaussures et mettent leurs mains dans leurs bouches, ceci partout au Japon. Donc la seconde conclusion est que nous sommes allés d’une fusion partielle à une fusion totale et à trois fusions totales. Et les conséquences empirent et la fréquence des accidents augmente. Ce n’est pas une bonne tendance. Et ça va empirer à mesure que lescentrales vieillissent. Diablo a plus de 30 ans de fonctionnement, mais ils avaient construit le réacteur avant et des choses comme ça, qui ont ralenti la construction. Il s’agit d’une technologie des années 60 et d’un béton des années 60 et à mesure que les choses vieillissent, elles finissent par casser. Mon corps me le dit. Conséquence numéro deux la fréquence des désastres – désolé – la gravité des désastres augmente. La troisième partie tourne autour du point clé du pouvoir nucléaire que personne ne veut vous voir connaître. Maintenant nous savons tous que quand un atome d’uranium se divise en deux, il dégage des quantités d’énergie. C’est ce qui rend la puissance nucléaire si cool et c’est ce qui fait exploser les bombes atomiques. Prenez de l’uranium, divisez-le en deux et vous obtenez des quantités d’énergie. Si ça s’arrêtait là, nous n’aurions pas de problème à Daiichi. Mais ça ne s’arrête pas là, et c’est ce dont ils ne vous parlent pas. Que l’explosion du milieu – la réaction nucléaire en chaine du milieu – libère seulement 93% de la chaleur. Les autres 7% proviennent des parties, ici et là. Elles restent physiquement chaudes et radioactivement chaudes pour des centaines d’années (19:41). Donc quand Fukushima Daiichi a été arrêtée en sécurité, ça a arrêté la réaction en chaine. Il n’y avait plus d’atomes d’uranium qui se divisait. Mais les pièces laissées de côté continuaient à malaxer 7% du problème. 7% ne semblent pas un gros morceau, sauf que – regardons Daiichi unité 2 – qui faisait 4 millions de chevaux. 7% de 4 millions de chevaux sont 270 000 chevaux de chaleur à dissiper et le cœur du réacteur est seulement de 12x12x12. Alors pensez à 270 00 chevaux dans un espace de 12x12x12 et qui doivent être dissipés et ne le peuvent pas . Ce qui est arrivé à Daiichi fut que – vous avez tous appris que la vague est arrivée, a frappé les diesels et parce que les diesels ne pouvaient tourner, il n’y avait plus d’eau pour refroidir. C’est vrai, mais même si les diesels avaient été au sommet de l’Empire State Building, Daiichi aurait quand même connu la fusion, voici pourquoi. Le long de la rivière il y a un tas de décombres, ce sont les pompes de refroidissement dessinées pour dissiper le quart de millions de chevaux. La vague a détruit les pompes de refroidissement. Nous appelons ça perte du dissipateur thermique principal. PDTP (LOUHS). Aussi, ça n’a pas d’importance et les gens diront qu’à Diablo le bâtiment du réacteur est à 24 ou 27 mètres. Les pompes de refroidissement sont à hauteur d’eau. Si un tsunami survenait, il ne frapperait pas le bâtiment mais les pompes le long de l’eau. Et l’industrie nucléaire a énoncé le problème comme : nous n’avons pas de problème à Diablo puisque nous sommes sur la hauteur de la falaise. Les pompes ne sont pas sur la falaise, parce que si elles y étaient, elles ne pourraient pas pomper l’eau. Les pompes sont en bas, au niveau de l’eau et c’est un problème critique qui n’a jamais été soulevé. De ce point de vue Fukushima aurait pu être pire. Quand le tsunami est survenu, il a frappé presque toutes les pompes. Une pompe a survécu à Daiichi, une paire plus bas à Daini. Mais 14 réacteurs nucléaires ont perdu leur eau de refroidissement. 14 réacteurs qui ont perdu leur eau de refroidissement ça signifiait que – et sur les diesels, il y avait 37 diesels – 24 n’ont pas pu démarrer. Ils avaient seulement 12 pompes pour refroidir 14 centrales nucléaires. Et si ça avait été pire d’un poil, nous n’aurions pas eu 3 fusions comme à Daiichi, mais 14. Et ce n’est pas un problème qui concerne le seul Japon. C’est le genre de problème qui concerne l’hémisphère nord. Donc la question de la chance y joue un rôle important. Daiichi aurait pu être bien pire. Ce fut un échec technique complet. Chaque système qui avait été conçu pour fonctionner ne le fit pas. Et nous devons notre vie dans cet hémisphère au courage de deux centaines d’ouvriers japonais. Ainsi le courage est crucial ici. Le dirigeant de la centrale était très respecté par les gens, et quand il resta ils restèrent. Aussi je dédie toujours mes débats à cette centaine de personnes – nous les appelons les Cinquante de Fukushima. Il y eut probablement plus de 50 mais moins de 200 personnes qui restèrent et qui ont maintenant des leucémies comme résultat. Premièrement. L’autre chose est la chance. Quand cet accident arriva, quand ce désastre arriva, le vent soufflait vers la mer à peu près 80% du temps. Maintenant, si le vent avait soufflé dans l’autre sens comme il le fait pendant quelques saisons au Japon, le Japon aurait été coupé en deux par l’émission des radiations de ces trois réacteurs nucléaires. Vous auriez eu le Japon du Nord, le Japon du Sud et cette ceinture inhabitée au milieu. La chance tient à ce que le vent soufflait dans la bonne direction. L’autre aspect de la chance est que ceci eut lieu pendant le jour. Il y avait 1 000 personnes ce Vendredi, y compris les cadres dirigeants. Si c’était arrivé douze heures plus tard, au milieu de la nuit, il y aurait eu 100 personnes, et pas de cadres. Et l’infrastructure pour qu’ils aillent au travail détruite. Ce n’est pas comme s’ils pouvaient sauter dans la voiture et conduire pour secourir l’endroit. Ils