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Bilan de la cyberaction : Tunisie – Latécoère : quand l’éthique bat de l’aile

Mise en ligne du 26/07/2013 au 28/03/2014

L’équipementier aéronautique français Latécoère, qui fournit de grands noms de l’aviation comme Airbus ou Dassault, est l’un des leaders mondiaux de son secteur. Mais il est moins performant quand il s’agit du respect des droits dans sa chaîne de production. Salaires de misère, heures supplémentaires abusives, insultes, problèmes de santé et de sécurité au travail… tel est le quotidien du personnel – majoritairement féminin – de l’usine tunisienne de Fouchana, où Latécoère fait produire des câbles aéronautiques. Et lorsque les ouvrières s’organisent en syndicat, la direction de l’usine ferme temporairement l’usine et licencie les « meneuses ». Aidez-nous à faire pression sur Latécoère pour qu’elle change d’attitude !

Bilan de la cyberaction :

3659 participants

Sur les dix ouvrières licenciées en mars 2013, sept sont à ce jour réintégrées, dont deux suite aux 27 jours de grève de la faim d’Houda Thalji et de la déléguée syndicale UGTT Sonia Jebali.
Une déléguée syndicale UGTT à qui la réintégration avait été proposée en mars 2014, avait alors renoncé à revenir au travail acceptant les indemnités proposées.
Les deux déléguées UGTT, pour lesquelles la réintégration n’a malheureusement pas pu être arrachée le 15 juillet, ont par contre obtenu des indemnités de licenciement conséquentes.

Pour obtenir cela, il a fallu près de deux ans de lutte, et 27 jours de grève de la faim !

Pour mémoire, LATelec est la filiale tunisienne de Latécoère, multinationale française qui fournit en équipements les grands avionneurs mondiaux comme Airbus ou Dassault. Elle emploie plus de 80 % de femmes.

Lorsque Latécoère-Latelec avait délocalisé en 2005 une partie de sa production de câblage dans la banlieue de Tunis, elle espérait trouver une main d’œuvre qualifiée et sensée docile, puisque féminine. Elle souhaitait ainsi conserver une exigence de qualité, tout en réduisant de façon considérable ses coûts de fabrication grâce à des salaires mensuels d’environ 150 euros.
Mais Latécoère-Latelec s’est heurté à la détermination des salarié-es qui ont commencé à se rebeller contre les conditions de travail difficiles, les heures supplémentaires imposées et non payées, le harcèlement sexuel, et les insultes sexistes. Elles ont alors patiemment créé un syndicat UGTT
(Union générale tunisienne du travail) qui a été légalisé après la chute de Ben Ali.
Les ouvrières ont obtenu des augmentations de salaire, la reconnaissance de leurs droits à des congés, un respect accru. C’en était trop pour les dirigeants qui ont organisé un lock-out, transférant temporairement la production en France. Ils cherchaient ainsi à mettre en concurrence les salariés du Nord et les salariés du Sud. Simultanément, ils n’ont pas renouvelé le contrat d’environ 200 salariées temporaires.

Début 2013, à l’occasion du FSM (Forum social mondial) un comité de soutien se met en place sous l’impulsion de féministes, regroupant notamment des militant-e-s syndicalistes, altermondialistes et féministes. Une manifestation a lieu devant l’Ambassade de France. Puis alors que la solidarité internationale s’organise, dix titulaires dont trois déléguées syndicales sont licenciées contre l’avis de l’Inspection du travail. A Toulouse, « cité de l’aviation », la solidarité s’organise aussi avec des actions concomitantes du Comité de soutien à la lutte du peuple tunisien (CSLPT) et plusieurs structures de la CGT, dont la CGT-Latécoère.

Après des mois de luttes, la direction de LATelec a concédé en mars 2014 une première avancée : une partie des travailleuses étaient réintégrées mais quatre restaient licenciées, parmi elles les deux déléguées syndicales UGTT Monia Dridi et Sonia Jebali.

Ne se résignant pas à voir le droit du travail tunisien ainsi bafoué par la multinationale, Houda et Sonia ont entamé le 19 juin 2014 une grève de la faim pour que toutes les travailleuses injustement licenciées puissent être réintégrées. Soutenues par les salarié-e-s de l’entreprise qui ont organisé des débrayages et des grèves, les ouvrières en lutte ont obtenu le soutien sans faille de multiples association tunisiennes.
Des militant-e-s, notamment, de l’Union des diplômés-chômeurs (UDC), du syndicat étudiant UGET, de l’Association tunisienne des femmes démocrates (ATFD), du Forum tunisien pour les droits économiques et sociaux (FTDES), de Moussawet et Horra, etc..., se sont regroupé-e-s en Tunisie dans un comité de soutien qui les a accompagnées quotidiennement dans leur courageuse lutte.

