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Des paramilitaires ont menacé de mort des membres de la communauté de paix de San José de Apartadó, dans le nord de la Colombie. Les forces armées colombiennes reconnaissent la présence des paramilitaires mais elles se sont révélées incapables de protéger les civils.
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Le 28 juin 2012, alors qu’ils se rendaient dans le hameau voisin d’El Porvernir, dans le département d’Antioquia, deux membres du Conseil interne de la communauté de paix ont été suivis par 50 paramilitaires qui portaient des armes dont l’utilisation est restreinte aux forces armées. Ces paramilitaires, qui se font appeler « Forces gaitánistes de Colombie », ont menacé de tuer Fabio Graciano, agriculteur. Cet homme a déjà reçu de telles menaces le 20 juin dernier, lorsque des paramilitaires ont occupé la ferme appartenant à sa famille à El Porvenir. Son frère, Oscar Mario Graciano, a été menacé de mort le 11 mai.
Le 28 juin, un paramilitaire se trouvait à proximité du domicile d’un paysan, au hameau de La Esperanza, qui fait partie de la communauté de paix. Il affirmait être perdu. Lorsqu’on lui a dit qu’il devrait demander son chemin aux forces armées postées à 15 minutes de là, il a répondu qu’il n’avait pas le droit d’approcher ses employeurs. La veille, un membre du Bataillon Veléz de la 17e brigade, visiblement impliqué dans la mort de huit membres de la communauté de paix le 21 février 2005, a reconnu que plusieurs hameaux de San José de Apartadó étaient sous le contrôle des Forces gaitánistes de Colombie, tandis que d’autres étaient sous le contrôle des guérilleros. Au cours des derniers mois, des paramilitaires et des membres des forces armées ont été vus à plusieurs reprises dans la région. Le 18 juin, la communauté de paix a estimé qu’environ 400 paramilitaires étaient postés entre El Porvenir et La Esperanza, et qu’une centaine d’entre eux étaient installés sur ses terres.
COMPLÉMENT D’INFORMATION
La communauté de paix de San José de Apartadó est composée de personnes vivant dans plusieurs hameaux et villages de la municipalité d’Apartadó, dans le département d’Antioquia (nord-ouest de la Colombie), qui défendent leur droit de ne pas être entraînées dans le conflit armé en Colombie et refusent de prendre parti. Elles refusent de porter les armes et de fournir des renseignements ou un soutien logistique aux différentes parties au conflit. En retour, elles exigent que ces dernières ne viennent pas sur leurs terres et qu’elles respectent leur décision de ne pas participer aux hostilités et de ne collaborer avec aucune d’elles.
Depuis la création de cette communauté de paix, le 23 mars 1997, plus de 170 de ses membres et d’autres civils ont été tués ou ont fait l’objet d’une disparition forcée, tandis que d’autres ont été victimes de menaces ou d’agressions sexuelles. Les personnes appartenant à cette communauté sont constamment en danger. La majorité de ces homicides est perpétrée par des paramilitaires qui continuent d’agir avec le soutien ou le consentement d’agents des forces armées dans cette zone. Une partie des meurtres est imputable aux guérilleros. Au cours des 10 dernières années, bon nombre de civils n’appartenant pas à la communauté de paix mais ayant des liens avec ses membres ou vivant dans la région, ont également été tués. Beaucoup de ces homicides coïncident avec les vagues de menaces adressées aux habitants de San José de Apartadó dans le but, semble-t-il, d’intimider cette population.
Les civils qui défendent leur droit de ne pas être impliqués dans le conflit armé colombien se heurtent à la suspicion et à l’hostilité de l’armée, des paramilitaires et des guérilleros.
Les groupes paramilitaires colombiens sont censés avoir été démobilisés dans le cadre d’un programme lancé par le gouvernement en 2003, mais les homicides et les menaces proférées contre des défenseurs des droits humains et d’autres membres vulnérables de la société civile dans différentes régions du pays montrent qu’ils sont toujours actifs.
Noms : Fabio Graciano (h), Oscar Mario Graciano (h) et les autres membres de la communauté de paix (hommes et femmes)
 
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