n’auraient pas pu se rendre là parce que l’infrastructure pour se rendre là était détruite. Donc si ce n’avait pas été deux centaines de personnes courageuses et la chance de 12 heures de différence quand le tremblement de terre et le tsunami ont frappé, le désastre à Daiichi aurait éliminé le Japon et hautement contaminé l’hémisphère Nord également. C’est le commentaire de Naoto Kan sur l’accident. Naoto Kan était le premier ministre au moment de l’accident, et il a dit « Notre existence en tant que nation était en jeu » .A mettre en parallèle avec ce que dit Gorbatchev dans ses mémoires. Gorbatchev dit que l’Union Soviétique ne s’est pas écroulée à cause de la pérestroïka mais à cause de Tchernobyl. Ainsi les deux premiers ministres qui ont vécu ça – l’un élu démocratiquement, et l’autre un dirigeant communiste – en viennent aux mêmes conclusions qu’une technologie est capable de détruire un pays du jour au lendemain. Contrairement aux autres choses avec lesquelles nous vivons, le pouvoir nucléaire peut détruire le tissu d’un pays du jour au lendemain. Diapo suivante : le pouvoir nucléaire est-il trop grand pour faire faillite ? Ce serait l’image que je pense que vous avez quand vous regardez sa structure robuste. Mais en fait nous avons vu, maintenant trois fois, à Daiichi 1, à Daiichi 2 et à Daiichi 3, que c’est faux. J’aime le dire ainsi. Tôt ou tard, dans tout système à l’épreuve des fous, les fous vont dépasser les preuves. Dernier point : qu’est-ce que ça signifie pour la Californie et la côte ouest ? Cela signifie que la radiation ne connait pas de frontières. Elle ne s’y arrête pas – c’est un accident japonais et la radiation dit oh ! je dois revenir derrière la ligne et revenir au Japon. Non. Nous sommes tous embarqués dans cette affaire. La radiation ne connait pas de frontières. Ce que j’ai été capable de faire est de mettre ici ce petit morceau qui explique l’impact sur la Californie mieux que tout à ce que je vois. La fusion à Daiichi a fait relâcher 400 tonnes d’eau par jour dans le Pacifique. TEPCO en recueille frénétiquement dans tous ces réservoirs. Ces trucs bleus et argent. Ils n’étaient pas là quand la centrale a été construite mais ils construisent une citerne tous les deux ou trois jours essayant frénétiquement de récupérer l’eau, et cependant 400 tonnes coulent dans le Pacifique. Qu’est-ce que ça signifie ? C’est l’équivalent de la charge de 25 000 tracteurs de liquide radioactif pompé dans le Pacifique. Et ça n’a pas cessé. Ceci pour les quatre premières années. Parlons de ce que ça signifie. Seriez-vous inquiets de vivre en Californie ? Je vais utiliser ce cube comme exemple. Ce cube fait 10x10x10. Donc 10x10x10 ça fait 1 000 morceaux dans ce cube. Quand j’étais à l’école on nous disait la dilution est la solution à la pollution. Et je pense que la question Daiichi que nous vivons dans un monde terriblement petit pour le diluer. Regardons le premier gros bloc de 10x10x10. Disons que chaque partie est un rem. Un REM est une unité – Roentgen equivalent man – c’est une unité de radiation. On peut parler en Sieverts, 1 000 rems sont 10 Sieverts. J’ai été éduqué en REM aussi je parlerai en REM. Un millier de REM – si je vous ai donné un cube – voici votre cube d’un millier de REM – vous êtes mort en une heure. Maintenant prenons-en un dixième. Divisons le cube en 100. Maintenant, c’est 10x10x1. C’est un cube de 100 REM. Si je vous ai donn 100 REM , 100 REM aux 10 premières personnes ici, une sur 10 mourra de cancer. Nous appelons ça la théorie du modèle de radiation sans valeur limite. Ce que ça signifie est, je continue de diviser ce bloc. Je n’arrive jamais au point où il y ait une dose minimum qui ne cause plus de souci. Quelqu’un aura un cancer par cette radiation. Nous sommes arrivés à 100 REM. Une personne sur dix exposée à 100 REM mourra du cancer. Descendons un peu plus – jusqu’à 10 – donc 1×1 – donc 10 REM. Et si j’étends ça à tout le monde dans cette salle, il y aura une augmentation de – un d’entre vous aura un cancer à cause de cette radiation. Mais ce qui se passe ici, et je pense que vous pouvez deviner que les gens de la politique officielle comptent sur le fait que, de toute façon, 40% des Américains meurent de cancer. Aussi pour extraire cette personne des 40 est épidémiologiquement très difficile. Plus c’est dilué, moins probablement vous saurez qui va mourir du cancer. Mais vous pouvez être sûr que quelqu’un en mourra. La dernière diapo va dans le même sens. Aussi à mesure que la radiation est diluée, ça ne signifie pas qu’elle atteint un niveau minimal et que tout le monde est sauf. Quand ils disent que le poisson dans le Pacifique est sauf, en fait ce n’est pas vrai. Ce qui arrive est qu’il y a environ 2 milliards de personnes dans le Pacifique et qu’il y a toute une foule de ces cubes de 10x10x10 jetés dans le Pacifique. Ce qui se passe c’est que l’incidence des cancers diminue si bien qu’il est extraordinairement difficile pour un épidémiologiste de le détecter dans une population. Mais il y aura des milliers et des dizaines de milliers de cancers, vous pouvez compter là-dessus. Nous ne savons pas qui. Est-ce que Fukushima cause des cancers dans le Bassin Pacifique ? Absolument. Aussi quand j’entends des officiels de santé publique dire bon ce poisson n’a que 10 Becquerels, par conséquent on peut le consommer, c’est vraiment pas ce qu’ils devraient dire. Ce poisson a 10 Becquerels et si vous avez un cancer, nous ne pourrons pas prouver que ça vient de Fukushima. C’est la vraie façon dont le communiqué devrait être fait. Alors, seriez-vous