Par leur lutte ces salariées rappellent que les salarié-es ont le droit d’avoir un syndicat, ont le droit de revendiquer des conditions de travail correctes. Ainsi, le patronat ne peut pas impunément bafouer le droit du travail du pays où il délocalise une activité, ainsi que les normes internationales en vigueur.
Mais malgré la réintégration de deux ouvrières supplémentaires dans l’usine, la lutte n’est pas terminée. En effet, en maintenant le licenciement des deux principales déleguées, la direction a porté un coup grave au syndicat UGTT : elle peut être tentée de reprendre ce qu’elle avait été contrainte de lâcher antérieurement.
Les salarié-e-s de Latelec-Tunisie auront donc encore plus besoin du soutien du mouvement syndical et associatif. Comme nous avons cherché à le faire depuis près de deux ans, nous continuerons donc à être disponibles à leurs demandes.

Ce que ces salariées ont démontré est formidable :
Une détermination sans faille peut faire reculer le patronat, même puissant, dans un pays où le taux de chômage est élevé et le taux d’activité des femmes faible.
Les patrons, notamment des multinationales qui profitent des salaires très bas du Sud, et qui en Tunisie bénéficient d’avantages fiscaux considérables, doivent désormais accepter qu’une page se tourne. Ils ne peuvent plus se comporter comme au temps des colonies, ou comme sous une
dictature bienveillante à leur égard comme l’était celle de Ben Ali
Cette lutte est aussi un exemple de ce que peut permettre la solidarité internationale, entre autres dénoncer les pratiques d’un autre âge d’une entreprise française par le biais d’une filiale.
Enfin, cette lutte montre la détermination et la capacité des femmes à se mobiliser quand elles sont touchées dans leur dignité et quand elles réclament leur juste droit.

Le 16 juillet 2014


Souvenez-vous, en juin dernier, nous lancions un Appel Urgent pour dénoncer le licenciement abusif de plusieurs ouvrières qui montaient un syndicat afin d’exiger l’amélioration de leurs conditions de travail.

Une bonne nouvelle pour les ouvrières de Latécoère
Suite à notre Appel Urgent et à la mobilisation de ses employées, l’équipementier aéronautique français a accepté de réintégrer 6 des 10 employées licenciées.
Une bonne nouvelle pour les employées de Latécoère, qui ne signifie pas pour autant la fin de cette lutte : quatre d’entre elles n’ont toujours pas été réintégrées, parmi lesquelles Sonia Jebali et Monia Dridi que nous avions interviewées en septembre dernier. Lire l’article.

Deux leaders syndicales ainsi que trois autres membres du syndicat ont d’ailleurs été condamnées à deux mois de prison ferme pour des actes de violence qu’elle n’ont pas provoqué mais subi lors d’une agression contre le secrétaire général du syndicat UGTT de la région de Ben Arous le 8 octobre 2012 au cours d’un rassemblement syndical. Elles ont bien entendu fait appel de cette décision.

Peuples Solidaires continue de soutenir les ouvrières en lutte de Latélec : Nous serons attentifs à ce que la réintégration des six ouvrières soit effective et se fasse dans de bonnes conditions, et nous continuerons de demander la réintégration des quatre ouvrières toujours licenciées.

Présentation de la cyberaction :

