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La chasse aux trophées lors de la période de reproduction des cerfs devrait être interdite, appellent des associations dans cette tribune. « Comment peut-on s’en prendre à des bêtes au moment où elles sont le plus vulnérables ? »
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Le Comité écologique ariégeois, une association de protection de l’environnement en Ariège, et l’Association de protection des animaux par le droit (Aprad), avec le soutien de nombreuses associations listées en fin de tribune publiée par Reporterre .
Le brame du cerf… vous connaissez ? Cette période magique, entre la mi-septembre et la mi-octobre, que les amoureux de la nature attendent impatiemment. Le cerf en rut concentre alors toute son énergie sur la confrontation avec d’autres mâles en vue d’un accouplement avec les femelles. La forêt résonne de son cri rauque et sonore qui s’entend à des kilomètres à la ronde. C’est le moment clé de reproduction de l’espèce.
Malheureusement, les amoureux de la forêt ne sont pas seuls à attendre cette période, il y a aussi les chasseurs de trophées, acteurs d’un trafic de têtes et bois de cerfs inacceptable. Dans un contexte d’urgence de protection de la biodiversité, comment peut-on s’en prendre à des bêtes au moment où elles sont le plus vulnérables, lors de la reproduction ?
Un allié précieux des chasseurs aux trophées
Il est encore légal en France de tirer sur les plus beaux spécimens de cerfs bramant. Il suffit pour cela de s’acquitter d’une taxe de prélèvement (dont le montant est fixé par l’Office français de la biodiversité, OFB) auprès d’associations de chasse ou de l’Office national des forêts (ONF).
Cet établissement public de protection de la forêt organise en effet cette pratique éhontée de la chasse au brame dans des forêts domaniales telles que Rambouillet : mis à disposition des chasseurs sur internet, des catalogues leur donnent toute information pour une journée de chasse aux plus beaux trophées réussie, avec guide, moyennant finances (entre 700 et 1 000 euros, voire plus, sans compter d’autres frais — voir notamment les « chasses au grand gibier dans les Pyrénées »).
« Est-il acceptable de laisser un chasseur s’approcher du cerf alors très vulnérable ? »
Les associations de chasse sous-traitent aussi cette chasse au trophée à de riches étrangers, sur des terrains privés. Tout comme certaines organisations privées, fédérations de chasse ou autres, qui exploitent la filière touristique pour une clientèle en recherche de sensations.
En 2021, le Comité écologique ariégeois avait lancé une pétition nationale pour contester cette pratique : plus de 76 000 personnes l’avaient signé. Mais malgré l’engagement de plusieurs associations de protection de la nature, dont l’Aspas, notre combat stagne sans avancée notable !
Pourtant, d’un point de vue tout simplement éthique, est-il acceptable de laisser un chasseur s’approcher du cerf alors qu’il est, à ce moment-là, très vulnérable, affaibli du fait qu’il mange peu et qu’il est épuisé par les rivalités, les accouplements et la surveillance de la harde ?
L’est-il encore du point de vue politique de la protection de la biodiversité : en privilégiant les plus beaux « spécimens », les cerfs aux grands bois, cette chasse désorganise totalement les groupes sociaux. Elle sévit dans la période de reproduction, particulièrement délicate chez les cervidés : une femelle n’étant en chaleur que quelques heures, la perturbation de leur rassemblement compromet gravement les chances de perpétuation de l’espèce.
De plus, cette chasse aux trophées agit exactement à l’inverse de la sélection naturelle, car, en privilégiant les cerfs aux bois les plus développés, elle élimine les spécimens les plus forts, les meilleurs reproducteurs, appauvrissant ainsi le potentiel génétique de l’espèce et mettant à mal la santé de sa population.
Vers une interdiction ?
Enfin, la chasse durant le brame fait prendre des risques injustifiés aux autres usagers de la nature désireux d’écouter les cerfs ; elle les prive de ce plaisir (certaines forêts, comme celle de Chambord, sont parfois fermées au public lors de ces chasses) et/ou nuit à leur intérêt pour l’observation naturaliste.
Pourquoi les gouvernements successifs n’agissent-ils pas pour laisser grandir et vieillir les cerfs afin de respecter l’équilibre des structures sociales de ces populations d’une espèce patrimoniale de nos forêts ?
Pourquoi n’irions-nous pas sur les pas de la Société des amis des forêts d’Halatte, d’Ermenonville et de Chantilly (Safhec), qui préconise de « ménager les grands cerfs et de s’abstenir de prélever les grands mâles adultes » ? Cela suite à l’abattage durant le brame, dans la forêt de Laigue, de deux cerfs majestueux tellement emblématiques de l’Oise qu’ils avaient leur propre nom : L’Équerre et L’Araignée.
Ne vaut-il pas mieux même aller plus loin, et interdire toute chasse au cerf durant le brame sur tout notre territoire ? La Safhec elle-même nous y invite, en expliquant dans un communiqué que la plupart des chasseurs se sont moqués ouvertement de la charte qui leur avait été adressée par la Fédération des chasseurs de l’Oise, charte qui leur recommandait de ménager les grands cerfs, beaucoup trop mis à contribution les saisons précédentes.
« La confiance dans la responsabilité individuelle a ses limites… très vite atteinte. Il est heureux que dans le massif d’Ermenonville, quatre importantes propriétés privées s’abstiennent volontairement de prélever les grands mâles adultes, et que l’ONF n’accorde, dans certains lots domaniaux, que le prélèvement de 20 % de cerfs de plus de dix cors. [Car] une majorité de chasseurs continuent de tirer le cerf comme le lapin et de se soucier comme une cerise de la structure des populations… »
 
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https://www.goodplanet.info/2025/01/09/dans-le-haut-rhin-les-chasseurs-veulent-tuer-moins-de-cerfs/
Alain UGUEN
Le 10/01/2025 à 07:57:22