inquiet ? Personnellement, j’ai pris la décision de ne pas manger de poisson du Pacifique jusqu’à ce que les régulateurs mesurent le poisson et me disent ce qu’il y a dedans. C’est une décision personnelle mais il y a des gens qui mangent ce poisson. Il y a une question nommée bioaccumulation à laquelle la dilution n’est pas reliée. A mesure que cette radiation se propage dans l’environnement, elle est capturée par les algues. Nous en avons vu des concentrations dans les algues. Puis les bestioles qui mangent les algues en concentrent plus. Tout à fait comme le mercure et le saumon – vous savez comment il chemine dans la chaine alimentaire. Et avec le temps nous verrons l’augmentation de la concentration des radiations au sommet de la chaine alimentaire – le saumon, le requin, le thon, etc. Aussi la question la dilution est la solution à la pollution présume que c’est dans l’eau et qu’il n’y a pas bioaccumulation, ce qui rend le problème pire. Bon, tout va bien merci. Comme nous disons sur le petit bouton ici, les radiations ne connaissent pas de frontières (32:33 Demande de retour sur une diapo). Ce qui arrive ici, c’est que la concentration des radiations à Daiichi était importante, mais quand elle atteint le Pacifique au fil du temps, elle se dilue. Mais le même nombre d’atomes est en jeu. Ce que vous voyez dans le Pacifique maintenant, le centre Pacifique, est relativement peu contaminé par rapport aux iles Aléoutiennes jusqu’à la côte de Vancouver et de Californie. Et ça continuera de progresser vers le Sud jusqu’à l’équateur environ et recommence sa rotation. Mais la source ne diminue pas. Ken Beussel (?33:18) et moi ne sommes pas d’accord, mais une chose sur laquelle je suis tout à fait d’accord avec lui est que les concentrations dans le Pacifique montrent clairement que la centrale continue de saigner dans le Pacifique. Si ça avait été un cas unique – si c’était arrivé le premier mois, puis résolu, nous ne connaitrions pas ce problème aujourd’hui. Aussi le fait que Fukushima continue de saigner dans le Pacifique est, je pense, une des questions-clé à l’institut océanographique de Woods Hole – qui fut le premier à la poser – je leur tire mon chapeau.
1- TMI : Three Miles Island : centrale nucléaire
2- NRC ou CRN : commission de régulation nucléaire
3- P : Public
EON, California
Consultation Brennilis
Centrale de Brennilis : consultation sur la prolongation du chantier de démantèlement
Nous vous proposons de vous inspirer du communiqué de la Fédération Anti-nucléaire Bretagne ci-dessous.
Alain Uguen
Démantèlement partiel de Brennilis : EDF réclame encore une prolongation.
Il est plus urgent d’arrêter les centrales que de les démanteler.
La centrale de Brennilis est arrêtée depuis plus de 30 ans et son démantèlement « tellement dément » n’en finit pas. Ce devait être la vitrine, elle en illustre le fiasco démontrant que le nucléaire est dans l’impasse. Le décret de démantèlement partiel de 2011 autorisait jusqu’en juillet 2016 des travaux qui n’avaient pu être achevés lors du premier décret de 1996, notamment la station de traitement des effluents (STE). Cela fera donc 20 ans qu’EDF tente de la démanteler, passant sous silence ses déboires successifs. Le délai expirant, elle redemande à nouveau un délai supplémentaire de 2 ans ; le projet de modification du décret est en consultation jusqu’au 25 juillet. (1)
Mais le pire est à venir avec le projet de démantèlement du bloc réacteur, avec une cuve dont le niveau irradiant pourrait causer le décès d’un travailleur en quelques minutes. La Fédération anti-nucléaire Bretagne s’opposera à sa mise en chantier au vu de l’amateurisme pratiqué, comme cela a pu être constaté lors de l’incendie dans le bâtiment réacteur en septembre 2015.
La priorité est d’arrêter immédiatement toutes les installations nucléaires, puis de réfléchir comment le démantèlement de ces installations peut être mené, le moins mal possible d’un point de vue environnemental et sanitaire. Ce débat ne peut être mené sereinement que lorsqu’il sera déconnecté de l’enjeu de prolonger cette industrie mortifère et d’imposer de façon autoritaire le projet dangereux d’enfouissement des déchets nucléaires appelé CIGEO.
Aussi la Fédération anti-nucléaire Bretagne se joint au Collectif anti-nucléaire Ouest qui appelle à se rassembler à Flamanville les 1er et 2 octobre 2016 pour dire non à l’EPR, non au rafistolage des réacteurs et exiger l’arrêt du nucléaire, énergie de destruction massive (2)
(1) http://www.consultations-publiques.developpement-durable.gouv.fr/projet-de-decret-modifiant-le-decret-no-2011-886-a1419.html
(2) www.can-ouest.org
Contacts presse : Chantal Cuisnier 06 84 14 58 87/ Marie Nicolas 06 72 50 89 14/ Alain Rivat : 06 65 72 31 66 /
Communiqué coordination stop Bure
Cigéo / BURE : 3 km de long encerclant 140 ha de forêt, le mur de l’échec absolu
L’Andra s’emmure, l’Etat cautionne des travaux illégaux, le Tribunal refuse de juger sur le fond.
La Coordination Burestop et les opposant-e-s en lutte dénoncent la surdité et l’aveuglement dont font preuve les promoteurs de l’enfouissement des déchets nucléaires. Ils appellent en urgence à la raison : le projet de méga-poubelle nucléaire doit être abandonné, avant qu’il ne soit trop tard.
Le mur de l’impasse
L’Andra revendique aujourd’hui l’entière propriété du bois Lejuc, pourtant objet d’un recours juridique. Elle y a débuté, sans autorisation, le projet Cigéo. Une forte mobilisation a réuni près de 400 personnes ce week-end à Bure pour réinvestir celui-ci. En urgence, elle emmure 140 ha de forêt.