Avec un chiffre d’affaires de plus de 643 millions d’euros en 2012, le Groupe français Latécoère se place au deuxième rang mondial du câblage embarqué. Un succès qui lui vaut d’équiper les plus grands noms de l’aviation, notamment Airbus, son principal client. Avec un tel palmarès, on pourrait attendre de la compagnie qu’elle fasse preuve d’une certaine éthique, comme elle s’y engage sur son site Internet où elle prétend favoriser le « dialogue social » et les « relations avec la société civile »[1].
Le combat des ouvriers-ères
Mais en Tunisie, où elle a délocalisé en 2005 une partie de sa production de câblage via sa filiale LATelec, dans l’objectif affiché de « réduire les coûts de fabrication »[2], les droits des travailleurs-ses sont bafoués. Les salaires de 280 Dinars (135 €) mensuels maximum sont largement insuffisants pour vivre dignement, les heures supplémentaires sont obligatoires et ne sont pas toutes payées, les cadences sont infernales et les insultes quotidiennes.
Face à ces abus, les 400 ouvriers-ères de l’usine décident de s’organiser pour négocier l’amélioration de leurs conditions de travail et le respect de leurs droits. En mars 2011, dans le sillage de la révolution tunisienne, Monia et Sonia, deux techniciennes supérieures, créent officiellement un syndicat. Leurs premières actions permettent aux salarié-e-s d’obtenir 66 dinars (environ 33€) d’augmentation et un accord sur les promotions. Mais l’embellie est de courte durée.
Chantage, répression, licenciements
En 2012, la direction passe à l’offensive. Elles sont dès lors victimes d’une répression syndicale systématique : mises à pieds, tentatives de corruption, sanctions abusives, et même menaces de mort proférées à l’encontre des ouvrières syndiquées.
Le 19 septembre 2012, l’usine est fermée pour une durée indéterminée. « La tête des dirigeantes du syndicat ou les 400 ne reviendront plus, c’est à vous de choisir »[3] tel est le message qui aurait été délivré pour diviser le mouvement. Mais les membres du personnel restent soudés, Latécoère commence alors à vider l’usine de ses effectifs, 200 postes d’intérimaires sont supprimés entre octobre 2012 et mars 2013.
En mars 2013, les ouvriers-ères de LATelec profitent du Forum Social Mondial pour organiser une manifestation devant l’ambassade de France. Douze d’entre elles seront immédiatement menacées de suspension pour y avoir participé, et dix, dont les trois déléguées syndicales, seront finalement licenciées.
La répression doit cesser !
« Nous voulons garder notre travail, sans perdre notre dignité » explique Sonia Jebali, secrétaire générale du syndicat UGTT de LATelec Fouchana. Aujourd’hui, la filiale tunisienne de Latécoère ne tourne plus qu’à 20% de ses capacités, et n’emploie plus que 150 personnes, alors que le groupe vient d’ouvrir une nouvelle unité de production au Mexique où il devait employer 400 personnes à l‘horizon 2015…
Ne laissons pas Latécoère et se filiale LATelec violer impunément les droits en Tunisie. Exigeons qu’elles réintègrent les salariées injustement licenciées et qu’elles respectent la liberté d’association et de négociation collective.

[1] http://www.latecoere.fr/content/latecoere/Mieux_nous_connaitre/Developpement_durable/  
[2] http://www.latecoere.fr/content/latecoere/Nos_domaines_d_expertise/Cablage/Activites_des_sites_LATelec/  
[3] Communiqué de presse de la CGT du 15 octobre 2012.

La lettre qui a été envoyée :


Monsieur le PDG,

J’ai été informé-e par Peuples Solidaires de graves violations des droits dans votre filiale SEA LATelec en Tunisie, sur le site de production de Fouchana, en particulier du droit d’association et de négociation collective tel que défini dans les conventions n° 87 et 98 de l’Organisation internationale du travail (OIT).

Je suis extrêmement préoccupé-e par les conditions de travail des salarié-e-s, par la répression syndicale dans cette usine et par les licenciements illégaux qui ont été prononcés par la direction de LATelec.

Je vous exhorte à intervenir auprès de votre filiale afin de vous assurer que :
*l es 10 ouvrières licenciées, dont les trois représentantes syndicales, sont réintégrées ;
* il est mis un terme immédiat à toute répression syndicale dans l’usine et que la liberté syndicale et de négociation collective des employé-e-s est pleinement respectée.
Je vous prie d’agréer, Monsieur, l’expression de mes salutations distinguées.

 

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Monsieur le PDG,


N'ayant aucune possibilité de vérifier ce qui est écrit, mais appliquant le principe de précaution qui m'impose de réagir si de tels agissements devaient être avérés, j'ai signé cette pétition.
Votre silence constituerait un aveu, aussi je compte sur votre réaction, vos démentis ou sur vos engagements (et actions) pour renverser la vapeur, et faire en sorte que votre entreprise respecte la dignité humaine, assure son rôle social, permette à ses employés et ouvriers de tirer les fruits de leur travail. Il y va de leur survie, mais également de celle de votre entreprise. Recommencez à penser au long terme.
C'est dans l'intérêt de tous.

Luc Degryse
Le 29/07/2013 à 18:37:41

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