Ce mur est le symbole de l’impuissance de l’ANDRA à convaincre et, au-delà, d’un enjeu énorme. A Bure se joue l’avenir -illusoire- d’une filière nucléaire en faillite.
Cigéo, un projet assis sur illusions, truquages et déficit démocratique majeur
Faux “labo” de recherche géologique, fausse “phase pilote”, négation des risques majeurs connus et reconnus de l’enfouissement, dissimulation de la ressource géothermique locale, incapacité à prouver la fiabilité du stockage nucléaire souterrain, effondrement d’une galerie sans explication, impossibilité à avancer un chiffrage fiable, débats publics bidon, loi truquée, achat des consciences, pression foncière, nucléarisation imposée d’un territoire, non-consultation, campagnes de désinformation, acquisition contestée de la forêt de Mandres, répression… autant de taches indélébiles qui exigent un abandon en urgence du projet. Et autant d’éléments qui attisent une colère légitime.
Retour à la case départ, l’échec de l’Etat
L’opposition est inchangée, 30 ans après les premières tentatives pour enfouir en France. Les pouvoirs publics sont totalement sourds et aveugles : études scientifiques indépendantes ; milliers de pétitions et de manifestations, recours juridiques tentant en vain de faire reconnaître les illégalités avérées. Laisser croire que la récente loi donne toute latitude à l’Andra, et valide le lancement de Cigéo, est d’une imprudence folle.
La mobilisation s’amplifie aujourd’hui et rallie de nombreuses personnes de tous les horizons sur le terrain. Elle est d’une légitimité incontestable, appuyée sur réflexion globale sur le monde, compréhension des rouages des systèmes à bout de souffle, préparation active de l’avenir.
L’Etat doit prendre ses responsabilités, avant qu’il ne soit trop tard. Envoyer tout récemment gardes mobiles, vigiles, pelleteuses et engins de destruction dans la forêt, pour faire taire les porteurs de messages d’alerte est la pire des réponses : stop !
informations sur la réalité nucléaire de la rade de Brest pendant fêtes maritimes
Les fêtes maritimes de Brest, c’est à chaque fois plus de 500 000 visiteurs. Ce sont pour la plupart des concitoyens venant de toute la France qui, pour beaucoup aussi, ignorent l’existence de la base atomique de l’île Longue et de son arsenal nucléaire que pourtant l’on continue d’entretenir à grands frais en leur nom.
Pour nous, associations pacifistes et anti-nucléaire, c’est une occasion unique d’information du public sur la réalité nucléaire de la rade de Brest et de sensibilisation à la nécessité du désarmement atomique.
Nous concentrerons notre action d’information sur les vendredi 15 et samedi 16 juillet. Nous avons besoin pour ces deux jours de volontaires
► de 10 heures à midi pour distribuer un dépliant d’information sur les parcours menant aux portes d’accès à l’enceinte de la fête,
(Sur 2 lieux de distributions)
► de 18h à 21heures pour tenir un point d’information au niveau des escaliers du cours d’Ajot
Par ailleurs nous recherchons des hébergements pour la nuit du vendredi au samedi pour les camarades qui viendront de l’extérieur nous aider sur ces deux jours (a)
Merci d’indiquer sur le framadate joint vos disponibilités sur ces deux jours. Plus nous serons nombreux et plus notre action d’information sera percutante.
Voici le lien pour s’inscrire pour les journées des 15 & 16 juillet : Cliquer sur le lien FRAMADATE ci-dessous :
https://framadate.org/B9jicgVP6DIsal3j
Le collectif Brest 2016 pour le désarmement nucléaire (Université Européenne de la Paix, Mouvement de la Paix, Fédération Anti-Nucléaire de Bretagne, AE2D)
(a) –pour les propositions et les besoins d’hébergement, dans le tableau framadate ci-dessus, les noms seront suivis du nombre de places disponibles
Les camarades proposant ou ayant besoin d’un hébergement transmettront par mail leur n° de téléphone aux correspondants qui leur a adressé ce mail d’invitation.
En espérant que nous serons nombreux à répondre à cet appel,
Cordialement,
Le Conseil Collégial d’AE2D.
-
07 82 42 05 63
-
@AE2D_Brest Twitter
dites NON à la prolongation de 10 ans du réacteur nucléaire Bugey 3 qui fonctionne depuis 37 ans et 9 mois
Pour Bugey 3
Non à la prolongation jusqu’en 2024 de ce réacteur vieux de déjà 37 ans et 9 mois.
Le réacteur n° 3 de la centrale nucléaire du Bugey a eu sa première divergence en août 1978 et il a été raccordé au réseau électrique en septembre 1978. A ce jour, ce réacteur fonctionne donc depuis 37 années et 9 mois et l’ASN veut le prolonger jusqu’en avril 2024, c’est à dire jusqu’à 44 années et 7 mois. Il y a là de l’inconscience et l’ASN fait prendre le risque à notre région de subir un accident grave avec des conséquences comme à Tchernobyl ou Fukushima. Cette décision est criminelle et j’exige l’arrêt définitif de ce réacteur ainsi que ceux de Bugey 2, Bugey 4 et Bugey 5.
Cette décision de prolongation de ce réacteur jusqu’à 44 ans et 7 mois est insensée car elle fait courir un grave risque d’accident. L’ASN veut-elle faire disparaitre des milliers d’emploi (déjà plus de 6000 emplois à moins de 10 km du site nucléaire), faire évacuer des millions de personnes (Lyon à 30 km), tuer l’économie française (plus d’axe nord-sud par routes, autoroutes, voies ferrées, plus d’aéroport Lyon Saint Exupéry, …). Soyons raisonnable, il faut fermer de suite ce réacteur et les trois autres, d’autant que la loi de transition énergétique diminue la part du nucléaire dans la production électrique française et que pour cela il faut fermer une dizaine de réacteurs d’ici 2025. Actuellement trois réacteurs sont à l’arrêt et notre région n’a pas encore manqué d’électricité, donc on peut arrêter de suite cette centrale.
Selon l’article L593-19 du Code l’Environnement, le réexamen de sûreté effectué au-delà de la 35e année de fonctionnement d’un réacteur électronucléaire entraîne la proposition de dispositions par l’exploitant. Celles-ci ne doivent être soumises à la procédure d’autorisation par l’ASN qu’après enquête publique. Il se trouve que le réacteur Bugey 3 a eu son troisième réexamen de sûreté après 35 années de fonctionnement, puisqu’il a été raccordé au réseau électrique en septembre 1978 et que le rapport de bilan de l’examen de sûreté date du 6 février 2014, soit à 35 ans et 5 mois de fonctionnement. Il est donc nécessaire que les dispositions proposées par l’exploitant soient préalablement soumises à enquête publique avant toute décision de l’ASN.
Il faut arrêter la mascarade de la sûreté nucléaire. L’ASN est sur le point de prendre une décision sur la prolongation du réacteur n° 3 du site nucléaire du Bugey. C’est l’objet de la présente consultation publique. Dans la décision qui nous est soumise, l’ASN ne dit rien des problèmes de pièces non conformes et aux certificats falsifiés par l’usine du Creusot d’AREVA. On peut avoir des doutes sur la fiabilité des contrôles faits par l’ASN. Il est urgent de ne pas prolonger le fonctionnement de ce réacteurs et d’arrêter aussi les trois autres.
Hors ce grave problème, on peut être étonné des décisions qui sont imposées à EDF pour ce réacteur avant le 31 décembre 2016 :
– un dispositif de confinement est installé afin d’éviter une dispersion directe du ciel de cuve du réservoir de traitement et de refroidissement d’eau des piscines (PTR) dans l’environnement en cas d’accident : pourquoi le 31 décembre 2016, alors que pour Bugey 2 c’était avant le 31 décembre 2014 et pour Bugey 4 le 31 décembre 2015 ?
– un dispositif est mis en place afin d’éviter une rupture de confinement en cas de rupture de la barrière thermique d’un groupe motopompe primaire : pourquoi le 31 décembre 2016, alors que pour Bugey 2 c’était avant le 31 décembre 2014 ?
– la mise en place de matériels antidéflagrants dans le bâtiment des auxiliaires nucléaires (BAN) est achevée : pourquoi avant le 31 décembre 2016 alors que pour Bugey 2 c’était le 30 septembre 2014 et pour Bugey 3 le 30 juin 2015 et que l’avis IRSN n° 2011-394 pointait déjà les insuffisances de ce local BAN en matière de résistance au feu et demandait une mise en conformité pour Bugey 2 avant fin 2011 ?
– l’exploitant met en place le déport de la commande de fermeture de la vanne du tube de transfert dans un local protégé des rayonnements en situation accidentelle : pourquoi avant le 31 décembre 2016 alors que pour Bugey 2 c’était le 31 décembre 2013 et pour Bugey 4 le 31 octobre 2014 ?
Lorsque des problèmes de sûreté sont identifiés, les travaux de mise en conformité sont extensibles sur plusieurs années. On a l’impression que l’ASN est plus à la disposition de l’exploitant qu’à assurer la sécurité des citoyen(ne)s.
Il faut arrêter cette mascarade de sûreté nucléaire et fermer définitivement ce réacteur n° 3 ainsi que les trois autres.
Parallèlement à cette consultation, il y a une consultation pour modifier la décision de poursuite du réacteur Bugey 2. Cette modification porte sur le risque de colmatage lié au calorifuge de type Microtherm. Or il est dit que ce type de calorifuge équipe les réacteurs du site de Bugey. Pourquoi n’y a t’il pas de prescription similaire pour le réacteur Bugey 3 ?
Pour Bugey 2
Non à la prolongation de ce réacteur vieux de déjà 38 ans et 1 mois.
Arrêt du nucléaire, énergie de destruction massive : tous au rassemblement 1er & 2 octobre 2016
Pourquoi cette mobilisation
Le CAN-Ouest réunit des associations, partis politiques et individuel(les), tous conscients des disfonctionnements et des conséquences du nucléaire sur le plan de la santé, de l’économie, de la préservation de l’environnement. Actuellement, les risques pour la filière nucléaire s’accroissent à grande vitesse et par voie de conséquence pour l’environnement et nous-même.
ARÉVA plonge dans un gouffre financier dû pour partie à des acquisitions ”foireuses” de soit-disant mines d’uranium mais aussi par les 7 années de retard sur le chantier de l’EPR d’Olkiluoto (Finlande). La baisse du marché du retraitement aggrave son déficit.
EDF a pendant des années acquis des compagnies étrangères et donc mobilisé ses réserves financières. Depuis la catastrophe de Fukushima, EDF doit adapter ses centrales aux nouvelles normes et entame ”le grand carrénage” (ou ”le grand rafistolage”) pour un coût annoncé de 55 milliards d’€. Pour sauver le soldat ARÉVA, le gouvernement demande à EDF de lui racheter sa branche ”réacteur” pour 2,5 milliards d’€. Le projet des deux EPR d’Hinkley Point (Grande Bretagne) est tellement colossal (23,2 milliards d’€) que le directeur financier d’EDF, Thomas PIQUEMAL, a démissionné le 7 mars 2016. Et la valeur EDF continue inexorablement de tomber à la bourse.
Si on rajoute à cette collection de désastres qui seront très lourds de conséquences, tous les autres chantiers nucléaires en France – le projet de centre d’enfouissement des déchets nucléaires à BURE, le chantier ”Astrid” à Marcoule et ”ITER” à Cadarache, il y a de quoi réagir.
C’est ce que fait le CAN-Ouest en appelant les français à se rassembler à Flamanville pour mettre un point d’arrêt à cet engrenage et emballement.
Programme :
Ce rassemblement contre l’EPR et le «Grand Rafistolage» des vieux réacteurs se tiendra les 1er et 2 octobre 2016 à Siouville (voir page «Lieux et accès») prés de Flamanville où se construit l’EPR et où seront «rafistolés» deux vieux réacteurs.
La région offre beaucoup de possibilités d’hébergement pour celles et ceux qui voudraient rester les deux jours (voir page «Hébergement»).
N’hésitez pas à consulter nos pages «Covoiturage» ou «Transport en car» afin de profiter des places disponibles dans les véhicules.
C’est l’année du nucléaire,
L’année en cours est propice à remettre le nucléaire au devant de l’actualité. Outre le fiasco des « fleurons » de l’industrie de l’atome, Areva et EDF que l’État doit recapitaliser pour les sauver, nous célebrons les anniversaires des catastrophes toujours en cours de Tchernobyl (30 ans) et de Fukushima (5 ans). Dans ces deux cas la France a une responsabilité et nous avons à rendre hommage aux populations subissant de terribles soufrances. En effet, dans les jours qui ont suivi les explosions des réacteurs, les responables francais de la sécurité nucléaire ont fait pression sur les gouvernements russes et japonais pour minorer la gravité des évènements et retarder l’évacuation des populations contaminées en péril. De plus le réacteur N°3 de Fukushima venait d’être chargé avec du combustible au plutonium (MOX) élaboré à Marcoule.
Dans ce qui suit on trouvera un texte de reflexion de 2 pages, sur la situation actuelle, et la présentation de livres qui viennent justes d’être édités sur cette actualité
Pierre
Une reflexion sur la situation que nous vivons.
Annie et Pierre Péguin, du Collectif Halte Aux Nucleaires Gard (CHANG) et de la Coordination antinucléaire sud-est.
30 ans après Tchernobyl, 5 ans après Fukushima, on nous prépare….à la catastrophe !
Autrefois le nucléaire était sûr, depuis peu, et petit à petit on laisse entendre que la catastrophe est possible. Les installations et les réacteurs vieillissent, l’argent manque, la sous-traitance est trop présente. De plus le terrorisme nous expose au risque d’attentat sur un site nucléaire, ou sur un transport de combustibles radioactifs. L’Autorité de Sureté Nucléaire (ASN) elle même, inféodée au lobby, prend ses distances et lance des alarmes. La situation est peut-être plus grave qu’on ne le croit dans un pays vérouillé par le tout nucléaire électrique et la bombe atomique (mais aussi par le chômage, l’état d’urgence sécuritaire et le libéralisme triomphant). En Belgique également l’inquiétude gagne: deux anciens réacteurs fissurés menacent. Quant aux installations militaires protégées par le secret, on peut s’en inquieter tout autant. Pays guerrier, nous risquons de payer cher le fer et le sang que nous portons en Afrique et au Moyen-Orient.
Le danger atomique maintenant avéré, on ne nie pas que nous pourrions avoir à subir les effets d’une catastrophe, et d’ailleurs on nous y prépare. De plus tout est fait pour qu’on ignore les horreurs vécues par les inombrables victimes du complexe militaro-industriel atomique mondial: secret militaire, subordination des médias, trucage des infos, le nucléaire est propre, circulez il n’y a rien à voir…
Les structures internationales chargées de la sécurité nucléaire (la France y est très présente), à la solde des lobbies, veillent à nier que le nucléaire soit mortifère (4.000 victimes de Tchernobyl pour elles, un million pour l’université de medecine de New York par exemple).
Mais l’actualité permet de bousculer l’omerta de l’information des grands médias: catastrophes toujours en cours en Europe de l’est et au Japon où des millions de personnes condamnées à vivre en zones contaminées en sont victimes, ; fiasco des « fleurons » de l’industrie de l’atome (chantiers des réacteurs EPR de Flamanville et de Finlande aux couts faramineux, faillite d’Areva, surendettement d’EDF); concurrence des énergies moins chères en particulier les renouvelables; necessité pour l’État de dégager discrètement les milliards (nos impots) necessaires pour renflouer cette industrie.
On pourrait croire que le nucléaire est condamné, pas sûr du fait de: L’obstination des nucléocrates élevés dans la religion de ses bienfaits et la confiance de nos politiques avides de croissance; la necessité d’alimenter l’armement atomique gage de la grandeur de la France (nucléaires civil et militaire étant étroitement liés).
Aussi, pour faire accepter par la population ce risque terrible, la stratégie du lobby reste triple : – Nous convaincre qu’avec 3/4 d’électricité nucléaire, on ne peut pas s’en passer, surtout en en developpant l’utilisation massive d’électricité (par le chauffage électrique, la climatisation, et maintenant de la voiture électrique).
– Oeuvrer à ce qu’il n’y ait pas d’alternatives crédibles, on ferme des centrales thermiques, on est à la traîne du développement des énergies renouvelables, de la sobriété et de l’efficacité énergétique.
– Prétendre qu’on peut vivre en zone contaminée, c’est ce que le lobby impose en Biélorussie et au Japon, au mépris de ce que subissent les habitants, et ce pour des générations. Il s’appuie pour cela sur des études menées en biélorussie financées par l’Europe et la France (Ethos, Core, etc).
Les citoyens manifestent, et les gouvernements voisins réagissent : la Suisse s’inquiète des dangers que fait courir la centrale de Bugey (une plainte est en cours), l’Allemagne demande l’arrêt de Fessenheim, et le Luxembourg propose même l’aumone de financer l’arrêt de Cottenom…. La France de plus en plus isolée dans son choix de la plus mauvaise solution pour faire bouillir l’eau necessaire à la production d’électricité.
L’Europe pourrait être confrontée au risque nucléaire le plus grave depuis Tchernobyl, et Euratom (qui a pour objectif de promouvoir à tous prix le nucléaire à l’échelle européenne) a fixé des limites particulièrement laxistes sur les aliments commercialisés en cas d’accident nucléaire. Un règlement scandaleux sera imposé à tous, concu pour minorer le coût pour les Etats, au détriment de la protection des populations. La Criirad a lancé une campagne de mobilisation contre ces normes ; pour Roland Desbordes une hécatombe se prépare. “Alors que personne n’était prêt en 1986, aujourd’hui on sait, et c’est alors beaucoup plus grave” .
Dans le même temps il est prèvu de limiter l’évacuation des zones touchées à 5 kms autour de l’accident, tout simplement parcequ’on n’aurait pas les moyens de prendre en charge les centaines de milliers d’habitants concernés. L’armée sera chargée de gérer les flux de populations cherchant à fuir, seule solution de survie. De même on ne distribue les pastilles d’iode* que dans un rayon de 10kms autour des centrales, alors que les pathologies de la thyroïde dues à Tchernobyl se sont développées à des milliers de kms.
Dès maintenant des études indépendantes montrent que l’ADN de tout le vivant est touché et annoncent un nombre effayant de victimes**. Les dégâts de l’atome nous permettent d’en parler comme d’un crime contre l’humanité qui devrait être jugé comme tel.
Ce choix mortifère menace la population très dense de l’Europe occidentale, il faut arrêter la production nucléaire d’électricité*** et renoncer à l’armement atomique.
*Rappelons que les pastilles d’iode n’ont pour but que de saturer la thyroide avant la contamination par de l’iode radioactif. Cela ne protège en rien l’organisme contre la multitude de radioélèments subis en cas de catastrophe. De plus il faut que cet iode soit absorbé avant d’être touchés par la radioactivité. Autant dire que faute de temps c’est quasi-impossible dans le rayon de 10 kms. …. D’un accident au coeur de la France, peu de gens échapperont à la contamination et à ses dégats.
**Recommandtions 2003 du Comité Européen sur le Risue de l’Irradiation (CERI)
*** Outre un programme exigeant de réduction de la consommation d’électricité, il faudra brûler des hydrocarbures dans les centrales thermiques en attendant que les renouvelables prennent le relais. La part du nucléaire dans la consommation totale finale d’énergie en France étant inférieure à 15 % (dans le monde 2 %), l’augmentation d’effet de serre due à l’arrêt serait modeste -compensable d’ailleurs par des mesures de sobriété.
Et de la lecture :
Nucléaire: la vérité officielle est trompeuse : La Comédie atomique. L’histoire occultée des dangers des radiations, par Yves Lenoir, La Découverte, 320 p., 22 euros
dont voici un commentaire interressant :
8 mai 2016 | Par Jade Lindgaard
Les instances internationales de radioprotection, chargées de protéger les populations des dangers de la radioactivité, minimisent les risques et les dégâts des activités nucléaires : c’est ce qu’affirme Yves Lenoir dans un livre, en cette année de double anniversaire de catastrophe atomique.
Quel est le bilan humain exact des accidents de Tchernobyl et de Fukushima ? À cette question, il n’a jamais été possible de répondre.
Parce qu’il est difficile d’isoler les causes de décès et de maladies des personnes. Mais aussi parce que les instances internationales de radioprotection, chargées de protéger les populations des dangers de la radioactivité, n’ont pas mis en place les outils de recherche nécessaires. Plus grave, elles ont fixé des seuils d’exposition « tolérable » aux rayons ionisants supérieurs aux valeurs préconisées par une partie des médecins. Ces valeurs de référence ont été utilisées par les gouvernements lors des catastrophes de Tchernobyl, en 1986, mais aussi de Fukushima en 2011.
C’est ce qu’explique Yves Lenoir dans son livre /La Comédie atomique, l’histoire occultée des radiations/ (La Découverte). L’auteur n’est ni épidémiologiste, ni médecin. C’est un ingénieur, expert en déchets radioactifs depuis le lancement du programme électronucléaire français dans les années 1970.
Yves Lenoir ne cache pas son opposition à l’usage de l’énergie nucléaire pour ses applications militaires et civiles. Mais en quarante ans de recherches sur les effets des radiations, il a accumulé une quantité impressionnante d’archives, de témoignages et de documents sur les pathologies et les souffrances endurées par les liquidateurs de Tchernobyl, les habitants de sa région, et en particulier les enfants – il préside l’association Enfants de Tchernobyl Belarus. C’est le point de départ de son ouvrage, qui tente de remonter le fil de l’occultation de cette tragédie, jusqu’aux plus hautes instances d’une bureaucratie internationale inconnue du grand public.
Son livre est une enquête historique détaillée sur la création, puis le fonctionnement en toute opacité, dans une culture persistante de l’entre soi, des instances internationales de radioprotection, placées sous l’égide de l’ONU. Il fait aussi l’hypothèse d’un imaginaire de la radiation, commun aux concepteurs de l’armement nucléaire (depuis le Manhattan Project dans les années 1940) et aux promoteurs de son utilisation en médecine et en production d’électricité. Il s’en explique dans cet entretien vidéo réalisé à Mediapart le 4 mai 2016. .
Et dans le Nouvel Obs, cette chronique d’Anne Crignon
Nucléaire : déni et mensonges d’Etats
Le nucléaire est un danger pour l’humanité. Trois livres bien informés bousculent le mythe de l’atome sous contrôle.
Une fois survenue, toute catastrophe nucléaire tend vers l’infini. C’est la morale de Tchernobyl. Des dizaines de milliers de liquidateurs, ces travailleurs chargés de «liquider» les conséquences de l’accident, sont morts. D’autres mourront. Le site posera problème pendant des milliers d’années. On invoque «les trente ans de Tchernobyl» comme on célébrerait un événement de l’histoire ancienne, mais trois essayistes prennent la plume contre l’illusion qu’un désastre nucléaire est réparable.
L’historienne Galia Ackerman a voyagé dans la zone interdite, et le journaliste Arnaud Vaulerin a rencontré «les humains jetables» de Fukushima, sacrifiés eux aussi. L’ingénieur Yves Lenoir, membre en 1974 et 1975 d’un groupe interministériel sur les déchets radioactifs, publie trois cents pages méticuleuses sur l’histoire des rayons depuis 1895 et la façon dont les dangers ont été savamment minorés pour servir «l’entrée de l’humanité dans l’âge de l’énergie atomique».
L’auteur commence par pilonner la distinction atomique/nucléaire qui fut introduite dans les années 1950 et les esprits pour défaire le lien entre la bombe et l’énergie nucléaire. Les centrales sont bel et bien atomiques.
Tout est fait pour le faire oublier, depuis l’accident d’octobre 1957 dans le nord-ouest de l’Angleterre, quand un réacteur de Windscale s’est enflammé, diffusant son iode radioactif jusqu’en Norvège.
Pour sauver la réputation de l’atome civil, l’OMS invente alors les cinq piliers de la communication de crise, toujours en vigueur: le déni (accident pas si grave, tout va s’arranger), les mensonges sur la santé (la peur d’avoir été irradié induit plus de maladies que l’irradiation elle-même), le dénigrement de la pensée humaniste, la rétention d’information, la saturation de l’espace médiatique.
Du côté de Tchernobyl, aujourd’hui, on court le risque de faire la soupe avec des champignons qui, en France, seraient stockés dans une alvéole bétonnée. Une altération de la fonction cardiaque apparaît, d’autant plus grave que la contamination par le césium 137 ingéré est élevée. L’insolite est inquiétant. Du blé pousse, d’un genre disparu depuis l’Antiquité.. On voit des oiseaux atteints de cataracte devenir aveugles et mourir de faim.
“Le mythe de l’atome radieux”
En Russie, Ukraine et Biélorussie, les enfants nés quinze ans après l’accident sont fragiles: leurs parents leur ont transmis des systèmes immunitaires affaiblis, et l’instabilité génomique (les erreurs de réplication dans l’agencement des chromosomes) va augmentant, génération après génération. Partout, des chercheurs indépendants font un tout autre constat que celui des institutions de l’orbite onusienne comme la Commission internationale de Protection radiologique (CIPR), qui ont organisé le déni autour de Tchernobyl et tenté de sauver «le mythe de l’atome radieux», pour reprendre la formule d’Arnaud Vaulerin dans son livre sur Fukushima.
Depuis mars 2011, 45 200 nettoyeurs sont passés sur le site. Ils charrient des tonnes de terre pour la mettre dans des sacs, entassés par milliers, et, «jour et nuit, s’efforcent de maintenir à flot ce Titanic atomique en jouant au chat et à la souris avec les sieverts». Un été, l’un d’eux qui étouffait dans sa combinaison à 45 °C a vu deux camarades mourir d’un arrêt cardiaque.
Un autre s’est irradié le pénis avec ses gants en allant uriner – pour régler le problème, certains ouvriers portent des couches.
Les deux tiers ont un salaire minable, sans rapport avec la dangerosité de la mission, 837 yens de l’heure (6 euros). Huit cents sociétés travaillent sur le site et emploient chaque jour 7 000 ouvriers. Dans «ce Far West de la décontamination», à peine 10% de la main-d’œuvre est formée pour le nucléaire, tant pis pour le rafistolage. En France, les élus travaillent-ils à prévenir l’accident dans nos centrales vieillissantes ?
Traverser Tchernobyl, par
Galia Ackerman, Premier Parallèle, 230 p., 18 euros.
La Désolation. Les humains jetables de Fukushima
, par Arnaud Vaulerin,Grasset, 224 p., 20 euros.
La Comédie atomique. L’histoire occultée des dangers des radiations, par Yves Lenoir, La Découverte, 320 p., 22 euros
2016 : Brennilis, Flamanville Appel à une forte mobilisation des anti-nucléaires
Suite au communiqué du Collectif anti-nucléaire Ouest du 15 janvier 2016 (1), la Fédération anti-nucléaire Bretagne invite les groupes de Bretagne à relayer samedi 30 janvier 2016 dans le plus grand nombre de villes, l’annonce du grand rassemblement des 1er et 2 octobre 2016 à Flamanville afin de faire renoncer à la mise en service de l’EPR et au rafistolage (appelé officiellement « grand carénage ») des réacteurs arrivant à 30 ans d’âge que ce soit à Flamanville, Paluel, Penly et ailleurs.
Nous sommes à un moment clé où près de 3/4 des réacteurs nucléaires français auront plus de 30 ans en 2016 et donc dépassé leur limite d’âge. Le risque de catastrophe est donc imminent. Comme à Tchernobyl et à Fukushima, ce seront des milliers de km2 inhabitables, des centaines de milliers de personnes déplacées, des millions de victimes, des centaines de milliards d’euros volatilisés…
N’acceptons pas que plus de 60 milliards soient injectés dans leur rafistolage, que le chantier de l’EPR de Flamanville dont le prix a triplé pour dépasser les 10 milliards d’euros continue avec les nombreuses malfaçons dont la plus grave est celle de la cuve du réacteur, élément-clé de sûreté.
Mobilisons-nous massivement pour qu’enfin la page du nucléaire soit tournée. Cette technologie est moralement et socialement inacceptable, c’est une énergie de destruction massive
30 ans après l’explosion du réacteur de Tchernobyl et 5 ans après ceux de Fukushima, la Fédération anti-nucléaire Bretagne organise à Brennilis le 23 avril 2016 et à l’Ile Longue (Crozon) le 24 avril deux journées de rassemblement avec films, débats, conférences, marche, fest-noz, vélorution pour l’arrêt immédiat du nucléaire civil et militaire.
(1) http://www.can-ouest.org/communique-du-15012015/
Contacts presse : Chantal Cuisnier : 06 84 14 58 87 / Alain Rivat : 06 65 72 31 66 / Marie Nicolas : 06 72 50 89 14